Grammaire de l’hébreu biblique/Écriture/Paragraphe 15

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Paul Joüon
Institut biblique pontifical (p. 39-46).
§ 15. Des accents[1].

a Tout mot hébreu, quand il n’est pas proclitique, a une voyelle tonique ou accentuée, c’est-à-dire prononcée en élevant et surtout en forçant la voix. Quand un mot est un peu long, il peut avoir, de plus, un ton secondaire, et même deux s’il est très long, comme p. ex. שָֽׁבֻעֹתֵיכֶם (cf. § 14 c 2) où le ton secondaire est indiqué par le meteg. La place du ton, principal ou secondaire, est généralement indiquée par des signes nommés accents (טְעָמִים littéralement « goûts » ou נְגִינוֹת « mélodies »).

b Dans l’état de l’hébreu enregistré par les Naqdanim, le ton principal ne se trouve plus que sur la dernière (ce qui est le cas de beaucoup le plus fréquent) ou sur l’avant-dernière syllabe. Le ton hébreu, dans son évolution, tend vers la fin du mot. Le ton sur l’avant-dernière syllabe s’appelle מִלְעֵיל mileʿẹl (de l’aram. מִן + לְ + עֵיל = de super, en haut du mot) ; le ton sur la dernière syllabe s’appelle מִלְרַע mileraʿ (de l’aram. מִן + לְ + אֲרַע, par terre, deorsum, en bas du mot).

Dans cette grammaire le ton est indiqué par le signe conventionnel ◌֫ (en grande pause par l’atnaḥ ◌֑) p. ex. וַיָּ֫קָם u̯a̦i̯i̯ǻ-qo̦m (mileʿel), וַיָּקֹ֑ם u̯a̦i̯i̯åqọ́m (mileraʿ, en grande pause)[2].

Sur les règles relatives à la place du ton, cf. § 31.

c La place du ton est très importante ; elle est parfois discriminante. Opposer p. ex. : בָּנ֫וּ « ils bâtirent » de בָּנָה et בָּ֫נוּ « en nous », קָ֫מָה « elle se leva » et קָמָ֫ה « se levant » (participe féminin) § 80 j, וְקָטַ֫לְתִּי « et j’ai tué » et וְקָֽטַלְתִּ֫י « et je tuerai » (avec le waw inversif), ק֫וּמִי « lève-toi » fém. et קוּמִ֫י « mon lever », תַּ֫מָּה « elle est parfaite » et תַּמָּ֫ה « parfaite ».

d Notre Bible hébraïque a deux systèmes d’accents : 1) le système ordinaire ou prosaïque, employé dans 21 livres ; 2) le système des 3 livres poétiques אִיּוֹב Job, מִשְׁלֵי Proverbes, et תְּהִלִּים Psaumes (mot mnémonique אֱמֶת « vérité »).

e L’accentuation suppose le texte biblique préalablement divisé en versets (פְּסוּקִים). Bien qu’on ait visé à une certaine égalité dans la longueur des versets, quelques-uns sont fort courts (mais pas moins de trois mots). La division en versets ne s’accorde pas toujours avec la logique ; ainsi parfois l’apodose est séparée de sa protase pour éviter un verset trop long (Dt 19, 16−17 ; 1 R 3, 11−12 ; 21, 20−21 ; Ruth 1, 12−13).

L’origine des accents est obscure. Leur but principal est de régler la modulation ou récitation musicale de la Bible. Les accents sont principalement des neumes ou groupes de notes. Certains de ces neumes ayant un caractère pausal (§ 32), il se trouve que les signes indiquant ces neumes, marquent les césures ou coupes de la phrase. Enfin les signes du neume (pausal ou non) étant généralement placés sur la syllabe tonique du mot, il se trouve que les accents marquent ordinairement la place du ton.

