Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/Le Chien, le Coq et le Renard

La bibliothèque libre.

Pour les autres éditions de ce texte, voir Le Chien, le Coq et le Renard.

Traduction par Émile Chambry.
FablesSociété d’édition « Les Belles Lettres » (p. 79r).
180
LE CHIEN, LE COQ ET LE RENARD

Un chien et un coq ayant fait société allaient par chemins. Le soir venu, le coq monta sur un arbre pour y dormir, et le chien se coucha au pied de l’arbre qui était creux. Or le coq ayant, suivant son habitude, chanté avant le jour, un renard l’entendit, accourut et, s’arrêtant en bas de l’arbre, le pria de descendre vers lui ; car il désirait embrasser une bête qui avait une si belle voix. Le coq lui dit d’éveiller d’abord le portier qui dormait au pied de l’arbre : il descendrait, quand celui-ci aurait ouvert. Alors, comme le renard cherchait à parler au portier, le chien bondit brusquement et le mit en pièces.

Cette fable montre que les gens sensés, quand leurs ennemis les attaquent, leur donnent le change en les adressant à de plus forts.