Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/L’Hirondelle et le Dragon
Apparence
Pour les autres éditions de ce texte, voir L’Hirondelle et le Dragon.
347
L’HIRONDELLE ET LE DRAGON
Une hirondelle qui avait fait son nid dans un tribunal
était sortie, quand un dragon vint en rampant dévorer ses
petits. À son retour, trouvant le nid vide, elle gémit, outrée
de douleur. Une autre hirondelle, pour la consoler, lui dit
qu’elle n’était pas la seule qui eût eu le malheur de perdre
ses petits. « Ah ! répondit-elle, je me désole moins d’avoir
perdu mes enfants que parce que je suis victime d’un
crime en un lieu où les victimes de la violence trouvent
assistance. »
Cette fable montre que souvent les malheurs sont plus pénibles à supporter, quand ils viennent de ceux dont on les attendait le moins.