Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/Le Voyageur et la Fortune (bilingue)
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LES VOYAGEURS ET LA FORTUNE
Un voyageur, ayant fait une longue route, et se trouvant recru de fatigue, se laissa tomber sur le bord d’un puits et s’endormit. Il allait à coup sûr tomber dedans, quand la Fortune, s’étant approchée de lui, l’éveilla et lui dit : « Hé, l’ami ! si tu étais tombé, ce n’est pas ton imprudence, c’est moi que tu en aurais accusée. » C’est ainsi que beaucoup de gens, tombés dans le malheur par leur faute, en accusent les dieux. |
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Ὁδοιπόρος καὶ Τύχη. Ὁδοιπόρος, πολλὴν ὁδὸν διανύσας, ἐπειδὴ κόπῳ συνείχετο, πεσὼν παρά τι φρέαρ ἐκοιμᾶτο. Μέλλοντος δὲ αὐτοῦ ὅσον οὔπω καταπίπτειν, ἡ Τύχη ἐπιστᾶσα καὶ διεγείρασα αὐτὸν εἶπεν· « Ὦ οὗτος, εἴγε ἐπεπτώκεις, οὐκ ἂν τὴν σεαυτοῦ ἀβουλίαν, ἀλλ᾿ ἐμὲ ᾐτιῶ. » Οὕτω πολλοὶ τῶν ἀνθρώπων δι' ἑαυτοὺς δυστυχήσαντες τοὺς θεοὺς αἰτιῶνται.
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