Dictionnaire wallon-français (Cambresier)/Section complète - P

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chez J.F. Bassompierre (p. 131-143).

P.

Pa pieu, ſ. m. Piece de bois qui eſt pointue par un des bouts, & dont on ſe ſert à divers uſages, ficher un pieu en terre.

Padg’té patauger, v. n. Marcher dans une eau bourbeuſe, patauger dans les chemins.

Patrouiller, v. a. & n. Agiter, remuer de l’eau ſale & bourbeuſe, avec les pieds, les mains, &c. des enfants qui patrouillent dans les rues.

Paf penaud, penaude, adj. Qui eſt honteux, interdit, quand on lui dit cela, il demeure bien penaud, elle fut bien penaude, il n’a d’uſage que dans le ſtyle fam.

Pahiſſe pâtis, ſ. m. Le lieu où l’on met paître des beſtiaux, mettre le pâtis, dans un pâtis.

Le pâturage differe du pâtis, en ce que pâturage indique quelque choſe de meilleur que pâtis.

Pai tablier, ſ. m. Piece de cuir que les artiſans mettent devant eux pour conſerver leurs habits en travaillant.

Païaſſe paillaſſe, ſ. f. Amas de paille enfermé dans de la toile pour ſervir à un lit, la toile ou la paille eſt enfermée, coucher ſur une paillaſſe, il faut remplir cette paillaſſe.

Balaſſe, ſ. f. Couette de lit formée de balle d’avoine, enveloppée dans de la toile.

Pailaie poêlonnée, ſ. f. Autant qu’un poêlon peut tenir ; une poêlonnée de bouillie.

Paile poêle, ſ. f. Uſtenſile de cuiſine, dont le corps & le manche ſont tout de fer, & dont on ſe ſert pour frire, pour fricaſſer, écurer une poêle.

On dit prov. & fig. qu’il n’y a pas de plus empêché que celui qui tient la queue de la poêle, pour dire, qu’un homme qui eſt chargé du ſoin principal d’une affaire, eſt toujours celui qui a le plus de peine & d’embarras.

Charivari, ſ. m. Bruit tumultueux de poêles, chaudrons, &c. accompagné de cris & de huées que l’on fait la nuit devant la maiſon des femmes du petit peuple, veuves & âgées qui ſe remarient, ſi vous vous remariez, on vous fera un charivari trois jours de ſuite.

Paile a roſti léchefrite, ſ. f. Uſtenſile de cuiſine ordinairement de fer, & qui ſert à recevoir la graiſſe de la viande que l’on fait rôtir à la broche, mettre la léchefrite.

Pailette poêlon, ſ. m. Eſpece de petite poêle ordinairement de cuivre jaune, & qui eſt plus profonde que la poêle, faire de la bouillie dans un poêlon.

Païne accouchée, ſ. f. Femme qui eſt en couche après avoir mis un enfant au monde, aller voir une accouchée, quand eſt-ce que l’accouchée relevera ?

Pair ou mon pair ou non, ſorte de jeu dans lequel on donne à deviner ſi le nombre de pluſieurs pieces de monnoie, de pluſieurs jetons, ou d’autres choſes que l’on tient dans la main, eſt pair ou impair, que prenez-vous, pair ou non ? je retiens pair, je retiens non.

Paire chantier, ſ. m. Grande place où l’on arrange, où l’on entaſſe des piles de gros bois à brûler, ou de charpente, ou de charronnage, ce marchand a ſon chantier bien garni.

Pâkî buis, ſ. m. Eſpece d’arbriſſeau toujours vert, dont les fleurs ſont fort petites & le bois jaunâtre, tondre le buis, quelque-uns prononcent bouis ; mais il ne ſe prononce plus guere ainſi que dans quelques phraſes baſſes & proverbiales comme dans celle-ci, donner le bouis, dont on ſe ſert pour dire, donner une derniere façon à quelque choſe, la polir & la perfectionner, & dans cette autre, un menton de bouis, pour dire, un menton large & qui avance.

Pâle bêche, ſ. f. outil de jardinage qui a un long manche de bois, avec un fer large & tranchant au bout, & qui ſert à remuer la terre, labourer une planche de jardin avec une bêche.

Pique, ſ. m. Terme de jeu des cartes, une des quatre couleurs ou peintures des cartes, de quelle couleur tourne-t-il ? Il tourne du pique, il tourne pique.

On dit prov. d’un homme qui rentre mal-à-propos dans un ſujet, dans une converſation, par des choſes qui n’ont aucun rapport avec celles dont on parle, voila bien rentrer des piques noires, & en cette phraſe pique eſt féminin.

Pâle blême, pâle, adj. de t. g. Qui eſt de couleur tirant ſur le blanc, il ſe dit des perſonnes, avoir le viſage blême, pâle, il eſt pâle comme un mort, comme la mort.

Pâle ſe dit auſſi des couleurs, pour dire, qu’elles ſont déchargées, qu’elles ne ſont pas vives, du bleu pâle.

Palette di maſſon truelle, ſ. f. Petit inſtrument de fer qui eſt plat, à-peu-près de forme triangulaire, à manche de bois, & dont les maçons ſe ſervent pour employer le mortier dans la conſtruction d’un bâtiment, apportez l’auge & la truelle.

Palon écope, ſ. f. Eſpece de pelle creuſe à rebords, dont on ſe ſert pour vider l’eau des bateaux, &c.

Paltaie truellée, ſ. f. La quantité de mortier ou de plâtre qui peut tenir ſur une truelle.

Pellée, pellerée, pelletée, ſ. f. Autant qu’il en peut tenir ſur une pelle, une pellée de plâtre, une pellée de feu.

Paltot baſſin, ſ. m. Cuivre façonné en forme de plat creux, attaché avec des cordes, &c. dont on ſe ſert pour peſer.

