Grammaire de l’hébreu biblique/Syntaxe/Temps et modes/Paragraphe 124
a Comme l’infinitif absolu (§ 123 a), l’infinitif construit (§ 49 a) est un nom verbal d’action (dans les verbes actifs) ou d’état (dans les verbes statifs). Ainsi s’explique qu’il a certains emplois semblables à ceux du nom, et certains autres semblables à ceux du verbe. Il répond assez bien à l’infinitif de nos langues. Nous distinguerons, comme pour l’infinitif absolu, A) les emplois nominaux et B) les emplois verbaux (§ f).
b A) Emplois nominaux.
1) Comme sujet d’une proposition nominale : Gn 2, 18 לֹא טוֹב הֱיוֹת הָֽאָדָם לְבַדּוֹ il est pas bon que l’homme soit seul ; Gn 29, 19 טוֹב תִּתִּי אֹתָהּ לָ֔ךְ il est bon que je te la donne ; Pr 25, 24 טוֹב שֶׁ֫בֶת עַל־פִּנַּת־גָּ֑ג il est bon d’habiter sur un coin de terrasse ; 1 S 18, 23 הַֽנְקַלָּה בְעֵֽינֵיכֶם הִתְחַתֵּן בַּמֶּ֫לֶךְ est-ce peu de chose (masc. נָקֵל, part. nifal § 82 c) à vos yeux de devenir gendre du roi ? ; Gn 30, 15 ; Jug 9, 2 ; 1 S 23, 20 ; Is 7, 13 ; Pr 17, 26 ; 25, 7. — Avec ל introductif (§ m) : Jos 24, 15 וְאִם רַע בְּעֵֽינֵיכֶם לַֽעֲבֹד אֶת־יְהֹוָה et s’il vous déplaît de servir Jéhovah ; 2 S 18, 11 עָלַי לָ֫תֶת לְךָ j’ai l’obligation de te donner ; Gn 31, 29 ; Esth 4, 2.
Comme sujet d’une proposition verbale : toujours avec ל introductif : Gn 4, 26 אָז הוּחַל לִקְרֹא בְּשֵׁם יְהֹוָה alors on commença à invoquer le nom de Jéhovah[1].
c 2) Comme objet : Jér 18, 20 זְכֹר עָמְדִי לְפָנֶ֫יךָ souviens-toi que je me tenais devant toi ; 1 R 3, 7 לֹא אֵדַע צֵאת וָבֹא je ne sais pas sortir et entrer (= me conduire) ; 3, 11 הָבִין (avec valeur quasi substantivale) ; Is 1, 14 נִלְאֵ֫יתִי נְשׂא je suis las de supporter (comp. avec inf. abs. préposé Jér 9, 4 הַֽעֲוֵה נִלְאוּ ils se sont fatigués à faire le mal) ; Gn 21, 6 ; 31, 28 ; Is 37, 28 ; avec הֵחֵל commencer Dt 2, 25, 31 ; Jos 3, 7 (mais ordt avec ל § m) ; avec יָסַף continuer Gn 4, 12 ; 37, 5 (ordt avec ל) ; avec חָדַל cesser Is 1, 16 (ordt avec ל) ; avec יָכֹל pouvoir Gn 37, 4 (27 fois, Brown, 1 a ; ordt avec ל) ; avec אָבָה vouloir Dt 2, 30 (9 fois ; 30 fois avec ל) ; avec מֵאֵן refuser Nb 20, 21 (plus souvent avec ל).
d 3) Comme génitif : Gn 2, 17 בְּיוֹם אֲכָלְךָ au jour où tu mangeras[2] ; 29, 7 ; Eccl 3, 4 ; Néh 12, 46 ; 2 Ch 24, 14.
Pour l’infinitif régi par une préposition cf. § k.
Pour l’infinitif comme nomen regens cf. § g.
