Histoire de la ville de Saint-Brieuc/2

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CHAPITRE II


DU XIe À LA FIN DU XIIIe SIÈCLE.


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I. xie siècle. — Le comté de Penthièvre et le fief épiscopal. — L’évêque Adam. — Le concile de 1080. — xiie siècle. — L’évêque Jean.— Les reliques de saint Brieuc à Saint-Serge d’Angers. — xiiie siècle. — L’évêque Pierre et la translation des reliques de saint Brieuc. — II. Saint Guillaume. — Ses luttes et son exil. — La cathédrale. — III. L’évêque Philippe. — Enquête royale à Saint-Brieuc. — La canonisation de saint Guillaume.

I. — DU XIe AU XIIIe SIÈCLE.


La renaissance du xie siècle se fit sentir en Bretagne. — Nous n’en parlerons qu’au point de vue de l’organisation des pouvoirs. — Jusqu’alors il n’y avait eu que des fiefs à peu près indépendants ; désormais il se forma des principautés féodales, qui donnèrent l’idée d’une hiérarchie et par suite d’une organisation sociale.

La ville de Saint-Brieuc vit s’établir près d’elle, à cette époque, un grand fief avec lequel ses évêques eurent des relations suivies jusqu’à la fin du xviiie siècle : c’était le comté de Penthièvre. Eudon, l’un des petits-fils du duc Conan, en fut le fondateur. Après avoir longtemps guerroyé contre son frère et son neveu, tous les deux ducs de Bretagne, il obtint pour sa part d’héritage, par force ou par transaction, le littoral du comté de Rennes jusqu’au Gouët. Il eut un établissement important à Lamballe, la plus ancienne ville du Penthièvre, peut-être même à la tour de Cesson. Cette hypothèse, formulée par les auteurs des Anciens Évêchés de Bretagne, n’a rien d’extraordinaire puisque, au témoignage de plusieurs historiens, Eudon fut inhumé, en 1079, dans la cathédrale de Saint-Brieuc, en présence de ses trois fils, de l’évêque Adam et de plusieurs autres prélats[1].

À ce Penthièvre primitif, appelé aussi oriental à cause de sa position, les successeurs d’Eudon ajoutèrent bientôt, d’une manière définitive, les seigneuries de Moncontour et de Guingamp et, pendant quelque temps, la très ancienne seigneurie de Goëllo, qui s’étendait jusqu’aux portes de Saint-Brieuc, dans la paroisse de La Méaugon.

Les noms de Penthièvre et de Goëllo s’appliquèrent non seulement à deux grandes régions féodales, ils désignèrent bientôt les deux divisions ecclésiastiques de l’évêché de Saint-Brieuc : les archidiaconés de Penthièvre et de Goëllo. En même temps, des abbayes, des prieurés, fondés surtout par les comtes de Penthièvre et enrichis par les évêques de Saint-Brieuc, se groupaient en grand nombre autour de la ville épiscopale. La plus ancienne de ces fondations, celle du prieuré de Saint-Martin de Lamballe, est de 1083[2].

De l’époque un peu vague des légendes et des vieilles traditions, notre histoire locale passe, avec le xie siècle, à celle des chartes, que nous pouvons consulter dans nos dépôts publics. C’est une mine très riche pour quelques-unes de nos villes. Sans être aussi abondante pour celle de Saint-Brieuc, elle fournit cependant à son histoire d’utiles matériaux.

Il paraît que le duc de Bretagne s’était réservé, dans le partage fait avec Eudon, la juridiction sur les biens des églises et des monastères car, malgré les prétentions contraires des comtes de Penthièvre, la juridiction de l’évêque de Saint-Brieuc, connue sous le nom de Regaires, a toujours relevé du duc de Bretagne, puis du roi de France. L’évêque était ainsi le chef temporel et spirituel des habitants. La ville de Saint-Brieuc a donc été, avant tout, au moyen-âge, une cité épiscopale, sur laquelle le mérite ses évêques a seul jeté un peu d’éclat jusqu’au xvie siècle. C’est assez dire pourquoi nous allons donner les noms des plus illustres, en y rattachant les principaux faits de l’histoire locale.

La liste des évêques de Saint-Brieuc commence au xie siècle, mais elle n’est établie d’une manière suivie que vers le milieu du xiie. À cette époque, l’élection appartenait au chapitre, et la ratification, au métropolitain.

Le premier évêque qu’on puisse citer d’une manière certaine est Adam, que dom Lobineau fait figurer, comme nous l’avons vu, aux obsèques d’Eudon dans la cathédrale, en 1079, encore les chroniqueurs ne sont-ils pas d’accord sur les dates du commencement et de la fin de son épiscopat.

