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Dictionnaire wallon-français (Cambresier)/Section complète - S

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chez J.F. Bassompierre (p. 161-175).

S.

Sa ſaule, ſ. m. Arbre qui croît ordinairement le long des ruiſſeaux, voilà un beau ſaule, les ſaules reprennent de bouture, viennent de bouture.

Sâcleu ſarcloir, ſ. m. Inſtrument propre à ſarcler, un bon ſarcloir.

Sâclin ſarclure, ſ. f. Ce qu’on arrache d’un champ, d’un jardin en le ſarclant.

Saï goûter, v. a. Ne prendre que tant ſoit peu de quelque choſe qui ſe boit ou qui ſe mange, voulez-vous goûter à notre vin, de notre vin ? goûter une ſauce, d’une ſauce, ce n’eſt que pour en goûter, pour y goûter.

Il ſe dit auſſi quelquefois des choſes dont on juge par l’odorat, goûtez de ce tabac, goûtez bien ce tabac.

Il ſignifie auſſi fig. eſſayer, éprouver, il a goûté du métier, il en eſt ſoûl, c’eſt un homme qui veut goûter de tout.

Tâter, v. a. Goûter, tâter au vin, tâtez de ce vin-là, tâter d’un pâté, d’une perdrix.

Tâter, ſignifie fig. eſſayer de quelque choſe, connoître par expérience ce que c’eſt, il lui faut laiſſer tâter du métier de ſoldat, il eſt du ſtyle fam.

Eſſayer, v. a. Éprouver quelque choſe, en faire l’eſſai, eſſayer un cheval, une plume, un habit, prenez cet homme à votre ſervice, eſſayer-en deux ou trois mois.

Eſſayer, ſignifie auſſi, tâcher, faire ſes efforts ; & alors il eſt neutre, je ne ſais pas ſi j’en viendrois bien à bout, je n’y ai point eſſayé, j’ai eſſayé de le perſuader, eſſayer à marcher.

S’eſſayer, v. réc. S’éprouver, voir ſi on eſt capable d’une choſe, il eſt ſûr de faire une telle choſe, il s’y eſt eſſayé.

Saien ſain-doux, ſ. m. Graiſſe de pourceau fondue qu’on emploie dans la cuiſine.

Sâillé étalonner, v. a. Imprimer certaine marque ſur un poids, ſur une meſure, pour certifier qu’on les a ajuſtés, rectifiés ſur l’étalon, c’eſt-à-dire, ſur le modele, ſur le prototype qui eſt réglé, autoriſé & conſervé par le magiſtrat, on l’a mis à l’amende, parce que ſes meſures n’étoient pas étalonnées.

Sâilleu étalonneur, ſ. m. Officier commis pour étalonner les poids & meſures.

Saiweu évier, ſ. m. Conduit par où s’écoulent les eaux, les lavures & les autres immondices d’une cuiſine, &c. jetter des ordures par un évier, le trou de l’évier eſt bouché.

Saleu ſaloir, ſ. m. Vaiſſeau communément de bois, deſtiné à ſaler des viandes, il n’eſt pas encore temps de tirer le cochon du ſaloir.

Salîre ſauniere, ſ. f. Eſpece de grand coffre où l’on conſerve le ſel.

Salop ſalope, ſ. f. Qui eſt ſale & mal-propre, c’eſt une vaire ſalope.

Gaupe, ſ. f. Terme d’injure & de mépris qui ſe dit d’une femme mal-propre & déſagréable, ô la vilaine gaupe, la ſale gaupe ! il eſt du ſtyle fam.

Sam mouſſe, ſ. f. Certaine écume qui ſe forme ſur l’eau & ſur quelques liqueurs, comme la biere, les ſirops, le chocolat, l’eau de ſavon, le vin, &c. quand on les bat ou qu’on les verſe de haut, verſez de haut, cela fera de la mouſſe.

Écume, ſ. f. Eſpece de mouſſe blanchâtre qui ſe forme & qui ſurnage ſur l’eau ou ſur quelque autre liqueur agitée ou échauffée, l’écume de la mer.

On appelle auſſi écume, la bave de quelques animaux lorſqu’ils ſont échauffés ou en colere, l’écume d’un cheval, d’un chien, &c. quand cet homme eſt en colere, l’écume lui ſort de la bouche.

Il ſe dit auſſi de la ſueur qui s’amaſſe ſur le corps du cheval, ce cheval étoit tout couvert d’écume.

Samé mouſſer, v. n. Il ſe dit des liqueurs ſur leſquelles il ſe fait de la mouſſe ; quand on verſe de la biere de haut, elle mouſſe.

Écumer, v. n. Jetter de l’écume, cette biere écume.

Eſſaimer, v. n. Il ſe dit des ruches d’où ſort un eſſaim, cette ruche a eſſaimé, ces mouches n’ont pas encore eſſaimé.

Sâmé abuter, v. a. Jetter des quilles auprès d’une boule pour voir laquelle en ſera le plus près & celui qui jouera le premier.

On dit auſſi quiller, v. n. Il faut quiller, les plus près ſeront enſemble.

Sâmeurre ſaumure, ſ. f. Liqueur qui ſe fait du ſel fondu & du jus de la choſe ſalée, cette viande nageoit dans la ſaumure.

Samroû jet d’abeilles, ſ. m. Nouvel eſſaim d’abeilles qui ſort de la ruche.

Sâni ſaliere, ſ. f. Uſtenſile de ménage où l’on met le ſel & qu’on pend à la cheminée pour le tenir ſéchement, une ſaliere de bois.

Sankiſſe vaſe, ſ. f. Bourbe qui eſt au fond des fleuves, des étangs, des marais, &c. ce bateau s’eſt enfoncé dans la vaſe.

Sanſowe ſangſue, ſ. f. (On ne pronnonce point le g.) inſecte aquatique qui ſuce le ſang des parties de l’animal auxquelles on l’applique, faire dégorger une ſangſue.

Saöu ſureau, ſ. m. Eſpece d’arbre moëlleux qui produit des fleurs blanches & des fruits rouges noirâtres, fleur de ſureau, une canonniere de ſureau.

Saöuré ſavourer, v. a. Goûter avec attention & avec plaiſir, ſavourez bien ce vin-là.

Sârcô caveau, ſ. m. Il ſe dit des petites caves des Egliſes où l’on met des corps morts, ſous cette chapelle eſt le caveau d’une telle famille, c’eſt-à-dire la ſépulture de cette famille.

Sâre lande, ſ. f. Grande étendue de terre où il ne vient que des bruyeres, des genêts, &c. un pays plein de landes.

Sarlette ſaliere, ſ. f. Piece de vaiſſelle pour mettre le ſel qu’on ſert ſur la table, petite ſaliere.

On dit prov. & populairement d’un homme qui ouvre les yeux plus qu’à l’ordinaire, qu’il ouvre les yeux grands comme des ſalieres.