Mais, à la différence des substantifs, l’inf. cst., en tant que tel, ne prend pas l’article[3]. On ne le trouve pas avec le démonstratif זֶה, ni avec un adjectif.
e La négation employée avec l’inf. cst. est לְבִלְתִּי, littéralement en déficience de, en non-existence de, en néant de (§ 93 q). Cette négation, d’origine nominale, a été préférée pour l’inf. cst. à cause du caractère nominal de celui-ci. Le ל peut avoir des valeurs diverses, selon le contexte, parfois une valeur très faible. Exemples : Gn 3, 1 צִוִּיתִ֫יךָ לְבִלְתִּי אֲכָל־מִמֶּ֫נּוּ je t’ai ordonné de ne pas en manger (cf. § 160 l).
f B) Emplois verbaux. Comme les formes finies, l’inf. cst. peut régir un nom ou un pronom à l’accusatif, p. ex. Dt 10, 15 לְאַֽהֲבָה אוֹתָם pour les aimer (cf. § 49 d) ; il peut régir deux accusatifs, p. ex. Gn 41, 39 ; Dt 26, 19 ; Jos 10, 20. — Sur l’objet de l’action, cf. § i.
Pour l’inf. avec ל continuant une autre forme, cf. § p.
Le caractère verbal de l’inf. cst. apparaît encore parle fait que le sujet de l’action est normalement au nominatif (§ g).
g Le sujet de l’action exprimée par l’inf. cst. peut être au nominatif (et alors l’infinitif montre son caractère verbal) ou au génitif (et alors l’infinitif montre son caractère nominal). Dans beaucoup de cas il est impossible de décider s’il y a nominatif ou génitif. En principe le sujet de l’action doit être considéré comme étant au nominatif : c’est la construction du sémitique primitif, et la vocalisation, dans certains cas, suppose le nominatif.
Le sujet de l’action est évidemment au nominatif quand l’infinitif est séparé du substantif : Nb 35, 6 לָנֻס שָׁ֫מָּה הָֽרֹצֵחַ pour que le meurtrier s’y réfugie ; Gn 4, 15 לְבִלְתִּי הַכּוֹת־אֹתוֹ כָּל־מֹצְאוֹ afin que personne, le rencontrant, ne le tuât ; Ps 56, 1.
Le nominatif est supposé par la vocalisation dans des cas comme Dt 25, 19 בְּהָנִיחַ יְהֹוָה (non בַּֽהֲנִיחַ ; cf. הֲנִיחִי Éz 24, 13). En fait le type de l’inf. hifil הָקִים n’est jamais modifié devant substantif. De même la vocalisation forte לָ (§ 103 c) suppose le nominatif : 2 S 19, 20 לָשׂוּם הַמֶּ֫לֶךְ אֶל־לִבּוֹ. Au contraire la vocalisation exceptionnelle לְ suppose le génitif dans לְצֵאת בְּנֵי יִשְׂרָאֵל מֵאֶ֫רֶץ מִצְרָ֫יִם au sortir des Israélites du pays d’Égypte (Ex 19, 1 ; Nb 33, 38 ; 1 R 6, 1) ; לְשֶׁ֫בֶת אַבְרָם בְּאֶ֫רֶץ כְּנָ֑עַן au séjour d’Abraham dans le pays de Canaan (Gn 16, 3).
Il y a génitif dans le cas du pronom suffixe, p. ex. בְּמָלְכוֹ (1 S 13, 1 et souvent) ; dans les infinitifs en ◌ָה à l’état cst., p. ex. Dt 1, 27 בְּשִׂנְאַת יְהֹוָה אֹתָ֫נוּ (§ 49 d).
h En dehors de ces cas, il y a doute, même avec les infinitifs en ת final comme שֶׁ֫בֶת, גְּלוֹת qui ont nécessairement la même forme s’ils sont nomen regens ou non. Ainsi dans Gn 2, 18 לֹא־טוֹב הֱיוֹת הָֽאָדָם לְבַדּוֹ l’inf. n’est pas nécessairement nomen regens.