L’année 1080 vit tenir à Saint-Brieuc un concile ayant pour but, d’après une lettre du pape Grégoire VII, de régler le différend entre les églises de Dol et de Tours, au sujet du droit métropolitain[3]. Ce différend ne fut terminé qu’un siècle plus tard par le pape Innocent III, qui rendit à l’archevêque de Tours la juridiction sur les évêques bretons.

Sans insister sur la suite des évêques qui n’ont joué aucun rôle et dont on peut relever les noms en compulsant les chartes des monastères[4], nous ne mentionnerons, au xiie siècle, que deux faits : la tenue d’un concile dans notre ville et la découverte des reliques de saint Brieuc.

Le concile fut tenu, dans la première moitié du siècle, du temps de l’évêque Jean et sous la présidence de Geoffroi Le Roux, archevêque de Dol. L’abbé Ruffelet a complété à ce sujet une indication de dom Morice[5], en se procurant une charte de l’abbaye de Saint-Melaine de Rennes. On y lit que l’évêque Jean donna l’église de Bréhant aux moines de Saint-Mélaine, avec l’assentiment de son chapitre, du consentement et à la prière de ceux qui la tenaient depuis longtemps à titre d’héritage[6]. — Cette usurpation des biens et des droits ecclésiastiques par des laïques était devenue fort commune depuis l’invasion des Normands. — Quelques personnes ayant attaqué cette donation, le différend fut réglé conformément au désir de l’évêque Jean, dans le concile de Saint-Brieuc, in concilio Briocensi, par le jugement de l’archevêque de Dol, de l’évêque de Tréguier, des archidiacres de Saint-Brieuc et d’un grand nombre de clercs.[7]. Ce concile a-t-il pris d’autres décisions ? On l’ignore complètement.

De Saint-Brieuc transportons-nous à Angers. Le dernier jour du mois de juillet 1166, une cérémonie imposante avait lieu dans l’abbaye de Saint-Serge. C’est là que reposaient les reliques de saint Brieuc, depuis qu’Erispoë les y avait apportées pour les sauver de la fureur des Normands. En présence de Henri II, roi d’Angleterre et comte d’Anjou, l’évêque d’Angers, assisté de quatre abbés, fit déposer avec honneur dans une autre châsse, mais dans la même église, le corps du saint, et le roi Henri délivra une charte pour perpétuer le souvenir de cet événement.[8]

Si cette charte n’a point été citée par l’historien La Devison, elle a été connue et transcrite dans l’Anjou. Plusieurs écrivains de cette province en ont reproduit la substance, notamment dom Fournereau, ce religieux de Saint-Serge dont nous avons déjà parlé. Après avoir mentionné dans sa chronique l’exhumation des reliques de saint Brieuc, à la date de 1166, il ajoute qu’on renferma très convenablement, decentissime, la tête du saint dans un reliquaire d’argent doré, et son corps dans un coffre de bois.[9]

Nos pères durent apprendre avec joie les honneurs qui avaient été rendus aux reliques de leur fondateur, dans une ville étrangère ; mais ces témoignages de respect ne pouvaient qu’augmenter leur regret d’en être privés. Aussi l’évêque Pierre céda-t-il non seulement à son propre désir, mais encore à celui du clergé et de tous les habitants, quand il se rendit à Angers, en 1210, pour demander une partie au moins de ces restes vénérés. Il obtint non sans peine, de l’abbé de Saint-Serge, l’un des bras, deux côtes et une parcelle de la tête, duas costas cum brachio et parumper de cervice[10]

Quand on ouvrit la châsse, on y trouva une table de marbre, sur laquelle étaient gravés ces mots en lettres d’or : « Hic iacet corpus beatissimi confessoris Brioci, episcopi Britanniæ, quod detulit ad basilicam istam, quæ tunc temporis erat capella sua, Ylispodius rex Britannorum. »[11]. Cette inscription, citée par La Devison d’après l’ancienne Chronique, l’a été également par dom Fournereau. Quelle que soit donc l’époque où elle ait été trouvée, à l’exhumation en 1166, ou à l’ouverture de la châsse en 1210, elle n’en a pas moins de valeur et vient compléter la série des témoignages concernant l’enlèvement et le retour des reliques de saint Brieuc.

Ce retour fut fixé au 18 octobre. Les hymnes de la fête de la Translation, du xvie siècle jusqu’à nos jours, disent toutes avec quelle joie, avec quelle pompe on s’empressa de célébrer l’arrivée du saint Patron. Le comte Alain de Penthièvre, resplendissant d’or et de pierres précieuses, avait tenu à honneur de porter les ossements du saint dans la cathédrale où reposait Eudon, l’un de ses ancêtres. « Il sentit ces ossements tressaillir, dit le chant sacré, dès qu’ils eurent touché le seuil du temple. » La vieille cathédrale a depuis ce jour gardé fidèlement son dépôt.

