Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/HENRI III, roi d’Angleterre

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Administration du grand dictionnaire universel (9, part. 1p. 191).

HENRI III, roi d’Angleterre, né à Winchester en 1207, mort en 1272. Il était fils de Jean sans Terre, dont la tyrannie avait soulevé les barons et les avait poussés a offrir la couronne à Louis, fils de Philippe-Auguste, qui s’était promptement emparé de Londres et des comtés du midi (1210). La honte d’obéir à un étranger réveilla le sentiment national, et, à la mort de Jean (1216), les mêmes seigneurs qui avaient appelé le fils du roi de France se rallièrent au jeune Henri, qu’ils proclamèrent à Glocester et qu’ils placèrent sous la tutelle du comte de Pembroke. Ce dernier chassa les Français et gouverna jusqu’en 1219, époque de sa mort. Hubert de Burg et l’évêque Pierre des Roches exercèrent dès lors tour à tour l’autorité et causèrent de grands troubles par leurs rivalités. Mais Henri mécontenta surtout ses barons par les faveurs qu’il prodiguait aux Provençaux qui avaient suivi en Angleterre sa jeune femme Éléonore de Provence. Après plusieurs tentatives infructueuses, il fit, en 1242, une grande expédition pour essayer de reconquérir ses domaines en France, mais fut vaincu dans deux grandes batailles par Louis IX, à Taillebourg et à Saintes, et dut abandonner ses prétentions sur la Normandie, le Maine, l’Anjou et le Poitou. Le roi de France lui laissa cependant la Guyenne. Henri III ne fut pas plus heureux dans ses tentatives pour s’emparer de la Sicile, dont le pape lui avait donné l’investiture, ni dans ses expéditions en Écosse. La lutte la plus sérieuse de son règne fut celle qu’il soutint contre ses barons révoltés sous la conduite du fameux Simon de Montfort, comte de Leicester, fils du bourreau des Albigeois. Contraint de signer les Statuts d’Oxford (1258), il les viola (1261), fut fait prisonnier par Leicester, qui devint le véritable chef du gouvernement et qui se fortifia du concours des Communes, et fut enfin délivré par son fils Édouard, qui vainquit les barons à Eveshain (1265). Pendant que son fils achevait de pacifier l’Angleterre, il signala les dernières années de son règne par des vengeances impitoyables contre les vaincus,