Encyclopédie méthodique/Physique/ATTRACTION MAGNÉTIQUE

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ATTRACTION MAGNÉTIQUE. L’attraction magnétique eſt la propriété qui a été la première connue dans l’aimant ; elle conſiſte dans la vertu que l’aimant a d’attirer le fer, & d’y adhérer enſuite plus ou moins fortement, ſelon diverſes circonſtances. Non-ſeulement l’aimant attire le fer ; mais encore le fer aimanté exerce auſſi une attraction ſur toutes les matières ferrugineuſes, même ſur celles qui n’ont point reçu la vertu magnétique. Il eſt probable que c’eſt le haſard qui a fait connoître cette propriété de l’aimant ; mais l’effet qu’on apperçut dut être d’abord bien foible, car l’aimant brut a peu d’énergie. L’armure augmente beaucoup ſa force en la concentrant dans les pôles, & en réuniſſant les deux pôles. Les aimans bien homogènes, taillés avec soin, armés avec précaution, exercent une vertu attractive bien plus puiſſante que ceux en qui on ne remarque pas ce concours de conditions. Lorſqu’elles ſont obſervées, on reconnoît que ceux qui attirent de plus loin ſont les meilleurs. Les bons aimans naturels ſont aſſez rares, & fort chers, lorſqu’ils ſont doués d’une énergie peu commune. Mais on y ſupplée en formant des aimans artificiels qu’on aimante, ſoit avec un petit aimant naturel ou artificiel, ſoit même ſans ſecours, ainſi qu’on l’enſeignera à l’article Aimant artificiel ; & ces aimans, quoiqu’ils ne ſoient que des produits de l’art, ſont de beaucoup ſupérieurs à ceux que la nature a formés ; ils attirent avec plus de force & de plus loin.

On obſervera que l’attraction magnétique ne peut s’exercer qu’entre l’aimant & le fer ; il n’y a que les matières ferrugineuſes qui ſoient attirables, ſoit par l’aimant naturel, ſoit par un aimant artificiel. Ainſi, les cendres des végétaux ne ſont attirables qu’à cauſe des particules très-fines de fer qui y ſont ; & ſi quelquefois on remarque des ſubſtances différentes de fer, être attirées par un aimant, c’eſt qu’elles recellent des molécules ferrugineuſes qui ſont l’intermède de l’attraction, ſi l’on peut s’exprimer ainſi. Il y a peu de temps qu’un savant, en Angleterre, avoit annoncé que le cuivre exerçoit une attraction ſenſible ſur l’aiguille aimantée, & qu’il falloit le rejeter de la conſtruction de certains inſtrumens. Mais il a été enſuite bien prouvé que l’eſpèce de cuivre ſur laquelle il avoit fait ſes premières expériences, contenoit des particules ferrugineuſes.

Le moyen le plus ſimple & le plus facile de reconnoître ces ſubſtances qui contiennent du fer, eſt de les approcher d’un petit barreau aimanté, ſuſpendu en équilibre ſur un pivot, ou même d’une ſimple aiguille de bouſſole, bien ſenſible. Auſſitôt on voit l’aiguille ou le barreau s’agiter, ſe mouvoir, juſqu’à ce qu’il ſoit dans la direction des ſubſtances préſentées. Les autres corps qui ne renferment point de fer, n’exercent ſur l’aiguille aucune attraction, & elle reſte fixée au même point où elle étoit. Mais tous ces objets ſeront traités avec plus d’étendue dans les articles Aimant, & Magnétisme, auxquels nous renvoyons.