Pendant plusieurs siècles, la ville d’Angers a entouré également de grands honneurs le tombeau qu’on lui avait confié. « Ce qui recommande surtout l’église de Saint-Serge, nous dit son chroniqueur, c’est le culte permanent qu’elle rend au bienheureux évêque Brieuc. Chaque année, le premier jour de mai, devant son autel, placé à gauche du chœur, le supérieur du monastère, revêtu d’ornements précieux, reçoit solennellement le dernier maire élu, avec les autres échevins, au milieu des accords des tambours et des instruments de musique et leur donne à baiser l’anneau du saint. »[12]

Le culte de saint Brieuc s’est répandu dans beaucoup de paroisses, dont quelques-unes portent même son nom (Saint-Brieuc-de-Mauron, Saint-Brieuc-des-Ifs). Le 1er mai est resté le jour de la fête et le 18 octobre, l’anniversaire de la translation des reliques de saint Brieuc. Les boursiers (faiseurs de bourses), aumôniers et sacochiers de la ville de Paris l’avaient choisi pour leur patron, et cependant ce n’est pas, tenant une bourse, comme saint Yves, qu’on le représente, mais prêchant, ou assis, un livre à la main, et écoutant un ange.

II. — SAINT GUILLAUME.


Les mêmes habitants qui avaient vu s’ouvrir le xiiie siècle par le retour des reliques de saint Brieuc, furent les témoins des vertus et de la gloire du plus illustre de ses successeurs, de saint Guillaume (1220-1234).

Guillaume Pinchon ou Pichon était d’obscure naissance (n’en déplaise à quelques-uns de ses biographes), et fils d’honnêtes paysans de la paroisse de Saint-Alban, ce qui ne l’empêcha pas d’être un grand caractère et un saint. On croit qu’il fit ses études à Saint-Brieuc, mais on ne sait rien de sa vie jusqu’au moment où il fut élevé à l’épiscopat. Cette élévation eut lieu en 1220, puisque, cette année-là, Guillaume figura, d’abord, dans une charte de l’abbaye de Beauport, comme évêque élu de Saint-Brieuc ; puis, dans une autre de l’abbaye de Saint-Melaine, comme évêque titulaire. La première de ces chartes, en rapportant le testament de Guillaume Le Borgne, sénéchal de Goëllo, mentionne un don de 50 livres pour la construction de l’église de Saint-Brieuc[13]. Cette construction fut donc la première pensée du nouvel évêque. Une autre de ses préoccupations se révéla, dans la seconde de ces chartes, par une sentence qu’il rendit pour fixer les redevances ecclésiasiiques dans la paroisse de Bréhant. S’il maintint les décimes en nature et les droits pécuniaires dus par les fidèles, il consacra du moins de nombreuses exemptions en faveur des pauvres[14].

Il serait facile de multiplier, pendant les années suivantes, les preuves de cette recherche des droits de l’Église à laquelle se livra l’évêque Guillaume, souvent contre les moines eux-mêmes. Il aurait voulu inspirer le respect de l’ordre et de la justice à cette société du moyen-âge, où l’on voyait de grands abus à côté des actions les plus généreuses, et la tâche était difficile quand il fallait, à la tête d’un diocèse, à la fois réformer le clergé et résister aux violences des hommes d’épée. Guillaume, malgré les qualités aimables de son esprit, ne reculait pas devant la lutte, quand il croyait le droit menacé, et c’est là cependant le côté de sa nature qui a le moins séduit ses historiens, comme s’il était incompatible avec la sainteté.

L’auteur de la Vie de saint Brieuc, La Devison, a composé une Vie de saint Guillaume, tirée également de l’ancienne Chronique. Il y célèbre, avec une naïveté pleine de charmes, l’humilité, la chasteté, la charité, en un mot les vertus privées du saint ; il rappelle avec émotion son dévouement pendant une famine, où le bon pasteur « se rendit esgal aux plus nécessiteux ; se fist pauure auec les pauures »[15] ; il commande notre respect, quand il le montre faisant bouillir cette grande marmite des pauvres qu’on gardait encore, au xviie siècle, dans le trésor de la cathédrale, « comme vn précieux gage et riche ioyau. »[16]. Ces scènes sont vraiment touchantes ; mais peut-être les apprécierait-on mieux encore, si l’on indiquait en même temps la place occupée par ce saint dans la vie publique. Les hagiographies n’en avaient pas le dessein : La Devison l’avoue franchement. Quand il en vient à parler de la violation de la liberté et des droits de l’Église dans la personne de Guillaume, « tout cela, dit-il, se peut voir dans l’histoire de Bretagne, où ie renuoye ceux qui seront touchez d’vne loüable curiosité de s’en vouloir informer plus amplement. »[17]. C’est dans une simple note qu’il indique la conduite de Guillaume à l’égard de Pierre Mauclerc.