Plateau, ſ. m. Le fond de bois des groſſes balances dont on ſe ſert pour peſer les lourds fardeaux, mettre de la marchandiſe ſur un plateau pour la peſer.

Pan d’coucou alleluïa, pain de cocu ou de coucou, ſ. m. Petite plante qui fleurit vers le temps de pâque, ſes feuilles ont un goût aigrelet, on les emploie dans les fievres malignes.

Panâhe panais ou paſtenade, ſ. m. Plante potagere dont la racine a un goût doucereux, elle eſt blanche & bonne à manger.

Panai pan de chemiſe, ſ. m.

Panne tuile, ſ. f. Eſpece de carreau peu épais, fait de terre graſſe cuite au fourneau, plus long que large & dont on ſe ſert pour couvrir des bâtiments, des tuiles qui ne ſont pas aſſez cuites.

Pann’let revers de pavé, ſ. m. Un des côtés du pavé d’une rue depuis les maiſons juſqu’au ruiſſeau.

Panſâ goinfre, ſ. m. Celui qui met tout ſon plaiſir à manger, c’eſt un goinfre.

Goulu, ue, adj. Qui aime à manger & qui mange d’ordinaire avec avidité, c’eſt un homme extrêmement goulu.

Pâpîre paupiere, ſ. f. Le poil de la paupiere, c’eſt-à-dire de la peau qui couvre l’œil, paupiere noire.

Cil, ſ. m. Il ſignifie la même choſe, il ſe dit ordinairement au pluriel, les Carthaginois arracherent les cils des paupieres à Régulus.

Paraiſon faraiſon, ſ. f. Terme de verrerie, la premiere figure qu’on donne par le ſouffle à la matiere qu’on tire au bout de la fêle.

Pârâſe beau-pere, ſ. m. Nom d’alliance, qui ſe donne par des enfants au ſecond mari de leur mere, c’eſt mon beau-pere, il a épouſé ma mere.

Paré dru, drue, adj. Il ſe dit des petits oiſeaux qui ſont prèts à s’envoler d’un nid, ces moineaux ſont drus, ils ſont drus comme pere & mere.

Parenteg parenté, ſ. f. conſanguinité, degré de parenté, il y a parenté entre eux.

Il ſignifie auſſi tous les parents d’une même perſonne, il a donné à dîner à toute ſa parenté.

Parentage, ſ. m. Il vieillit.

Pârlé del ſipeſſe linwe graſſeyer, v. n. Parler gras, prononcer certaines conſonnes & principalement les r avec difficulté, cette femme graſſeye agréablement, il lui ſied bien de graſſeyer.

Pârlé de né naſiller, v. n. Parler du nez, on ne l’entend pas parler, il ne fait que naſiller.

Paroket perroquet, ſ. m. Sorte d’oiſeau de l’Amérique & de quelques contrées de l’Aſie & de l’Afrique, qui apprend facilement à parler & qui imite la voix humaine, perroquet blanc, les perroquets ſe ſervent de leur bec pour s’accrocher en montant ou en deſcendant.

On dit d’un homme qui ne parle que de mémoire ſans ſavoir ce qu’il dit, qu’il parle comme un perroquet.

Perruche, ſ. f. Eſpece de petit perroquet.

Paskeie paſquinade, ſ. f. raillerie ſatirique, ainſi nommée à cauſe d’une vielle ſtatue mutilée qui eſt à Rome, appellée Paſquin, & à laquelle on a accoutumé d’attacher ces ſortes de ſatires, faire des paſquinades.

Paſſé l’nouk, on dit d’un homme qu’on a contraint à faire quelque choſe, qu’il a été obligé de paſſer le pas, qu’on lui a fait paſſer le pas, il eſt du ſtyle fam.

Paſſe partou paſſe par-tout, ſ. m. Il ſe dit également d’une clef qui ſert à ouvrir pluſieurs portes & d’une clef commune à pluſieurs perſonnes pour ouvrir une même porte, les ſupérieurs des communautés ont des paſſe par-tout pour ouvrir toutes les portes, cette porte ne ferme qu’au loquet, tous ceux de la maiſon ont leur paſſe par-tout.

On dit fig. & prov. l’argent eſt un bon paſſe par-tout, pour dire, que l’argent donne entrée par-tout.

Roſſignol, ſ. m. Certain inſtrument dont ſe ſervent les ſerruriers pour ouvrir toutes ſortes de ſerrures.

Paſſette paſſoire, ſ. f. Uſtenſile de cuiſine ou d’apothicairerie, c’eſt un vaiſſeau de cuivre ou d’étain, percé de pluſieurs petits trous, qui ſert à paſſer des pois pour en tirer la purée, des groſeilles & autres fruits, pour en tirer le jus.

Bancelle, ſ. f. Petit banc long & étroit.

Gradin, ſ. m. Petit degré, ſorte de petite échelle.

Paſtegî pâtiſſier, iere, ſ. Celui ou celle qui fait des pâtés & autres pieces de four, mauvaiſe pâtiſſiere.

Pâſtegreie pâtiſſerie, ſ. f. Pâte préparée & aſſaiſonnée d’une certaine maniere & qu’on fait cuire ordinairement dans le four.

Paſtin amuſement, ſ. m. Ce qui amuſe, ou qui ſert à amuſer, amuſement innocent.

Amuſette, ſ. f. Petit amuſement, les poupées ſont des amuſettes d’enfant, il regarde cela comme des amuſettes, il eſt du ſtyle fam.

Patâr patard, ſ. m. Petite monnoie, il ne s’emploie guere que dans ces phraſes, cela ne vaut pas un patard, cela ne vaut qu’un patard.

