Henry Dunbar/42

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Traduction par Charles Bernard-Derosne.
Hachette (tome IIp. 211-221).

CHAPITRE XLII

Sur la piste.

Le voyage en chemin de fer de Shorncliffe à Derby était loin d’être agréable par une froide nuit de printemps, par des ténèbres opaques couvrant la plaine comme d’un suaire, et par un vent mélancolique gémissant sur ces régions désolées où tous les trains de nuit semblaient s’être donné rendez-vous. Lorsque je regarde par la portière d’un wagon cette étendue de pays plat et sombre, au milieu de la nuit, il me semble parcourir un pays maudit évoqué par quelque puissant magicien, un désert affreux de l’Afrique centrale transporté là pour rendre l’hiver encore plus affreux, et que le premier cri du coq fera évanouir.

Carter ne voyageait jamais sans une couverture de voyage et un flacon d’eau-de-vie, et soutenu par ces deux réconfortants, extérieur et intérieur, contre l’influence glaciale d’une longue nuit, il s’installa dans l’angle d’un wagon de seconde classe et se disposa à passer le temps le plus agréablement possible.

Heureusement pour lui l’agent était accoutumé à la vie qu’il menait. Comparé à certaines de ses couchettes, l’angle capitonné d’un wagon de deuxième classe valait le lit d’un hôtel. Il s’était fait au sommeil interrompu dans tous les endroits possibles, et trois minutes après que le conducteur du train eut fermé la portière, il ronflait de tout son cœur.

Mais il ne put jouir longtemps de son repos. La portière fut ouverte de nouveau et une voix de stentor lui cria aux oreilles cet avertissement si fatal au repos des voyageurs :

— On change de voiture !

Le voyage de Shorncliffe à Derby paraissait consister uniquement en changements de voitures, et il sembla à l’infortuné Carter qu’il avait passé une interminable nuit à courir d’un wagon à un autre wagon et d’une ligne à une autre ligne à travers ces quais monotones qui sont si réfrigérants pour le voyageur obligé de courir le pays au milieu de la nuit.

Enfin, cependant, après un voyage qui lui parut éternel, grâce à ces petits sommes qui brouillent toute estimation nette du temps écoulé, l’agent arriva à Derby, toujours au milieu de la nuit, car, pour le voyageur, après le coucher du soleil, il fait toujours nuit pleine. À cet endroit, il s’adressa directement au chef de gare qui lui remit un autre billet qui lui était adressé par Tibbles et qui ressemblait beaucoup à celui qu’il avait reçu à Shorncliffe.

« Arrivé jusqu’à Derby ; l’homme à l’habit fourré a pris un billet pour Hull. J’ai fait comme lui et je l’accompagne. — À vos ordres.

« T. T. »

Après avoir lu cette note, Carter s’occupa sans tarder des moyens de suivre au plus tôt son compagnon et le voyageur boiteux.

On lui apprit qu’il avait deux heures à attendre pour le train qui devait le conduire à Normanton, et qu’à Normanton il faudrait qu’il attendît une autre heure pour celui qui le mènerait à Hull.

— C’est cela, ne vous gênez pas, — s’écria-t-il avec colère quand l’employé du chemin de fer lui eut donné ces agréables nouvelles. — Est-ce qu’il n’y aurait pas moyen de faire durer cela un peu plus longtemps ? Il me semble cependant que quand il s’agit de rendre un homme fou furieux, plus tôt ce but est atteint, mieux cela vaut !

Tout ceci fut murmuré à mi-voix, de façon que l’employé n’en entendît rien. C’était une manière de soupape de sûreté par laquelle l’agent laissait échapper son trop-plein de colère.