Sârot ſarrau, ſ. m. Eſpece de ſouquenille que portent les payſans, les rouliers, &c.

Sârté eſſarter, défricher, v. a. Arracher les méchantes herbes, les brouſſailles d’une terre inculte pour la cultiver enſuite, défricher un champ.

Sâſî ſauciere, ſ. f. Eſpece de vaſe creux dans lequel on ſert des ſauces ſur la table, une petite ſauciere d’argent.

Sâvag pierſin ciguë, ſ. f. Plante froide dont la feuille reſſemble à celle du perſil, la ciguë eſt mortelle quand on la mange.

Savatte pantoufle, ſ. f. Sorte de chauſſure dont on ſe ſert dans la chambre & qui ordinairement ne couvre pas le talon, être en pantoufles.

Mule, ſ. f. Pantoufle, il n’eſt plus guere en uſage en parlant des hommes, que lorſqu’il s’agit de la pantoufle du pape ſur laquelle il y a une croix, baiſer la mule du pape.

Il ſe prend plus ordinairement pour ſignifier l’eſpece de chauſſure ſans quartier dont les femmes ſe ſervent, mules brodées.

Sâvion ſable, ſ. m. Sorte de terre légere, menue, ſans aucune conſiſtance, & mêlée de petits grains de gravier, ſable gris, rouge.

Sablon, ſ. m. Eſpece de ſable très-menu, écurer de la vaiſſelle avec du ſablon, ou bien ſablonner de la vaiſſelle.

Sav’naie ſavonnage, ſ. m. Blanchiſſage par le ſavon, mettre du linge au ſavonnage.

Sav’né ſavonner, v. a. Dégraiſſer & blanchir avec du ſavon, ſavonner du linge, des rabats.

Sav’té driller, v. n. Aller vîte & légérement, s’enfuir, voyez comme il drille, il eſt bas.

Scanfâre gradin, ſ. f. Petit dégré où l’on poſe des fleurs.

Sclat recoupe, ſ. f. Éclat, ſ. m. Ce qui s’emporte des pierres en les taillant & dont on ſe ſert quelquefois pour garnir & pour affermir les allées des jardins, il faudroit mettre de la recoupe dans cette allée, un éclat de pierre, le bleſſa au viſage.

Sclaté éclater, v. n. Se briſer par éclats, cette pierre a éclaté ou bien s’eſt éclaté.

Scoudrot culbute, ſ. f. Certain ſaut qu’on fait, mettant la tête en bas & les jambes en haut pour retomber de l’autre côté, faire la culbute.

Scrâwé tarauder, v. a. Percer une piece de bois ou de métal en écrou, de maniere qu’elle puiſſe recevoir une vis.

Screnne échine, ſ. f. L’épine du dos, la partie de l’animal qui prend depuis le milieu des épaules juſqu’au croupion, il s’eſt rompu l’échine.

Échinée, ſ. f. Morceau du dos d’un cochon, manger une échinée au pois.

Scriftôre écritoire, ſ. f. Ce qui renferme les choſes néceſſaires pour écrire, encre, plume, canif, voilà une écritoire de verre.

Encrier, ſ. m. Petit vaſe où l’on met de l’encre, un encrier d’argent.

Scrinai layette, ſ. f. Petit coffret de bois qui ſe trouve dans un coffre.

Scrinî menuiſier, ſ. m. Artiſan qui travaille en bois, pour des ouvrages qui ſervent au-dedans des maiſons, comme portes, parquets, armoires, tables, lambris.

Sculturé ſculpter, v. a. Tailler quelque figure, quelque image de pierre, de marbre, de bois, &c. il a fait ſculpter ſes armes au-deſſus de la porte de ſon logis.

Séai ſeau, ſ. m. Vaiſſeau propre à puiſer, tirer, porter de l’eau, des ſeaux de bois.

Il ſe prend quelquefois pour le contenu, un ſeau d’eau.

Sechai poche, ſ. f. Sac d’étoffe, de toile attaché par dedans à une culotte, à un juſtaucorps pour y mettre ce qu’on veut ordinairement porter ſur ſoi, les poches d’une culotte.

Secheie ſachée, ſ. f. Ce qu’un ſac peut contenir, une ſachée de pommes.

Sechî tirer, v. a. Mouvoir vers ſoi, amener à ſoi, ou après ſoi, tirer la porte après ſoi, tirer les oreilles, les cheveux à quelqu’un.

On dit, tirer de l’eau, pour dire, prendre de l’eau au puits ; tirer du vin, pour dire, prendre du vin au tonneau.

On dit prov. tirer les marrons du feu avec la patte du chat, pour dire, faire faire par un autre quelque choſe de dangereux, pour en tirer ſoi-même le profit.

On dit fig. & fam., qu’un homme s’eſt tiré une épine du pied, pour dire, qu’il s’eſt délivré d’une choſe qui l’inquiétoit continuellement.

On dit, tirer bien ſes bras, pour dire, les étendre bien ſur la jambe, pour empêcher qu’ils ne faſſent des plis.

On dit prov. tirer les vers du nez à quelqu’un, pour dire, tirer de lui un ſecret en le queſtionnant adroitement.

Seg’dame accoucheuſe, ſage-femme, ſ. f. Celle dont la profeſſion eſt d’accoucher les femmes, habile accoucheuſe, on dit plus communément ſage-femme, il faut envoyer quérir la ſage-femme.

Sek cerceau, ſ. m. Cercle de bois qui ſert à relier les tonneaux, faire des cerceaux.

Cercle, ſ. m. Un cercle de fer, de bois.

Seklé cercler, v. a. Mettre des cercles, cercler un tonneau, une cuve.

Semé ſemer, enſemencer, v. a. Jetter de la ſemence dans une terre, dans un champ, en quantité ſuffiſante, ce laboureur a enſemencé ſes terres, a ſemé ſon champ.

Semeu ſemoir, ſ. m. Eſpece de ſac où le ſemeur met le grain qu’il répand ſur la terre.

On appelle auſſi ſemoir, des machines inventées depuis peu pour diſtribuer la ſemence avec plus d’exactitude & d’économie qu’il n’eſt poſſible de le faire quand on ſeme à la main.

Semhon ſemaille, ſ. f. Action de ſemer les grains, ce mot ne s’emploie guere qu’au pluriel, nous avons fait nos ſemailles, on eſt occupé préſentement aux ſemailles.

Il ſignifie auſſi la ſaiſon, le temps durant lequel on ſeme les terres, les ſemailles ont été belles, on été bonnes cette année.

Senglé ſangler, v. a. Ceindre, ſerrer avec des ſangles, ſangler un cheval, pour courir la poſte à ſon aiſe, il faut bien ſangler.

Senglé ſanglier, ſ. m. Eſpece de porc ſauvage.

Sengue ſangle, ſ. f. Bande plate & large, faite de cuir, de tiſſu de chanvre, &c. qui ſert à ceindre, une ſangle qui tient la ſelle en état ſur le cheval, ſangles pour garnir un ſiege pliant.

