Henri Cornélis Agrippa/Lettre VII
Hier, cher Agrippa, muni de bottes et d’éperons, je me préparais à me rendre auprès de vous. Je l’eusse fait si les prières de Monseigneur[1], prières qui sont pour moi des ordres, et les instances du chambellan de sa maison ne m’eussent décidé à rester. Aujourd’hui encore, les circonstances ont été telles qu’il m’a été impossible d’obtenir l’autorisation de partir. Ils m’ont promis cependant de ne point s’opposer pour demain à mes désirs. J’arriverai donc à Chambéry, où il nous sera permis de vous communiquer de vive voix ce qu’il nous reste à dire. Mon départ d’ici me sera d’autant plus agréable que j’y manque de votre charmante société.
Portez-vous bien, ainsi que votre chère femme[2].
Du camp de Rochelle, près la rivière de l’Isère, le trois avant les nones de mai 1517.