Discours sur l’Histoire universelle/II/9

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IX.

Deux mémorables prédictions de Nostre Seigneur sont expliquées, & leur accomplissement est justifié par l'Histoire.


Telles sont les prédictions qu’il a faites à tout le peuple. Celles qu’il fit en particulier à ses disciples meritent encore plus d’attention. Elles sont comprises dans ce long et admirable discours où il joint ensemble la ruine de Jérusalem avec celle de l’univers. Cette liaison n’est pas sans mystere, et en voicy le dessein. Jérusalem cité bienheureuse que le Seigneur avoit choisie, tant qu’elle demeura dans l’alliance et dans la foy des promesses, fut la figure de l’eglise et la figure du ciel où Dieu se fait voir à ses enfans. C’est pourquoy nous voyons souvent les prophetes joindre dans la suite du mesme discours ce qui regarde Jérusalem, à ce qui regarde l’eglise et à ce qui regarde la gloire celeste. C’est un des secrets des propheties, et une des clefs qui en ouvrent l’intelligence : mais Jérusalem réprouvée et ingrate envers son sauveur, devoit estre l’image de l’enfer. Ses perfides citoyens devoient representer les damnez ; et le jugement terrible que Jesus-Christ devoit exercer sur eux estoit la figure de celuy qu’il exercera sur tout l’univers lors qu’il viendra à la fin des siecles en sa majesté juger les vivans et les morts. C’est une coustume de l’ecriture, et un des moyens dont elle se sert pour imprimer les mysteres dans les esprits, de mesler pour nostre instruction la figure à la verité. Ainsi nostre Seigneur a meslé l’histoire de Jérusalem desolée avec celle de la fin des siecles, et c’est ce qui paroist dans le discours dont nous parlons.

Ne croyons pas toutefois que ces choses soient tellement confonduës, que nous ne puissions discerner ce qui appartient à l’une et à l’autre. Jesus-Christ les a distinguées par des caracteres certains que je pourrois aisément marquer, s’il en estoit question. Mais il me suffit de vous faire entendre ce qui regarde la desolation de Jérusalem et des juifs.

Les apostres (c’estoit encore au temps de la passion) assemblez autour de leur maistre, luy montroient le temple et les bastimens d’alentour : ils en admiroient les pierres, l’ordonnance, la beauté, la solidité ; et il leur dit, voyez-vous ces grands bastimens ? Il n’y restera pas pierre sur pierre . Etonnez de cette parole, ils luy demandent le temps d’un évenement si terrible ; et luy qui ne vouloit pas qu’ils fussent surpris dans Jérusalem lors qu’elle seroit saccagée, (car il vouloit qu’il y eust dans le sac de cette ville une image de la derniere separation des bons et des mauvais) commença à leur raconter tous les malheurs comme ils devoient arriver l’un aprés l’autre. Premierement il leur marque des pestes, des famines, et des tremblemens de terre : et les histoires font foy, que jamais ces choses n’avoient esté plus frequentes ni plus remarquables qu’ils le furent durant ces temps. Il ajouste qu’il y auroit par tout l’univers des troubles, etc., et qu’on verroit toute la terre dans l’agitation. Pouvoit-il mieux nous representer les dernieres années de Neron, lors que tout l’empire romain, c’est à dire tout l’univers, si paisible depuis la victoire d’Auguste et sous la puissance des empereurs, commença à s’ébranler, et qu’on vit les Gaules, les Espagnes, tous les royaumes dont l’empire estoit composé, s’émouvoir tout à coup ; quatre empereurs s’élever presque en mesme temps contre Neron et les uns contre les autres ; les cohortes prétoriennes, les armées de Syrie, de Germanie, et toutes les autres qui estoient répanduës en Orient et en Occident s’entrechoquer et traverser sous la conduite de leurs empereurs d’une extrémité du monde à l’autre pour décider leur querelle par de sanglantes batailles ? Voilà de grands maux, dit le fils de Dieu ; mais ce ne sera pas encore la fin . Les juifs souffriront comme les autres dans cette commotion universelle du monde : mais il leur viendra bientost aprés des maux plus particuliers, et ce ne sera icy que le commencement de leurs douleurs . Il ajouste, que son eglise toûjours affligée depuis son premier établissement, verroit la persecution s’allumer contre elle plus violente que jamais durant ces temps. Vous avez veû que Neron dans ses dernieres années entreprit la perte des chrestiens, et fit mourir Saint Pierre et Saint Paul. Cette persecution excitée par les jalousies et les violences des juifs avançoit leur perte, mais elle ne marquoit pas encore le terme précis. La venuë des faux christs et des faux prophetes sembloit estre un plus prochain acheminement à la derniere ruine : car la destinée ordinaire de ceux qui refusent de prester l’oreille à la verité est d’estre entraisnez à leur perte par des prophetes trompeurs. Jesus-Christ ne cache pas à ses apostres que ce malheur arriveroit aux juifs. Etc.