Dans le cas où un verbe a deux formes d’infinitifs, il est possible qu’on ait préféré l’une comme nomen regens. Ainsi dans Gn 8, 7 עַד יְב֫שֶׁת הַמַּ֫יִם † il y a probt génitif, et probt nominatif dans Is 27, 11 בִּיבשׁ קְצִירָהּ. L’autre infinitif en ◌ֹ֫◌ֶת (§ 75 i) est probt aussi nomen regens dans Dt 9, 28 מִבְּלִי יְכֹ֫לֶת יְהֹוָה לַֽהֲבִיאָם (suivi de מִשִּׂנְאָתוֹ) ; Nb 14, 16 †.
i L’objet de l’action exprimée par l’inf. cst. est normalement à l’accusatif et même probablement toujours. L’objet est évidemment à l’accusatif quand il est précédé de la particule אֵת, p. ex. 1 S 19, 1 לְהָמִית אֶת־דָּוִד pour tuer David. Par analogie on doit très probablement le considérer comme étant à l’accusatif même quand il n’y a pas אֵת, p. ex. Pr 21, 15 שִׂמְחָה לַצַּדִּיק עֲשׂוֹת מִשְׁפָּט c’est une joie pour le juste de pratiquer la justice.
L’accusatif est supposé par la vocalisation dans des cas comme Gn 18, 25 לְהָמִית צַדִּיק (non לַֽהֲמִית ; cf. § g). De même, la vocalisation forte לָ (§ 103 c) suppose l’accusatif : Is 3, 13 לָדִין עַמִּים (non לְדִין).
Avec les suffixes, l’objet doit être également considéré comme étant à l’accusatif, quelle que soit la forme du suffixe (§ 65 a). En conséquence, si le suffixe d’un inf. cst. se rapporte à l’objet de l’action, il est censé à l’accusatif ; s’il se rapporte au sujet de l’action, il est au génitif (§ g)[4].
j L’objet de l’action est également à l’accusatif avec certains substantifs verbaux, p. ex. Is 11, 9 דֵּעָה אֶת־יְהֹוָה la connaissance de Jéhovah (mais ⸮) ; Jér 50, 40 כְּמַהְפֵּכַת אֱלֹהִים אֶת־סְדֹם comme la destruction que Dieu fit de Sodome ; avec l’article : Gn 2, 9 עֵץ הַדַּ֫עַת טוֹב וָרָ֑ע l’arbre de la connaissance du bien et du mal (דַּ֫עַת est ici un infinitif substantivé ; cf. § d N).
k Inf. cst. avec prépositions. L’inf. cst. régi par une préposition est d’un usage très fréquent : c’est l’équivalent d’un temps fini avec une conjonction. Ainsi une construction comme עַד־שׁוּב (Gn 27, 45) équivaut à עַד־יָשׁוּב ou עַד אֲשֶׁר יָשׁוּב (les 3 constructions sont fréquentes) ; אַחֲרֵי avec l’inf. est beaucoup plus fréquent que אַחֲרֵי אֲשֶׁר (sans אֲשֶׁר seult 2 fois) ; לִפְנֵי s’emploie avec l’inf. cst., mais non comme conjonction ; יַ֫עַן avec l’inf., יַ֫עַן אֲשֶׁר (et sans אֲשֶׁר) sont tous trois fréquents ; on a de même les trois constructions avec לְמַ֫עַן. Au כְּ avec l’infinitif correspondent les conjonctions כַּֽאֲשֶׁר et כִּי ; mais בְּ avec l’inf. n’a pas de correspondant (בַּֽאֲשֶׁר est très rare) ; de même לְ avec l’inf. n’a pas de conjonction qui lui corresponde exactement ; עַל avec l’inf. est assez fréquent ; תַ֫חַת ne se trouve pas avec l’inf., mais on a תַ֫חַת אֲשֶׁר au lieu que, parce que ; אֶל ne se trouve pas avec l’inf. (ni comme conjonction) ; מִן est fréquent avec l’inf., mais n’est pas employé comme conjonction.
l C’est avec la préposition לְ que l’inf. cst. est surtout employé. Le לְ peut exprimer diverses nuances, fortes, faibles, ou même à peu près nulles[5] ; ainsi לַֽעֲשׂוֹת peut avoir les nuances ad faciendum, faciendum, in faciendo, faciendo et simplement facere.
