Encyclopédie méthodique/Physique/ANNULAIRE

La bibliothèque libre.

ANNULAIRE. L’éclipſe annulaire eſt celle le diſque apparent de la lune étant plus petit que le diſque apparent du ſoleil, & n’en couvrant que le milieu, la lumière du ſoleil déborde autour de la lune sous la forme d’un anneau de lumière. Le ſoleil & la lune, en parcourant leurs orbites, ſont tantôt apogée, tantôt périgée, c’eſt-à-dire, plus ou moins éloignés de la terre ; leurs diſques doivent donc paroître plus petits dans le premier cas, & plus grand dans le ſecond, puiſque les angles visuels ſont alors tantôt plus petits, tantôt plus grands. (Voyez Angle visuel ou Angle optique). Le diamètre de la lune, dans ſon apogée, eſt de 29 minutes 25 ſecondes, & dans ſon périgée de 33 minutes 37 ſecondes. Le diamètre du ſoleil eſt dans ſon apogée de 31 minutes 31 ſecondes, & dans ſon périgée de 31 minutes 36 ſecondes. Suppoſons maintenant que dans une éclipſe de ſoleil, cet aſtre ſoit périgée, & la lune apogée, leurs diamètres apparens ſeront comme 32 minutes & 29, en négligeant les ſecondes. Le diſque de la lune ne couvrira donc pas en entier celui de ſoleil ; ſi l’éclipſe eſt centrale, on verra donc un anneau lumineux formé par l’excédent du diſque du ſoleil ſur celui de la lune.

La largeur de cet anneau dépend auſſi du rapport des grandeurs reſpectives des diſques apparens du ſoleil & de la lune dans le temps de l’éclipſe, & ces grandeurs doivent être relatives aux diſtances reſpectives de ces deux aſtres, ſoit entr’eux, ſoit relativement à la terre.

En 1737 & 1748, on obſerva une éclipſe annulaire. Le premier avril 1764, on en obſerva une en France, en Angleterre & en Eſpagne. Il y en aura une le 8 octobre 1847. En général elles ſont rares, parce que les circonſtances favorables les produire, ne concourent pas ſouvent. Leur durée, quand elles ont lieu, n’eſt que de quelques minutes, pour le même endroit. M. Duſéjour a trouvé que la plus grande durée poſſible d’une éclipſe annulaire, n’étoit que de 12 minutes 24 ſecondes. La raiſon de la petite durée commune des éclipſes annulaires eſt que pour voir parfaitement cet anneau, il faut avoir l’œil dans le prolongement de l’axe de l’ombre lunaire, lequel axe chemine auſſi rapidement que le mouvement de la lune excède en vîteſſe celui de la lune.

Les obſervations d’éclipſes annulaires qu’on a faites en 1748 & 1764, ont ſervi à prouver que le diamètre de la lune ne paroît pas ſenſiblement plus petit, lorſqu’il eſt devant le ſoleil, que lorſque la lune eſt pleine & lumineuſe, quoique M. de la Hire le prétendît. Mais M. Duſéjour en a déduit une inflexion de trois à 4 ſecondes, qui équivaut, pour la durée d’une éclipſe, à une diminution de 6 à 8 ſecondes dans le diamètre de la lune. (Mém. de l’Acad. 1767.) (Voyez encore Éclipse.)