Les accents qui indiquent les césures (pauses majeures, moyennes, mineures) sont appelés disjonctifs ; ils séparent en effet un mot du mot suivant, comme font nos signes de ponctuation (. ; ,). Les autres accents, au contraire, unissent le mot au mot suivant et sont appelés conjonctifs.

f Les quelques accents (disjonctifs ou conjonctits) qui ne se mettent pas sur la syllabe tonique sont ou prépositifs c.-à-d. mis tout à l’avant du mot, ou postpositifs c.-à-d. mis tout à la fin du mot. Par opposition aux accents prépositifs et postpositifs, les accents qui se mettent sur la syllabe tonique peuvent être appelés impositifs. Certains manuscrits répètent l’accent prépositif ou postpositif sur la syllabe tonique ; dans les éditions ordinaires cela n’a lieu que pour l’accent postpositif (disjonctif, cf. § g : A 8 a) pashṭa qu’on répète si le ton est mileʿel, p. ex. הַמַּ֙יִם֙ « les eaux » Gn 1, 7 (l’accent étant postpositif s’écrit sur la dernière lettre du mot ; on a ici répété pashṭa sur la syllabe tonique ma : ha̦ṃmá̦i̯im)[3]. Pour les mots ayant un accent prépositif ou postpositif autre que pashṭa, le ton ne peut être connu que par la grammaire.