— Sawney a la veine, — pensait-il en arpentant le quai, — Sawney a les atouts en main, cette fois, et s’il était assez fourbe pour les jouer contre moi… Mais je ne crois pas qu’il agisse de la sorte ; notre profession a des habitudes plus convenables, et un traître y aurait toutes les chances de se faire chasser honteusement. On aurait bientôt fait de lui donner à entendre que l’état de sa santé lui fait un devoir de se retirer au plus vite. Ou bien on lui adresserait une missive dans le goût de celles en usage chez les soldats lorsqu’ils veulent se débarrasser d’un mauvais chien d’officier.

Les rafraîchissements abondaient à Derby, et avant de se retirer dans la salle d’attente pour prendre ce qu’il appelait un à-compte, Carter se fit servir un bol de café bouillant et une formidable pile de sandwichs. Moyennant un petit pourboire, un facteur s’engagea à le réveiller cinq minutes avant le départ du train de Normanton.

Dans la salle d’attente, éclairée par une lampe fumeuse, il y avait un grand feu de coke. Une dame, à moitié ensevelie sous des châles et entourée par une petite fortification de boîtes et de paquets, était assise près du feu. À l’entrée de Carter, elle se réveilla en sursaut et se cramponna à ses bagages, plongée qu’elle était dans ce demi-sommeil pendant lequel une femme isolée prend volontiers chaque voyageur pour un malfaiteur.

Carter s’installa à l’aise sur l’un des canapés et ronfla paisiblement jusqu’au moment où le facteur vint le réveiller. Il se leva reposé et tout dispos pour son voyage.

— Hull !… Hull !… — se disait-il à lui-même. — Son plan consiste à gagner Rotterdam, Hambourg, ou Saint-Pétersbourg peut-être ; partout où un vaisseau pourra le transporter. Il s’embarquera à bord du premier venu. C’est bien trouvé, très-bien trouvé, et si Sawney n’avait pas été à la station, M. Joseph Wilmot nous glissait dans les mains mieux que personne au monde. Mais si Tibbles fait bien son devoir, nous le pincerons et nous le ramènerons aussi tranquillement qu’un petit garçon que sa mère conduit à l’école. Si Tibbles fait bien son devoir… et comme il n’est pas fort au courant de l’affaire, qu’il n’a entendu parler que vaguement de la prime extraordinaire, et qu’il ignore la découverte de Winchester… il y a gros à parier que Tibbles fera son devoir. La nature humaine est une noble chose, continua l’agent, mais j’ai toujours remarqué que moins d’occasions de faillir vous lui donnez, plus pure elle sort de l’épreuve.

Il faisait jour et le soleil brillait quand le train qui amenait Carter s’arrêta doucement dans la grande gare de Hull. Il faisait jour, le soleil brillait, et les oiseaux chantaient, et dans les champs, autour de la ville enfumée, il y avait des troupeaux de bestiaux aspirant l’air frais du printemps, des laboureurs à leur charrue, des chariots chargés de foin odorant ; les jardins, tout pleins de rosée, étaient encore assoupis sur le bord des chemins rustiques ; en un mot, le jour nouveau-né avait cet air d’innocence approprié à sa tendre jeunesse, quand l’agent descendit sur le quai, calme, maître de lui, et résolu, l’aspect aussi vif et aussi affairé que n’importe quel voyageur du train, et n’ayant sur lui rien qui le signalât comme un chasseur à la poursuite d’un meurtrier

Il parcourut le quai du regard. Non, Tibbles ne l’avait pas trahi. Ce gentleman était là regardant descendre les voyageurs de voiture, et paraissant plus jaune que jamais à cette heure matinale. Il mâchait à vide avec plus d’énergie que de coutume, et Carter, qui connaissait à fond les caractéristiques de son aide, reconnut à ce signe que les choses allaient mal.

— Eh bien ! — dit-il en posant la main sur l’épaule de Sawney Tom, — vous a-t-il échappé ? Voyons, franchement ; je le vois, de reste, sur votre visage.

