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Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/L’Homme et le Satyre

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Pour les autres éditions de ce texte, voir L’Homme et le Satyre.

Traduction par Émile Chambry.
FablesSociété d’édition « Les Belles Lettres » (p. 29r-30r).

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L’HOMME ET LE SATYRE


Jadis un homme avait fait, dit-on, un pacte d’amitié avec un satyre. L’hiver étant venu et avec lui le froid, l’homme portait ses mains à sa bouche et soufflait dessus. Le satyre lui demanda pourquoi il en usait ainsi. Il répondit qu’il se chauffait les mains à cause du froid. Après, on leur servit à manger. Comme le mets était très chaud, l’homme le prenant par petits morceaux, les approchait de sa bouche et soufflait dessus. Le satyre lui demanda de nouveau pourquoi il agissait ainsi. Il répondit qu’il refroidissait son manger, parce qu’il était trop chaud. « Eh bien ! camarade, dit le satyre, je renonce à ton amitié, parce que tu souffles de la même bouche le chaud et le froid. »

Concluons que nous aussi nous devons fuir l’amitié de ceux dont le caractère est ambigu.