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Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/Le Fils et le Lion peint (bilingue)

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Pour les autres éditions de ce texte, voir Le Fils et le Lion peint.

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LE FILS ET LE LION PEINT


Un vieillard craintif avait un fils unique plein de courage et passionné pour la chasse ; il le vit en songe périr sous la griffe d’un lion. Craignant que le songe ne fût véritable et ne se réalisât, il fit aménager un appartement élevé et magnifique, et il y garda son fils. Il avait fait peindre, pour le distraire, des animaux de toute sorte, parmi lesquels figurait aussi un lion. Mais la vue de toutes ces peintures ne faisait qu’augmenter l’ennui du jeune homme. Un jour s’approchant du lion : « Mauvaise bête, s’écria-t-il, c’est à cause de toi et du songe menteur de mon père qu’on m’a enfermé dans cette prison pour femmes. Que pourrais-je bien te faire ? » A ces mots, il asséna sa main sur le mur, pour crever l’œil du lion. Mais une pointe s’enfonça sous son ongle et lui causa une douleur aiguë et une inflammation qui aboutit à une tumeur. La fièvre s’étant allumée là-dessus le fit bientôt passer de vie à trépas. Le lion, pour n’être qu’un lion en peinture, n’en tua pas moins le jeune homme, à qui l’artifice de son père ne servit de rien.

Cette fable montre qu’il faut accepter bravement le sort qui nous attend, et ne point ruser avec lui, car on ne saurait y échapper.

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Παῖς καὶ λέων <γεγραμμένος>.

Υἱόν τις μονογενῆ γέρων δειλὸς ἔχων γενναῖον καὶ κυνηγεῖν ἐφιέμενον, τοῦτον καθ’ ὕπνους εἶδεν ὑπὸ λέοντος θανατωθέντα. Φοϐηθεὶς δὲ μὴ ὕπαρ γένηται καὶ ἀληθεύσῃ ὁ ὄνειρος, οἴκημα κάλλιστον καὶ μετέωρον κατασκευάσας, ἐκεῖσε τὸν υἱὸν παρεφύλαττε. Ἐζωγράφησε δὲ καὶ τὸ οἴκημα πρὸς τέρψιν παντοίοις ζῴοις, ἐν οἷς καὶ λέων ἐμορφώθη. Ὁ δὲ ταῦτα μᾶλλον ὁρῶν πλείω τὴν λύπην εἶχε. Καὶ δήποτε πλησίον τοῦ λέοντος στάς· « Ὦ κάκιστον θηρίον, εἶπε, διὰ σὲ καὶ τὸν ψεύστην ὄνειρον τοῦ ἐμοῦ πατρὸς γυναικείᾳ ἐνεκλείσθην φρουρᾷ· τί σοι ποιήσω ; » Καὶ εἰπὼν ἐπέϐαλε τὴν χεῖρα τῷ τοίχῳ ὡς τυφλώσων τὸν λέοντα. Σκόλοψ δὲ τῷ ὄνυχι αὐτοῦ ὑπεισδὺς ἄλγημα ὀξὺ καὶ φλεγμονὴν μέχρι βουϐώνων εἰργάσατο· πυρετός τε ἐπὶ τούτοις ἀνάψας τὸν παῖδα θᾶττον τοῦ βίου ὑπεξήγαγεν. Ὁ δὲ λέων καίπερ γραπτὸς ὢν τοῦτον ἀνῃρήκει, μηδὲν τῷ τοῦ πατρὸς ὠφεληθέντα σοφίσματι.

Ὅτι ἃ δὴ μέλλει συμϐαίνειν τινί, ἐγκαρτερείτω τούτοις γενναίως καὶ μὴ σοφιζέσθω· οὐ γὰρ ἐκφεύξεται.