Dors, mon Ami (O. C. Élisa Mercœur)
Je me suis éveillée et des chagrins sans nombre |
Élisa Mercœur. |
Dors, mon ami, que les plus heureux songes
Te bercent pendant ton sommeil ;
Peut-être que ces doux mensonges
N’en seront plus à ton réveil.
Si les fils de la Nuit, empruntant mon image,
Te font l’aveu de mon amour,
Ce n’est point une erreur, sous ce même feuillage,
De moi tu l’entendras un jour.
Caresse du bonheur l’illusion chérie,
De ton esprit chasse l’effroi ;
Ah ! dors tranquillement ; dors, ta fidèle amie
Veille attentive auprès de toi.
L’oiseau sur la branche flexible
Soupire ses chants amoureux ;
Sa compagne l’écoute, elle est jeune et sensible
Oh ! mon ami, quand serons-nous heureux !
Mais de nous s’approche un nuage :
Il va pleuvoir, je tremble malgré moi ;
Tout nous menace de l’orage :
Mon jeune ami, réveille-toi.