Excursion au Canada et à la rivière Rouge du Nord/02

La bibliothèque libre.
II.
Le Tour du mondeVolume 30 (p. 103-110).
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II

Québec. — Aspect général. — L’université Laval. — La bibliothèque du Parlement. — L’esplanade. — La langue française au Canada. — Une réponse du duc d’Édimbourg. — La presse française à Québec. — La légende du Chien d’or.


Ce n’est pas sous son plus noble aspect que la vieille cité fondée en 1608 par Samuel de Champlain se présente tout d’abord à nos yeux. Dans la position qu’occupe le vapeur, le roc de la citadelle nous en cache la plus grande et la plus belle partie, ne nous laissant apercevoir que les rues, ou plutôt la rue unique qui, s’étendant au pied du rocher, le long du fleuve, continue le quartier le plus essentiellement irlandais, autrement dit le plus malpropre de la ville. Deux points sont particulièrement favorables pour jouir d’une vue splendide de l’ancienne capitale du Canada : la pointe Levis, sur la rive opposée du fleuve, et à quelques kilomètres plus bas, sur le Saint-Laurent, le sommet de l’escarpement situé à gauche de la cascade du Montmorency. De ce dernier endroit surtout, je lui ai trouvé quelque ressemblance avec l’amphithéâtre bien connu sur lequel est bâti Alger. Le scintillement des toits, recouverts en fer étamé, de la ville canadienne remplace l’éclatante blancheur des murailles de la ville africaine. Mais malgré son énorme profondeur, la limpidité de ses eaux et la présence des majestueux navires qui le sillonnent, le Saint-Laurent, brusquement rétréci devant Québec par la saillie du cap Diamant, ne peut nous faire oublier la Méditerranée. Les pics des Laurentides, qui ferment au loin l’horizon, restent bien au-dessous des cimes de l’Atlas et des colosses du Djurjura. Enfin, bien qu’éclairée par cette lumière vive et pénétrante, digne en tout point de l’Espagne et de la Sicile, qui fait la gloire des étés canadiens, la sombre végétation des arbres du Nord ne saurait rivaliser pour la variété et le chatoiement de ses teintes avec les mille essences méridionales qui embellissent les collines du Sahel.

Québec, vu de la pointe Levis. — Dessin de H. Clerget, d’après une photographie.

Québec est par excellence la ville française de l’Amérique du Nord. Montréal et la Nouvelle-Orléans renferment un plus grand nombre d’habitants parlant notre langue[1], mais c’est à Québec seulement que l’élément français, par sa supériorité numérique sur les autres nationalités, par les grandes institutions qu’il a fondées, et par la présence d’assemblées politiques où il domine, se sent véritablement chez lui et imprime son caractère à tout ce qui l’entoure. Cependant, il faut l’avouer, l’absence prolongée de toutes relations commerciales avec la France donne aux grands magasins, même à ceux qui appartiennent à des Canadiens, un caractère presque exclusivement anglais. Dans les relations de famille, dans les tribunaux, dans la politique, le français reste à peu près maître du terrain. On n’en pourrait pas dire autant du théâtre : le clergé canadien est peu favorable à notre répertoire, bien que nos œuvres tragiques ou comiques fassent le tour du monde, et nos pièces, si brillamment représentées chaque année à la Nouvelle-Orléans, ne le sont qu’à de rares intervalles dans les grandes villes du Canada. Est-ce un bien ? est-ce un mal ?

Québec : Hôtel de la Marine. — Dessin de A. Deroy, d’après une pliotographie.

Au reste, il faut bien se le dire, si au Canada nous retrouvons la France, ce n’est point la France telle que nous l’avons laissée de l’autre côté de l’Océan. Un auteur anglais, M. Russell, l’a dit avec raison : « C’est plutôt une France du vieux temps où régnait le drapeau blanc fleurdelisé… » Et c’est, en effet, une remarque que ne tarde pas à faire le voyageur, si peu qu’il soit doué du sens de l’observation : au Canada, tout ce qui est français, ou peu s’en faut, semble remonter au dix-septième siècle ; tout ce qui est moderne porte l’empreinte britannique ou américaine. Il est difficile de prévoir quelle influence exercera sur cet état social le nouveau courant d’immigration française.

