Dictionnaire philosophique/Garnier (1878)/Massacres

La bibliothèque libre.
Éd. Garnier - Tome 20
◄  Martyrs Massacres Matière   ►



MASSACRES[1].
(article de m. treuchard.)

Il est peut-être aussi difficile qu’inutile de savoir si mazzacrium, mot de la basse latinité, a fait massacre, ou si massacre a fait mazzacrium.

Un massacre signifie un nombre d’hommes tués. « Il y eut hier un grand massacre près de Varsovie, près de Cracovie. » On ne dit point : « Il s’est fait le massacre d’un homme ; » et cependant on dit : « Un homme a été massacré ; » en ce cas on entend qu’il a été tué de plusieurs coups avec barbarie.

La poésie se sert du mot massacré pour tué, assassiné :

Que par sa propre main mon père massacré.

(Corneille, Cinna, acte I, scène i.)

Un Anglais a fait un relevé de tous les massacres perpétrés pour cause de religion depuis les premiers siècles de notre ère vulgaire[2].

J’ai été fortement tenté d’écrire contre cet auteur anglais ; mais son mémoire ne m’ayant point paru enflé, je me suis retenu. Au reste, j’espère qu’on n’aura plus de pareils calculs à faire. Mais à qui en aura-t-on l’obligation ?


  1. Questions sur l’Encyclopédie, huitième partie, 1771. (B.)
  2. Dans les Questions sur l’Encyclopédie, on lisait : « En voici la traduction. » Puis était transcrite une grande partie du chapitre xlii de Dieu et les Hommes (voyez Mélanges, année 1769), à partir de l’alinéa qui commence par ces mots : « Les chrétiens avaient déjà, etc. » Après ces citations, l’article Massacres se terminait, en 1771, par l’alinéa qui le termine aujourd’hui. (B.)

    — Voyez aussi, dans les Mélanges (année 1766), le morceau des Conspirations contre les peuples.


Martyrs

Massacres

Matière