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Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/Le Chevreau et le Loup qui joue de la flûte (bilingue)

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Pour les autres éditions de ce texte, voir Le Chevreau et le Loup qui joue de la flûte.

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LE CHEVREAU ET LE LOUP QUI JOUE DE LA FLÛTE


Un chevreau, étant resté en arrière du troupeau, était poursuivi par un loup. Il se retourna et lui dit : « Je sais bien, loup, que je suis destiné à ton repas ; mais pour que je ne meure pas sans honneur, joue de la flûte et fais-moi danser. » Tandis que le loup jouait et que le chevreau dansait, les chiens accoururent au bruit et donnèrent la chasse au loup. Celui-ci, se retournant, dit au chevreau : « C’est bien fait pour moi ; car, étant boucher, ce n’était pas à moi à faire le flûtiste. »

Ainsi quand on fait quelque chose sans avoir égard aux circonstances, on se voit enlever même ce qu’on tient dans la main.

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Ἔριφος καὶ λύκος <αὐλῶν>.


Ἔριφος ὑστερήσας ἀπὸ ποίμνης ὑπὸ λύκου κατεδιώκετο· ἐπιστραφεὶς δὲ ὁ ἔριφος λέγει τῷ λύκῳ· « Πέπεισμαι, λύκε, ὅτι σὸν βρῶμά εἰμι· ἀλλ᾿ ἵνα μὴ ἀδόξως ἀποθάνω, αὔλησον, ὅπως ὀρχήσωμαι ». Αὐλοῦντος δὲ τοῦ λύκου καὶ ὀρχουμένου τοῦ ἐρίφου, οἱ κύνες ἀκούσαντες καὶ ἐξελθόντες κατεδίωκον τὸν λύκον. Ἐπιστραφεὶς δὲ ὁ λύκος λέγει τῷ ἐρίφῳ· « Ταῦτα ἐμοὶ καλῶς γίνεται· ἔδει γάρ με μακελλάριον ὄντα αὐλητὴν μὴ μιμεῖσθαι. »

Οὕτως οἱ παρὰ γνώμην τοῦ καιροῦ τι πράττοντες καὶ ὧν ἐν χερσὶν ἔχουσιν ὑστεροῦνται.