— C’est vrai, — répondit Tibbles d’un ton vexé ; mais, quoi qu’il en soit, vous n’avez pas besoin de me faire les gros yeux, car il n’y a pas de ma faute. Si jamais vous avez suivi une anguille boiteuse et une anguille boiteuse qui se sert de son infirmité comme d’un avantage, vous savez alors ce que c’est de suivre ce monsieur à l’habit fourré.

L’agent passa son bras sous celui de son second et conduisit Tibbles en dehors de la gare, dans un endroit désert situé derrière le bâtiment.

— Maintenant, — dit Carter, — dites-moi ce qui s’est passé et n’omettez rien.

— Voilà, — répondit Sawney. — J’attendais à la gare de Shorncliffe, et, à environ deux heures cinq minutes, je vis le grand gentleman arriver et prendre son billet. Je l’entends dire : « Derby ; » sur quoi j’attends qu’il ait quitté le guichet et je prends mon billet pour le même endroit. Nous arrivons là après mille ennuis et tracasseries de toutes sortes, changeant de voitures toutes les trois minutes, enfin ne faisant que cela pendant tout le voyage. Malgré tout, je guette mon gentleman qui boitait énormément, et regardait d’un air soupçonneux autour de lui pour voir si on le suivait. Et naturellement, il ne s’aperçut de rien ; il n’y avait pas de danger. De tous les jeunes gens innocents qui furent jamais exposés aux tentations de ce monde pervers, le plus innocent était ce clerc d’avoué orné de son sac bleu et racontant à un voisin, assez haut pour que le gentleman à la fourrure pût l’entendre, qu’il avait reçu une dépêche télégraphique de son patron qui était là-bas, du côté de Hull, occupé à une affaire d’élections, et qu’on lui avait dit par une autre dépêche de prendre tel et tel train. Très-bien ; nous arrivons à Derby et le gentleman à la fourrure prend un billet pour Hull. À Normanton, le gentleman descend, puis je le revois bien installé dans sa voiture. Arrivé à Hull, il descend sur le quai, prend une voiture et dit : « Hôtel Victoria. » À ce moment, il était près de dix heures ; il faisait noir et le vent soufflait. Bien ; je monte derrière la voiture ; je me fais traîner un peu, je marche un peu, ne perdant pas la voiture de vue. Nous arrivons à l’Hôtel Victoria je me cache derrière la voiture et je vois mon homme descendre à l’hôtel, souffrant beaucoup de sa jambe, à en juger à la grimace qu’il faisait. Il entre dans le restaurant ; je le suis. Impossible d’avoir l’air plus innocent que moi. Je vois mon homme assis, chauffant sa jambe malade, et un sac de nuit et une couverture de voyage placés sur une table à côté de lui. Enfin, il se lève et sort. Je l’entends s’informer de l’heure du train pour Édimbourg et je reste assis près du feu pendant plus de trois minutes, parce que, voyez-vous, je ne voulais pas avoir l’air de le suivre. Trois minutes après, je sors, aussi sûr de le trouver au comptoir que je le suis de vous avoir en ce moment à côté de moi. Mais il n’y était pas. Dans le vestibule, au comptoir, nulle part, il n’y avait plus trace de mon homme. Le garçon m’apprend, d’un air digne, que le gentleman infirme est sorti par la porte qui regarde l’eau, rien que pour faire un tour et acheter des cigares, et qu’il reviendra avant dix minutes, puisqu’il a commandé qu’on lui fît cuire une côtelette. Bien ; je sors par la même porte, pensant que mon ami boiteux ne peut pas être loin ; mais en arrivant sur le quai, pas plus de traces de lui que sur la main. Je cours pendant une demi-heure dans toutes les directions sans plus de résultat ; et, enfin, je me décide à retourner à l’hôtel pour voir s’il n’y est pas rentré avant moi. Son sac de voyage et sa couverture de nuit étaient là tels que je les avais laissés ; et près du feu, à son intention, on avait dressé une petite table. Là, pas plus de trace de lui que dans la rue. Je ressors, le front couvert d’une sueur froide, et je cours à travers cette bien-aimée ville jusqu’à une heure du matin, cherchant dans tous les endroits possibles qui pouvaient raisonnablement servir de refuge à un homme de cette espèce. Épuisé, je retourne à l’hôtel où je prends une chambre pour la nuit ; et aussitôt debout, ce matin, je descends sur le quai et je m’enquiers des vaisseaux qui mettront à la voile aujourd’hui. On me dit qu’il n’en partira pas avant ce soir, qu’il n’y en a qu’un en charge pour Copenhague et qu’il ne prend pas de passagers. Mais à la mine de son capitaine, je parierais qu’il prendrait jusqu’à un cimetière à son bord si on le payait pour cela.