Senteu d’poïe tâte-poule, ſ. m. Sobriquet qu’on donne à un idiot qui s’amuſe aux petits ſoins du ménage, il eſt fam.

Senti tâter, v. a. Toucher, manier doucement une choſe, pour connoître ſi elle eſt dure ou molle, ſeche ou humide, froide ou chaude, &c. tâtez cette étoffe, elle eſt douce.

Tâtonner, v. n. Chercher dans l’obſcurité en tâtant, je tâtonne pour voir ſi je trouverai l’endroit où j’ai mis mon livre.

Il ſignifie auſſi tâter avec les pieds & les mains pour ſe conduire plus ſurement ; & en ce ſens il ne s’emploie guere qu’au gérondif, marcher en tâtonnant.

Sentir, fleurer, v. n. Répandre une odeur, exhaler une odeur, cela fleure bon, cela ſent trop fort.

Senton ſéton, ſ. m. Petit cordon fait de pluſieurs fils de ſoie ou de coton, dont ſe ſert en pluſieurs opérations de chirurgie, en le paſſant au travers des chairs, on lui a appliqué un ſéton au cou, pour détourner la fluxion qui lui tomboit ſur les yeux.

Septante ſeptante, adjectif numéral de tout genre, nombre compoſé de ſept dixaines, il n’eſt guere d’uſage, on dit mieux, ſoixante & dix.

Seré enrayer, v. a. Arrêter une roue par les rais, en ſorte qu’elle ne tourne point, mais qu’elle ne faſſe que gliſſer, la roue qu’on avoir enrayée ſe rompit, il ſe dit d’ordinaire abſolument & ſans régime, cette deſcente eſt trop roide, il faut enrayer.

Serwî ſerrurier, ſ. m. Ouvrier qui travaille à faire des ſerrures, & quelques autres ouvrages de fer.

Seû ſoif, ſ. f. (F. ſe prononce même devant les conſonnes) altération, beſoin de boire, étancher, éteindre ſa ſoif.

On dit fig. & prov., qu’on ne ſauroit faire boire un âne s’il n’a ſoif, pour dire, qu’on ne ſauroit obliger une perſonne à faire ce qu’elle n’a pas envie de faire.

On dit auſſi, garder une poire pour la ſoif, pour dire, garder quelque argent, quelques effets, quelques proviſions pour s’en ſervir au beſoin.

Seûie ſoie, ſ. f. Il ſe dit du poil long & rude de certains animaux, des ſoies de cochon.

Sewe ſuif, ſ. m. Graiſſe dont on ſe ſert principalement pour faire de la chandelle, fondre du ſuif, on tire de ce pays-là des ſuifs.

Seyette ſauterelle verte, les ſauterelles furent une des plaies d’Egypte.

Sîervice ſervice, ſ. m. Il ſe dit des meſſes hautes & des prieres publiques qui ſe diſent pour un mort, nous avons été au ſervice d’un tel.

Service ſe dit encore d’un nombre de plats qu’on ſert à la fois ſur une table & que l’on ôte de même, on le traita à trois ſervices.

Couvert, ſ. m. Il ſe prend particuliérement pour l’aſſiette, la ſerviette, &c. qu’on ſert pour chaque perſonne, mettez encore un couvert pour Monſieur.

On appelle auſſi couvert, un étui garni d’une cuiller, d’une fourchette & d’un couteau, il porte toujours ſon couvert à la campagne.

Simagrawe ſimagrée, ſ. f. Terme familier qui ſe dit de certaines façons de faire affectées, de certaines minauderies, prenez ce qu’on vous donne, ne faites point tant de ſimagrées, tout ſon fait n’eſt que pure ſimagrée.

Simitiere cimetiere, ſ. m. Lieu deſtiné à enterrer les morts, porter un corps au cimetiere, l’enterrer dans le cimetiere.

Sinat fenil, ſ. f. Le lieu où l’on ſerre les foins à la campagne, le fenil eſt tout plein.

Sinouf tabac, ſ. m. ou nicotiane, ſubſt. f. Plante originaire d’Amérique dont tout le monde connoît les uſages, du tabac en rouleau, fumer une pipe de tabac, prendre du tabac en poudre.

Siprig clifoire, ſ. f. Eſpece de ſeringue faite d’un morceau de ſureau.

Arroſoir, ſ. m. Vaſe fait pour arroſer, ce jardin eſt ſec, il faut qu’un jardinier ait toujours l’aroſoir à la main.

Sîſe veillée, ſ. f. Veille que pluſieurs perſonnes font enſemble, il ne ſe dit guere que des aſſemblées que les gens du village ou les artiſans font le ſoir, pour travailler enſemble en cauſant, aller tous les ſoir à la veillée, pendant toute la veillée, les veillées ſont longues en hiver.

Sitamenne étamine, ſ. f. Tiſſu peu ſerré, fait de fil, pour paſſer quelque ligueur, paſſer une médecine par l’étamine.

Sitange corroi, ſ. m. Il ſignifie un maſſif de terre glaiſe pour retenir l’eau, faire un corroi.

Siteule pelote, ſ. f. Il ſe dit de la marque blanche qui eſt placée ſur le front du plus grand nombre de chevaux, ce cheval eſt marqué en tête, il a la pelote.

Sitof mêche, ſ. f. On appelle ainſi la matiere préparée pour prendre facilement feu, comme linge demi-brulé.

Sitop étoupe, ſ. f. La partie la plus groſſiere, &c. rebut de la filaſſe du chanvre ou du lin, toile d’étoupe.

Sitoûve poêle ou poile, ſ. m. Sorte de fourneau de terre ou de fonte, par le moyen duquel avec un peu de bois qu’on y met, on échauffe en peu de temps toute une chambre, allumer un poêle, mettre le feu à un poêle.

Poêle ſe dit auſſi de toutes les chambres où eſt le poêle, en Allemagne on eſt preſque toujours dans le poêle.

Smel ſemelle, ſ. f. Piece de cuir qui fait le deſſous du ſoulier, de la botte, de la pantoufle, & qui a à-peu-près la figure de la plante du pied, fortes ſemelles.

ſoûl, ſoûle, adj. Ivre, plein de vin, cette femme eſt ſoûle dès le matin, il eſt ſoûl comme une grive.

On dit fam. qu’un homme eſt ſoûl de perdrix, ou d’autres viandes, pour dire, qu’il en a tant mangé, qu’il en a du dégout, on dit auſſi dans le même ſens, qu’il en eſt regoulé.

On dit fig. & fam. qu’un homme eſt ſoûl de muſique, &c. pour dire, qu’il en eſt rebuté, ennuyé ; on dit dans le même ſens, je ſuis ſi ſoûl de cet homme-là, de ſes façons, que je ne puis plus le ſouffrir.