Je dois constater comme un fait l’influence prépondérante que le clergé canadien exerce sur les intelligences, et souvent sur la direction de la politique intérieure, dans un pays où les libertés de presse, de réunion et d’association règnent cependant d’une façon aussi absolue qu’en Angleterre et en Amérique, où toutes les croyances sont également protégées, sans contrôle de l’État et où les catholiques subviennent seuls aux frais de leur culte en payant à leurs pasteurs la redevance de la dîme, cet impôt dont le souvenir est resté si antipathique à nos paysans d’Europe. Ce qui fait de Québec la tête du Canada français, ce n’est pas seulement la présence du lieutenant-gouverneur et des deux chambres du Parlement provincial, c’est surtout l’université Laval, ainsi nommée en l’honneur du premier évêque du Canada, Mgr Laval. Cette université, fondée par le clergé de Québec, qui y a dépensé deux millions, a été longtemps le seul établissement d’instruction supérieure dans l’Amérique du Nord où l’enseignement fut donné en français. Depuis lors, son succès lui a suscité une concurrence dont l’effet ne pourra être que très-salutaire. L’université anglaise de Victoria, dont le siège est à Cobourg, dans la province l’Ontario, s’est « incorporé » une branche française établie à Montréal et comprenant les facultés de droit et de médecine. D’après les renseignements qui m’ont été donnés, l’université montréalaise serait même plus fréquentée actuellement que celle de Québec.

Pendant mon séjour à Québec, le Parlement provincial n’était pas en session. Je n’ai donc pu juger de l’éloquence des orateurs franco-canadiens qui composent la grande majorité des deux assemblées. En revanche, la bibliothèque du Parlement m’a été montrée en détail par son conservateur, M. Lemay, littérateur distingué, auteur d’une traduction en vers français de l’Évangéline de Longfellow, ou d’un poëme sur la Découverte du Canada qui mériteraient d’être connus en France. Cette bibliothèque renferme une très-curieuse collection d’anciens ouvrages français relatifs au Canada, des réimpressions des plus importants et des plus rares d’entre ces ouvrages et la collection de toutes les brochures publiées depuis la conquête.

Malgré son ancienneté, ou plutôt à cause de son ancienneté même, Québec est loin d’être une jolie ville dans le sens moderne du mot. Ses rues généralement escarpées, étroites et toujours irrégulières, sauf dans le faubourg Saint-Roch, ses maisons petites et souvent bâties en bois, même dans le quartier commercial, en font une ville à part sur ce continent où la ligne droite et l’architecture à prétentions babyloniennes des Anglo-Américains règnent sans partage de l’un à l’autre Océan. La municipalité, qu’on appelle la « corporation », se ressent, elle aussi, à ce que prétendent ses critiques, de cette atmosphère de vétusté relative. La propreté et le pavage laissent en effet à désirer. Quelques rues, surtout dans la vieille ville, sont entièrement pavées de vieux madriers. Les trottoirs, là où il y en a, sont toujours en planches.

Québec : Rue du Petit-Champlain. — Dessin de Taylor, d’après une photographie.

Comme toute ville qui se respecte, Québec possède une promenade à la mode : c’est l’esplanade située au-dessous de la citadelle, à peu de distance du monument élevé à la mémoire de Wolfe et de Montcalm, et d’où l’on jouit d’une vue splendide sur le fleuve l’île d’Orléans et les quartiers de la basse ville. C’est là que, le soir, on peut admirer à son aise les plus brillantes étoiles de la société canadienne. Dans les parures, c’est la mode anglaise qui domine ; mais en s’approchant on entend bientôt le doux parler de France, qu’un accent tout particulier souligne sans le défigurer. On prétend que cet accent vient de la Normandie, patrie de la majorité des premiers colons. Récemment un Canadien écrivait que c’est à Chartres qu’il en a trouvé la plus exacte reproduction.

