Discussion Auteur:Magdeleine Chaumont

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Décès[modifier]

  • née entre 1880 et 1895
  • Stèle au sud de l'aérodrome de Cosnes : accident mortel le 6 avril 1937 sur la RN7 de Madeleine Chaumont femme de lettre, femme de bien, chevalier de la Légion d’Honneur et de son mari Adrien Maurice, ancien directeur des Aciéries de Longwy, chevalier de la Légion d’Honneur ([7] avec un point de vue sexiste de 2012)
  • Le Journal [8]

OBSEQUES

— Le comité des Forces féminines françaises prévient que l'inhumation de sa présidente, Mme Magdeleine Chaumont-Maurice, et de M. Adrien Maurice, son époux, aura lieu aujourd'hui samedi 10 avril, à 10 heures précises, à Follainville, près de Mantes.

  • Journal des débats politiques et littéraires 8/04/1937

Mort accidentelle de Mme Magdeleine Chaumont

Mme Maurice, en littérature Magdeleine Chaumont, rentrait hier de Nice à Paris, où elle devait présider, aujourd'hui, une réunion des « Forces Féminines ». Elle était accompagnée de son mari, M Maurice et d'un enfant, le jeune Saint-Ange Plet. Dans la Nièvre, sa voiture fut projetée contre un arbre. M. Maurice fut tué sur le coup et l'enfant ne fut que légèrement blessé. Quant à Mme Magdeleine Chaumont, transportée sans connaissance à l'hôpital de Cosne, la poitrine défoncée, elle ne tardait pas à succomber.

Elle laisse plusieurs romans et, comme journaliste, le souvenir d'une ardente féministe.


  • avril 1937, Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne"  : 9/04/1937 [9]

CARNET DE DEUIL

Une femme, qui à tous les titres, était femme, gracieuse, enthousiaste, passionnée, délicate, vient de mourir : Magdeleine Chaumont. L’accident, maintenant ordinaire d’automobile : de Nice à Paris, la traversée du département de la Nièvre, l'auto jetée contre un arbre, M. Maurice, son mari, et elle-même, transportés à Cosnes. Bientôt deux cadavres. La vie venait de s'échapper de cette intelligence, fine, enjouée, servie par un regard profond comme un rêve.

Magdeleine Chaumont avait fondé Les Forces Féminines Françaises. Elle collaborait à l’Intransigeant, au Jour, à la Dépêche de Toulouse. Membre de la Société des gens de Lettres de France, du Syndicat des Journalisles. du Syndicat des Conférenciers, et du Syndicat des Romanciers, Magdeleine Chaumont laisse, outre ses articles et des nouvelles, quelques volumes : « L'Éveil », « La Vie libre », « Mon bien-aimé», « Le Baiser suprême », « La divine maîtresse », « Le cœur perdu » ; « le roman d'un chien » ; « La force tendre » ; « Un mari moderne ».


La grâce était en elle. Rarement intelligence fut plus prenante, plus attachante. Elle fut de celles qui autorisent encore certains hommes à s'incliner devant elles. Notre pensée emportera longtemps le souvenir de Magdeleine Chaumont.

  • 24/04/1937 L'Écho d'Alger : journal républicain du matin [10]

LE DROIT DES FEMMES

Magdeleine Chaumont

C'est au titre du féminisme, autant qu'à celui des lettres françaises, que nous déplorons la mort de Magdeleine Chaumont qui vient d'être victime d'un accident d'automobile.

Elle était de ces femmes qui, ayant un jour trouvé la voie de la justice, consacrent leur vie à y amener toutes les autres femmes. Romancière, elle ne se contentait pas du succès littéraire ; elle faisait — elle tenait à faire — œuvre sociale, sentant bien que pour celui qui écrit, l'art des mots, l'harmonie des phrases n'est plus une fin suffisante. Ses œuvres appartiennent au genre du « roman social » que notre époque voit fleurir abondamment, et elles honorent ce genre. Dans l'Éveil, son premier livre, dans ceux qui suivirent : La grande chérie, Les autres martyrs, Un mari moderne, La vie libre et La jeunesse ivre, son dernier roman, les familles montrent leurs conflits, la société ses tares, cristallisés par l'amas des préjugés et des égoïsmes ; et à la famille comme à la société, on voit ce qui a manqué le plus : la vraie bonté, l'amour d'autrui.

Dans les journaux où elle écrivait, Magdeleine Chaumont indiquait aux femmes leur tâche fraternelle en leur ouvrant les yeux sur l'injustice dont elles souffrent. Elle avait fondé en 1931 et elle présidait les « Forces féminines françaises » pour réclamer la reconnaissance du droit des femmes.

Pour évoquer ici l'une de celles qui œuvrèrent le mieux dans le sens où nous nous dirigeons, je reproduis ce qu'elle écrivait dernièrement dans un grand journal métropolitain. On y verra le sens clair, objectif et exact, qu'elle donnait au mot « féminisme » :

« Que n'a-t-on pas dit de celles nommées « féministes » parce qu'elles réclamaient les simples droits qu'appelle la justice pour tout être pensant, conscient, libre de soi ? Quels étaient ces obstacles qui nous irritaient quotidiennement ? Étant couturière, de ne pas pouvoir, sans l'autorisation de son mari, faire un procès à une cliente de mauvaise foi qui se refuse à payer.