ſoûl, ſ. m. Il ſe met ordinairement avec les pronoms poſſeſſifs, mon, ton, ſon, &c. pour dire, autant qu’il ſuffit, & il ne s’emploie guere que dans des manieres de parler adverbales & fam. j’en ai tout mon ſoûl, les pauvres gens ne mangent pas à demi leur ſoûl.

Il ſe dit auſſi fig. dans le ſtyle fam., & alors il s’emploie quelquefois avec l’article le, il a eu du mal, de la peine tout le ſoûl, ſi vous aimez les procès, il vous en donnera tout le ſoûl, tout votre ſoûl.

Sôdé ſouder, v. a. Joindre des pieces de métal enſemble, par le moyen de l’étain ou du cuivre fondu, ſouder de la vaiſſelle d’argent.

On ſoude auſſi deux morceaux de fer en les faiſant rougir & amollir au feu, & puis les battant enſemble pour n’en faire qu’une même piece.

Sôdeurre ſoudure, ſ. f. Le travail de celui qui ſoude, l’endroit par où les deux pieces de métal ſont ſoudées, ce tuyau eſt bon, mais la ſoudure en eſt mal faite, le tuyau eſt crevé par la ſoudure.

Sofleu verrier, ſ. m. Ouvrier qui fait des ouvrages de verre, le métier de verrier ne déroge point à la nobleſſe.

Soï faucher, v. a. Couper avec la faux, faucher de l’avoine, faucher les prés.

Scier ſe dit auſſi en parlant des blés qu’on coupe avec la faucille ; dans le temps qu’on ſcie les blés.

Sôie & ſôielette ſcie, ſ. f. Lame de fer longue & étroite, taillée d’un des côtés en petites dents, une ſcie à ſcier du bois.

On appelle encore ſcies, les lames de fer montées en forme de ſcies, mais ſans aucune dent, & dont ſe ſert pour ſcier le marbre.

Soïeg fauchage, ſ. m. L’action de faucher, la peine de faucher, payer tant pour le fauchage des prés.

Fauchaiſon, ſ. f. Temps où l’on fauche les prés.

Sciage, ſ. m. L’ouvrage, le travail de celui qui ſcie du bois ou de la pierre, il en a tant coûté pour le ſciage.

Soïeu faucheur, ſ. m. L’ouvrier qui fauche les foins, les avoines.

Scieur, ſ. m. Celui dont le métier eſt de ſcier.

Soïeu â plange ſcieur de long, ſ. m. Celui qui ſcie le bois en long pour en faire des planches.

Soïeurre ſciure, ſ. f. Ce qui tombe du bois quand on le ſcie, de la ſciure de buis.

Bran de ſcie, ſ. m. Poudre du bois que l’on ſcie.

Soiſante pic, ſ. m. Terme du jeu de piquet, qui ſe dit lorſque celui qui a la main, compte juſqu’à trente, en jouant les cartes, avant que celui contre qui il joue ait pu rien compter, & alors on compte ſoixante points au lieu de trente, voilà un beau pic, faire pic & capot.

Sokté roupiller, v. n. Sommeiller à demi, il n’a fait que roupiller pendant toute la converſation.

Sôlaie ivrogne, ſ. m. Qui eſt ſujet à s’enivrer, c’eſt un viel ivrogne.

Solot tourneſol, ſ. m. ou corona ſolis, plante à fleur radiée, qu’on nomme ainſi, parce qu’on a prétendu qu’elle ſuit le cours du ſoleil, quelques-uns la nomment ſoleil.

Som ſomme, ſ. m. Repos de l’animal, cauſé par l’aſſoupiſſement naturel de tous les ſens, il ne ſe dit guere qu’en parlant de l’homme, un long ſomme, à ſon premier ſomme.

On dit fam. il a fait la nuit tout d’un ſomme, pour dire, il a dormi toute la nuit d’un ſommeil nom interrompu.

Someïe Sommeil, ſ. m. Il ſignifie la même choſe que ſomme, mais il a des uſages différent : par exemple, on ne diroit pas, faire un ſommeil, comme on dit, faire un ſomme… troubler, rompre, interrompre le ſommeil d’une perſonne.

Sommeil ſignifie auſſi, une grande envie de dormir, il n’en peut plus de ſommeil, il eſt accablé, abattu de ſommeil.

Sôné ſaigner, v. n. Il ſe dit de l’animal ou de la partie de l’animal dont il ſort du ſang, ſaigner du nez, il faut laiſſer ſaigner la plaie.

Sembler, v. n. Paroître, ces choſes-là me ſemblent belles & bonnes, cette couleur ne me ſemble pas aſſez vive.

Il eſt ſouvent imperſonnel ; & alors il ſe peut rendre par l’imperſonnel ; il paroît, il ſemble à vous entendre parler, que je vous en doive de reſte.

On dit, il me ſemble, il vous ſemble que… pour dire, je crois, vous croyez que, il me ſemble que je le vois, il vous ſemble donc ? à ce qu’il vous ſemble.

Il ſe joint auſſi avec la préoſition de. Que vous ſemble de cette affaire ? Que vous en ſemble ? Je lui ai dit ce qu’il m’en ſembloit.

Songî ſonger, v. n. Faire des ſonges pendant le ſommeil, je dormois & je ſongeois que… En ce ſens il s’emploie auſſi activement, qu’avez-vous ſongé cette nuit ? J’ai ſongé telle & telle choſe.

Songer ſignifie auſſi, penſer, conſidérer, ſonger aux moyens de faire réuſſir une affaire, vous n’y ſongez pas, à quoi ſongez-vous ?

Ces deux dernieres phraſes s’emploient quelquefois par maniere de reproche en parlant à un homme qui fait ou qui dit quelque choſe qui n’eſt pas raiſonnable.

Songer ſignifie auſſi avoir quelque vue, quelque deſſein, il ſonge à ſe marier.

On dit, qu’un homme ſonge toujours à malice, à la malice, pour dire, ou qu’il ſonge à faire quelque malice, ou qu’il donne un ſens trop libre à des choſes dites très-innocemment ; ou en général, qu’il interprete malignement tout ce qu’on dit.

Rêver, v. n. & a. Faire des ſonges, je n’ai fait que rêver toute la nuit, j’ai rêvé telle choſe.

Sopenne chopine, ſ. f. Sorte de vaiſſeau qui contient la moitié d’une pinte, quantité de vin qui eſt contenue dans la chopine, une chopine d’étain, il boit ordinairement chopine à ſon repas.

Soret, on appelle hareng ſaur, ou hareng ſauret, le hareng ſalé demi ſéché à la fumée.

On dit prov. d’une perſonne extrêmement maigre, qu’elle eſt maigre comme un hareng ſauret.

Sorfé ſurfaire, v. a. Demander plus qu’il ne faut d’une choſe qui eſt à vendre. Les marchands ſurfont ordinairement, ne me ſurfaites pas.

