Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/L’Oiseleur, les Pigeons sauvages et les Pigeons domestiques

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Traduction par Émile Chambry.
FablesSociété d’édition « Les Belles Lettres » (p. 124r).
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L’OISELEUR, LES PIGEONS SAUVAGES ET LES PIGEONS DOMESTIQUES


Un oiseleur avait tendu ses filets auxquels il avait attaché des pigeons domestiques. Puis il s’était éloigné, et il observait à distance ce qui allait se passer. Des pigeons sauvages s’approchèrent des captifs et se firent prendre dans les lacets. L’oiseleur accourut et se mit en devoir de les saisir. Comme ils adressaient des reproches aux pigeons domestiques, parce que, étant de la même tribu, ils ne les avaient pas avertis du piège, ceux-ci répondirent : « Nous avons plus d’intérêt à nous garder du mécontentement de nos maîtres qu’à complaire à nos parents. »

Ainsi en est-il des serviteurs : il ne faut pas les blâmer, quand, par amour de leurs maîtres, ils manquent aux lois de l’amitié envers leurs propres parents.