gA. Accents du système ordinaire (des 21 livres)
Accents disjonctifs.
  1. ◌ֽ silluq (opp. le meteg § 14), au dernier mot du verset, avant le (׃) sọ̄f påsūq « fin du verset », Gn 1, 1 הָאָֽרֶץ.
  2. ◌֑ atnaḥ, au milieu du verset, Gn 1, 1 אֱלֹהִ֑ים.
    1. postp. ◌◌֒ segoltå, à la 4e ou 5e césure avant l’atnaḥ, Gn 1, 7 הָֽרָקִיעַ֒.
    2. ◌֓׀ grand shalshelet (avec trait vertical à gauche), très rare (7 f.) pour segoltå, en tête de la phrase, Gn 19, 16 וַֽיִּתְמַהְמָ֓הּ׀.
    1. ◌֔ zåqẹf qåṭọn, Gn 1, 14 הַשָּׁמַ֔יִם.
    2. ◌֕ zåqẹf gåḏọ̄l, au lieu de zåqẹf qåṭọn si l’accent qui précède n’est pas conjonctif, Gn 1, 14 לְהַבְדִּ֕יל.
  3. ◌֖ ṭifḥå (ou ṭarḥå) Gn 1, 1 בְּרֵאשִׁ֖ית ; parfois à la place de l’atnaḥ, surtout dans versets courts, Gn 3, 21 ע֖וֹר (comparer meʾayyelå conjonctif no 21).
  4. ◌֗ rebīaʿ, Gn 1, 2 וְהָאָ֗רֶץ.
  5. postp. ◌◌֮ zarqå, Gn 1, 7 אֱלֹהִים֮.
    1. postp. ◌◌֙ pashṭå, Gn 1, 5 לָאוֹר֙ (cf. § f) (opposer le conjonctif azlå no 18).
    2. prép. ◌֚◌ yetīb (opp. le conjonctif mehuppåḵ no 15 qui n’est pas prépositif), au lieu de pashṭå, dans mots monosyllabes ou ayant le ton sur la 1re syllabe, si l’accent qui précède n’est pas conjonctif, Gn 1, 11 עֵ֚שֶׂב.
  6. ◌֛ tebīr, Gn 1, 8 אֱלֹהִ֛ים.
    1. ◌֜ ge̦re̦sh, Gn 1, 9 הַמַּ֜יִם.
    2. ◌֞ geråshayim (ou gẹreshayim), ge̦re̦sh double, rare (16 fois) pour ge̦re̦sh, si le ton est sur la dernière syllabe et si l’accent conj. azlå (no 18) ne précède pas, Gn 1, 11 פְּרִ֞י.
    1. ◌֡ påzer, Gn 1, 21 הָֽרֹמֶ֡שֶׁת.
    2. ◌֟ påzer gådọ̄l ou qarnẹ̄ fårå « cornes de vache », rare (16 f.) Esth 7, 9 הָמָ֟ן.
  7. prép. ◌֠◌ telīshå gedọ̄lå, Zach 4, 5 וַ֠יַּעַן (opp. le conjonctif telīshå qetannå no 19).
  8. ◌֣׀ legarmeh « pour lui-même » : c’est l’accent disj. munaḥ, no 14, avec trait vertical à gauche, Is 39, 2 וְאֵ֣ת ׀.
Accents conjonctifs.
  1. ◌֣ munaḥ (opp. le disjonctif legarmeh no 13), Gn 1, 1 בָּרָ֣א.
  2. ◌֤ mehuppåḵ (opp. le disjonctif yetīb prép. no 8 b), Gn 1, 7 בֵּ֤ין.
    1. ◌֥ mēreḵå, Gn 1, 1 אֵ֥ת.
    2. ◌֦ mēreḵå kefūlå, mēreḵå double, Gn 27, 25 ל֦וֹ.
  3. ◌֧ dargå, Gn 1, 4 וַיַּ֧רְא.
  4. ◌֨ azlå, 1 R 18, 12 וְר֨וּחַ ; se nomme aussi qadmå, quand il est associé au disjonctif ge̦re̦sh, Gn 1, 9 יִקָּו֨וּ הַמַּ֜יִם (opp. le disjonctif pashṭå postpositif no 8 a).
  5. postp. ◌◌֩ telīshå qetannå, Gn 1, 29 הִנֵּה֩ (opposer le disjonctif telīshå gedọ̄lå prépositif no 12).
  6. ◌֪ galgal « disque » ou ye̦raḥ « lune », rare (16 fois) comme påzer gådọ̄l (no 11 b auquel il est associé), Esth 7, 9 עָשָׂ֪ה.
  7. ◌֖ meʾayyelå : c’est le ṭifḥå (no 5) employé pour indiquer le ton secondaire dans des mots ou groupes qui ont silluq (no 1) ou atnaḥ (no 2), Nb 28, 26 שָֽׁבֻעֹ֖תֵיכֶ֑ם, Gn 8, 18 וַיֵּ֖צֵא־נֹ֑חַ.
hB. Accents du système poétique (des 3 livres אֱמֶת § d)
Accents disjonctifs.
  1. ◌ֽ silluq (cf. A 1 dans le tableau des accents du système ordinaire).
  2. ◌֫◌֥ ʿọ̄le̦h weyọ̄rẹd « montant et descendant », plus fort que l’atnaḥ.
  3. ◌֑ atnaḥ, (cf. A 2), moins fort que ʿọ̄le̦h weyọ̄rẹd.
  4. ◌֗ rebīaʿ gådọ̄l (cf. A 6).
  5. ◌֜◌֗ rebīaʿ mugråsh, c.-à-d. rebīaʿ avec ge̦re̦sh (cf. A 10 a).
  6. ◌֓׀ grand shalshelet (opp. 19 et cf. A 3 b).
  7. postp. ◌◌֮ ṣinnọ̄r (zarqå, cf. A 7). (Le ṣinnọ̄rit (no 20), qui a la même forme ◌֘, se met sur une syllabe ouverte devant mēreḵå (no 12) ou mehuppåḵ (no 17)).
  8. ◌֗ rebīaʿ qåṭọn devant ʿọ̄le̦h weyọ̄rẹd.
  9. prép. ◌֭◌ deḥī ou ṭifḥå prépositif (cf. A 5) (opp. le conjonctif no 15).
  10. ◌֡ påzer (cf. A 11 a).
    1. ◌֤׀ mehuppåḵ legarmeh, c.-à-d. mehuppåḵ (no 17) avec trait vertical à gauche.
    2. ◌֨׀ azlå legarmeh, c.-à-d. azlå (no 18) avec trait vertical à gauche.
Accents conjonctifs.
  1. ◌֥ mēre (cf. A 16 a).
  2. ◌֣ munaḥ (cf. A 14).
  3. ◌֬ ῾illuy ou munaḥ supérieur.
  4. ◌֖ ṭarhå (opp. le disjonctif deḥī prépositif no 9).
  5. ◌֪ galgal ou ye̦raḥ (cf. A 20).
  6. ◌֤ mehuppåḵ (opp. no 11 a et cf. A 15).
  7. ◌֨ azlå (opp. no 11 b et cf. A 18).
  8. ◌֓ petit shalshelet (opp. no 6).
  9. [◌֘ ṣinnọ̄rit, cf. no 7].