L’esplanade et les promeneurs. — Dessin de Ph. Benoist, d’après une photographie.

Un isolement de cent ans avec l’ancienne métropole a pour ainsi dire cristallisé jusqu’à ce jour le français du Canada et lui a fait conserver fidèlement les expressions en usage dans la première moitié du dix-huitième siècle ; mais ce serait une injustice de dire, comme l’ont fait certains voyageurs, qu’au Canada l’on parle le patois normand. Tous les mots, ou peu s’en faut, dont se sert le Canadien, se trouvent dans nos dictionnaires. Son langage est plus correct que celui qu’on parle dans nos petites villes.

Il y a quelques années, une forte garnison anglaise occupait Québec ; l’imposante citadelle, aujourd’hui ouverte à tous les curieux et gardée seulement par quelques volontaires, se dressait inaccessible aux profanes, hérissée de sentinelles et fière de son surnom de Gibraltar de l’Amérique du Nord ; les officiers de l’armée royale faisaient alors l’ornement de toutes les réunions, et l’anglais tendait chaque jour davantage à devenir l’idiome de la bonne compagnie. Aujourd’hui une réaction en sens inverse a commencé à se produire : les Canadiens anglais de Québec ne dédaignent plus, comme autrefois, d’apprendre notre langue ; et si le duc d’Édimbourg revient dans quelques années à Québec, il n’y trouvera probablement plus l’occasion de placer le piquant reproche qui faillit, dit-on, compromettre sa popularité chez la colonie britannique. Un soir, au bal du Gouverneur, le prince, s’approchant d’une jeune miss, lui avait adressé la parole en français. Celle-ci de s’excuser en alléguant son ignorance de cette langue. Surprise de son auguste interlocuteur, qui s’écria aussitôt : « Je ne comprends pas qu’une Canadienne ne sache point le français ! »

Du reste, les Québecois anglais jouissent, eux aussi, dans toute l’Amérique britannique du Nord, d’une réputation méritée de courtoisie ; et, de leur propre aveu, c’est à leurs constants rapports de bon voisinage avec leurs compatriotes d’origine française qu’ils doivent ces qualités aimables que l’on retrouve beaucoup moins fréquemment parmi les rudes pionniers anglo-saxons de la province supérieure. À mon humble avis, l’une et l’autre des deux grandes races qui se partagent aujourd’hui le Canada ne peuvent que gagner à se connaître.

Avant de quitter la capitale du Bas-Canada, disons quelques mots de la presse, et en particulier de la presse française.

Celle-ci est représentée par deux journaux quotidiens : l’Événement et le Journal de Québec, un journal tri-hebdomadaire, le Canadien, et un hebdomadaire, le Courrier du Canada. L’Événement, lors de mon passage à Québec, avait pour rédacteur M. Hector Fabre, qui est certainement l’un des plus charmants écrivains du Canada. La verve toute gauloise avec laquelle il sait fustiger ses adversaires politiques, sans jamais descendre jusqu’à l’injure brutale et violente, si familière, hélas ! à la plupart des journalistes américains, lui donne une place à part dans la presse périodique bas-canadienne et dans le parti libéral auquel il appartient.

Le Journal de Québec est rédigé par M. Cauchon, écrivain quelquefois dur et incorrect, mais d’une grande énergie. M. Cauchon, vrai fils de ses œuvres, jadis l’un des chefs du parti conservateur, aujourd’hui rallié aux libéraux, a joué et joue encore un grand rôle dans l’histoire de son pays. Il a été plusieurs fois ministre pendant l’union des deux provinces, et, après l’organisation de la Confédération en 1857, il a été pendant plusieurs années président du Sénat fédéral.

Le Canadien est le plus ancien journal français de l’Amérique du Nord : fondé en 1806, il fut plusieurs fois supprimé au temps de l’omnipotence des gouverneurs anglais. Jadis l’un des organes du parti libéral, il appartient aujourd’hui aux conservateurs.

