Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/La Colombe qui a soif

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Traduction par Émile Chambry.
FablesSociété d’édition « Les Belles Lettres » (p. 132r-133r).
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LA COLOMBE QUI A SOIF


Une colombe pressée par la soif, ayant aperçu un cratère d’eau peint sur un tableau, crut qu’il était véritable. Aussi, descendant à grand bruit, elle se heurta imprudemment contre le tableau, et se cassa le bout des ailes. Il arriva ainsi qu’elle tomba à terre et fut prise par quelqu’un qui était là.

Pareillement certains hommes, entraînés par la violence de leurs passions, s’engagent inconsidérément dans les entreprises et courent, sans qu’ils s’en doutent, à leur perte.