Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/Le Naufragé (bilingue)
Pour les autres éditions de ce texte, voir Le Naufragé (Ésope).
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LE NAUFRAGÉ
Un riche Athénien naviguait avec d’autres passagers. Une tempête violente étant survenue, le vaisseau chavira. Or, tandis que les autres passagers cherchaient à se sauver à la nage, l’Athénien, invoquant à chaque instant Athéna, lui promettait offrandes sur offrandes, s’il parvenait à se sauver. Un des naufragés, qui nageait à côté de lui, lui dit : « Fais appel à Athéna, mais aussi à tes bras » Nous aussi invoquons les dieux ; mais n’oublions pas de travailler de notre côté pour nous sauver. Estimons-nous heureux, si en faisant effort nous-mêmes, nous obtenons la protection des dieux ; si nous nous abandonnons, les démons seuls peuvent nous sauver. Si l’on tombe dans le malheur, il faut prendre soi-même de la peine pour s’en tirer, et seulement alors implorer le secours de la divinité. |
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Ἀνὴρ ναυαγός.
Ἀνὴρ πλούσιος Ἀθηναῖος μεθ᾿ ἑτέρων τινῶν ἔπλει. Καὶ δὴ χειμῶνος σφοδροῦ γενομένου καὶ τῆς νηὸς περιτραπείσης, οἱ μὲν λοιποὶ πάντες διενήχοντο, ὁ δὲ Ἀθηναῖος παρ᾿ ἕκαστα τὴν Ἀθηνᾶν ἐπικαλούμενος μυρία ἐπηγγέλλετο, εἰ περισωθείη. Εἷς δέ τις τῶν συννεναυαγηκότων παρανηχόμενος ἔφη πρὸς αὐτόν· « Σὺν Ἀθηνᾷ καὶ σὺ χεῖρα κινεῖ. » Ἀτὰρ οὖν καὶ ἡμᾶς μετὰ τῆς τῶν θεῶν παρακλήσεως χρὴ καὶ αὐτούς τι ὑπὲρ αὑτῶν λογιζομένους δρᾶν. Ὅτι ἀγαπητόν ἐστι καὶ ἐνεργοῦντας θεῶν εὐνοίας τυγχάνειν ἢ ἑαυτῶν ἀμελοῦντας ὑπὸ τῶν δαιμόνων περισῴζεσθαι.
Τοὺς εἰς συμφορὰς ἐμπίπτοντας χρὴ καὶ αὐτοὺς ὑπὲρ ἑαυτῶν κοπιᾶν καὶ οὕτω τοῦ θεοῦ περὶ βοηθείας δέεσθαι. |