Qu’on ne dise pas que c’estoit une chose aisée à deviner à qui connoissoit l’humeur de la nation : car au contraire je vous ay fait voir que les juifs rebutez de ces seducteurs qui avoient si souvent causé leur ruine, et sur tout dans le temps de Sedecias, s’en estoient tellement desabusez, qu’ils cesserent de les écouter. Plus de cinq cens ans se passerent sans qu’il parust aucun faux prophete en Israël. Mais l’enfer qui les inspire, se réveilla à la venuë de Jesus-Christ, et Dieu qui tient en bride autant qu’il luy plaist les esprits trompeurs, leur lascha la main, afin d’envoyer dans le mesme temps ce supplice aux juifs, et cette épreuve à ses fideles. Jamais il ne parut tant de faux prophetes que dans les temps qui suivirent la mort de Nostre Seigneur. Sur tout vers le temps de la guerre judaïque, et sous le regne de Neron qui la commença, Josephe nous fait voir une infinité de ces imposteurs qui attiroient le peuple au desert par de vains prestiges et des secrets de magie, leur promettant une prompte et miraculeuse delivrance. C’est aussi pour cette raison que le desert est marqué dans les prédictions de Nostre Seigneur comme un des lieux où seroient cachez ces faux liberateurs que vous avez veûs à la fin entraisner le peuple dans sa derniere ruine. Vous pouvez croire que le nom du Christ, sans lequel il n’y avoit point de delivrance parfaite pour les juifs, estoit meslé dans ces promesses imaginaires, et vous verrez dans la suite de quoy vous en convaincre. La Judée ne fut pas la seule province exposée à ces illusions. Elles furent communes dans tout l’empire. Il n’y a aucun temps où toutes les histoires nous fassent paroistre un plus grand nombre de ces imposteurs qui se vantent de prédire l’avenir, et trompent les peuples par leurs prestiges. Un Simon Le Magicien, un Elymas, un Apollonius Tyaneus, un nombre infini d’autres enchanteurs marquez dans les histoires saintes et profanes s’éleverent durant ce siecle où l’enfer sembloit faire ses derniers efforts pour soustenir son empire ébranlé. C’est pourquoy Jesus-Christ remarque en ce temps, principalement parmi les juifs, ce nombre prodigieux de faux prophetes. Qui considerera de prés ses paroles, verra qu’ils devoient se multiplier devant et aprés la ruine de Jérusalem, mais vers ces temps ; et que ce seroit alors que la séduction fortifiée par de faux miracles, et par de fausses doctrines, seroit tout ensemble si subtile, et si puissante, que les elûs mesmes, s’il estoit possible, y seroient trompez .

Je ne dis pas qu’à la fin des siecles, il ne doive encore arriver quelque chose de semblable et de plus dangereux, puis que mesme nous venons de voir que ce qui se passe dans Jérusalem, est la figure manifeste de ces derniers temps : mais il est certain que Jesus-Christ nous a donné cette séduction comme un des effets sensibles de la colere de Dieu sur les juifs, et comme un des signes de leur perte. L’évenement a justifié sa prophetie : tout est icy attesté par des témoignages irreprochables. Nous lisons la prédiction de leurs erreurs dans l’evangile : nous en voyons l’accomplissement dans leurs histoires, et sur tout dans celle de Josephe.

Aprés que Jesus-Christ a prédit ces choses ; dans le dessein qu’il avoit de tirer les siens des malheurs dont Jérusalem estoit menacée, il vient aux signes prochains de la derniere desolation de cette ville.