Sorgean brandon, ſ. m. On appelle ainſi de la paille tortillée au bout d’un bâton qu’on enfonce dans quelques héritages, pour marquer qu’ils ſont ſaiſis, & de-là vient le mot, brandonner un champ.

Alguazil, ſ. m. On prononce alguouazil, mot qui a paſſé de l’arabe en eſpagnol, & qui ſe dit par plaiſanterie en françois d’un ſergent, ou d’un archer ; il a été arrêté par des alguazils.

Sornot ſurnom, ſ. m. Le nom de la famille dont on eſt, qui ſe met après le nom de baptême ; je le connois par nom & par ſurnom.

Sobriquet, ſ. m. Sorte de ſurnom, qui le plus ſouvent ſe donne à une perſonne par dériſion, & qui eſt fondé ſur quelque défaut perſonnel, ou ſur quelque ſingularité, donner un ſobriquet, il y a des ſobriquets qui ſont devenus les ſurnoms de certaines familles illuſtres.

Sorteie iſſue, ſ. f. Sortie, lieu par où l’on ſort, ce logis n’a point d’iſſue ſur le derriere.

On dit advérbialement, à l’iſſue du ſermon, à l’iſſue de la grand’meſſe, à l’iſſue du ſermon, &c.

Sorvende ſurvendre, v. a. Vendre plus que les choſes ne valent, tout a été ſurvendu. Il n’eſt pas juſte que vous me ſurvendiez.

Sorvini ſurvenir, v. n. Arriver inopinément, comme nous étions prêts à partir, il ſurvint un orage.

Il ſignifie auſſi arriver de ſurcroît, s’il ſurvient le moindre accident c’eſt un homme mort.

Subvenir, v. n. Pourvoir, ſuffire, comment voulez-vous que je ſubvienne à tant de dépenſes ?

Soſper ſoupir, ſ. m. (on fait ſentir l’r, même devant une conſonne) reſpiration plus forte & plus longue qu’à l’ordinaire, cauſée ſouvent par quelque paſſion, comme l’amour, la triſteſſe, pouſſer de grands ſoupirs.

Sot doirman loir, ſ. m. Sorte de petit animal ſemblable à un rat qui vit dans le creux des arbres & qui dort durant tout l’hiver, les loirs mangent les fruits, il dort comme un loir.

Soû ſeuil, ſ. m. Piece de bois ou de pierre qui eſt au bas de l’ouverture de la porte & qui la traverſe, il étoit ſur le ſeuil de la porte.

Souk d’or ſucre d’orge, ſ. m. Compoſition qui eſt faite avec du ſucre & de l’eau d’orge, & de laquelle on ſe ſert ordinairement pour le rhume.

Soukî coſſer, v. a. Il ſe dit des beliers qui heurtent de la tête les uns contre les autres.

S’ſouki ſe coſſer, ſe doguer, v. réc. Se heurter la tête les uns contre les autres.

Soûmî poutre, ſ. f. Groſſe piece de bois carrée qui ſert à ſoutenir les ſolives ou les planches d’un plancher, équarrir une poutre.

On ſe ſert auſſi de poutres dans d’autres ouvrages, comme dans la conſtruction des ponts, des navires, &c.

On dit en termes de l’écriture, voir une paille dans l’œil de ſon prochain, & ne pas voir une poutre dans le ſien, pour dire, remarquer juſqu’aux moindres défauts d’autrui, & ne pas voir les ſiens, quelque grands qu’ils ſoient.

Soûrdé aſſourdi, v. a. Rendre ſourd, ce bruit m’aſſourdit.

Soûrdô ſourd, ſourde, adj. Qui ne peut ouïr par le vice, l’obſtruction de l’organe de l’ouïe, cette maladie l’a rendu ſourd.

Sourd, ſourde, ſ. Celui, celle qui n’entend pas, c’eſt une ſourde.

Sourdaud, ſourdaude, ſ. Celui, celle qui n’entend qu’avec peine, c’eſt un ſourdaud, il eſt du ſtyle fam.

Souve ſoufre, ſ. m. Minéral qui s’enflamme facilement & qui ſent mauvais en brûlant, cela put le ſoufre.

Suie, ſ. f. Matiere noire & épaiſſe que la fumée laiſſe, & qui s’attache au tuyau de la cheminée ; la cheminée eſt pleine de ſuie.

Souwé ſuer, v. n. Tranſpirer, rendre par les pores quelques humeurs, ſuer à groſſes gouttes, ſuer de la tête, du viſage, les mains lui ſuent.

Spâgn’mâ tire-lire, ſ. f. Petit vaiſſeau de terre ou d’autre matiere, fait en forme de boîte ou de petit tronc, ayant une fente en haut, par où l’on met des pieces de monnoie, pour faire un petit amas d’argent, mettre un ſou dans la tire-lire.

Spani ſevrer, v. a. Tirer un enfant de nourrice, ce mot n’eſt en uſage au propre qu’en parlant des enfants auxquels on ôte leur nourrice afin qu’ils ne tettent plus, il n’avoit que dis mois quand on le ſevra, on n’a ſevré cet enfant qu’à deux ans.

Nouer, v. n. & réc. Paſſer de fleur en fruit, les fruits commencent déjà à nouer, dans le temps que les poires ſe nouent ; les abricots n’étoient pas encore noués.

Spatat laminoir, ſ. m. Machine qui ſert à laminer, c’eſt-à-dire, à donner à une lame de métal une épaiſſeur uniforme par une compreſſion toujours égale.

Spaté écraſer, v. a. Aplatir & briſer par le poids de quelque choſe, marchez ſur cette araignée & l’écraſez, écraſer des groſeilles.

Écacher, v. a. Écraſer, froiſſer, écacher une noix, un limaçon en marchant deſſus, il s’eſt écaché le doigt.

Spaw’ta épouvantail, ſubſt. m. Haillon que l’on met au bout d’un bâton dans les chenevieres, dans les champs, dans les jardins, pour épouvanter les oiſeaux, il faut mettre là un épouvantail.

On dit prov. d’une perſonne fort laide, hideuſe, qui fait peur, que c’eſt un épouvantail de cheneviere, à cheneviere.

Spégulair colophane, ſ. f. Sorte de réſine dont les joueurs d’inſtruments ſe ſervent pour frotter les crins de l’archet dont ils jouent.

Arcanſon, ſ. m. C’eſt la colophane.

Spégurlet broquette, ſubſt. f. Sorte de petit clou à tête, attacher une tapiſſerie avec de la broquette.

Speli épeler, v. a. Nommer les lettres de l’alphabet & en former des ſyllabes en les aſſemblant l’une avec l’autre, épelez ce mot, il commence à épeler.

Sper ſpectre, ſ. m. Fantôme, figure ſurprenante que l’on voit ou que l’on croit voir, il lui eſt apparu un ſpectre.

Spéſe di maneg piment ou poivre d’inde, ſ. m. Plante qu’on cultive au Pérou dont la ſemence eſt extrêmement chaude & piquante, on l’emploie pour aſſaiſonner les viandes.