i Emploi usuel des accents du système ordinaire. Le verset est terminé par le silluq, suivi du sọ̄f påsūq : c’est la pause la plus grande. Le verset est divisé en deux moitiés, qui peuvent être très inégales, par l’atnaḥ. Puis chaque moitié, selon la longueur, est de nouveau subdivisée, et chaque partie encore subdivisée (dichotomie) par les accents suivants : segoltå ◌◌֒, zaqef ◌֔, rebīaʿ ◌֗, dont la valeur décroissante apparaît graphiquement. De plus, les deux grands accents (silluq et atnaḥ) et les trois sous-diviseurs (segoltå, zaqef, rebīaʿ) sont précédés chacun, s’il y a lieu, par un accent disjonctif faible, qui est comme son précurseur :

1 silluq ◌ֽ et 2 atnaḥ ◌֑ ont pour précurseur 5 ◌֖ ṭifḥå
3 segoltå ◌◌֒ [et shalshelet ◌֓׀] » » 7 ◌◌֮ zarqå (ass. rares)
4 zåqef ◌֔ ◌֕ » » 8 ◌◌֙ pashṭå
[ ◌֚◌ yetīb]
[ 5 ṭifḥå ◌֖ » » 9 ◌֛ tebīr]
6 rebīaʿ ◌֗ » » 10 ◌֜ ge̦re̦sh
[ ◌֞ geråshayim]
11 ◌֡ påzer
[ ◌֟ påzer gådọ̄l]
12 ◌֠◌ telīshå gedọ̄lå

j Exemple : Is 39, 2. Dans ce long verset, on a dû employer tous les accents disjonctifs, même le segoltå. Nous indiquons graphiquement l’importance relative des accents disjonctifs par un nombre proportionné de traits verticaux : |||| pour silluq et pour atnaḥ qui lui est pratiquement égal, ||| pour segoltå, || pour zaqef, | pour rebīaʿ ; l’accent ṭifḥå précurseur de silluq et d’atnaḥ est indiqué par ⁞⁞, et tous les autres accents précurseurs, pratiquement égaux, par ⁞.

וַיִּשְׂמַ֣ח עֲלֵיהֶם֮ ⁞ חִזְקִיָּהוּ֒ ||| וַיַּרְאֵ֣ם אֶת־בֵּ֣ית נְכֹתֹ֡ה ⁞ אֶת־הַכֶּסֶף֩ ⁞ וְאֶת־הַזָּהָ֨ב וְאֶת־הַבְּשָׂמִ֜ים ⁞ וְאֵ֣ת ׀ הַשֶּׁ֣מֶן הַטּ֗וֹב | וְאֵת֙ ⁞ כָּל־בֵּ֣ית כֵּלָ֔יו || וְאֵ֛ת ⁞ כָּל־אֲשֶׁ֥ר נִמְצָ֖א ⁞⁞ בְּאֽוֹצְרֹתָ֑יו |||| לֹֽא־הָיָ֣ה דָבָ֗ר | אֲ֠שֶׁר לֹֽא־הֶרְאָ֧ם חִזְקִיָּ֛הוּ ⁞ בְּבֵית֖וֹ ⁞⁞ וּבְכָל־מֶמְשַׁלְתּֽוֹ׃ ||||

Comme on le voit, le verset est divisé en deux moitiés très inégales, séparées par l’atnaḥ ◌֑. La première moitié est subdivisée par le segoltå ◌֒ : la première partie, qui précède le segoltå, étant courte, n’est pas subdivisée ; au contraire la seconde partie, du segoltå à l’atnaḥ, est subdivisée par le zåqef◌֔ en deux portions dont la première à son tour est subdivisée par le rebīaʿ ◌֗. La seconde moitié du verset, de l’atnaḥ au silluq ◌ֽ, étant assez courte, n’est subdivisée qu’une fois, par rebīaʿ ◌֗. De plus, devant l’atnaḥ et le silluq on a le précurseur ṭifḥå ◌֖ lequel a lui-même le précurseur tebīr ◌֛. De même segoltå a son précurseur zarqå ◌◌֮, zåqef a son précurseur pashṭå ◌◌֙ ; le premier rebīaʿ a pour précurseurs påzer ◌֡, telīshå gedọ̄lå ◌֠◌, ge̦re̦sh ◌֜. Le choix des différents accents disjonctifs, ainsi que des accents conjonctifs qui les précèdent, est réglé par des lois logiques et syntaxiques ; beaucoup d’anomalies ont une cause musicale.

k La connaissance des accents est parfois importante pour la grammaire et aussi pour le sens. Ainsi dans le verset cité le בּ de בְּאֽוֹצְרֹתָיו n’est pas rafé, parce que la voyelle qui précède est séparée du ב par un accent disjonctif. Dans Ruth 2, 14 l’accentuation invite à couper ainsi : « Et Boʿaz lui dit au moment du repas : Approche ici… » et non : « Et Boʿaz lui dit : Au moment du repas, approche ici… ».