Sou, ſ. m. On dit communément d’un homme qui n’a point d’argent, qu’il n’a pas le ſou, qu’il n’a ni ſou ni maille.

Maquereau, ſ. m. Certaines taches qui viennent aux jambes, quand on s’eſt chauffé de trop près.

Pât’noſſe patenôtres, ſ. f. pl. Les grains d’un chapelet.

Patroïe patrouille, ſ. f. Soldats ou payſans commandés pour examiner la nuit ce qui ſe paſſe & empêcher tout déſordre.

Pav’min pavé, ſ. m. Pierre dont on ſe ſert pour paver, il manque quelques pavés de marbre dans ce ſalon.

Carreau, ſ. m. Eſpece de pavé plat fait de terre cuite, de pierre, de marbre, &c. dont on ſe ſert pour paver le dedans des maiſons & des Egliſes.

Pavoir pavot, ſ. m. Plante qui porte des fleurs de pluſieurs couleurs & dont la graine a la vertu d’aſſoupir.

Coquelicot, ponceau, ſ. m. Eſpece de pavot, le coquelicot rouge & ſimple croît parmi les blés, on cultive dans les jardins du coquelicot qui eſt double & de différentes couleurs.

Pawion papillon, ſ. m. Eſpece d’inſecte volant, qui vient d’un ver ou d’une chenille, les vers à ſoie ſe changent en papillons.

On dit prov. & fig. d’un eſprit léger & qui ne s’amuſe qu’à des choſes frivoles, que c’eſt un homme qui vole le papillon.

Pazai ſentier, ſ. m. Chemin étroit au travers des champs, des bois, &c. il y a un ſentier qui abrege le chemin, ce ſentier paſſe dans la prairie.

pis, ſ. m. Tetine d’une vache, d’une chevre, d’une brebis, &c. une vache qui a un gros pis.

Tetine, ſ. f. Il ne ſe dit proprement que du pis de la vache, conſidéré comme bon à manger, manger d’une tetine.

pire, adj. comparatif de t. g. De plus méchante qualité dans ſon eſpece, plus dommageable. plus nuiſible, de deux maux il faut éviter le pire.

Pire s’emploie quelquefois comme ſuperlatif, c’eſt le pire de tous.

Pis comparatif de l’adverbe mal, plus mal, plus déſavantageuſement, d’une maniere plus fâcheuſe, ils ſont pis que jamais enſemble, il en a dit pis que pendre.

Il ſe prend auſſi ſubſtantivement & ſignifie, ce qu’il y a de pire, le pis qui puiſſe arriver.

On dit, c’eſt votre pis aller, pour dire, c’eſt le pis qui vous puiſſe arriver, & on dit, je ſerai votre pis aller, pour dire, ſi vous ne trouvez rien de mieux, vous pouvez toujours compter ſur moi.

Peheu pêcheur, ſ. m. Celui qui fait métier de pêcher.

Pehî pêcher, v. a. Prendre des poiſſons avec des filets ou autrement du poiſſon à la ligne, ou ſimplement, pêcher à la ligne.

On dit, pêcher un étang, pour dire, pêcher tout le poiſſon d’un étang, on met les étangs à ſec pour les pêcher.

Pehreie pêcherie, ſ. f. Lieu préparé pour une pêche.

Gord, ſ. m. Pêcherie que l’on conſtruit dans une riviere, elle eſt compoſée de deux rangs de perches plantées dans le fond de la riviere, qui forment un angle, au ſommet duquel eſt un filet, ou les deux rangs de perches conduiſent le poiſſon.

Peïe pile, ſ. f. Un des côtés d’une piece de monnoie qui eſt celui où ſont les armes du prince.

On dit prov. qu’un homme n’a ni croix ni pile, pour dire, qu’il n’a point d’argent.

Jouer à croix & à pile. Sorte de jeu de haſard, jettons à croix & à pile à qui l’aura. Que retenez-vous, croix ou pile ?

Lorſqu’il s’agit de deux choſes à peu près égales & dont le choix eſt indifférent, on dit, qu’on les jetteroit à croix ou à pile, à croix & à pile, à croix pile, pour dire, qu’on en laiſſe la déciſion au haſard.

Peignon pignon, ſ. m. Mur d’une maiſon, qui eſt terminé en pointe & qui porte le bout du faîtage de la couverture, pignon bien bâti.

Peket genievre, ſ. m. Arbuſte odoriférant & toujours vert, qui porte un petit fruit rond & noir.

Il ſignifie auſſi la graine même du genievre, quelques-uns diſent genevre pour la graine & genévrier pour l’arbuſte. Eau-de-vie de genievre.

Pelé peler, v. a. Oter la peau d’un fruit, ôter l’écorce d’un arbre. Peler une pomme.

On dit auſſi, peler des langues de bœuf, peler du fromage, & autres choſes qui ont comme une eſpece de peau.

On dit encore, peler la terre, pour dire, en enlever du gazon.

Écorcer, v. a. Ôter l’écorce du bois, on écorce le bois en Mai, parce que la ſeve qui eſt alors fort abondante facilite la ſéparation de l’écorce.

Pelotte pelure, ſ. f. La peau qu’on a ôtée de deſſus des choſes qui ſe pelent. Vous faites des pelures bien épaiſſes.

Pelwai rondin, ſ. m. Gros bâton, il lui a donné ſur les épaules avec un rondin.

Pendmin penture, ſ. m. Bande de fer qui ſert à ſoutenir les portes ou les fenêtres, il y a de fortes pentures à cette porte.

Pepin pepie, ſ. f. Petite beau blanche qui vient quelquefois au bout de la langue des oiſeaux & particuliérement des poules & qui les empêche de boire & de faire leur cri ordinaire, arracher la pepie à une poule.

On dit fig. d’une perſonne babillarde, qu’elle n’a pas la pepie.