Spéſreie épicerie, ſ. f. Nom collectif qui comprend non-ſeulement toute ſorte d’épices, comme la canelle, la muſcade, le poivre, &c. mais encore le ſucre, le miel & toutes les drogues médicinales qui viennent des pays éloignés, il trafique en épicerie, les Hollandois font un grand commerce d’épiceries.

Spet obſcur, noir, ad. Sombre, ténébreux, nuage, obſcur, il y fait noir comme dans un four, nuit obſcure, noire.

On dit, qu’il fait obſcur en quelque endroit, pour dire, qu’on n’y voit pas bien clair, que le lieu n’eſt guere éclairé.

Dru, drue, adj. Il ſe dit du blé, des herbes & du bois, & ſignifie, qui eſt épais, qui eſt planté près à près, ces blés ſont fort drus, l’herbe eſt bien drue dans cette prairie.

Dru pris adverbialement ſignifie, en grande quantité & fort près à près, ces blés ſont ſemés bien dru.

Touffu, adj. Qui eſt épais, bien garni, un bois touffu.

Spiéque eſpiegle, adj. & ſ. Fin, éveillé, cet enfant eſt eſpiegle, il a fait un tour d’eſpiegle.

Spigot bout, ſ. m. En parlant des ſouliers, on appelle bouts, les petits morceaux de cuir que l’on met à des ſouliers à l’endroit où ils ſont uſés.

Spii caſſer, rompre, briſer, v. a. Mettre en pieces, caſſer un verre, briſer un porte, il a le bras rompu en deux endroits.

Spinâ épinard, ſ. m. Il n’a d’uſage qu’au pluriel. Sorte d’herbage que l’on mange cuit principalement en carême, un plat d’épinards.

Spinette ou ſipinette ardillon, ſ. m. Pointe de fer ou d’autre métal, attaché à une boucle, & ſervant à arrêter la courroie que l’on paſſe dans la boucle, l’ardillon de cette boucle eſt rompu.

Spirou écureuil, ſ. m. Petit animal ſauvage quadrupede vivant dans les bois, ſautant de branche en branche, nourrir un écureuil en cage.

Spitté éclabouſſer, v. a. Faire rejaillir de la boue ſur quelque perſonne, un laquais qui galopoit à cheval, m’a tout éclabouſſé, a éclabouſſé mon manteau.

Jaillir, v. n. Il ſe dit proprement des corps liquides & ſignifie ſaillir, ſortir impétueuſement, quand on vint à lui ouvrir la veine, ſon ſang jaillit juſqu’au pied du lit, ce cheval a fait jaillir de la boue en galopant.

Spitteurre éclabouſſure, ſ. f. Boue que l’on fait rejaillir ſur quelqu’un, il y a une éclabouſſure à votre collet, votre manteau eſt plein d’éclabouſſures.

Splenk bille, ſ. m. Gros bâton avec quoi on ſerre les ballots lorſqu’on les corde.

Cheville à tourniquet, ſ. f. On appelle ainſi un bâton paſſé dans une corde, & qui fait une eſpece de tourniquet pour ſerrer la corde qui aſſure la charge d’une charrette.

Splenki biller, v. a. Serrer avec la bille, biller un ballot.

Sploïon traineau, ſ. m. Sorte de voiture ſans roue, dont on ſe ſert pour porter des ballots de marchandiſes.

Spongroû broſſe, ſ. f. Sorte de gros pinceau dont on ſe ſert pour coucher ou pour étendre les couleurs.

Sporon ergot, ſ. m. Eſpece de petit ongle pointu qui vient au derriere du pied de quelques animaux, les ergots d’un coq, d’un chien.

Éperon, ſubſt. m. Une petite branche de fer ou d’autre métal qui ſe met autour des talons, & du milieu de laquelle ſort un petit morceau à pluſieurs pointes en forme d’étoile, appellé molette, & dont on pique ſon cheval afin qu’il aille plus vîte.

Éperon ſe dit auſſi de l’ergot de quelques animaux, comme les coqs, ont au derriere de la jambe vers le bas, & que les chiens ont aux derrieres des jambes de devant.

On appelle encore éperon, tout ouvrage en pointe, qui ſert à rompre le cours de l’eau devant les piles de ponts, ou ſur les bords des rivieres.

Spot adage, ſ. m. Proverbe, il n’a guere d’uſage qu’en plaiſanterie, & dans cette phraſe, on dit en commun adage.

Sprewe ſanſonnet ou étourneau, ſ. m. Sorte d’oiſeau noirâtre, marqué de petites taches griſes, qui eſt de la groſſeur d’un merle & qui apprend facilement à ſiffler & même à parler, il fait ſon nid dans les tours des Egliſes, &c. ce ſanſonnet ſiffle toute ſorte d’airs.

Sprichî ſeringuer, v. a. Pouſſer une liqueur avec une ſeringue, ſeringuer de l’eau de vie.

On dit ſeringuer ou injecter une plaie, pour dire, jetter avec une ſeringue quelque liqueur dans une plaie pour la nettoyer, on a injecté pluſieurs fois ſa plaie.

Saillir, jaillir, v. n. Sortir avec impétuoſité, il ne ſe dit que des choſes liquides, vous étiez préſent quand on lui a ouvert la veine, avez-vous remarqué avec quelle impétuoſité le ſang en ſailliſſoit ? Une nourrice qui fait jaillir ſon lait.

Spoûlbak jatte, ſubſt, f. Eſpece de vaſe de faïence, de porcelaine, &c. qui eſt rond & ſans rebords, une jatte de porcelaine.

Jattée, ſ. f. Plein une jatte, une jattée de lait.

Squére équerre, ſ. f. Inſtrument ſervant à traver un angle droit, dont ſe ſervent ordinairement les maçons, les charpentiers, &c. dreſſer à l’équerre, ce bâtiment n’eſt pas d’équerre.

Stâ écurie, ſ. f. Lieu d’une maiſon deſtiné à loger des chevaux, écurie bien garnie, mettez ces chevaux à l’écurie.

Étable, ſ. f. Lieu où l’on met des vaches, des bœufs, des brebis, des cochons, &c. étable à vaches, à cochons, notre Seigneur voulut naître dans une étable, il ſignifoit autrefois écurie.

Stalon dévidoir, ſ. m. Inſtrument dont on ſe ſert pour dévider, mettre un écheveau ſur le dévidoir.

Staminai eſtaminet, ſ. m. Aſſemblée de buveurs & fumeurs, le lieu où elle ſe tient porte auſſi le même nom.

Cet uſage qui vient des Pays-Bas s’eſt établi à Paris ſous le nom de tabagie.

Stanchî étancher, v. a. Arrêter l’écoulement d’une choſe liquide qui s’enfuit par quelques ouvertures, cette poudre étanche le ſang.

Stanchî embourbé, part. Qui eſt enfoncé dans la bourbe, voila un carroſſe embourbé.