Pierre de Dreux, dit Mauclerc, était devenu duc de Bretagne, en épousant Alix, héritière du duché. Alix avait de plus des prétentions sur le Penthièvre, que possédait, avec plusieurs autres seigneuries, un descendant d’Eudon, Henri, surnommé plus tard Avaugour. Pierre Mauclerc dépouilla de ses domaines Henri d’Avaugour et se tourna ensuite contre le clergé, en s’appuyant sur la noblesse, qui s’était emparée de beaucoup de biens ecclésiastiques. « Il se servait de la noblesse, dit dom Lobineau, pour abattre le clergé et l’attaquait ensuite pour établir sur les ruines de l’un et de l’autre une autorité plus absolue que celle de tous ses prédécesseurs. » Si ce prince a eu recours trop souvent à la violence et à la perfidie, en poursuivant l’unité du pouvoir, on doit reconnaître qu’il a montré dans cette recherche un esprit élevé et des talents supérieurs. Dom Lobineau l’avait compris puisqu’il ajoutait : « Il est vrai que le duc était violent dans ses manières, qu’il n’avait pas assez de respect pour l’Église, et qu’il s’emparait sans aucune considération de ses biens, quand il en avait le moindre prétexte ; mais toutes ses prétentions n’étaient pas également injustes et, quand on le regardait comme un autre Néron, c’était faire de lui un portrait qui ne lui convenait pas. »[18].

Les projets de Mauclerc étant connus, ainsi que son caractère et celui de Guillaume, il n’est pas étonnant qu’une lutte ait éclaté entre eux, dès que le duc eut rendu des ordonnances pour dépouiller le clergé de ses biens et privilèges. Après avoir essayé inutilement des remontrances, l’évêque, comme un autre Grégoire VII, excommunia le duc. La ville de Saint-Brieuc fut alors durement traitée. Des commissaires y vinrent pour exécuter les décrets ; mais Guillaume, quoique menacé de mort, arracha plus d’une fois de leurs mains ses prêtres et ses serviteurs, quand on les conduisait en prison. Pour épargner aux siens de plus grands malheurs, il consentit à s’exiler.

L’historien d’Argentré, qui était de l’école des juristes du xvie siècle, a dit à ce sujet : « Du temps du duc Pierre Mauclerc, vescut Guillaume Pichon, evesque, homme de grande religion, lequel fut chassé par ses subjets, en une sédition populaire et contraint de se retirer et estre longtemps absent de son diocèse, ou par après il retourna et mourut, depuis canonisé. »[19].

Outre que les chartes du temps ne mentionnent pas cette sédition populaire, si extraordinaire au xiiie siècle contre un évêque et, à plus forte raison, contre un évêque aussi vénéré et aussi aimé que Guillaume, on ne comprend pas, même en admettant le fait, que l’évêque ait quitté son diocèse, et de plus la Bretagne, s’il n’était poursuivi par le duc Pierre Mauclerc.

Le récit de l’ancienne Chronique nous parait plus vraisemblable : « Voilà qu’à la suite de la grande persécution qui sévissait par la méchanceté des tyrans dans l’église de Bretagne, le bienheureux Guillaume, virilement enflammé du zèle de la justice, faisait tous ses efforts pour résister à la cruauté de ces tyrans. C’est pourquoi il fut accablé de grandes injustices par les tyrans eux-mêmes et leurs complices. Néanmoins il s’y opposait comme un mur, autant qu’il le pouvait, pour la maison du Seigneur. Refusant donc d’acquiescer à la volonté des Princes, au préjudice de la liberté de l’Église, il fut forcé de sortir de Bretagne et de partir pour l’exil. »[20].

Cet exil doit correspondre aux années 1228 et 1229, car aucune des chartes de cette époque ne fait mention de l’évêque de Saint-Brieuc.

Suivant la Chronique, l’évêque de Poitiers était alors accablé d’infirmités et ne pouvait vaquer aux soins du ministère. Il reçut avec joie Guillaume, qui se chargea de toutes les fonctions épiscopales et s’en acquitta avec le plus grand zèle.

C’est aussi pendant son exil, en 1228, que Guillaume se rendit à Tours, non en qualité d’évêque, mais de chanoine de Saint-Gatien, pour prendre part à l’élection de l’archevêque Juhel.

Pendant ce temps, Pierre Mauclerc était vivement inquiété par le Pape et par le roi Louis IX, son suzerain ; aussi finit-il par rendre la paix religieuse à la Bretagne en 1230, comme le prouvent deux chartes de cette année. Dans l’une, les moines de Marmoutiers pardonnaient au duc ce qu’ils avaient souffert de sa part, à la condition qu’il donnât satisfaction à leurs hommes du prieuré de Lamballe, pour les injures et les dommages qu’il leur avait causés par lui et ses baillis[21]. Dans l’autre charte[22], Guillaume apposait son sceau en faveur de l’abbaye de Saint-Aubin-des-Bois : il était donc de retour dans son diocèse. À partir de ce moment, il intervint souvent, jusqu’au commencement de l’année 1234, dans des actes du même genre concernant les abbayes de Beauport, de Saint-Aubin-des-Bois et le prieuré de Saint-Martin de Lamballe.

