Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/Le Voyageur et Hermès (bilingue)

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LE VOYAGEUR ET HERMÈS


Un voyageur, qui avait un long trajet à faire, fit vœu, s’il trouvait quelque chose, d’en consacrer la moitié à Hermès. Or il trouva une besace où il y avait des amandes et des dattes. Il la ramassa, s’imaginant que c’était de l’argent, la secoua, et, voyant ce qu’elle renfermait, le mangea : puis, prenant les coquilles des amandes et les noyaux des dattes, il les plaça sur un autel en disant : « Je suis quitte, ô Hermès, de mon vœu ; car j’ai partagé avec toi le dehors et le dedans de ce que j’ai trouvé. »

Cette fable s’applique à l’avare qui, par cupidité, ruse même avec les dieux.

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Ὁδοιπόρος καὶ Ἑρμῆς.

Ὁδοιπόρος πολλὴν ὁδὸν ἀνύων ηὔξατο, ἐὰν εὕρῃ τι, τούτου τὸ ἥμισυ τῷ Ἑρμῇ ἀναθήσειν. Περιτυχὼν δὲ πήρᾳ, ἐν ᾗ ἀμύγδαλά τε ἦν καὶ φοίνικες, ταῦτα ἀνείλατο οἰόμενος ἀργύριον εἶναι. Ἐκτινάξας δέ, ὡς εὗρε τὰ ἐνόντα, ταῦτα καταφαγὼν καὶ λαβὼν τῶν τε ἀμυγδάλων τὰ κελύφη καὶ τῶν φοινίκων τὰ ὀστᾶ, ταῦτα ἐπί τινος βωμοῦ ἔθηκεν, εἰπών· « Ἀπέχεις, ὦ Ἑρμῆ, τὴν εὐχήν· καὶ γὰρ τὰ ἐντὸς ὧν εὗρον καὶ τὰ ἐκτὸς πρὸς σὲ διανενέμημαι. »

Πρὸς ἄνδρα φιλάργυρον διὰ πλεονεξίαν καὶ θεοὺς κατασοφιζόμενον ὁ λόγος εὔκαιρος.