Dictionnaire historique et critique/11e éd., 1820/Dati

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DATI (Carlo) [* 1], professeur en humanités à Florence, sa patrie, est devenu fort célèbre, tant par ses ouvrages, que par les éloges qu’une infinité d’écrivains lui ont donnés (A). Il était fort honnête et fort officieux envers tous les doctes voyageurs qui passaient par la ville de Florence : plusieurs d’entre eux lui ont témoigné leur gratitude dans leurs écrits [a]. Il était membre de l’académie della Crusca, et se donnait en cette qualité-là le nom de Smarrito. Il fit en italien un panégyrique de Louis XIV, et le publia à Florence l’an 1669 [b]. La version française qu’un autre en fit fut imprimée à Rome l’année suivante. Il avait déjà publié quelques poésies italiennes à la louange du même prince [c]. Vous connaîtrez par-là en quel temps il a fleuri.

  1. * Sur ce personnage, Joly se contente de renvoyer au tome XXIV des Mémoires de Niceron, et de rapporter un passage des Mélanges de Chapelain (page 46), relatif à C. Dati.
  1. Voyez l’Italia regnante de M. Leti, part. III, pag. 369 et suiv. Louis nous renvoie à la page 170 de cet ouvrage de M. Leti. C’est faire deux fautes, ne marquer pas le volume, et marquer mal la page.
  2. Leti, Italia regnante, parte III, pag. 367.
  3. Ibid., pag. 363, 367.

(A) Il est devenu fort célèbre, tant par ses ouvrages que par les éloges qu’une infinité d’écrivains lui ont donnés. ] On trouvera dans le troisième volume de l’Italia regnante de M. Leti tout le commentaire que ce texte peut demander : je n’en copierai qu’une petite partie. M. Leti [1] remarque que le livre intitulé Lettera di Timauro Antiate à Filaleti, della vera storia della cicloide, e della famosissima esperienza dell’ argento vivo, est une composition de Carlo Dati : il nous renvoie à la page 149 du Traité de Placcius de Scriptis et scriptoribus anonymis atque pseudonymis. Ce renvoi est bon ; car on trouve dans la page indiquée que le prétendu Timauro Antiate est Carlo Dati, et que cela paraît manifestement par la page 26 de la lettre. On y trouve aussi que cet écrit fut imprimé à Florence l’an 1663, et que l’auteur prouve deux choses : l’une que Marin Mersenne n’est point l’inventeur de la ligne cycloïde, comme on l’a débité dans l’Histoire de la roulette ; mais que la gloire de cette invention appartient à Galilée : l’autre, que Torricelli est innocent du plagiat qu’on lui impute, à l’égard de l’hypothèse qui explique par la pression de l’air la suspension de l’argent vif. C’est lui qui a été le premier auteur de cette hypothèse, si l’on en croit Carlo Dati. Il y a beaucoup d’apparence que Monconys confond les choses quand il dit : Le sieur Carlo Dati me donna sa lettre imprimée pour prouver que Torricelli avait trouvé le premier la roulette [2]. Le principal ouvrage à quoi notre Dati s’appliqua fut celui della Pittura antica. Il en publia un essai ou un morceau, l’an 1667. Je le citerai ci-dessous [3]. L’éloge que Chimentelli a donné à cet écrivain est le seul que je copie parmi plusieurs autres allégués par M. Leti. Nec secùs inter rarissimos numerandus, qui librum utendum permisit clarissimus et amicissimus D. Carolus Datus nostræ flos illibatus urbis, suadæque Etruscæ medulla, quam omni literarum paratu quotidiè auget, atque illustrat. Parùm enim mereri putat, qui per se tam egregiè meretur, nisi ad benè merendum de republicâ literariâ alios quoque omni ope, et consilio adjuvet. Nihil ut minus suum habeat, quàm quod in usum et gloriam eruditionis impendi possit ; penè ipsum se sibi subtrahens, nedum temporis, aut operæ parcus [4].

  1. Leti, Italia regnante, tom. III, pag. 363, 364.
  2. Monconys. Voyages, IIe. partie, pag. 483 à l’ann. 1664.
  3. Dans la remarque (L) de l’article Zeuxis.
  4. Chimentellius, de Honore Bisellii, pag. 86, apud Leti, Italia regnante, tom. III, pag. 373.

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