En 1233, l’archevêque de Tours, Juhel, vint visiter l’église de Saint-Brieuc. De concert avec Guillaume, il fit quelques statuts pour le chapitre et déchargea notamment les chanoines des fonctions curiales, afin de leur laisser plus de temps pour les offices du chœur : « Nous décidons, dit l’archevêque dans son décret, que les sept chanoines qui perçoivent leurs prébendes dans la ville de Saint-Brieuc, éliront un vicaire pour s’occuper de la paroisse de l’église briochine ; ils le présenteront à l’évêque, qui lui donnera charge d’âmes. Ce vicaire aura comme auxiliaires deux chapelains, qu’il présentera à l’évêque. »[23]. On ne créait pas la paroisse, puisqu’elle était aussi ancienne que l’église de Saint-Brieuc, on se bornait à l’organiser. Le service en fut fait, de cette manière, dans la cathédrale jusqu’au xve ou au xvie siècle.

L’œuvre la plus importante de saint Guillaume, depuis son retour de l’exil, fut la reconstruction de la cathédrale. Il y avait songé, nous le savons, dès le début de son épiscopat : « Certainement, répétait-il, ie l’acheueray, vif, ou mort. — Il met donc la main à l’œuure, nous dit La Devison, et assemble quantité d’ouvriers et de matériaux : il commence, mais, ô Dieu ! qui acheuera ? i’en suis en soucy, car l’edifice estant desia bien aduancé, il meurt là dessus, et le laisse imparfaict.

Le voyla mort et enseuely, son ouurage defectueux, aussitost délaissé, comme luy decedé, on n’y pense plus, les finances manquent. »[24].

La date de la mort de Guillaume n’est pas connue d’une manière certaine. La plupart des chroniqueurs, et l’Église dans son office, ont accepté le 29 juillet 1234. La bulle de canonisation, dont nous allons bientôt parler, s’en écarte peu en fixant la fête du nouveau saint « au quatrieme iour deuant les Calendes du mois d’Aoust : auquel iour il rendit l’esprit à Dieu » ; mais il faudrait encore avancer cette date de quelques mois, si l’on s’en rapportait à une charte de Saint-Aubin-des-Bois, donnée par son successeur, le mercredi après le dimanche des Rameaux de cette même année 1234[25]. Il est étonnant qu’on ne soit pas mieux renseigné sur un fait du xiiie siècle.

III. — L’ÉVÊQUE PHILIPPE. — CANONISATION DE
SAINT GUILLAUME.


Philippe, chanoine de la cathédrale et ami de Guillaume, fut appelé à lui succéder. Il fut désigné par l’archevêque de Tours, qui paraît avoir usé pour la première fois de son droit, après avoir annulé deux élections irrégulières faites par le chapitre.

Philippe vit s’opérer une réaction très vive contre la politique de Pierre Mauclerc. Dés 1235, une enquête eut lieu à Saint-Brieuc, dans la noblesse et le clergé, au sujet des empiétements qu’on reprochait à Mauclerc sur les droits des grands vassaux. Le roi de France, Louis IX, ayant été pris comme arbitre, envoya des commissaires en Bretagne. Il fut établi par cette enquête que les seigneurs jouissaient de droits considérables, trop considérables même, et que le pouvoir des ducs avait beaucoup à compter avec les privilèges de l’aristocratie féodale[26].

D’un autre côté, l’évêque que Pierre Mauclerc avait persécuté fut glorifié non seulement en Bretagne, mais dans le monde chrétien. L’épiscopat de Philippe est, en effet, rempli tout entier du nom et des œuvres de saint Guillaume. La construction de la cathédrale fut reprise après deux ans d’interruption. L’exécution des travaux ayant obligé de déplacer le tombeau de Guillaume, et par suite de l’ouvrir, on fut étonné de trouver le corps parfaitement conservé, « aussi beau et vermeil, dit le chroniqueur, sans aucune lesion ny putrefaction, comme le propre iour qu’il y auoit esté mis. »[27]. Tout le monde voulut le voir et le toucher ; on constata plusieurs miracles, et bientôt les offrandes affluèrent à tel point qu’on vit se réaliser cette promesse du saint évêque : qu’il achèverait son église, vif ou mort.

Philippe s’empressa de réunir les preuves des vertus éminentes de Guillaume. L’enquête, faite à ce sujet, fut si décisive que la bulle de canonisation fut promulguée en 1247, le dix-septième jour avant les calendes de mai, treize ans seulement après la mort du Bienheureux[28]. Cette bulle était adressée par Innocent IV à saint Louis. Elle ne fait qu’énumérer les miracles authentiquement constatés ; mais elle est néanmoins importante, car les documents de l’enquête ont depuis longtemps disparu. C’est dans ces documents qu’on aurait appris d’intéressants détails sur la jeunesse, la vie intime et même la mort de saint Guillaume. Ces détails ne se trouvent nulle part, pas plus dans la Chronique que dans les Offices, et La Devison a eu soin de signaler cette lacune, en écrivant son histoire.