Dieu ne donne pas toûjours à ses elûs de semblables marques. Dans ces terribles chastimens qui font sentir sa puissance à des nations entieres, il frape souvent le juste avec le coupable : car il a de meilleurs moyens de les separer, que ceux qui paroissent à nos sens. Les mesmes coups qui brisent la paille separent le bon grain ; l’or s’épure dans le mesme feu où la paille est consumée ; et sous les mesmes chastimens par lesquels les méchans sont exterminez, les fideles se purifient. Mais dans la desolation de Jérusalem, afin que l’image du jugement dernier fust plus expresse, et la vengeance divine plus marquée sur les incredules, il ne voulut pas que les juifs qui avoient receû l’evangile, fussent confondus avec les autres ; et Jesus-Christ donna à ses disciples des signes certains ausquels ils pussent connoistre quand il seroit temps de sortir de cette ville réprouvée. Il se fonda, selon sa coustume, sur les anciennes propheties dont il estoit l’interprete aussi-bien que la fin ; et repassant sur l’endroit où la derniere ruine de Jérusalem fut montrée si clairement à Daniel, il dit ces paroles : etc. Un des evangelistes explique l’autre, et en conferant ces passages, il nous est aisé d’entendre que cette abomination prédite par Daniel est la mesme chose que les armées autour de Jérusalem. Les saints peres l’ont ainsi entendu, et la raison nous en convainc. Le mot d’abomination, dans l’usage de la langue sainte, signifie idole : et qui ne sçait que les armées romaines portoient dans leurs enseignes les images de leurs dieux, et de leurs Cesars qui estoient les plus respectez de tous leurs dieux ? Ces enseignes estoient aux soldats un objet de culte ; et parce que les idoles, selon les ordres de Dieu, ne devoient jamais paroistre dans la terre sainte, les enseignes romaines en estoient bannies. Aussi voyons-nous dans les histoires, que tant qu’il a resté aux romains tant soit peu de considération pour les juifs, jamais ils n’ont fait paroistre les enseignes romaines dans la Judée. C’est pour cela que Vitellius, quand il passa dans cette province pour porter la guerre en Arabie, fit marcher ses troupes sans enseignes ; car on réveroit encore alors la religion judaïque, et on ne vouloit point forcer ce peuple à souffrir des choses si contraires à sa loy. Mais au temps de la derniere guerre judaïque, on peut bien croire que les romains n’épargnerent pas un peuple qu’ils vouloient exterminer. Ainsi quand Jérusalem fut assiegée, elle estoit environnée d’autant d’idoles qu’il y avoit d’enseignes romaines ; et l’abomination ne parut jamais tant où elle ne devoit pas estre , c’est à dire dans la terre sainte, et autour du temple.

Est-ce donc là, dira-t-on, ce grand signe que Jesus-Christ devoit donner ? Estoit-il temps de s’enfuir quand Tite assiégea Jérusalem, et qu’il en ferma de si prés les avenuës qu’il n’y avoit plus moyen de s’échaper ? C’est icy qu’est la merveille de la prophetie. Jérusalem a esté assiégée deux fois en ces temps : la premiere, par Cestius gouverneur de Syrie, l’an 68 de Nostre Seigneur ; la seconde, par Tite, quatre ans aprés, c’est à dire, l’an 72. Au dernier siége, il n’y avoit plus moyen de se sauver. Tite faisoit cette guerre avec trop d’ardeur : il surprit toute la nation renfermée dans Jérusalem durant la feste de pasque, sans que personne échapast ; et cette effroyable circonvallation qu’il fit autour de la ville ne laissoit plus d’esperance à ses habitans. Mais il n’y avoit rien de semblable dans le siége de Cestius : il estoit campé à 50 stades, c’est à dire à six milles de Jérusalem. Son armée se répandoit tout autour, mais sans y faire de tranchées ; et il faisoit la guerre si negligemment, qu’il manqua l’occasion de prendre la ville, dont la terreur, les séditions, et mesme ses intelligences luy ouvroient les portes. Dans ce temps, loin que la retraite fust impossible, l’histoire marque expressément que plusieurs juifs se retirerent. C’estoit donc alors qu’il falloit sortir ; c’estoit le signal que le fils de Dieu donnoit aux siens. Aussi a-t-il distingué tres-nettement les deux siéges : l’un, où la ville seroit entourée de fossez et de forts ; alors il n’y auroit plus que la mort pour tous ceux qui y estoient enfermez : l’autre, où elle seroit seulement enceinte de l’armée , et plûtost investie qu’assiegée dans les formes ; c’est alors qu’il falloit fuir, et se retirer dans les montagnes . Les chrestiens obéïrent à la parole de leur maistre. Quoy-qu’il y en eust des milliers dans Jérusalem et dans la Judée, nous ne lisons ni dans Josephe, ni dans les autres histoires, qu’il s’en soit trouvé aucun dans la ville quand elle fut prise. Au contraire, il est constant par l’histoire ecclesiastique et par tous les monumens de nos ancestres, qu’ils se retirerent à la petite ville de Pella, dans un païs de montagnes auprés du desert, aux confins de la Judée et de l’Arabie.

On peut connoistre par là combien précisément ils avoient esté avertis ; et il n’y a rien de plus remarquable que cette séparation des juifs incredules d’avec les juifs convertis au christianisme, les uns estant demeurez dans Jérusalem pour y subir la peine de leur infidelité, et les autres s’estant retirez, comme Loth sorti de Sodome, dans une petite ville où ils considéroient avec tremblement les effets de la vengeance divine, dont Dieu avoit bien voulu les mettre à couvert.