Pepin, ſ. m. Semence couverte d’une enveloppe coriacée qui ſe trouve au centre de certains fruits, tels que les pommes, &c.

Perî poirier, ſ. m. Arbre qui porte des poires.

En parlant d’un homme élevé en fortune, mais pour qui l’on n’a pas une grande conſidération, parce qu’on l’a vue autrefois dans un état mépriſable, on dit prov. je l’ai vu poirier, pour donner à entendre qu’on ſe ſouvient de ce qu’il étoit autrefois, & cela ſe dit par alluſion à un conte qu’on fait d’un payſan qui ne vouloit pas ſaluer la figure du ſaint de ſon village, parce qu’elle avoit été faite d’un poirier de ſon jardin.

Pérî carriere, ſ. f. Le lieu d’où l’on tire de la pierre, creuſer une carriere.

Perik perruque, ſ. f. Coiffure de faux cheveux, porter la perruque.

Perikî perruquier, ſ. m. Faiſeur de perruques, on appelle, perruquiere, la femme d’un perruquier.

Peſai peſon, ſ. m. Sorte d’inſtrument appellé autrement romaine, duquel on ſe ſert pour peſer au lieu de balances, & qui conſiſte en une verge de fer avec des crochets de fer, & un poids attaché à un anneau, qu’on fait aller & venir ſelon la peſenteur des choſes qu’on veut peſer, la verge d’un peſon, le crochet d’un peſon.

On l’appelle auſſi crochet, ſ. m. Il a peſé cela avec le crochet.

Peſaie peſée, ſ. f. La quantité de ce qui a été peſé en une fois, la premiere peſée eſt de dix livres.

Peſſe piece, ſ. f. Partie, portion, morceau d’un tout, une piece de viande, cette piece a tant d’aunes de cours.

Piece ſe dit particuliérement d’un petit morceau d’étoffe, de toile, de métal, &c. qu’on attache à des choſes de même nature pour les raccommoder lorſqu’elles ſont trouées, mettre une piece à un habit.

On dit prov. & fam. d’un homme qui voulant remédier à une choſe, n’y apporte pas le remede convenable, il fait comme les chaudronniers, il met la piece auprès du trou.

Piece ſe dit auſſi de certaines choſes qui font un tout complet, cela eſt bien plus beau à la piece qu’à l’échantillon.

On appelle piece de four, piece de pâtiſſerie, la plupart des ouvrages de pâtiſſerie.

On dit fig. & dans le diſcours fam. en parlant d’un jeune homme grand & bien fait, que c’eſt un beau brin d’homme, & d’une fille & d’une femme grande & bien faite, que c’eſt un beau brin de fille, un beau brin de femme.

Petal crottin, ſ. m. On appelle ainſi les excréments des moutons & de quelques autres animaux.

Peû d’hâvernat baie d’aubier, grappe d’aubier, ſ. f. Voy. Hâvernat.

Peur di coin coin, f. m. Gros fruit à pepin qui a l’odeur forte & la peau couverte d’un certain petit duvet.

On dit prov. d’une perſonne qui a le teint jaune, qu’elle eſt jaune comme un coin.

Pi d’fâſtrou quinconce, ſ. m. On appelle ainſi une diſpoſition de plant faite par diſtances égales en ligne droite, & qui préſente pluſieurs rangées d’arbres en différents ſens, un bois planté en quinconce.

On dit auſſi, planter en échiquier.

Piette (s’) ſe fourvoyer, v. réc. Se detourner du chemin, la nuit eſt cauſe qu’ils ſe ſont fourvoyés. Ces diverſes routes les ont fait fourvoyer, plus on ſuit ſes paſſions, plus on ſe fourvoye du chemin du ſalut.

Pîge perche, ſ. f. Sorte de poiſſon d’eau douce, dont la chair eſt blanche & ferme, & qui a ſur le dos une maniere de crête fort piquante, la perche eſt un bon poiſſon.

Pîhî pêcher, ſ. m. L’arbre qui porte la pêche.

Pike carreau, ſ. m. Une des couleurs du jeu des cartes, marquée par de petits carreaux rouges, il tourne carreau, la triomphe eſt de carreau.

Pic, ſ. m. Inſtrument de fer courbé & pointu vers le bout, qui a un manche de bois, & dont on ſe ſert à caſſer des morceaux de rocher, & à ouvrir la terre, il y a beaucoup de cailloux dans cette terre, il faut un pic pour l’entamer, pour l’ouvrir.

Pilot pilotis, ſ. m. Gros pieu, groſſe piece de bois pointue & ordinairement ferrée par le bout, qu’on fait entrer avec force pour aſſeoir les fondations d’un édifice ou de quelque autre ouvrage lorſqu’on veut bâtir dans l’eau ou dans quelque lieu dont le fond n’eſt pas ſolide, il ne s’emploie guere qu’au pluriel, bâtir ſur pilotis.

Piloté piloter, v. n. Enfoncer des pilotis, il faut piloter avant que de bâtir.

On le fait auſſi quelquefois actif, ainſi quelques-uns diſent, piloter un terrain, pour dire, y enfoncer des pilotis.

Pîpé ſiffler, v. n. On le dit du bruit que ſont naturellement ceux qui n’on pas la reſpiration libre, on l’entend ſiffler quand il dort, ſa poitrine ſiffle.

Pîr pierre, ſ. f. Corps dur & ſolide qui ſe forme dans la terre & dont on ſe ſert pour la conſtruction des bâtiments, tirer de la pierre d’une carriere.

Pîr al ponpe pierre d’évier, ſ. f. Pierre taillé pour ſervir à l’écoulement des eaux d’une cuiſine.