Le Courrier du Canada représente les idées ultra-catholiques. On m’a dit qu’il avait autrefois pour rédacteurs des écrivains de talent ; mais, au moment où je me trouvais au Canada, c’était incontestablement le journal le plus mal fait de la province.

De l’autre côté du fleuve, à Levis, se publie un autre petit journal français, l’Écho de Levis.

Quant à la presse anglaise, elle a deux journaux politiques, le Chronicle et le Mercury.

Quelques autres publications scientifiques, littéraires ou religieuses dans l’une ou l’autre langue, et une excellente revue mensuelle, le Journal de L’Instruction publique, qui paraît en français et en anglais, complètent cette liste, fort respectable à tous égards pour une ville de soixante mille habitants.

Presque toutes les imprimeries des journaux québécois sont rassemblées dans un même quartier, au sommet de la côte fort raide appelée par les Français « Chemin de la montagne, » et par les Anglais, « Mountain Hill, » qui conduit de la ville basse à la ville haute. Là, parmi les vieilles maisons du siècle dernier, — représentées encore aujourd’hui par quelques bâtisses branlantes étançonnées à grand renfort de madriers, — on remarquait il y a quelques années la maison du « Chien d’or, » sur l’emplacement de laquelle on a bâti le bel édifice de la poste.

Cette maison, célèbre dans les traditions municipales, tirait son nom d’un bas-relief sculpté au-dessus de la porte où l’on voyait un chien rongeant un ossement et au-dessous la légende suivante :


Je suis un chien qui ronge l’os ;
En le rongeant je prends mon repos.
Un jour viendra qui n’est pas venu
Que je mordray qui m’aura mordu.


Ce bas-relief à sa légende. Un marchand de Québec, Philibert, avait été assassiné par ordre de Bigot, l’intendant prévaricateur du Canada. Son frère, ne pouvant tirer une vengeance immédiate de ce méfait, aurait fait sculpter ce symbole de sa rancune sur la porte de sa demeure. On assure que plus tard, après la chute de la domination française, il poursuivit le meurtrier jusqu’aux Indes, où il le tua en duel. Le « Chien d’or » et son inscription ont été replacés au-dessus de la grande porte du bâtiment de la poste.

Dans la haute ville, une autre inscription désigne l’endroit où tomba le général américain Montgomery, lors de l’assaut infructueux qu’il tenta contre Québec le 31 décembre 1775. Plus loin, sur le plateau d’Abraham, un obélisque rappelle la fin glorieuse du général Wolfe, mort le 13 septembre 1759, en léguant à l’Angleterre une victoire et la métropole du Canada. J’ai déjà dit qu’un autre obélisque élevé dans le jardin du gouverneur consacrait la mémoire du héros français Montcalm, en l’unissant à celle de son heureux rival. Le corps du marquis de Montcalm repose dans la chapelle du couvent des Ursulines.

Québec : Marché de la haute ville. — Dessin de Taylor, d’après une photographie.

Les cathédrales anglaise et française, la chapelle du séminaire avec quelques tableaux attribués à Philippe de Champaigne, l’édifice de la douane, un palais de justice, en partie incendie en 1872, tels sont les autres « édifices » de la vieille cité de Champlain.

Pour le commerce et l’industrie, Québec a depuis longtemps cédé la première place à Montréal. Une grève colossale des ouvriers constructeurs de navires, survenue en 1867, a donné le coup de grâce à une industrie qui avait été longtemps la principale ressource de ses habitants. Cent trois navires avaient été construits en 1866 sur les mêmes chantiers qui en ont lancé seulement une vingtaine en 1872. On parlait beaucoup en 1873 de créer des manufactures capables d’assurer à la capitale du Bas-Canada une prospérité matérielle digne de son importance politique, et d’amener dans ses murs les nombreux ouvriers qui émigrent aux États-Unis. Quant au commerce, si Montréal attire la plus grande partie des navires d’outre-mer qui passent aujourd’hui sans s’arrêter devant le cap Diamant, Québec a du moins conservé le monopole de l’exportation des bois. Tout ce que la vaste Confédération canadienne tire de ses forêts pour l’envoyer en Europe vient se rassembler en radeaux immenses le long des rives du Saint-Laurent, en amont et en aval de la ville, notamment au pied de la cascade du Montmorency. L’exportation des bois du Canada pour les États-Unis et l’Angleterre s’est élevée en 1872 à près de cent vingt millions de francs, dont cinquante millions pour la part de Québec.