L’année qui suivit la canonisation, au mois de mai 1248, le corps de saint Guillaume fut levé de terre[29] et exposé à la vénération des fidèles. C’est à cette époque, ou peu de temps après, qu’on partagea ses reliques. La tête fut conservée dans un reliquaire particulier ; les autres ossements furent déposés dans une châsse qu’on suspendit au-dessus du tombeau. Il est question, en effet, dans un rentier du chapitre, d’un autel appelé « l’autel sous la chasse, altare subter cassam beati Guillelmi », où l’on desservait les fondations faites en l’honneur du saint.

À ce sujet, ajoutons immédiatement qu’en faisant reconstruire, au xve siècle, l’ancienne chapelle de saint Guillaume, sous le nom de chapelle du Saint-Sacrement, on a eu soin d’y conserver, à l’entrée, le tombeau de son premier patron. Ce tombeau, dans son dernier état, était élevé de quelques pieds et supportait une statue d’évêque, en granit, également du xve siècle. Il a donc été restauré, mais du moins nos pères ne l’ont pas déplacé, et, pendant des siècles, ils l’ont même entouré d’un culte mérité. Ce monument leur rappelait si bien , sous les voûtes de la vieille cathédrale, le grand évêque qui en avait posé la première pierre et qui a été, au xiiie siècle, le champion le plus énergique de la liberté religieuse en Bretagne ![30].

Non content d’avoir fait rendre à son prédécesseur des honneurs éclatants, l’évêque Philippe autorisa une collégiale, sous le vocable de saint Guillaume, dans la très ancienne chapelle de Notre-Dame de La Porte. Cette chapelle reçut de bonne heure le nom du nouveau saint ; mais il n’est pas probable qu’elle soit devenue collégiale avant 1247, puisque, à cette date, Mahaut, dame de Pordic, y fondait un canonicat, « dans le cas, disait-elle, où des chanoines y seraient établis. »[31].

En 1248, Philippe ayant achevé l’œuvre qu’il s’était proposée, résolut de faire un pèlerinage en Terre-Sainte. Le monde chrétien était toujours entraîné vers l’Orient et le plus grand roi du moyen-âge, Louis IX, prenait la croix et se dirigeait vers l’Égypte, centre de la puissance musulmane. On ignore comment l’évêque de Saint-Brieuc fit son pèlerinage, mais on sait qu’il mourut en Terre-Sainte, l’année même de son départ.

À part quelques faits se rattachant à l’histoire générale, ce qui a dominé jusqu’à présent dans l’histoire de la ville de Saint-Brieuc, ce sont les souvenirs pieux, au-dessus desquels planent les noms de saint Brieuc et de saint Guillaume. Nous aurions aimé à donner, en même temps, quelques détails sur l’organisation de la cité ; mais les chartes des monastères, si instructives en ce qui concerne les paroisses de leur voisinage, ne sont ici d’aucune utilité, puisqu’il n’y avait pas de couvent à Saint-Brieuc. Il est certain cependant que le commerce commençait à s’y développer. Une enquête faite en 1296, par ordre du roi de France, à Saint-Brieuc et dans les villes voisines, à l’occasion d’une guerre avec l’Angleterre, constatait que nos ports échangeaient largement le blé et autres denrées du pays contre les vins du midi[32].

D’autre part, les dépenses considérables que firent les évêques Guillaume et Philippe dans la construction de la cathédrale, les offrandes abondantes qu’ils recueillirent, tout cela prouve aussi que les habitants avaient des ressources, et qu’ils n’hésitaient pas à les employer à une œuvre religieuse et artistique[33]. Grâce à eux, chaque génération a continué à bâtir dans cette église une chapelle ou un tombeau, et à graver ainsi sur la pierre une page de l’histoire de la cité.

Résumé. — La période qui s’étend du xie à la fin du xiiie siècle, nous montre l’évêque, seigneur de la cité, tant au temporel qu’au spirituel. Les faits principaux de cette période sont la découverte et la translation des reliques de saint Brieuc, puis l’épiscopat et la canonisation de saint Guillaume.