Pîr di pavaie pavé, ſubſt. m. Pierre dont on pave les rues, les cours, &c. on appelle gros pavé, celui dont on ſe ſert pour les rues & les grands chemins, & petit pavé, celui que l’on emploie pour paver les cours, les écuries, un cent de pavés, lever un pavé, arracher un pavé.

Pîrette noyau, ſ. m. Cette partie dure & ligneuſe qui eſt enfermée au milieu de certains fruits, comme la prune, l’abricot, &c. caſſer un noyau pour en avoir l’amande, une pêche, une prune qui quitte le noyau.

Pîſe perche, ſ. f. Brin de bois long de dix à douze pieds & de la groſſeur du bras ou environ, étendre du linge ſur une perche.

Futaille, ſ. f. Vaiſſeau de bois à mettre du vin ou d’autres liqueurs.

On appelle piece de vin, un muid de vin, un tonneau, mettre une piece de vin en perce.

Piſs’croſſe pince-maille, ſ. m. On appelle ainſi fam. un homme fort attaché à ſes intérêts, & qui fait paroître ſon avarice juſques dans les plus petites choſes, c’eſt un pince-maille.

Piſſe piſte, ſ. f. Vertige, trace que laiſſe l’animal aux endroits où il a marché, on a perdu la piſte de la bête.

Il ſe dit auſſi de l’homme, on a ſuivi ces voleurs à la piſte.

Foulées, ſubſt. f. pl. Terme de chaſſe, qui ſignifie les traces légeres que la bête laiſſe de ſon pied, en paſſant ſur un lieu la forme du pied ne peut pas être bien marquée, les foulées du cerf s’appellent voie ou foulure, on dit piſte pour le loup & le renard, & trace pour la bête noire.

Piſſeie pincée, ſ. f. Il ne ſe dit que de certaines choſes, & ſignifie, la quantité qu’on en peut prendre avec deux ou trois doigts, un pincée de ſel.

Pïſſenne quelques-uns diſent jus de fumier, ſ. m. D’autres, ſaumure d’étable à vache, ſ. f.

Piſſette pince, ſ. f. Petite tenaille.

Pît’lé pietiner, v. n. Remuer fréquemment les pieds par vivacité, par, par inquiétude, un enfant qui ne fait que pietiner, on dit auſſi pietiner de colere, de rage, d’impatience.

Pîton piéton, ſ. m. Homme qui va à pied, il n’a guere d’uſage que dans cette phraſe, c’eſt un bon piéton, pour dire, c’eſt un homme qui marche bien à pied, il ſe dit auſſi au féminin, c’eſt une mauvaiſe piétonne.

Pitté pennader, v. n. Donner un coup de pied.

Pîvion pigeonneau, ſ. m. Petit pigeon qui n’a pas encore de plumes, ou qui ne commence qu’à en avoir, une fricaſſée de pigeonneaux.

Piweie toton, ſ. m. Eſpece de dé, qui eſt traverſé d’une petite cheville ſur laquelle on le fait tourner & qui eſt marqué de différentes lettres ſur les quatre faces, jouer au toton.

Plakeu flagorneur, euſe, ſ. Qui flagorne, c’eſt un vrai flagorneur, une grande flagorneuſe, il eſt fam.

Plakî plaquer, v. a. Plaquer du plâtre ſur une muraille.

Flagorner, v. n. Flatter ſouvent en faiſant des rapports, il va flagorner aux oreilles de ſon maître, il eſt fam.

Plange hachreſſe hachoir, ſ. m. Petite table de chêne ſur laquelle on hache les viandes, un hachoir eſt néceſſaire dans une cuiſine.

Plantroûl plantoir, ſ. m. Outil de bois ordinairement ferré par le bout, dont les jardiniers ſe ſervent pour faire des trous en terre, dans les endroits où l’on veut planter des buis, des fraiſiers, & des herbages.

Platai d’taſſe ſoucoupe, ſ. f. Eſpece de petite aſſiette de porcelaine, de faïence, qui ſe place ſous une taſſe de même matiere propre à prendre du café, du chocolat, &c. la taſſe & la ſoucoupe ſont d’ancienne porcelaine.

Plat chandlé martinet, bougeoir, ſ. m. Eſpece de chandelier ſans pied, qui a un manche, qu’on porte à la main, & dans lequel on met ordinairement une bougie, ſe ſervir d’un martinet, un bougeoir de cuivre doré.

Platenne tôle, ſ. f. Plaques de fer battues dont on fait des poêles & d’autres ouvrages, ſon poêle n’eſt pas de fonte, il eſt de tôle, cheminée garnie de tôle.

Tourtiere, ſubſt. f. Uſtenſile de cuiſine qui ſert à faire cuire des tourtes.

Plat ferou targette, ſ. f. Petite plaque de fer qui eſt ordinairement de forme ovale avec un petit verrou, & qu’on met aux portes & aux fenêtres pour les fermer.

Pleu pli, ſ. m. Un ou pluſieurs doubles que l’on fait à une étoffe, à du linge, &c.

On appelle auſſi pli, la marque qui reſte à une étoffe pour avoir été pliée.

On dit prov. & fig. d’un homme qui n’eſt pas d’âge ou d’humeur à ſe corriger facilement, à chanfer d’habitude, il a pris ſon pli, & l’on dit généralement d’un jeune homme, qu’il a pris un bon pli ou un mauvais pli, pour dire, qu’il eſt déjà tout formé aux habitudes du bien ou du mal.

Repli, ſ. m. Pli redoublé, elle cacha cette lettre dans le repli de ſa robe.

Godron, ſ. m. Certains plis ronds qu’on faiſoit autrefois aux fraiſes & qu’on fait aujourd’hui aux manchettes, aux coiffures des femmes.

Froncis, ſ. m. Les plis que l’on fait à une robe, à un chemiſe, en les fronçant, faire un froncis à une robe d’enfant.

