Discussion:Pauliska, ou la Perversité moderne

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Informations sur l’édition de Pauliska, ou la Perversité moderne

Édition : Pauliska, ou la Perversité moderne, Révéroni Saint-Cyr, Jacques-Antoine de (1767-1829).


Source : Gallica, Gallica.


Contributeur(s) : --Cunegonde1 (d) 9 mars 2020 à 13:12 (UTC)[répondre]


Niveau d’avancement : Relu et corrigé


Remarques : Orthographe du XVIIIe siècle. Option de modernisation du texte sur la version texte entier.


Relu et corrigé par : --Cunegonde1 (d) 9 mars 2020 à 13:12 (UTC)[répondre]



Informations sur cette édition[modifier]

  1. Voir la note dans Dictionnaire des Ouvrages anonymes, Barbier, 3e édition, Librairie de Féchos et Letouzey, 1882, T. 3, col. 808 : « Pauliska, ou la perversité moderne, mémoires récents d'une Polonaise. (Par J.-A. Reveroni Saint-Cyr.) Paris, Courcier, an VI-1798, in-12.

  2. Voir la note dans la Bibliographie des ouvrages relatifs à l’amour... par le C. d’I*** (J. Gay), Bécour, 1897, T. 3, col. 672 : « Pauliska, ou la Perversité moderne, mémoires d’une Polonaise (par le baron Révéroni Saint-Cyr). Paris, Lemierre, an VI, an VII, 2 vol. in-12, figures. — Voir le Bulletin du bibliophile, 1851, p. 426. Lefilleul, 1881, 15 fr.
    La première des deux figures qui ornent ce volume représente un homme agenouillé devant une femme et lui mordant le bras jusqu’au sang ; la seconde, deux femmes et un enfant au milieu de l’embrasement et de l’écroulement d'un château. Ces figures sont en harmonie avec le caractère sombre et féroce de ce roman, qui, lors de son apparition, fut tout de suite qualifié de roman « à la Sade, » par le Tribunal d'Apollon, petit dictionnaire des auteurs contemporains, an VIII, 2 vol. Révéroni était alors chef de bataillon du génie, ce qui ne l’empêchait pas d’écrire des romans et des mélodrames. « De grâce, citoyen Révéroni, ajoute le Tribunal, employez votre génie au génie ! » Il est mort aliéné. (Catalogue Monselet, p, 73.) »

  3. Voir Dictionnaire des œuvres érotiques, Mercure de France, 1971 : « Pauliska ou la Perversité moderne : Mémoires récents d’une Polonaise. Roman de Reveroni Saint-Cyr (1767-1826). Publié en 1798. — L’auteur mena une existence aventureuse et singulière, peut-être prédestinée par sa naissance dans ce haut lieu de l’ésotérisme qu’est la ville de Lyon. Comme son contemporain Choderlos de Laclos, il sert dans l’artillerie et le génie ; officier, il seconde le comte de Narbonne-Lara, ministre de la Guerre sous Louis XVI, inspectant les frontières, préparant les armées de la Révolution et étonnant son entourage par son inlassable activité. Bien qu’il ait dressé les plans de la défense des Tuileries, il survit à la tourmente révolutionnaire et sert Bonaparte, lors de la crise du 13 vendémiaire, mais l’abandonne au moment de l’expédition d’Egypte. Relégué et écarté d’un glorieux destin, il se consacre, quoique toujours militaire, à l’étude et à la littérature. Il ne démissionnera qu’en 1814, avec le grade de colonel. Tout comme le « Divin Marquis », il finira misérablement ses jours dans un asile.
    L’œuvre est aussi étonnante que son auteur ; le curieux bibliophile Jacob s’émerveillait de Pauliska avec raison. Ce bizarre roman annonce la folie et le sourire grinçant de ces maîtres de l’humour noir que furent les « petits romantiques ». Il n’a rien à envier à Justine. Les infortunes de Pauliska sont aussi variées et troublantes que celles de l’héroïne de Sade. Poursuivie par une ignoble bande de soudards moscovites, elle leur échappe après mille aventures et leur abandonne sa vertu pour sauver sa vie. Mais pour Reveroni Saint-Cyr l’univers est un champ clos où seules triomphent les puissances du Mal. Pauliska tombe entre les mains du redoutable baron d’Olnitz, « maniaque effroyable, athée, chimiste profond, naturaliste en délire », qui ne lui épargnera nul outrage charnel ni spirituel. Olnitz, pour élever celle qu’il aime à la sublime condition de séraphin et de pur esprit, tente de la libérer de ses attaches matérielles. À cet effet, il prélève sur elle quelques morceaux de peau : « Il m’arrache brusquement un bas, applique ses lèvres sur diverses parties de ma jambe et tout à coup m’y mord avec avidité, mais de manière à n’emporter que l’épiderme. Il le place aussitôt, avec un ravissement inexprimable, dans une petite coupe d’or fort mince, l’expose au feu d’une lampe d’esprit de vin, le calcine et l’avale. » Le sinistre baron n’est pas le seul à user des attraits de Pauliska ; d’étranges savants abusent de ses appas qu’ils soumettent à divers influx magnétiques et électriques au moyen de machines artisanales, afin d’en extraire quelque élixir de jouvence. De redoutables amazones la disputent à ces vieillards vampires ; elles n’hésiteront devant aucun des supplices qu’appellent leurs sens exaspérés et l’insatiable luxure qui règne dans ce domaine écarté du monde et de ses lois. Elles s’attaqueront également au jeune et séduisant compagnon de la belle Polonaise pour recueillir sa semence virile et fertiliser les olisbos que leur folie érotique aiguillonne sans trêve : « J’aperçus une foule de mannequins de forme antique, modelés sur les Apollon, les anges de Raphaël et les plus beaux types anciens. Ces amants pouvaient recevoir une chaleur artificielle qui rendait l’illusion parfaite. Et l’addition d’un accessoire moderne pouvait produire tous les phénomènes et les résultats de l’amour… J’étais destiné à animer ces statues. »
    Sous l’influence très marquée du roman noir, chaque description nous entraîne dans un univers funèbre et gothique que la terreur habite. Mais si l’auteur sacrifie aux modes de son temps, il sait conserver ses distances en affichant une ironique naïveté et en faisant constamment preuve d’humour. Par le biais d’une œuvre érotique, aux descriptions et aux situations souvent licencieuses et crues, il annonce la dictature impitoyable du matérialisme et des hommes de science, le triomphe de la chair sur l’esprit et la fin de l’individu. Si Pauliska est une parente quelque peu éloignée des héroïnes sadiennes, elle n’en préfigure pas moins l’Ève future et certaines héroïnes des romans de science-fiction où l’érotisme s’unira au fantastique. Jean-Pierre Deloux.