  1. Histoire de Bretagne, par dom Lobiaeau, t. i, l. i.
  2. Archives du département.
  3. « Concilium Sanbrioci in Armorico, provideutibus Gregorii papæ vii legatis, de jure metropoleos inter Dolensem et Turonensem ecclesias agitato, celebratum anno 1080. » (Extrait cité dans les Anciens Evêchés de Bretagne, t. I, p. 87).
  4. Une de ces chartes, passée en 1144 devant l’évêque Rolland et concernant le prieuré de Saint-Martin-de-Lamballe (Archives des Côtes-du-Nord), n’est pas sans intérêt pour notre histoire locale. On y cite parmi les témoins de l’acte : « de equestri ordine Gaufredus, pretor de Sesson », le chevalier Geoffroi, capitaine de Cesson.
  5. Dom Morice, Preuves, t. ii, 552.— Annales Briochines, sous la date 1116.
  6. « Tarn presentibus quam futuris notum fieri volumus quod Johannes, venerabilis episcopus Sancti Brioci, cum assensu capituli sui, donavit ecclesiam de Brehant, salvo jure episcopali, Radulfo abbati et tuonachis sancti Melanii in perpetuum habendam, concedentibus atque ipsum episcopum deprecantibus illis qui eam jure hereditario diutius obtinuerant, etc. » (Cartulaire de Saint-Melaine. Copie envoyée à l’abbé Ruffelet et conservée dans les archives de M. Du Bois de La Villerabel).
  7. « Rationibus vero utriusque partis in presentia authenticarum personarum in concilio Briocensi expositis, onanium qui aderant judicio scilicet archiepiscopi Dolensis suorumque clericorum, Trecorensis episcopi et suorum, archidiaconorum Sancti Brioci, Aldrini et Eudonis cappellanorum comitis, uiultorumque aliorum clericorum, prefata ecclesia abbati et monachis consona voce adjudicata est » etc. (Cartulaire de Saint-Melaine. Copie citée plus haut).
  8. « Henricus rex Auglorum... Noverit universitas vestra quod, anuo ab incarnatione Domini millesimo centesimo sexagesimo sexto et regni nostri decimo, pridie kalendas augusti, luna tricesima, die dominica, me presente, translatum est corpus sancti Brioci confessoris, episcopi, in ecclesia Beati Sergii, quæ est Andegavis, et honorifice repositum in eadem ecclesia. »
    Charte reproduite en entier dans les Anciens Evêchés de Bretagne, t. i, p. 371).
  9. « Circa annum 1166, sub Guillelmo Amaurio abbate, corpus sancti Brioci episcopi et confessoris e sepulchro levatum est, presente Henrico, Angloruni rege, duce Normannorum et Andegavorum comite, cum tota sua curia, auno regni sui decimo, caput in theca argentea deaurata, corpus vero in capsa lignea decentissime recondita sunt. » (Chronique de Saint-Serge, déjà citée, par dom Fournereau).
  10. Office de la Translation des reliques de saint Brieuc.
  11. « Ici repose le corps du bienheureux confesseur Brieuc, évêque de Bretagne, lequel Ylispodius, roi des Bretons, fit apporter dans cette église, qui était alors sa chapelle. »
  12. « Ecclesia — Commendat eam maxime cultus permanens erga B. Briocum episcopum, ad cujus altare, quod in sinistra chori parte positum est, prima die Maii quotannis, a superiore monasterii, pretiosioribus indumentis parato, solemniter recipitur major urbis recens electus, cum ceteris scabinis, tympanis et organis simul concrepantibus, quibus annulus sancti Brioci osculandus porrigitur a prefato superiore. » (Chronique de Saint-Serge déjà citée). — Le tombeau de saint Brieuc n’existe plus.
  13. Dom Morice, Preuves I. 828, sous la date inexacte de 1225.
  14. « Le lendemain de Noël, celui qui aura du pain de façon en donnera un ; celui qui n’en aura pas offrira un denier ; ceux qui sont trop pauvres seront exempts : in crastino Natalis Domini, qui panem facticium habuerit unum solvet, qui non habuerit, unum denarium offeret, pauperiores immunes erunt. — Le prêtre ne prendra rien non plus pour le baptême des petits enfants et l’onction des malades, à moins qu’on ne lui offre volontairement : similiter pro baptismate parvulorum et unctione infirmorum nichil petat sacerdos, nisi voluntarie offeratur, etc. (Cartulaire de Saint-Melaine, f. 147, d’après les Anciens Evêchés de Bretagne).
  15. Vie de saint Guillaume, p. 98.
  16. Id. p. 112.
  17. Vie de saint Guillaume, p. 143.
  18. Histoire de Bretagne, par dom Lobineau» p. 207 et 223.
  19. Histoire de Bretaigne, f. 64.
  20. « Insere a graui persecutione per tyrannorum maliciam in ecclesia Britannica sæuiente, beatus Guillelmus zelo iustitiæ viriliter inflammatus, ferocitati tyraunicæ resistere satagebat : quam ob causam nimijs iniurijs ab ipsis tyrannis et eorum complicibus, est attritus. Nihilominus talem se murum pro domo Domini, quantum poterat, opponebat. Renuens igitur in prœiudicium libertatis ecclesiasticæ Principum acquiescere voluntati, compulsus est exire Britanniam, et in exilium proficisci.» (Ancienne Chronique, citée par La Devison dans ses Remarques, p. 14).
  21. « Liberaliter remiserunt ita tamen quod nos teneremur satisfacere hominibus prioratus de Lambalia, super damnis et injuriis a nobis et nostris baillivis eisdem illatis. » (Chartes de Saint-Martin de Lamballe. — Archives du département des Côtes-du-Nord).
  22. Cartulaire de Saint-Aubin-des-Bois, 179. — Archives du département des Côtes-du-Nord).
  23. « Cum in Briocensi Diocesi visitationis officio fungeremur, nos in Briocensem Ecclesiam accedentes... Statuimus siquidem quod septem Canonici, qui in villa Briocensi præbendas suas percipiunt, ad parrochiam Briocensis Ecclesiæ vicarium unum eligent, quem Episcopo præsentabunt et qui ab eo curam animarum habebit, vicarius vero prædictus duos capellanos secum habebit, quos Episcopo præsentabit. » (Décret de Juhel cité dans l’Histoire des Évêques de Saint-Brieuc, d’après le Spicilegium de D. Luc d’Achery et les Annales briochines de Ruffelet).
  24. Vie de saint Guillaume, p. 186.
  25. Cartulaire de Saint-Aubin-des-Bois, 141. — Archives des Côtes-du-Nord.
  26. Dom Morice, Preuves, i, 885, et dom Lobineau, ii, 383. — Parmi les droits souverains et vraiment exorbitants que réclamaient les seigneurs, on peut citer le droit de lagan ou de bris sur les rivages de la mer : « Dicunt quod solent habere fracturam navium in terris suis. » La religion et l’humanité ont eu bien de la peine à régler cette coutume, puis à la supprimer.
  27. Vie de saint Guillaume, par La Devison, p. 192.
  28. id. p. 205.
  29. « Levatum fuit corpus sancti Guillelmi, confessoris, mense maii mccxlviii. » (Chronicon Britannicum, dans l’histoire de dom Morice).
  30. Les reliques de saint Guillaume depuis la Révolution. — La châsse, qui était placée au-dessus du tombeau, fut transportée dans la sacristie, en 1794, par le vicaire constitutionnel, M. Paturel, qui l’y retrouva en 1799. Une commission nommée, en 1847, par Mgr Le Mée, en vérifia le contenu et en dressa procès-verbal. On y reconnut quelques lambeaux de toile et de soie ; deux étoles ; un sac contenant de la poussière d’ossements ; des ossements, ayant des rapports anatomiques avec ceux de l’autre reliquaire et appartenant, d’après le rapport de deux médecins, à un corps de haute stature ; un denier du duc Jean Ier, qui vivait à l’époque où les restes du saint furent levés de terre ; une bande de parchemin portant ces mots, en caractères du xiiie siècle : Hic est carnis et pulvis beatissimi Guillelmi. — L’ouverture du tombeau, faite à la même époque, prouva qu’il n’y restait plus d’ossements. Les procès-verbaux, que nous venons de résumer, ont été publiés par M. S. Ropartz, dans son avant-propos de la Vie de saint Guillaume, par La Devison.