לְ s’emploie avec une valeur forte pour la direction, le but, la finalité d’une action : Gn 31, 19 or Laban était parti pour tondre ses brebis ; 42, 9 c’est pour voir les points faibles du pays que vous êtes venus ; Dt 10, 13.
A la finalité se rattache la consécution[6] ; 1 R 2, 27 c’est ainsi que Salomon chassa Abiathar du sacerdoce de Jéhovah, de façon à accomplir[7] la parole de Jéhovah ; Ruth 2, 10 pourquoi ai-je trouvé grâce à tes yeux, de sorte que tu te sois intéressé à moi (לְהַכִּירֵ֫נִי équivaut à וַתַּכִּירֵ֫נִי avec waw à sens consécutif § 118 h) ; Jug 9, 24 ; 2 S 14, 25 ; 15, 2 ; souvent לְהַכְעִיס de façon à irriter (Dieu)[8], p. ex. Dt 4, 25 ; 30, 12-14 ; 1 R 16, 13 ; Jér 44, 3.
A la finalité se rattache aussi l’idée de devoir avec diverses nuances : nécessité, obligation etc. : Dn 1, 5 וּלְגַדְּלָם et on devait les élever ; notamment après une négation : Esth 4, 2 אֵין לָבוֹא on ne devait pas entrer (on n’avait pas le droit). Avec le verbe היה on a la nuance être sur le point : Gn 15, 12 וַיְהִי הַשֶּׁ֫מֶשׁ לָבוֹא le soleil allait se coucher (ital. « il sole era per tramontare ») ; Jos 2, 5 וַיְהִי הַשַּׁ֫עַר לִסְגּוֹר on allait fermer les portes †.
m Le לְ a une valeur à peu près nulle quand il introduit l’infinitif sujet (§ b) ou objet (§ c).
Certains verbes ont le לְ devant l’infinitif objet bien qu’ils aient une autre préposition quand l’objet est un nom ou un pronom. Ainsi, devant un nom, חָדַל cesser a מִן, חָפֵץ prendre plaisir, aimer, vouloir a ב.
n L’objet d’un hifil exprimant une idée adverbiale (§ 54 d) est presque toujours[9] introduit par ל : Jér 1, 12 הֵיטַ֫בְתָּ לִרְאוֹת littt tu as bien fait en voyant = tu as bien vu ; 1 R 14, 9 וַתָּ֫רַע לַֽעֲשׂוֹת et tu as mal agi. C’est là une manière d’exprimer l’idée adverbiale (§ 102 g). Exemples avec hifil : הֵיטִיב agir bien, הֵרַע agir mal, הִגְדִּיל agir grandement, הִגְבִּיהַּ agir hautement, הִשְׁפִּיל agir bassement, הֶֽעֱמִיק agir profondément, הִשְׁכִּים faire de bonne heure, הִרְבָּה faire beaucoup ; etc.[10]. En dehors du hifil on trouve l’idée adverbiale avec le piel מִהַר : Gn 27, 20 מִהַ֫רְתָּ לִמְצֹא tu as vite trouvé ; et même, par extension[11], avec un nifal dans 31, 27 נַחְבֵּ֫אתָ לִבְרֹחַ tu t’es enfui en cachette.