Pleutî pliſſer, v. a. Faire des plis, il ne ſe dit proprement qu’en parlant des plis que les tailleurs ou les ouvriers en linge font à certaines ſortes d’habits & d’ouvrages, pliſſer des baſques d’un juſtaucorps, pliſſer des manchettes.

Godronner, v. a. Faire des godrons, godronner une coiffure.

Ploïant pliable, adj. de t. g. Pliant, flexible, aiſé à plier, cette ſorte de bois n’eſt guere pliable.

Ploïette trouſſis, ſubſt. m. Pli qu’on fait à une robe, à une jupe, &c. pour la raccourcir & pour l’empêcher de traîner, faire un trouſſis à une jupe.

Pince, ſ. f. Pli qu’on fait à du linge ou à de l’étoffe & qui ſe termine en pointe, faire des pinces à, cette veſte eſt trop large, il y faut faire une pince.

Plokî éplucher, v. a. Ôter & ſéparer de quelque choſe ce qui eſt inutile.

Plokreſſe éplucheuſe, ſ. f. Celle qui épluche.

Plonket, on dit d’un homme qui plonge, qu’il fait le plongeon.

Ricochet, ſ. m. Bond que fait une pierre plate, ou quelque autre choſe ſemblable, jettée obliquement ſur la ſurface de l’eau, faire quatre ricochets du même coup.

Plonkî plonger, v. n. S’enfoncer entiérement dans l’eau, en ſorte que l’eau paſſe par deſſus la tête, ceux qui pêchent les perles plongent juſqu’au fond de la mer pour en rapporter les huîtres.

Plomber, v. a. Appliquer un petit ſceau de plomb ſur des ballots, coffres, &c. Pour marquer qu’ils ont payé les droits, plomber des ballots.

Il ſe dit auſſi des marchandiſes dont on marque la manufacture avec des petits ſceaux de plomb.

Plomber ſe dit auſſi d’une opération des dentiſtes qui conſiſte à remplir de plomb en feuilles une dent creuſe.

Plop peuplier, ſ. m. Arbre fort haut qui croît dans les lieux humides & marécageux.

Pluche peluche, ſ. f. Sorte de panne dont le poil eſt plus long que celui de la panne ordinaire.

Pôcet poucier, ſ. m. Ce qui couvre le pouce de quelques ouvriers lorſqu’ils travaillent.

Pochâ écorcheur, ſ. m. Celui dont le métier eſt d’écorcher les bêtes mortes.

Pochî ſauter, v. n. S’élever de terre avec effort, ou s’élancer d’un lieu à un autre, ſauter à cloche-pied, à pieds joints ou à joints pieds, il ſauta dans la riviere, ſauter de joie.

Sauter s’emploie auſſi activement & ſignifie franchir, ſauter un foſſé, je lui ferai ſauter les degrés.

Il ſignifie auſſi fig. omettre quelque choſe, ſoit en liant, ſoit en tranſcrivant, il a ſauté deux feuillets, le copiſte a ſauté deux lignes.

Podg’té ſautiller, v. n. Sauter à petits ſauts, les pies, les oiſeaux ſautillent au lieu de marcher.

Poïeg poil, ſ. m. Ce qui eſt ſur la peau de l’animal en forme de filet délié, poil roux, poil de chat.

On appelle poil follet une eſpece de petit coton qui vient avant la barbe aux endroits où elle a accoutumé de croître, le poil follet commence à lui venir.

Poil en parlant de certains animaux & ſur-tout des chevaux, ſignifie couleur, de quel poil eſt ce cheval.

On dit fig. & prov. qu’il faut reprendre du poil de la bête pour dire, qu’il faut chercher ſon remede dans la choſe même qui a cauſé le mal.

Brin, ſ. m. Il ſe dit du poil, des cheveux, & du crin, il n’a que deux ou trois brins de cheveux de chaque côté.

En parlant de certaines choſes, comme paille, foin, fourrage, &c. on dit, qu’il n’y a pas un brin, pour dire, qu’il n’y en a pas du tout.

On dit prov. en parlant de toutes ſortes de choſes, qu’il n’y en a brin, pour dire, qu’il n’y a rien de la choſe dont on parle.

Poïetî poulailler, ſ. m. Celui qui fait le métier de vendre de la volaille, le poulailler doit fournir tant de volaille par ſemaine.

Poïon pouſſin, ſ. m. Petit poulet nouvellement éclos, une poule qui appelle ſes pouſſins.

Poïou pelu, ue, adj. Garni de poil, il n’a guere d’uſage qu’en cette phraſe familiere, patte pelue qui ſe dit fig. d’un homme qui va adroitement à ſes fins, ſous des apparences de douceur & d’honnêteté.

Poilu, ue, adj. Garni de poil.

Poirfi panari, voy. blan deu.

Poirtâ porche, ſ. m. portique, lieu couvert à l’entrée d’une Egliſe, le porche d’une Egliſe de village.

Poirteurre portée, ſ. f. Tous les petits que les femelles des animaux portent, font en une fois, il y a des chiennes qui font juſqu’à neuf & dix chiens en une portée.

Ventrée, ſ. f. Portée, cette brebis a fait deux agneaux d’une ventrée.

Poiſaie volée, ſ. f. Il ſe dit du ſon des cloches en branle, on dit ſonner une, deux, trois volées, pour dire, mettre les cloches en branle une, deux ou trois fois.

Poiſſe veſtibule, ſ. m. La piece du bâtiment qui s’offre la premiere à ceux qui entre, & qui ſert de paſſage pour aller aux autres pieces, il n’entra pas dans la ſalle, il reſta dans le veſtibule.