La Douane à Québec. — Dessin de A. Deroy, d’après une photographie.

En résumé, pour un touriste français surtout, Québec est encore celle des villes de l’Amérique du Nord qui inspire le plus d’intérêt et dont la vue laisse les meilleurs souvenirs. L’esprit un peu stationnaire qui y règne et dont se plaignent parfois ses habitants, lui a valu du moins de conserver un air d’antiquité qui contraste singulièrement avec le manque absolu d’originalité de la plupart de ses rivales. Ses environs sont charmants en été, et l’hiver y est la saison des plaisirs et des réunions animées. Les sporting clubs de toute espèce fournissent aux jeunes gens des divertissements sains et fortifiants pour chaque période de l’année. Courses de chevaux et d’équipages, courses à pied, canotage, gymnastique, match de patineurs, parties de cricket anglais et du jeu indien de la crosse, concours de coureurs en raquettes, excursions lointaines pour chasser l’orignal et le caribou (non sans danger d’être parfois dérangé par un ours) se succèdent suivant les saisons. De juillet à septembre, les rives du bas Saint-Laurent sont envahies par la foule des valétudinaires américains qui fuient les chaleurs dont les accable le climat de la Nouvelle-Angleterre. La température estivale baisse en effet très-rapidement à mesure qu’on se rapproche du golfe. De dix-huit degrés centigrades à Québec, la moyenne de juillet et d’août tombe à quatorze degrés au cap Rosier, à l’extrémité de la presqu’île de Gaspé. Mais la médaille à son revers. Les baigneurs, les touristes de la Malbaie, de Gaspé, de Cacouna, ont un ennemi terrible qui change parfois en une désolante claustration les plaisirs qu’ils s’étaient promis. Cet ennemi, c’est le vent du Nord-Est, si bien décrit par M. Chauveau, à la fois poëte, romancier, homme d’État, et l’un des derniers présidents du Sénat fédéral. « C’est pour le district de Québec, dit cet élégant écrivain, c’est un véritable fléau que le vent du Nord-Est. C’est lui qui, pendant des semaines entières, promène d’un bout à l’autre du pays les brumes du golfe. C’est lui qui, au milieu des journées les plus chaudes et les plus sèches de l’été, vous enveloppe d’un linceul humide et froid, et dépose dans chaque poitrine le germe des catarrhes et de la pulmonie. C’est lui qui interrompt, par des pluies de neuf ou dix jours, tous les travaux de l’agriculture, toutes les promenades des touristes, toutes les jouissances de la vie champêtre. C’est lui qui, durant l’hiver, soulève ces formidables tempêtes de neige qui interrompent toutes les communications et bloquent chaque habitant dans sa demeure. C’est lui enfin qui, chaque automne, préside à ces fatales bourrasques, causes de tant de naufrages et de désolations, à ces ouragans répétés et prolongés qui à cette saison rendent si dangereuse la navigation du golfe et du fleuve. »

  1. Population de Québec d’après le recensement de 1871 ; cinquante-neuf mille six cent quatre-vingt-dix-neuf habitants, dont quarante mille huit cent quatre-vingt-dix Français. Montréal renfermait, à la même époque, cinquante-six mille huit cent cinquante-six Français sur cent sept mille deux cent cinquante-cinq habitants. On peut estimer la population parlant français de la Nouvelle-Orléans a environ soixante mille âmes.