Doctrine de la vertu (trad. Barni)/Eléments métaphysiques/Introduction/XVII-Rem

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Doctrine de la vertu
Traduction par Jules Barni.
Auguste Durand (p. 59-60).


remarque.


La vertu est toujours progressive[1], et pourtant c’est toujours pour elle à recommencer[2]. — Elle est toujours progressive, car, considérée objectivement, elle est un idéal inaccessible, mais dont c’est un devoir de se rapprocher

toujours davantage. C’est toujours pour elle à recommencer, car, au point de vue subjectif, l’influence des penchants dont la nature de l’homme est affectée ne permet pas à la vertu de goûter un instant de repos et de tranquillité, avec ses maximes admises une fois pour toutes, et elle fait que quand celle-ci n’est pas en progrès, elle décline infailliblement. C’est qu’en effet les maximes morales ne peuvent être, comme les maximes techniques, fondées sur l’habitude (car cela rentre dans le côté physique des déterminations de notre volonté), et que même, si la pratique de ces maximes se changeait en habitude, le sujet y perdrait la liberté du choix de ses maximes, ce qui est pourtant le caractère de toute action faite par devoir.

Notes du traducteur[modifier]

  1. Im Fortschreiten.
  2. Hebt doch auch immer von Vorne an.

Notes de l’auteur[modifier]