Poke petite vérole, ſ. f. Eſpece de maladie qui fait pouſſer des boutons au viſage & par tout le corps, leſquels laiſſent ordinairement de petits creux dans la peu après la guériſon, un grain de petite vérole lui a fait perdre un œil.

Polain & poutrin poulain, ſ. m. Cheval nouveau né ; une cavale qui a mis bas un beau poulain.

Il ſe dit ordinairement des chevaux juſqu’à trois ans, ce cheval-là ne vaut rien pour le ſervice, ce n’eſt qu’un poulain.

Pouliche, ſ. f. Cavale nouvellement née, il ſe dit des cavales juſqu’à trois ans.

Polenne colombine, ſ. f. Fiente de pigeon, qui fournit un très-bon engrais.

Polî poulailler, ſ. m. Le lieu où les poules ſe retirent la nuit.

Pon maille, ſ. f. Eſpece de petit anneau dont pluſieurs font un tiſſu, il y a une maille rompue à votre bas.

Poncif poncis, ſ. m. On appelle ainſi le deſſein qui a été piqué & ſur lequel on paſſe du charbon en poudre & enfermé dans un petit linge, pour contre-tirer le deſſein ſur le papier, ſur de la toile, &c. les poncis ſont commodes pour tirer des copies de deſſein.

Ponde peindre, v. a. Tirer la reſſemblance de quelque objet, par les traits, les couleurs, &c. le peintre l’a peint trait pour trait.

Piquer, v. a. Percer, entamer légérement avec quelque choſe de pointu, une épingle l’a piqué.

Poindre, v. a. Piquer, il n’a guere d’uſage qu’en cette phraſe proverbiale, oignez vilain il vous poindra, poignez vilain il vous oindra ; qui ſignifie, careſſez un mal-honnête homme, il vous fera du mal ; faites-lui du mal il vous careſſera.

Poindre eſt auſſi neutre, alors il n’a guere d’uſage qu’à l’infinitif, & ne ſe dit proprement que du jour qui commence à paroître & des herbes qui commencent à pouſſer, le jour ne fait que poindre, commençoit à poindre, dès que les herbes commencent à poindre.

Pondiant pointu, ue, adj. Qui a une pointe aiguë, cette épée eſt bien pointue.

Ponre pondre, v. a. Je ponds, tu ponds, il pond ; nous pondons, &c. je pondois, je pondis, j’ai pondu, je pondrai, &c. ce verbe ne ſe dit qu’en parlant d’un oiſeau qui ſe délivre de ſes œufs, les perdrix pondent ordinairement quinze ou ſeize œufs.

Pop ou poupe poupée, ſ. f. Petite figure humaine faite de bois, de carton, de cire, &c. pour ſervir de jouet aux enfants, un enfant qui ſe joue avec ſa poupée.

Porai poireau, ſ. m. Verrue, ſ. f. Excroiſſance de chair qui vient ſur la peau & plus ordinairement aux mains, avoir les mains pleines de poireaux, remede pour ôter les verrues.

Poireau ou porreau, ſubſt. m. Plante potagere du genre des oignons, une ſoupe aux poireaux.

Porboû fondriere, ſ. f. Terrain marécageux ſous lequel les eaux croupiſſent faute d’écoulement, & où l’on enfonce & l’on s’embourbe & d’où l’on a beaucoup de peine à ſe tirer.

Porjetté crépir, v. a. Enduire une muraille de mortier fait de chaux & de gros ſable, il faut crépir cette muraille.

Gobeter, v. a. Faire entrer du mortier entre les joints des moilons d’un mur, gobeter une muraille.

Porpanié colporteur, ſ. m. On appelle ainſi certains petits merciers qui portent ſur leur dos ou devant eux, de petites marchandiſes dans des mannes, & dans des malles pendues à leur cou.

Pôſe pauſe, ſ. m. Ceſſation d’une action, d’un mouvement pour quelque temps, la proceſſion fit une pauſe en tel endroit.

Pouce, ſ. m. Le plus gros des doigts de la main, certaine meſure.

Poſſinet burette, ſ. f. Petits vaſes où l’on met le vin & l’eau pour dire la Meſſe, burette de vin.

Pot creuſet, ſ. m. Vaiſſeau de terre dans lequel on fait fondre les métaux.

Pot â boûr pot à beurre, ſubſt. m. Un pot propre à mettre du beurre.

Potai flaque, ſ. m. Petite mare d’eau qui croupit en quelque endroit, il y a des flaques d’eau dans ce chemin.

Potaie potage, ſ. m. Sorte d’aliment fait de bouillon & de tranches de pain trempées dedans, un potage au lard.

Oille, ſ. f. Mot qui a paſſé de l’Eſpagnol dans notre langue, (on ne prononce point l’i, mais il mouille les deux LL) eſpece de potage dans lequel il entre pluſieurs racines & pluſieurs viandes différentes. On ſervit une excellente oille.

Potée, ſ. f. Ce qui eſt contenu dans un pot.

On dit prov. d’un enfant fort vit, fort remuant & fort gai, qu’il eſt éveillé comme une potée de ſouris.

Potal niche, ſ. f. Enfoncement pratiqué dans l’épaiſſeur d’un mur pour y placer une ſtatue ; mettre une ſtatue dans une niche.

Rayon, ſ. m. Les marchands appellent rayons, les ſéparations qui ſont dans leurs armoires & dans leſquelles ils arrangent les différents eſpeces de marchandiſes ſéparément les unes des autres.

Pot d’chambe bourdaloue, ſ. m. Sorte de pot-de-chambre oblong.

Pôte épi, ſ. m. La tête du tuyau de blé dans laquelle eſt le grain, épi bien garni, les barbes des épis de ſeigle ſont plus longues que celles des épis de froment.

Potreie poterie, ſ. f. Toute ſorte de vaiſſelle de terre, vendre de la poterie.