o L’infinitif avec ל est très employé après un verbe pour exprimer une action qui précise ou explique la précédente ; il équivaut alors au gérondif latin en —do, p. ex. faciendo = fr. en faisant[12]. Ainsi assez souvent on a לַֽעֲשׂוֹת après le verbe שָׁמַר : Ex 31, 16 וְשָֽׁמְרוּ אֶת־הַשַּׁבָּת לַֽעֲשׂוֹת׳ « et ils garderont le sabbat, faisant le sabbat dans toutes leurs générations » (cf. Gn 18, 19 ; Dt 13, 19) ; de même לָלֶ֫כֶת après שָׁמַר 1 R 2, 3, 4 ; לַֽעֲשׂוֹת après הָלַךְ 1 R 14, 8 ; לִשְׁמֹר après שָׁמַע Dt 13, 19 ; 15, 5 ; 28, 13, 15 ; 30, 10. (Le procédé est très fréquent dans la phraséologie oratoire, notamment deutéronomique). — 1 S 14, 33 « voici que le peuple est en train de pécher en mangeant לֶאֱכֹל avec le sang » ; 12, 17 ; 19, 5 ; Jér 44, 3 « le mal qu’ils ont fait de façon à m’irriter (§ l) en allant, en brûlant de l’encens, en servant d’autres dieux » ; 44, 7 sq. (autre accumulation d’infinitifs) ; Éz 30, 21 (cinq infinitifs avec ל à sens divers)[13]. L’infinitif לֵאמֹר, dicendo, en disant, disant est une locution extrêmement fréquente et d’un emploi très large (même après אָמַר, p. ex. Ex 15, 1) qui introduit le discours direct.
p Dans quelques cas l’infinitif avec ל précédé de ו continue un verbe précédent (ou une proposition nominale) et a virtuellement la valeur d’une forme finie[14]. Après un participe : Jér 44, 19 « car nous brûlons de l’encens מְקַטְּרִים à la reine du ciel et nous répandons des libations וּלְהַסֵּךְ… » ; 17, 10 ; Am 8, 4 ; 1 Ch 6, 34 ; 12, 33 ; après une proposition nominale : Os 12, 3 ; 2 Ch 2,8 ; après un yiqtol : Jér 19, 12 ; après un qatal : Dn 12, 11 (qatal plutôt qu’infinitif).
q Un infinitif construit est généralement continué par un temps fini ; si le ו précède immédiatement ce temps fini, il est presque toujours énergique, d’où les formes wayyiqtol, weqataltí[15]. Exemples : avec wayyiqtol (§ 118 l) : Gn 39, 18 כַּֽהֲרִימִי קוֹלִי וָֽאֶקְרָא « quand j’ai élevé la voix et crié… » (les deux actions simultanées) ; 1 R 18, 18 ; Is 38, 9 (succession) ; avec weqataltí (§ 119 o) : Gn 27, 45 ; Jug 6, 18 ; 1 S 12, 23 (gént mal traduit) ; 1 R 2, 37, 42 (pour Am 1, 11 cf. § 119 v), Avec le ו séparé de la forme verbale : we… qatal : 1 S 24, 12 ; Jér 9, 12 ; Am 1, 9 ; we… yiqtol[16], p. ex. après un לְ à sens final[17] : Pr 5, 2 « afin d’observer la circonspection et que tes lèvres gardent la science » ; 1 S 2, 8 ; Is 13, 9 ; 45, 1 (remarquer לֹא malgré le sens final) ; après un לְ à sens faible ou nul : Is 10, 2 (trois liqtol suivis d’un we… yiqtol) ; 14, 25 ; Pr 8, 21[18].
r L’inf. cst. précédé d’une préposition est continué par l’inf. abs. si l’on ne répète pas la préposition (rare) : 1 S 22, 13 בְּתִתְּךָ לוֹ לֶ֫חֶם … וְשָׁאוֹל לוֹ בֵּֽאלֹהִים en lui donnant du pain … et en interrogeant Dieu pour lui ; 1 S 25, 26 (= 33) ; Jér 44, 17 ; Éz 36, 3 (cf. Ex 32, 6 ⸮).
s Remarque. L’infinitif étant atemporel, le temps et l’aspect de l’action ne ressortent que du contexte. De même l’infinitif étant apersonnel, le sujet n’est indiqué que par le contexte. On remarquera que l’inf. cst. est souvent employé au lieu d’un temps fini malgré l’équivoque relative au sujet[19] : Ruth 2, 10 לְהַכִּירֵ֫נִי de sorte que tu t’es intéressé à moi (§ l) ; Ex 5, 21 לָֽתֶת־חֶ֫רֶב בְּיָדָם לְהָרְגֵ֫נוּ « en ce que vous leur donnez une épée en main pour qu’ils nous tuent » (variation du sujet) ; Dt 24, 4 (variation du sujet) ; 1 S 2, 36 pour que je mange ; 2 S 13, 11 pour qu’il mangeât ; 1 R 1, 20 ; 2, 15 ; 8, 59 ; 18, 9 ; 22, 8.
