Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Paul et Virginie, opéra en trois actes, paroles de Favières, musique de Kreutzer
Paul et Virginie, opéra en trois actes, paroles de Favières, musique de Kreutzer ; représenté à la Comédie-Italienne la 15 janvier 1791, Le poëme n’est qu’une faible imitation de quelques épisodes du célèbre roman de Bernardin de Saint-Pierre, et encore le dénoûment est-il complètement de l’invention de Favières. La tempête a lieu au départ de Virginie. Paul, monté sur un rocher, aperçoit le naufrage du vaisseau, il se jette a la mer, sauve Virginie et l’apporte dans ses bras sur le rivage. Ce troisième acte se passe presque tout entier en pantomime. La musique de Paul et Virginie a obtenu un grand succès. On y remarque une couleur locale assez remarquable pour l’époque et des airs gracieux. L’ouverture, en ut, débute par un motif très-simple et un peu monotone ; mais la seconde partie se distingue par de beaux développements pleins de chaleur. Nous citerons encore la romance dialoguée de Paul et de Virginie : De ta main tu cueilles le fruit, et la chanson nègre : Quand toi s’en va de la case, dont l’accompagnement est assez piquant. La scène de l’orage se distingue par une bonne harmonie et des effets d’orchestration assez dramatiques. Cet opéra a été repris en 1846, sans grand succès.