Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Voyageur, euse s.

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Administration du grand dictionnaire universel (15, part. 4p. 1223).

VOYAGEUR, EUSE s. (voi-ia-jeur ou voia-jeur, eu-ze — rad. voyager). Personne qui est actuellement en voyage ; personne qui a exécuté des voyages ou qui a l’habitude de voyager ; J’attends nos voyageuses. Celle auberye est fort commode pour les voyageurs. Cette voilure peut contenir vingt voyageurs. La rêverie du VOYAGEUR est une. sorte de plénitude de cœur et dévide de tête, qui vous laisse jouir en repos de votre existence. (Chateàub.) Les voyages conservent généralement et fortifient ta santé ; si les voyageurs sont atteints de maladie, c’est presque toujours quand ils sont restés pendant un certain temps dans un même tieu, (Chomel.)

Les voyageurs entre eux font bientôt connaissance. C. d’Hakleville.

VOYA.

.., ,.. à La règle ordinaire

Est qu’un voyageur mente ou du moins exagère.

Jauffket.

— Par ext. Objet qui change de lieu, qui se déplace : Si les fleurs n’ont pas la faculté de se mouvoir, elles peuvent envoyer des voyageurs jusqu’à d’asses grandes distances. (A. Martin.)

— Fig. Personne qui se livre à des actes successifs, qui avance dans la vie : Vous êtes un voyageur qui cherche la patrie. (Lamenn.) Il médite sans effort, il produit sans épuisement, il marche sans fatigue, et c’est te voyageur d’idées le plus rapide que ''e connaisse. (Connen.)

L’homme est un voyai)p, ur qui passe ou qui séjourne. Et revient au néant.

Ou. Marin.

— Argot. Compère qui, mêlé aux spectateurs, aide un escamoteur d ; ms les tours qu’il exécute sur la place publique, il Vol au. voyageur, Genre de vol pratiqué sur des voyageurs par des tilous qui se lient avec eux en se donnant pour voyager aussi.

— Mar. Réflecteur placé sur une bouée, pour guider les navigateurs.

— Adjectiv. Qui voyage habituellement : Des oiseaux voyageurs. L’hirondelle voyageuse. De tous les oiseavx voyageurs, c’est la grue qui entreprend les courses les plus lointaines. (Buff,) La plupart des merles sont éminemment voyageurs. (E. Chapus.)

— ! ■ Qui a rapport aux voyages ; qui se passe en voyages ; qui pousse k voyager : Habitudes voyageuses. Existence voyageuse. Humeur voyageuse.

— Fig. Qui erre, qui s’égare :

Mon rêve voyageur se perd dans le ciel bleu.

H. Cantel.

Commis voyageur, Commis qui voyage pour les affaires d’une maison de commerce.

Voyngettrs ancien » et woderucs (LES), excellent ouvrage d’instruction positive, résumant et coordonnant une foule de relations diverses, par MM. Ed. Charion et G. Doin (1855-1857), livre couronné par l’Académie. Ces relations, classées suivant un ordre chronologique, commencent k une haute antiquité et descendent, de siècle en siècle, jusqu’à notre temps, de manière à dérouler successivement sous les yeux des lecteurs le

tableau des grandes explorations qui ont notablement contribué à la découverte des diverses parties de notre globe.

L’ouvrage se divise en quatre volumes ; le premier comprend les Voyageurs anciens ; Hininon le Carthaginois, Hérodote, Ctésias, Pytliéas le Marseillais, Néarque, amiral d’Alexandre le Grand, Jules César, P^usanias et Fo-hian, moine chinois uni, vers l’an 399 de notre ère, a visité le Thibet, l’Inde et l’île de Ceylan ; le second comprend Ie3 Voyageurs du moyen âge : Cosraas lndicopleustès, les pèlerins à Jérusalem, l’évêque français Arnulphe et saint Guillebaud, le juif Benjamin de Tudèle, Jean du Plan de Carpin, Marco Folo, l’Hérodote du moyen fige ; le troisième et le quatrième volume sont consacrés aux Voyageurs modems ; troisième volume (xv « et xvie siècles) : Jean de béihencourt, Chrisiophe Colomb, Amène Vespuce, Vasco de Gaina, Fernand de Magellan, Feruaud Cortez ; quatrième volume txvie, xvii* et xvuie siècles) : Jacques Cartier, Drake, Bareniz et Heemskerk, Mendniiii, Pyrard de Laval, Buuguinvtlie, Cook, La Pérou » e.

Les Voyageurs anciens et modernes, dit M. Villemaui, forment une collection ingénieuse, distribuée avec art, savaminenléclaircie et partout accompagnée de nouveaux détails. On a, pour ainsi dire, devant soi la découverte graduelle du monde, et à mesure qu’il se dévoile aux yeux de l’homme, on voit en.même temps se dégager et ressortir les principes essentiels de la nature humaine, les principes qui la dirigent, qui la soutiennent et qui la consolent. •

Lesgravuresexplicatives ajoutées au texte peuvent être considérées dans leur ensemble comme un essai à’Iconographie des voyages ; aussi la valeur du texte aide son illustration mériie-t-elle la distinction dont l’a honorée l’Académie.