Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/La Corneille et le Chien

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Traduction par Émile Chambry.
FablesSociété d’édition « Les Belles Lettres » (p. 75r).
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LA CORNEILLE ET LE CHIEN

Une corneille offrant une victime à Athéna invita un chien au banquet du sacrifice. Le chien lui dit : « Pourquoi dépenses-tu ton bien à des sacrifices inutiles ? La déesse, en effet, te hait au point d’ôter toute créance à tes présages. » À quoi la corneille répliqua : « Mais c’est précisément pour cela que je lui sacrifie : je la sais mal disposée à mon égard et je veux qu’elle se réconcilie avec moi. »

C’est ainsi que beaucoup de gens n’hésitent pas à faire du bien à leurs ennemis, parce qu’ils en ont peur.