— Hum ! un vaisseau en partance pour Copenhague, dites-vous, et dont le Capitaine a une mauvaise figure, — fit l’agent d’un ton pensif.

— La plus mauvaise figure que j’aie jamais vue, — répondit Tibbles.

— C’est une mauvaise affaire, Sawney, mais je ne doute pas que vous n’ayez fait pour le mieux.

— Oui, j’ai fait pour le mieux, — répondit Sawney avec quelque indignation, — et considérant la confiance que vous avez eue en moi relativement à cet oiseau-là, je ne vois pas ce que j’aurais pu faire de mieux.

— Eh bien ! ce qu’il y a de mieux à faire est de guetter ici le départ des trains pour le Nord, pendant que moi-même j’irai rendre visite à la gare située de l’autre côté de l’eau, — dit Carter. — Il se peut que ce voyage à Hull ait été combiné pour nous faire perdre la piste et que notre homme essaye de nous distancer en retournant immédiatement à Londres. Faites bonne garde ici, Sawney, tandis que je m’en vais voir de l’autre côté.

Carter prit une voiture et se fit conduire à une jetée au bout de la ville, d’où un bateau le transporta à travers l’Humber, à la station située sur la rive du fleuve appartenant au comté de Lincoln.

Arrivé là, il prit tous les renseignements relatifs au départ des trains pour Londres, et assista au départ des deux ou trois premiers. Puis, comme le prochain départ ne devait avoir lieu qu’à un intervalle de quelques heures, il repassa l’eau, et se mit à l’œuvre pour retrouver son homme.

Il commença par flâner sur les quais, notant les vaisseaux ancrés dans le port, les gros steamers en destination de Londres, d’Anvers, de Rotterdam et de Hambourg, et les petits bateaux à vapeur qui ne font que de courts voyages sur le fleuve et transportent le dimanche une foule de badauds aux jolis petits villages situés sur le bord de la mer. Il apprit tout ce qu’il était nécessaire qu’il sût sur ces bateaux, leur destination, les heures et les jours de leur départ, et en une demi-heure il fut plus au courant des choses du port qu’un autre homme eût pu l’être en une journée. Il examina le vaisseau en partance pour Copenhague, c’était une coque noire et sombre, bien nommée, le Corbeau, avec un capitaine noir et sombre, couché sur un amas de toiles goudronnées sur le pont et fumant tout en dormant. Carter s’arrêta pour le contempler pendant quelques minutes d’un air pensif.

— Il a l’air d’un mauvais gars, — murmura l’agent en s’en allant, — cette fois Sawney avait raison.

Il rentra dans la ville et se promena, inventoriant de son regard exercé les boutiques des joailliers, de ce regard si furtif qu’il passait inaperçu, si plein de dextérité qu’il ne laissait échapper aucun des détails, si petits qu’ils fussent, de l’objet examiné. Carter visita les joailliers, jusqu’à ce qu’il trouvât l’un d’eux qui joignait le prêt sur gage à son commerce plus relevé. Devant la maison de cet homme, Carter s’arrêta, et il pénétra par un petit couloir sombre où les habitants de Hull, pressés par le besoin d’argent, se dissimulaient. Carter visita trois boutiques de prêteurs sur gage, et perdit beaucoup de temps avant de faire aucune découverte qui pût lui être utile. Enfin, à la troisième boutique il se trouva sur la bonne piste. Ses façons avec ces gentlemen étaient très-simples.

