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Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/La Chauve-souris, la Ronce et la Mouette (bilingue)

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Pour les autres éditions de ce texte, voir La Chauve-souris, la Ronce et la Mouette.

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LA CHAUVE-SOURIS, LA RONCE ET LA MOUETTE


La chauve-souris, la ronce et la mouette s’associèrent ensemble dans l’intention de s’adonner au commerce. En conséquence la chauve-souris emprunta de l’argent pour le mettre dans la communauté ; la ronce prit avec elle de l’étoffe, et la troisième associée, la mouette, acheta du cuivre ; puis elles appareillèrent. Mais une violente tempête étant survenue, le vaisseau chavira, et toute la cargaison fut perdue ; elles ne sauvèrent que leurs personnes. Aussi depuis ce temps, la mouette est toujours aux aguets sur les rivages, pour voir si la mer ne rejettera pas son cuivre quelque part ; la chauve-souris, craignant ses créanciers, ne se montre pas de jour et ne sort pour pâturer que la nuit ; enfin la ronce accroche les habits des passants, cherchant à reconnaître son étoffe.

Cette fable montre que nous revenons toujours aux choses où nous avons intérêt.

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Νυκτερὶς καὶ βάτος καὶ αἴθυια.

Νυκτερὶς καὶ βάτος καὶ αἴθυια ἑταιρείαν ποιησάμεναι, ἐμπορικὸν διέγνωσαν βίον ζῆν. Ἡ μὲν οὖν νυκτερὶς ἀργύριον δανεισαμένη καθῆκεν εἰς τὸ μέσον, ἡ δὲ βάτος ἐσθῆτα μετ᾿ ἑαυτῆς ἔλαβεν, ἡ δὲ αἴθυια τρίτη χαλκόν· καὶ ἀπέπλευσαν. Χειμῶνος δὲ σφοδροῦ γενομένου καὶ τῆς νεὼς περιτραπείσης, πάντα ἀπολέσασαι αὐταὶ ἐπὶ τὴν γῆν διεσώθησαν. Ἐξ ἐκείνου τοίνυν ἡ μὲν αἴθυια τοῖς αἰγιαλοῖς ἀεὶ παρεδρεύει, μή που τὸν χαλκὸν ἐκβάλλῃ ἡ θάλαττα· ἡ δὲ νυκτερὶς τοὺς δανειστὰς φοβουμένη, τῆς μὲν ἡμέρας οὐ φαίνεται, νύκτωρ δ᾿ ἐπὶ νομὴν ἔξεισιν· ἡ δὲ βάτος τῆς τῶν παριόντων ἐσθῆτος ἐπιλαμβάνεται, εἴ που τὴν οἰκείαν ἐπιγνοίη ζητοῦσα.

Ὁ μῦθος δηλοῖ ὅτι περὶ ἃ σπουδάζομεν, τούτοις ἐς ὕστερον περιπίπτομεν.