Greſſerie, ſ. f. Pots, cruches, vaſes, &c. faits de grès, cette greſſerie vient de Beauvais.

Poufrin pouſſier, ſ. m. On appelle ainſi la menue poudre qui demeure au fond d’un ſac de charbon, ce n’eſt point du charbon, ce n’eſt que du pouſſier.

Pougneie poignée, ſ. f. Autant que la main fermée peut contenir de certaines choſes dont la quantité n’eſt pas continue, une poignée de ſon.

On appelle auſſi poignée, ce qu’on empoigne avec la main, une poignée d’herbes.

On dit fig. une poignée de gens, pour dire, un petit nombre.

On dit adv. à poignée pour dire, en abondance, en grande quantité.

Pougneie à deu main jointée, ſ. f. Autant que les deux mains enſemble peuvent contenir une jointée d’orge.

Pougnet poignet, ſ. m. L’endroit où le bras ſe joint à la main, le bord de la manche d’une chemiſe.

Poûhî puiſer, v. act. Prendre de l’eau avec un vaiſſeau qu’on plonge dans une riviere, dans une fontaine, puiſer de l’eau à la riviere.

Il s’emploie d’ordinaire abſolument & ſans régime, puiſer à la riviere.

Percer, v. n. On dit qu’un ſoulier ne perce, pour dire, que l’eau ne le pénetre point.

Pouïe pouilles, goguettes, ſ. f. pl. Injure groſſiere, il lui a chanté goguettes, il lui a chanté pouilles, il lui a dit mille pouilles, ils ſont du ſtyle fam.

Pouïeu puilleux, euſe, adj. qui a des poux, qui eſt ſujet aux poux, une tête pouilleuſe.

Poumai pommeau, ſ. m. Eſpece de petite boule qui eſt au bout de la poignée d’une épée.

Ratelier, ſ. m. Piece de bois attachée en travers, & garnie de pluſieurs chevilles, pour y pendre des ſurplis, des manteaux, &c.

Poupâ poupard, ſ. m. Enfant au maillot, il n’a d’uſage que parmi les enfants & les nourrices.

Poupâ d’louïe prunelle, ſ. f. l’ouverture qui paroît noire dans le milieu de l’œil, & par laquelle les rayons paſſent pour peindre les objets ſur la rétine, une taie qui couvre la prunelle de l’œil.

Poupadreie marmaille, ſubſt. f. Nom collectif, nombre de petits enfants, faites taire cette marmaille, il eſt fam.

Pourſai d’câve cloporte, ſ. m. Eſpece de petite bête ou inſecte, qui a une grande quantité de pieds, & qui s’engendre ordinairement ſous les pierres ou dans les murailles, voilà un cloporte.

Poûſlé époudrer, v. a. Ôter la poudre de deſſus des hardes, époudrer un tapis, des livres, des tableaux.

Poûteurre pétrole, ſ. f. Bitume qui ſe trouve dans le ſein de la terre.

Poûtné pouliner, v. n. Il ne ſe dit que de la cavale qui met bas, une cavale qui a fraichement pouliné.

Prangî méridienne, ſ. f. Il n’eſt guere en uſage que dans cette phraſe, faire la méridienne, qui ſignifie, dormir incontinent après le dîner.

Préhî priſer, v. a. Mettre le prix à une choſe, combien priſez-vous cette étoffe ?

Faire, v. a. Il a la même ſignification que priſer, c’eſt une maiſon qu’on fait cinquante mille écus.

Prende (s’) ſe figer, v. réc. S’épaiſſir par le froid en parlant d’un liquide gras, la graiſſe ſe fige, ce bouillon s’eſt figé.

prendre, v. n. Il ſe dit de l’eau qui vient à ſe geler, à ſe glacer, ſi le froid dure encore deux jours, la riviere prendra, on le dit de même en parlant du lait qui ſe caille, ſi l’on veut que le lait prenne, il faut…

Prende l’avance on dit, prendre le devant, gagner le devant, pour dire, partir avant quelqu’un, & fig. prendre les devants, pour dire, prévenir, quand il ſut que je me voulois plaindre, il prit les devants.

Prihielle fromager, ſ. m. Vaſe percé de pluſieurs trous, où l’on met égouter le fromage.

Faiſſelle ou feſſele, ſ. f. Vaiſſeau pour faire des fromages.

Prizeurre préſure, ſ. f. Ce qui ſert à faire prendre, à faire cailler le lait, il ſe dit d’une eſpece de liqueur acide qui ſe trouve dans le ventricule de certains animaux, comme veaux, agneaux, chevreaux, &c. il faut avoir de la préſure pour faire prendre le lait.

Promette pu d’boûr ki d’pan, on dit prov., promettre plus de beurre que de pain, pour dire, promettre plus qu’on ne veut & qu’on ne peut tenir.

Pruſti pétrir, v. a. Détremper de la farine avec de l’eau, la mêler, la remuer & en faire de la pâte. Ce boulanger pétrit bien ſa pâte, ſon pain, & abſolument, pétrit bien.

Pruſtin pétrin, ſ. m. Coffre dans lequell on pétrit & on ſerre le pain.

P’tit palâ cochonnet, ſ. m. Ce que des gens qui jouent au palet jettent devant eux au haſard, pour leur ſervir de but.

Pureu paſſoire, ſ. f. Voyer Paſſette.

Pu jale, pu ſtrin, on dit prov., plus il gele & plus il étreint, pour dire, plus il arrive de maux, plus il eſt difficile de les ſupporter.

Purnai vantail au pluriel vantaux, ſ. m. Battant d’une porte qui s’ouvre des deux côtés.

Purnal prunelle, ſ. f. Sorte de petite prune ſauvage qui vient ſur un arbriſſeau dans les haies.