Outre les prédictions de Jesus-Christ, il y eût des prédictions de plusieurs de ses disciples, entre autres celles de Saint Pierre et de Saint Paul. Comme on traisnoit au supplice ces deux fideles témoins de Jesus-Christ ressuscité, ils dénoncerent aux juifs qui les livroient aux gentils, leur perte prochaine. Ils leur dirent, que Jérusalem alloit estre renversée de fonds en comble ; etc. la pieuse antiquité nous a conservé cette prédiction des apostres, qui devoit estre suivie d’un si prompt accomplissement. Saint Pierre en avoit fait beaucoup d’autres, soit par une inspiration particuliere, soit en expliquant les paroles de son maistre ; et Phlegon auteur payen, dont Origene produit le témoignage, a écrit que tout ce que cét apostre avoit prédit, s’estoit accompli de point en point.

Ainsi rien n’arrive aux juifs qui ne leur ait esté prophetisé. La cause de leur malheur nous est clairement marquée dans le mépris qu’ils ont fait de Jesus-Christ et de ses disciples. Le temps des graces estoit passé, et leur perte estoit inévitable.

C’estoit donc en vain, monseigneur, que Tite vouloit sauver Jérusalem et le temple. La sentence estoit partie d’enhaut : il ne devoit plus y rester pierre sur pierre. Que si un empereur romain tenta vainement d’empescher la ruine du temple, un autre empereur romain tenta encore plus vainement de le rétablir. Julien L’Apostat, aprés avoir déclaré la guerre à Jesus-Christ, se crut assez puissant pour anéantir ses prédictions. Dans le dessein qu’il avoit de susciter de tous costez des ennemis aux chrestiens, il s’abbaissa jusqu’à rechercher les juifs, qui estoient le rebut du monde. Il les excita à rebastir leur temple ; il leur donna des sommes immenses, et les assista de toute la force de l’empire. Ecoutez quel en fut l’évenement, et voyez comme Dieu confond les princes superbes. Les saints peres et les historiens ecclesiastiques le raportent d’un commun accord, et le justifient par des monumens qui restoient encore de leur temps. Mais il falloit que la chose fust attestée par les payens mesmes. Ammian Marcellin gentil de religion, et zelé défenseur de Julien, l’a racontée en ces termes. Etc.

Les auteurs ecclesiastiques plus exacts à representer un évenement si mémorable, joignent le feu du ciel au feu de la terre. Mais enfin la parole de Jesus-Christ demeura ferme. Saint Jean Chrysostome s’écrie : etc.

Ne parlons plus de Jérusalem, ni du temple. Jettons les yeux sur le peuple mesme, autrefois le temple vivant du dieu des armées, et maintenant l’objet de sa haine. Les juifs sont plus abbatus que leur temple et que leur ville. L’esprit de verité n’est plus parmi eux : la prophetie y est éteinte : les promesses sur lesquelles ils appuyoient leur esperance, se sont évanoûïes : tout est renversé dans ce peuple, et il n’y reste plus pierre sur pierre . Et voyez jusques à quel point ils sont livrez à l’erreur. Jesus-Christ leur avoit dit : etc. Depuis ce temps, l’esprit de séduction regne tellement parmi eux, qu’ils sont prests encore à chaque moment à s’y laisser emporter. Ce n’estoit pas assez que les faux prophetes eussent livré Jérusalem entre les mains de Tite ; les juifs n’estoient pas encore bannis de la Judée, et l’amour qu’ils avoient pour Jérusalem en avoit obligé plusieurs à choisir leur demeure parmi ses ruines. Voicy un faux Christ qui va achever de les perdre. Cinquante ans aprés la prise de Jérusalem, dans le siecle de la mort de Nostre Seigneur, l’infame Barchochebas, un voleur, un scelerat, parce que son nom signifioit le fils de l’étoille, se disoit l’étoille de Jacob prédite au livre des nombres, et se porta pour le Christ. Akibas le plus autorisé de tous les rabbins, et à son exemple tous ceux que les juifs appelloient leurs sages, entrerent dans son parti, sans que l’imposteur leur donnast aucune autre marque de sa mission, sinon qu’Akibas disoit que le Christ ne pouvoit pas beaucoup tarder. Les juifs se révolterent par tout l’empire romain sous la conduite de Barchochebas qui leur promettoit l’empire du monde. Adrien en tua six cens mille : le joug de ces malheureux s’appesantit, et ils furent bannis pour jamais de la Judée. Qui ne voit que l’esprit de séduction s’est saisi de leur coeur ? l’amour de la verité qui leur apportoit le salut, s’est éteint en eux : Dieu leur a envoyé une efficace d’erreur qui les fait croire au mensonge. il n’y a point d’imposture si grossiere qui ne les séduise. De nos jours, un imposteur s’est dit le Christ en Orient : tous les juifs commençoient à s’attrouper autour de luy : nous les avons veûs en Italie, ën Hollande, en Allemagne, et à Mets, se préparer à tout vendre et à tout quitter pour le suivre. Ils s’imaginoient déja qu’ils alloient devenir les maistres du monde, quand ils apprirent que leur Christ s’estoit fait turc, et avoit abandonné la loy de Moïse.