Stanſon étançon, ſ. m. Piece de bois que l’on met au pied d’une muraille pour la ſoutenir.

Étaie, ſ. f. Etreſillon, ſ. m. Piece de bois qui ſert d’appui ou d’arc-boutant pour ſoutenir des murs qui déverſent, & tout ce qui a beſoin d’être appuyé de même, mettre une étaie à une poutre.

Stâré épandre, v. a. Jetter çà & là en pluſieurs endroits, il ſe dit des choſes liquides & de celles qui peuvent aiſément ſe ſéparer, comme de l’eau, de la paille, du fumier, du foin, du ſable, &c. épandre du fumier dans un champ pour l’engraiſſer.

Éparpiller, v. a. Épandre dru & menu, çà & là, il ſe dit des choſes légeres, minces & qui ſont en petits corps, éparpiller de la paille, de la cendre.

Écarter, v. a. Éparpiller, ce fuſil écarte ſon plomb.

Étendre, v. a. Déployer en long & en large, étendre ſon manteau par terre pour ſe coucher deſſus, étendre du beurre ſur du pain.

Stende étendre, v. act. Alonger, étendez les bras, étendre du drap.

Stèné-fierre fer-blanc, ſ. m. C’eſt du fer en lame mince qui eſt recouvert d’étain, plaque de fer-blanc.

Steûle chaume, ſ. m. Eteule ou eſteuble, ſ. f. La partie du tuyau des blés qui reſte dans les champs quand on les a coupés.

Chaume ſe prend auſſi pour un champ où le chaume eſt encore ſur pied, cette compagnie de perdrix s’eſt allé remettre dans un chaume.

Fêlure, ſ. f. Fente qui ſe fait à une bouteille.

Aſtériſque, ſ. m. Terme d’imprimerie, petite marque en forme d’étoile qui ſe met dans l’immpreſſion des livres pour marquer un renvoi, cet aſtériſque renvoie à une grande note.

Stî ſetier, ſ. m. Meſure de grains, &c. différentes ſelon les lieux, un ſetier d’avoine.

Stierdon chardon, ſ. m. Plante qui fleurit, dont la tête eſt couverte de piquants fort pointus & dont les feuilles ont auſſi beaucoup de piquants, les ânes mangent les chardons.

Stierneurre litiere, ſ. f. Paille ou autre choſe ſemblable, qu’on épand dans les écuries, dans les étables, ſous des chevaux, des bœufs, des moutons, &c. afin qu’ils ſe couchent deſſus, litiere fraîche.

Stierni faire la litiere à des chevaux, à des vaches, &c.

Éternuer, v. n. Faire un effort involontaire avec une reſpiration véhémente, excitée par quelque picotement qui ſe fait au fond des narines, le rhume fait éternuer.

Stô balle, ſ. f. Sorte de petite boule, de petite pelote ronde, faite de rognures d’étoffe, recouverte de drap & ſervant à jouer à la paume, prendre la balle au bond, à la volée.

Éteuf, ſ. m. (On ne prononce point l’f) petite balle dont on joue à la longue paume, prendre l’éteuf à la volée.

Stoide preſſer, épreindre, v. a. Serrer quelque choſe pour en tirer le ſuc, pour en exprimer le jus, preſſer un citron, preſſer une éponge, faites bouillir ces racines, ces herbes, & les épreignez, épreignez-en le ſuc.

Preſſurer, v. a. Preſſer des raiſins & autres fruits & en tirer la liqueur par le moyen du preſſoir ou avec la main, preſſurer des pommes, preſſurer un citron.

Stoirdeg preſſurage, ſ. m. Action de preſſurer au preſſoir, il faut tant pour le preſſurage.

Il ſignifie auſſi, le vin qu’on fait ſortir du marc à force de preſſurer, on a mis deux ſeaux de preſſurage ſur cette piece de vin.

Stoirdeu preſſoir, ſ. m. Grande machine ſervant à preſſer du raiſin, des pommes, &c. pour faire du vin, du cidre, &c. preſſoir bannal, la vis d’un preſſoir, les jumelles d’un preſſoir.

Stoké on dit prov. & fig. graiſſer la patte à quelqu’un, pour dire, donner de l’argent à quelqu’un pour le corrompre, & on dit dans le même ſens, graiſſer le marteau, pour dire, donner de l’argent au portier pour avoir une entrée libre.

Stokfeſſe ſtokfiche, ſ. m. Eſpece de morue ſeche.

Stopé étouper, v. a. Boucher avec de l’étoupe ou avec quelque autre choſe de ſemblable, les conduits ſont étoupés ; le vin s’enfuit, il faut étouper les fentes du tonneau, étouper les trous, étouper les oreilles.

Engorger, v. a. Boucher le paſſage par où les eaux ſe doivent écouler, les immondices ont engorgé cet égout, ce tuyau eſt engorgé.

Stoumak eſtomac, ſ. m. La partie intérieure des animaux, qui reçoit les aliments.

On dit prov. d’un homme qui a un bon eſtomac & qui digere bien, qu’il a un eſtomac d’autruche, qu’il digéreroit le fer.

Il ſe prend auſſi pour la partie extérieure du corps qui répond à la poitrine & à l’eſtomac, il lui donna un coup de poing dans l’eſtomac.

On appelle eſtromac dans les volailles & dans les autres oiſeaux que l’on mange, ce qui en reſte après que les cuiſſes & les ailes ont été levées, il ne ſe dit que des viandes cuites, l’eſtomac d’une pedrix, l’eſtomac d’une poularde.

Gorge, ſ. f. Le cou & le ſein d’une femme, découvrir ſa gorge.

Stranbion étranguillon, ſ. m. Sorte de maladie qui eſt aux chevaux ce que l’eſquinancie eſt aux hommes, c’eſt-à-dire, qui fait enfler la gorge & qui empêche de reſpirer, quelquefois même d’avaler.

Streie étrille, ſ. f. Inſtrument de fer avec lequel on ôte la craſſe, l’ordure qui s’eſt attachée à la peau & au poil des chevaux, ce cheval n’a pas eu un coup d’étrille d’aujourd’hui.

Strein paille, ſ. f. Le tuyau & l’épi du blé, du ſeigle, de l’orge, quand le grain en eſt dehors, coucher ſur la paille.

On dit fig., d’une choſe qui commence avec ardeur, avec véhémence & qui eſt de peu de durée, que c’eſt un feu de paille, il a eu une violente paſſion pour elle, mais ce n’a été qu’un feu de paille.

Feurre, ſ. m. (On diſoit autrefois foarre) paille de toute ſorte de blé, une gerbe de feurre.

Strem étrenne, ſubſt. f. Préſent qu’on fait le premier jour de l’année, le premier uſage qu’on fait d’une choſe, les premiers argents que les marchands reçoivent.

