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Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/CHAMP D’ASILE

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Administration du grand dictionnaire universel (3, part. 3p. 888).

CHAMP D’ASILE. À la deuxième rentrée de Louis XVIII, beaucoup de Français, poursuivis par une réaction implacable, se réfugièrent aux États-Unis, où il leur fut accordé 100, 000 acres de terrain sur le golfe du Mexique, entre les rivières del Norte et de la Trinité, pour y fonder une colonie. Ce lieu de refuge, cet établissement de proscrits, reçut le nom de Champ d’asile. Pendant que les frères Lallemand organisaient la petite république, composée surtout d’anciens militaires, les libéraux ouvraient en France des souscriptions, et Béranger excitait l’intérêt public par sa belle chanson du Champ d’asile ; une autre chanson portant le même titre était rimée par Naudet, et suffisait pour illustrer le musicien Romagnesi. Mais l’Espagne ayant revendiqué le terrain sur lequel s’étaient établis les colons, les États-Unis leur donnèrent en échange un emplacement dans le pays d’Alabama, sur les bords du Tombig-Bee. Ils y fondèrent l’État de Marengo, dont la capitale était Aigleville. Mais le manque de ressources ne leur permit pas de consolider la nouvelle colonie, et la plupart rentrèrent en France sous le ministère Decazes.