Assez souvent il y a un sujet vague on (cf. § 155 i) : 2 S 1, 18 וַיֹּ֫אמֶר לְלַמֵּד il ordonna qu’on enseignât ; Gn 33, 10 ; Ex 9, 16 ; Lév 14, 57 ; Jug 14, 6 ; 1 S 18, 19 ; Is 10, 14 ; 28, 20 ; Ps 42, 4 ; Esd 9, 1 וּכְכַלּוֹת (= 2 Ch 29, 29 ; 31, 1).
- ↑ L’infinitif construit sans ל ne semble pas être jamais sujet d’un verbe ; cf. Davidson, Hebrew Syntax, § 90 Rem. 1.
- ↑ Dans cet exemple l’inf. est nomen rectum de יוֹם, et nomen regens du pronom.
- ↑ Il peut le prendre en grec, en italien etc. — On a un infinitif substantivé dans הַדַּ֫עַת suivi de l’acc., Gn 2, 9 (17) ; Jér 22, 16.
- ↑ Dans 2 S 16, 7 בְּקַלְלוֹ on ne voit pas si le suffixe se rapporte au sujet de l’action (son action de maudire) ou à l’objet de l’action (l’action de le maudire) ; mais pour son action de maudire on aurait probt בְּקִלְלָתוֹ cf. v. 12.
- ↑ Comp. le to anglais et le zu allemand.
- ↑ D’une façon générale ces deux idées s’expriment de la même façon en hébreu : cf. § 115 a sqq. ; 169 i.
- ↑ Comp. ἵνα πληρωθῇ τὸ ῥηθὲν ὑπὸ κυρίου Mt 1, 22 etc.
- ↑ De même לְמַעַן הַכְעִיס p. ex. 2 R 22, 17 ; cf. § 169 g.
- ↑ Sans ל : Gn 31, 28 הִסְכַּ֫לְתָּ עֲשׂוֹ tu as fait follement l’agir = tu as agi follement ; Ps 33, 3 הֵיטִ֫יבוּ נַגֵּן faites bien le jeu (des instruments) = jouez bien (opp. 1 S 16, 17 avec ל). Comp. Ps 127, 2 מַשְׁכִּ֫ימֵי קוּם cité § 121 m (fin).
- ↑ Dans 2 R 2, 10 הִקְשִׁ֫יתָ לִשְׁאוֹל la locution n’aboutit pas au sens adverbial ; le sens est : tu as fait une demande difficile (non : tu as demandé difficilement).
- ↑ Ou bien admettre ici pour le ל le sens relativement à, quant à : « tu t’es caché relativement à la fuite ». Cf. Brown 517 b qui explique ainsi le ל des exemples précédents.
- ↑ Le ל a ici le sens de relativement à, quant à.
- ↑ Gn 2, 3 (⸮) שָׁבַת מִכָּל־מְלַאכְתּוֹ אֲשֶׁר בָּרָא אֱלֹהִים לַֽעֲשׂוֹת signifierait il cessa tout son travail que Dieu avait créé en faisant (non qu’il avait fait en créant).
- ↑ Comp. l’emploi de l’inf. absolu § 123 x.
- ↑ De même pour le participe § 121 j.
- ↑ Particulièrement en poésie où il est souvent dû au chiasme.
- ↑ Le yiqtol prend naturellement la nuance modale du liqtol qu’il continue.
- ↑ Dans Is 58, 6 we… yiqtol continue un inf. cst. qui continue lui même deux inf. abs. (cf. § 123 b au v. 7 il continue un inf. abs.). Les exemples d’inf. abs. continué ainsi par un temps fini sont très rares : Is 42, 22 ; Jér 23, 14.
- ↑ Par contre on a parfois le suffixe indiquant le sujet là où il semble bien superflu : Gn 29, 19 ; 1 R 21, 3.