Gérard de Nerval, sa vie et ses œuvres/Dédicace

La bibliothèque libre.
Librairie de Mme Bachelin-Deflorenne (p. 6-7).

À MADAME MELVIL-BLONCOURT


Les poëtes sont femmes : si l’admiration de la foule les flatte, les sympathies des esprits d’élite les charment ; ils se laissent volontiers adorer, mais ils préfèrent être compris. Les bravos tumultueux du parterre ne valent pas les applaudissements délicats des loges.

Gérard de Nerval est un de vos écrivains de prédilection, Madame ; vous en parlez comme je voudrais en savoir parler moi-même, avec un goût parfait et une émotion exquise. Vous avez trouvé chez lui la poésie que vous portez en vous. J’en suis plus fier, et je vous en suis plus reconnaissant, que s’il s’agissait de moi et de mes propres œuvres, qui font nombre, hélas ! sans faire autorité.

C’est pour vous témoigner ma reconnaissance, Madame, que j’ai pris la liberté de placer cette Étude, sincèrement écrite, sous la sauvegarde de votre nom, qui est celui d’un ami de ma jeunesse plus heureux que moi, puisqu’il vous a rencontrée — et que je cherche toujours.

Daignez me croire, Madame, votre très-respectueux et très-dévoué serviteur.


ALFRED DELVAU.


Tour-de-Crouy, avril 1865.