— Je suis un agent du service de sûreté de Scotland Yard, — disait-il, — et j’ai un mandat d’amener contre un individu qu’on croit caché à Hull. On sait qu’il possède une grande quantité de diamants non montés, je ne dis pas que ce soient des diamants volés, remarquez bien ; ainsi vous n’avez rien à craindre. Tout ce que je veux savoir, c’est si vous avez vu telle ou telle personne.

— Vous dites que les diamants n’ont pas été volés ? — demanda le troisième prêteur sur gage avec quelque inquiétude.

— Soyez tranquille. Je vois qu’il est venu ici. Je ne veux rien savoir des diamants. Ils lui appartiennent, et ce n’est pas cela que nous cherchons. C’est de lui que je désire savoir des nouvelles. Je vois qu’il est venu ici. Maintenant, la question est-celle-ci : À quelle heure ?

— Il n’y a pas plus d’une demi-heure. Un homme vêtu d’un habit bleu foncé avec un collet de fourrure…

— Oui, et qui boite.

Le prêteur hocha la tête.

— Je ne m’en suis pas aperçu, — dit-il.

— Vous n’avez pas fait attention, ou bien il a dissimulé son infirmité en entrant chez vous. Il s’est assis, sans doute ?

— Oui, il est resté assis tout le temps.

— C’est ce que je pensais. Merci, tout va bien.

En disant ces mots, Carter partit, au grand soulagement du prêteur.

L’agent regarda à sa montre et vit qu’il était une heure et demie. À trois heures et demie, il y avait un train qui partait de la station du côté de l’eau qui se trouve dans le comté de Lincoln. L’autre station était sûre tant que Tibbles serait là ; il lui restait donc deux heures devant lui, il descendit sur le port et s’assura qu’aucun bateau n’avait traversé le fleuve depuis une heure. Wilmot était donc encore sur le côté du comté d’York. Mais où se cachait-il ? Un homme vêtu comme il l’était et boitant beaucoup devait être remarqué partout où il allait, et cependant Carter, en dépit de toute son expérience, ne put rien trouver qui le mît sur les traces de l’homme qu’il cherchait. Il consacra une heure et demie à courir les rues, pénétrant dans des cabarets et des bouchons de toutes sortes, dans des rues étroites et des ruelles avoisinant le port. Enfin il se décida à repasser le fleuve pour assister au départ du train.

Avant de partir pour exécuter ce dessein, il avait revu le Corbeau et son capitaine. Celui-ci était couché exactement dans la même position, fumant, tout en dormant, une petite pipe noire et malpropre. Carter examina chacun des voyageurs du train, et ne s’éloigna que lorsqu’il l’eut vu partir. Après cela, il repassa l’eau sans perdre de temps, et à quatre heures il mettait pied à terre.

Il commençait à être las, mais non fatigué de son labeur. La plus grande partie de son existence se passait de la même manière, et il avait coutume de dormir en voiture, de prendre ses repas à n’importe quelle heure, partout où il en trouvait l’occasion. Maintenant il devenait agacé, pour me servir de son expression, et il allait se rendre à l’Hôtel Victoria dans l’intention de manger un beefsteack arrosé d’un verre de grog, car Carter ne buvait jamais de bière, breuvage soporifique, ennemi de cette clarté d’esprit essentielle à un agent de la police de sûreté, il était sur la route de l’Hôtel Victoria quand il changea d’idée, et retourna sur le quai, dans le dessein de le parcourir encore une fois, les mains dans ses poches, en inspectant les vaisseaux et en rendant une dernière visite au Corbeau et à son capitaine.

— Je ne serais pas étonné que mon homme se fût caché à bord de ce navire, — pensait-il en se promenant lentement sur le quai, — j’ai comme une tentation de monter à son bord et de le visiter.