Strende ſerrer, v. a. Étreindre, preſſer, ſerrer la main à quelqu’un, des ſouliers qui ſerrent les pieds, ce cordon-là eſt trop lâche, il le faut ſerrer davantage.

Strî étrier, ſ. m. Eſpece d’anneau de fer ou d’autre métal qui prend de part & d’autre par une courroie à une ſelle de cheval & qui ſert à appuyer les pieds du cavalier, porter les étrier courts, longs, accourcir, alonger les étriers d’un point, de deux points, ces étriers ſont-ils à votre point ?

On appelle bas à étriers, des bas qui n’ont point de pied, & qui ſont coupés en étrier.

Tire-pied, ſ. m. Courroie ou grande laniere de cuir, dont les cordonniers ſe ſervent pour tenir leur ouvrage plus ferme ſur leurs genoux, quand ils travaillent.

Striche racloire, ſ. f. Planchette qui ſert à racler le deſſus d’une meſure, telle qu’un ſetier de blé, pour lui donner une meſure juſte de grain.

Strichî racler, v. a. Il ſignifie en terme de meſureur, paſſer la racloire ſur la meſure de grain.

Strii, étriller, v. a. Frotter avec l’étrille, étriller un cheval, ces chevaux ſont biens étrillés.

On dit fig. & fam. étriller quelqu’un, pour dire, le battre, on l’a étrillé comme il faut, je l’étrillerai en chien courtaut.

Écorcher, v. a. Il ſignifie fig., exiger beaucoup plus qu’il ne faut pour des droits, ſalaires, vacations ou marchandiſes, ce marchand eſt raiſonnable, il n’écorche pas le monde, c’eſt une hôtellerie où l’on écorche les gens.

Strimé étrenner, v. a. Donner les étrennes, il a étrenné tous ſes domeſtriques, il l’a étrenné d’une bourſe.

Il ſignifie auſſi, être le premier qui achete à un marchand, c’eſt moi qui vous ai étrenné, étrennez-moi, je vous ferai bon marché.

Il ſignifie encore, avoir le premier uſage d’une choſe qui n’a pas encore ſervi, ce carroſſe n’a pas encore roulé, vous l’étrennerez.

Il eſt quelquefois neutre, & ſe dit du premier argent que reçoit un marchand de ſa marchandiſe dans la journée, dans la ſemaine, je n’ai rien vendu d’aujourd’hui, je n’ai pas étrenné.

On dit fig. échauffer une maiſon, pour dire, l’habiter le premier depuis qu’elle eſt bâtie.

Stron d’diâle aſſa fœtida, ſ. m. Gomme viſqueuſe & amere dont on fait uſage en médecine.

Stroûlé émier, émietter, v. a. Reduire du pain en petits morceaux.

Égrener, v. a. Faire ſortir le grain de l’épi, la graine des plantes, égrener du fenouil.

Il eſt auſſi réc. Ce blé eſt trop mur, il s’égrene.

Sucî à l’oreie chuchoter, v. n. Parler bas à l’oreille de quelqu’un, pour n’être pas entendu de la compagnie, ces gens ne font que chuchoter, il eſt fam.

Le ſubſtantif eſt chuchoteur ou chucheteur, chuchoteuſe, les chuchoteurs ſont incommodes en compagnie.

Sûde lever, v. n. Il ſe dit des plantes, des graines qui commencent à pouſſer & à ſortir de terre, il avoit ſemé là du gland, voilà des chênes qui commencent à lever, les orges levent plus vîte que les froments.

Sourdre, v. n. Sortir de terre, il ne ſe dit que des eaux, l’eau ſourd d’un rocher, c’eſt un pays fort aquatique, l’eau y ſourd partout, il n’eſt guere en uſage qu’à l’infinitif & à la troiſième perſonne du préſent de l’indicatif.

Sûné ſuinter, v. n. Il ſe dit d’une liqueur qui ſort, qui s’écoule preſque imperceptiblement, du vin qui ſuinte entre deux douves, il y a des ſéroſités qui ſuintent de cette plaie.

Il ſe dit de même du vaſe d’où la liqueur coule, & de la plaie d’où l’humeur ſort, ce tonneau ſuinte, cette plaie eſt fermée, mais elle ſuinte encore.

Supeſé ſoupeſer, v. a. Lever un fardeau avec la main & le ſoutenir pour juger à-peu-près combien il peſe, vous croyez que cela n’eſt pas lourd, ſoupeſez-le un peu pour en juger.

Sûr ſurgeon d’eau, ſ. m. Un petit jet d’eau qui ſort naturellement de terre ou d’une roche.

Sural oſeille, ſ. m. Plante potagere d’un goût un peu aigret, l’oſeille ronde eſt plus aigre que l’oſeille ordinaire.

Sural di vag patience ou parelle, ſ. f. ou lapathum, ſ. m. Plante fort commune & qui croît par-tout dans les terres incultes, ſes feuilles reſſemblent à celles de l’oſeille, mais elle ſont plus longues, ſa racine eſt groſſe comme le doigt, jaune & d’un goût amer.

Suſpecté, on dit en termes de procédure, reprocher des témoins, quand une partie, un accuſé allegue des raiſons, pour récuſer des témoins, comme n’étant pas croyables, ni recevables à dépoſer contre lui, d’abord il reprocha tous les témoins.

Suſpende ſuſpendre, v. a. Élever quelque corps en l’air, l’attacher, le ſoutenir en l’air avec un lien, de telle ſorte qu’il pende & qu’il ne porte ſur rien, ſuſpendre une lampe, un carroſſe qui eſt mal ſuſpendu.

Suſpendre ſignifie fig. ſurſeoir, différer pour quelque temps ; dieu ſuſpend pour quelque temps les effets de ſa colere.

On dit auſſi ſuſpendre ſon jugement ſur quelque choſe, pour dire, ne porter ſon jugement ni en bien ni en mal, ne rien décider ; & ſuſpendre ſon travail, pour dire, interrompre ſon travail.

Suſpendre ſe dit encore fig. en parlant d’un eccléſiaſtique que l’on interdit de ſes fonctions pour un temps, ſuſpendre un prête de ſes fonctions.

Suſpendu, ue, part.

Suſpenſe ſuſpenſe, f. f. Cenſure par laquelle un eccléſiaſtique eſt déclaré ſuſpens, un prêtre qui a encouru la ſuſpenſe.

Il ſignifie auſſi l’état où un eccléſiaſtique eſt mis par cette cenſure, un prêtre qui dit la Meſſe pendant ſa ſuſpenſe, devient irrégulier.

Suſpenſé ſuſpens, adj. m. Interdit d’un prêtre ou d’un autre eccléſiaſtique qu’on a ſuſpendu des fonctions de ſon état. Un prêtre ſuſpens, il eſt ſuſpens de fait & de droit.

Suſpente ſoupente, ſ. f. Aſſemblage de pluſieurs larges courroies couſues l’une ſur l’autre, & ſervant à ſoutenir le corps d’un carroſſe.