    Aujourd’hui, le chef de saint Guillaume et les restes de saint Brieuc sont déposés à la sacristie de la cathédrale, dans un reliquaire donné par Mgr de Quélen. Un autre reliquaire contient aussi quelques ossements de saint Guillaume (un tibia et un fémur) ; mais les fidèles cherchent en vain, dans la cathédrale, l’antique tombeau qui a été vénéré par tant de générations. En faisant la nouvelle installation de la chapelle qui le renfermait, on a trouvé qu’il gênait la circulation et on l’a détruit, au lieu de le déplacer. La pierre supérieure du soubassement a été transportée au-dehors, près de l’une des portes de l’église ; la statue tumulaire a été recueillie dans la chapelle de Saint-Guillaume, que des mains pieuses ont relevée, à l’entrée de la ville, sur les ruines de l’ancienne collégiale. — Pourquoi donc ne relèverait-on pas aussi, dans la cathédrale, le tombeau et le culte d’un saint qui lui appartient à tant de titres ? Bien des voix l’ont demandé et le demandent encore. C’est à l’évêque qui occupe le siège de saint Guillaume, d’apprécier s’il convient que ce vœu soit réalisé.
  31. « Quod si fiant canonici apud cappellam sancti Guillelmi, dictus Alanus constituatur canonicus, si voluerit. » (Archives des Côtes-du-Nord).
  32. Trésor des chartes de Bretagne, aux Archives nationales, d’après les Anciens Evêchés de Bretagne, III (1re partie), p. clxxv.
  33. Des travaux faits au xiiie siècle, au temps de saint Guillaume et de Philippe, il ne reste guère, sans tenir compte de quelques murs et galeries rattachés à des constructions plus récentes, que la croisée de l’église les transepts et la tour du nord, ou tour Brieuc.