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Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/Le Berger et les Louveteaux

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Pour les autres éditions de ce texte, voir Le Berger et les Louveteaux.

Traduction par Émile Chambry.
FablesSociété d’édition « Les Belles Lettres » (p. 137r-138r).
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LE BERGER ET LES LOUVETEAUX


Un berger ayant trouvé des louveteaux les nourrit avec beaucoup de soin, dans l’espoir que, devenus grands, non seulement ils lui garderaient ses propres moutons, mais encore en enlèveraient d’autres et les lui apporteraient. Mais aussitôt qu’ils eurent achevé leur croissance, ils saisirent une occasion où ils n’avaient rien à craindre et commencèrent par ravager son troupeau. Quand il s’aperçut du désastre, il gémit et dit : « Je l’ai bien mérité ; pourquoi ai-je sauvé, petits, des animaux qu’il faudrait tuer, même adultes. »

Sauver les méchants, c’est leur donner à notre insu des forces qu’ils tourneront contre nous d’abord.