Dans Is 40, 3 ק֣וֹל קוֹרֵ֔א בַּמִּדְבָּ֕ר l’accentuation invite à couper : « Vox clamantis : In deserto… », d’après la loi : de deux accents semblables, le premier est toujours le plus fort (cf. Delitzsch in h. l.). Cette loi apparaît bien dans Ruth 3, 9 où le premier zåqef a produit la vocalisation pausale אֲמָתֶ֔ךָ, mais non le second zåqef (אֲמָ֣תְךָ֔).

l Pour la connaissance empirique du ton, les accents sont fort utiles, puisque tous les accents qui ne sont pas prépositifs ou postpositifs indiquent directement la place du ton, et que le postpositif pashṭå l’indique indirectement (§ f). Le lecteur du texte sacré devra donc, dès le début, mettre le ton dans tous les cas où les accents l’indiquent. En pratique il convient de marquer fortement le ton mileʿel, et légèrement le ton mileraʿ.

m Le påseq (פָּסֵק participe araméen : séparant) est un trait vertical mis à gauche d’un mot. Ce signe est matériellement semblable au trait vertical de certains accents (legarmeh, grand shalshelet). Le paseq a été introduit à une epoque tardive et d’une manière assez peu cohérente, de sorte que son emploi n’est pas bien clair. Dans la plupart des 480 paseq environ de nos éditions[4], ce signe a pour but d’empêcher d’unir deux mots, dans des circonstances déterminées, p. ex. quand la même consonne finit et commence un mot, comme dans Jér 51, 37 בָבֶ֨ל ׀ לְגַלִּ֧ים ׀ מְעוֹן־. Mais de nombreux paseq ne semblent pas avoir ce rôle de séparateur, et plusieurs conjectures, plus ou moins vraisemblables, ont été proposées pour expliquer leur présence : le paseq serait un signe critique ; il indiquerait une ancienne abréviation ; il indiquerait l’insertion d’une petite glose ; etc.

n Sur les accents les deux livres fondamentaux sont W. Wickes, On the Accentuation of the Three so-called Poetical Books of the Old Testament (1881) et On the Accentuation of the Twenty-one so-called Prose Books of the Old Testament (1887). Consulter aussi l’article Accents de Max L. Margolis dans la Jewish Encyclopedia ; J. Derenbourg, Quelques observations sur l’accentuation (Journal Asiatique 1870, t. 2, pp. 519−528) ; P. Kahle, Zur Geschichte der hebr. Accente (Zeitschrift der deutschen morgenl. Gesellschaft, 1901, pp. 167−194).

  1. Pour éviter des confusions, on réserve ici le mot accents aux signes graphiques (et aux neumes exprimés par ces signes), qui généralement indiquent la place du ton ; et on appelle ton l’élévation et l’effort de la voix, bien que le ton en hébreu, à la différence du ton en grec et en latin anciens, soit plutôt une augmentation de force, l’élévation étant un élément secondaire, comme dans le grec moderne, le latin populaire, l’allemand, l’anglais, l’italien, etc. Que l’accent de l’hébreu soit surtout un accent d’intensité ou de force, cela ressort de ses effets sur la vocalisation.
  2. L’accent mileraʿ étant de beaucoup le plus fréquent, on omet généralement, par économie, de l’indiquer, p. ex. בָּנוּ est censé représenter בָּנ֫וּ.
  3. Quand un mot mileraʿ a pashṭa, le signe ◌֙ étant à l’extrémité du mot, p. ex. לָאוֹר֙ Gn 1, 5, ne peut pas se confondre avec l’accent conjonctif impositif azla (§ g : A 18) graphiquement semblable, p. ex. וְר֨וּחַ 1 R 18, 12.
  4. La liste dans Wickes, Accentuation of Prose Books (cf. § n), pp. 120 sqq.