Ne pas éprouver la déchirante consolation de serrer une dernière fois sur son cœur sa mère quand elle habite hors frontière et que ce même mari se refuse à autoriser la délivrance du passeport. Ou que, simplement, il est absent. Être féministe, c'était réclamer peur celle qui voyait quelquefois son argent, la fortune de ses parents, sa dot, dilapidés, le droit de mettre de côté cet argent indispensable pour la maison, pour les petits, etc. »

Du moins, avant de mourir, Magdeleine Chaumont eut la consolation de voir le Parlement français corriger — en partie — les absurdités du Code civil.

  • Feuille d'avis de Neuchatel [11]

MORT D'UNE CÉLÈBRE JOURNALISTE FRANÇAISE Mme Magdeleine Chaumont, la romancière et journaliste bien connue, est décédée à Cosne, à la suite d'un accident d'auto qui a coûté également la vie à son mari, M. Maurice, chevalier de la légion d'honneur, officier d'académie. Mme Magdeleine Chaumont collaborait au « Jour », où elle signait chaque matin un articulet intitulé: « D'une Femme pour les Femmes * ; à « L 'Ami du Peuple » et « L'Intransigeant ». Elle présidait avec une grande activité « Les Forces féminines françaises ». On lui doit des romans remarqués :« L'Eveil », « La Jeunesse ivre », « La Divine Maîtresse », « La Force tendre », « La Vie ardente », « Le Coeur perdu », « Mon Bien-Aimé », etc. Elleétait entourée d'une universelle sympathie et sa brusque et tragique disparition ne suscitera que des regrets.

Critiques[modifier]

  • 03/02/1923 Le Monde illustré [12] avec photo

Qui pouvait parler du chapitre délicat et subtil de la mode avec plus de compétence et de grâce, que la brillante collaboratrice de notre excellent confrère l’Intransigeant ? Tout le monde lit chaque jour, dans ce grand quotidien, les six ou dix lignes italiques où sous le pseudonyme de Madga....

  • 24/11/1923 Le Monde illustré [13] avec photo

La Divine maîtresse, roman, par Mme Magdeleine Chaumont. (Albin Michel édit) Mme Magdeleine Chaumont, dont les délicates et judicieuses chroniques sont ici même si appréciées, vient de publier un roman d'une ampleur et d'une maîtrise remarquables. Elle y montre les qualités essentielles du romancier : l'observation et la vie jointes à un lyrisme communicatif et à une exquise sensibilité. Et de son œuvre ardente se dégage le charme rare d'une sincérité constante qui préfère l'audace à la convention.

La Divine maîtresse est une étude de caractère, une étude d'amoureuse. Mme Magdeleine Chaumont nous montre son héroïne passant par toutes les phases de l'amour, un peu à la manière de Tolstoï dans Anna Karénine, mais l'amour de Paula de Villers sait prendre ou plutôt subir plusieurs visages. La vie meurtrit et vivifie tour à tour la flamme de la femme qui connaîtra d'abord la passion puis la tendresse et verra cette tendresse devenir l'antagoniste douloureuse du sentiment maternel fortifié par les années.

Notre collaboratrice Mme Magdeleine Chaumont.

On ne pourrait sans les déflorer réduire à une sèche analyse les épisodes éclatants d'un roman attachant et lumineux, qu'on ne peut quitter après l'avoir entrepris. Et je ne crois pas que l'on saurait eu dire autant de beaucoup d'autres !

Pierre SABATIER.

  • Sur Le baiser suprème [14]
  • Sur les réunions des forces féminines françaises [15]

Articles de Magdeleine Chaumont[modifier]

  • La vie élégante : le monde illustré 10/11/1923 [16]
  • Confidences : la vie algérienne 25/02/1926 [17]
  • [18]

Tu ne tueras point De Mme Magdeleine Chaumont, dans L'Intransigeant :

Tu ne tueras pas ! C'est là un précepte évangélique sanctionné par le code pénal.

On s'étonne alors de l'indulgence que professe la loi vis-à-vis de l'assassinat. On s'étonne de la lenteur des procès qui apaisent la justice en atténuant les responsabilités. Nul doute que beaucoup de coupables bénéficient de la sorte d'une condamnation secondaire. Ils ont fait agir un dossier bien préparé, la psychiatrie ou les influences. Nous voyons là un encouragement au mal. Le jour qu'on appliquera la peine du talion, les crimes seront moins nombreux. Tu as tué : on t'abat du même revolver. Il y aurait là un manque d'humanité, diront les philanthropes à côté. On doit pouvoir se défendre. Mais je ne crois pas très humaine la destruction d'autrui. De quelque faute qu'il soit coupable, on n'a pas sur lui droit de mort.

Et la défense est indigne de combattre une sentence qui devrait être implacable.

Evidemment, les avocats n'y trouveraient pas leur compte. Mais ce serait la seule manière n'endiguer une crise d'assassinats qui devient chaque jour plus menaçante.

Homonyme ?[modifier]

sans doute bien la même, vu qu'elle était une féministe déclarée, ce qui correspond aux articles, et je doute que 2 Magdeleine Chaumont aient pu co-exister dans la société et les médias de l'époque ;) --Hélène (d) 1 décembre 2015 à 22:16 (UTC)[répondre]