Histoire de la ville de Saint-Brieuc/3

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CHAPITRE III


LE XIVe ET LE XVe SIÈCLE.


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I. xive siècle. — Guerre des Blois et des Montfort. — Les évêques Guy de Montfort, Hugues de Montrelais et Guillaume Anger. — Pillages de la ville. — Sièges de 1375 et de 1394. — Intervention des bourgeois dans un traité. — Les capitaines de Saint-Brieuc et ceux de Cesson. — II xve siècle. — Les évêques Jean de Châteaugiron , Alain de La Rue , Guillaume Brillet, Jean L’Epervier, Jean Prégent, Pierre de Laval et Christophe de Penmarch. — La guerre des pies et des geais. — Réunion de la Bretagne à la France. — Les Cordeliers à Saint-Brieuc. — III. Organisation intérieure. — Statistique et archéologie. — Familles nobles. — La bourgeoisie. — Le commerce.


I. — LE XIVe SIÈCLE.


Avec le xive siècle s’ouvre pour la Bretagne une série de luttes, où elle eut beaucoup à souffrir, mais où se révélèrent, dans tout leur éclat, la bravoure et le caractère énergique de ses enfants. C’est l’époque de la guerre de Cent ans et de cet épisode si célèbre en Bretagne sous le nom de guerre des Blois et des Montfort. Le récit de ces combats n’est pas sans intérêt pour notre région, car les Blois sont les successeurs des Penthièvre. Le duc de Bretagne Jean III avait, en effet, fondé une nouvelle maison de Penthièvre, en donnant cette principauté à son frère Guy. La fille de Guy, Jeanne, apporta en dot à Charles de Blois ses domaines de Penthièvre et, comme héritière de son oncle Jean III, elle disputa le duché de Bretagne à un autre de ses oncles, Jean de Montfort.

Saint-Brieuc n’étant qu’une ville ouverte, placée sous l’autorité pacifique de ses évêques, ne pouvait prendre à la lutte la même part que les places fortes de la principauté. Elle fut cependant ravagée, mais ce fut à l’occasion d’une querelle particulière, qui existait depuis longtemps entre les familles Du Boisbouessel et de Plédran. Dès 1311, Guillaume Du Boisbouessel et Jean de Plédran avaient échangé leurs gages de duel, gagia duelli, devant la Cour de l’évêque, et il avait fallu l’intervention de la Cour du roi pour arrêter le duel et faire rendre les gages[1]. Cette lutte fut reprise par Pierre Du Boisbouessel et Henri de Plédran, quoiqu’ils fussent tous les deux du parti des Blois. Du Pas prétend, dans des notes recueillies par l’abbé Ruffelet[2], que Henri de Plédran s’empara de la cathédrale, du manoir épiscopal, pilla les biens des chanoines et fit subir aux habitants tant de mauvais traitements qu’il fut excommunié.

Suivant le même historien, l’évêque Guy de Montfort aurait, par amour de la paix, levé cette excommunication portée par son prédécesseur, et institué, en 1353, le sieur de Plédran capitaine de la tour et du manoir de Saint-Brieuc. Ces mots semblent indiquer un lieu fortifié, comprenant probablement l’évêché et la cathédrale. Ces deux édifices communiquaient en effet et formaient, au milieu de la ville, une véritable forteresse où tout le monde se réfugiait en cas d’alarme. Cette fois, les deux ennemis se livrèrent combat dans la place même et le désordre fut bientôt à son comble ; la tour, une partie de l’église et le manoir furent saccagés et brûlés. Enfin Charles de Blois s’interposa et fit rendre leurs biens à l’évêque et au chapitre.

Ce prince venait de sortir de captivité, grâce à la duchesse Jeanne, sa femme, et aux États de Bretagne, qui s’étaient réunis à Dinan, le 29 septembre 1352, pour traiter de sa délivrance. L’évêque Guy de Montfort avait adhéré aux délibérations de cette assemblée, et les représentants de plusieurs bonnes villes y avaient fait apposer « les sceaux des contracts des dites villes. » Il est fait mention dans cet acte des bourgeois de Dinan, Lamballe, Guingamp, La Roche-Derrien, Moncontour, Jugon et Châtelaudren, mais non de ceux de Saint-Brieuc[3].

Guy de Montfort répara les maux de la guerre civile. Il peut être cité comme l’un des restaurateurs de la cathédrale.

L’évêque le plus célèbre de Saint-Brieuc, au xive siècle, fut Hugues de Montrelais (1358-73). Conseiller de Charles de Blois et de Jeanne de Penthièvre, il défendit avec habileté les droits de cette princesse, au traité de Guérande (1365). Par ce traité, Jean de Montfort conservait le duché de Bretagne, et Jeanne de Penthièvre, renonçant à ses prétentions après la mort de son mari, gardait son fief patrimonial, le Penthièvre.

La guerre civile ainsi terminée, Hugues de Montrelais crut pouvoir, sans renier son passé, se rapprocher de Jean de Montfort, qui le fit chancelier. Quand Montfort eut demandé contre la France le secours des Anglais, l’évêque de Saint-Brieuc se sépara de lui, il est vrai, mais il eut dès lors une position difficile en Bretagne. Il fut même obligé, en 1372, de se défendre du reproche d’ingratitude auprès du duc d’Anjou, gendre de Charles de Blois. Il lui promit « de ne pas empêcher la canonizacion de Mons. Charles de sainte mémoire, duc de Bretagne, de laquelle le procès est comencez en court de Rome, maes en l’avenir de Dieu et a exultacion doudit Monsieur Charles et de l’ostel de France duquel il est descendu, d’y procurer et avancer. »[4].

Fatigué sans doute de ces attaques, Hugues de Montrelais se retira dans la ville d’Avignon, auprès du pape. Il fut créé cardinal et connu sous le nom de cardinal de Bretagne.

Si Saint-Brieuc eut moins longtemps à souffrir que d’autres villes dans la lutte des Blois et des Montfort, il n’en fut pas de même lorsque le duc Jean IV se fut brouillé avec son puissant vassal, Olivier de Clisson. Les habitants de Saint-Brieuc étaient favorables à Clisson, qui avait rempli la ville de gens de guerre et de provisions. Ils soutinrent, en 1375, dans la cathédrale fortifiée à la hâte, un siège contre le duc, que les Anglais étaient venus renforcer. Après avoir battu les murs inutilement, pendant quinze jours, avec ses machines, le duc, menacé par une diversion des amis de Clisson, fut obligé de se retirer, et bientôt après il passa en Angleterre.

On assistait alors à des faits de guerre vraiment surprenants. Un Breton, né à peu de distance de Saint-Brieuc, Sylvestre Budes, s’en allait, avec quelques milliers de ses valeureux compatriotes, rétablir en Italie l’autorité du pape Grégoire XI et renouvelait, en combat singulier, dans les premiers mois de l’année 1377, les exploits de la journée des Trente. Cette fois, c’était le combat des Dix : Dix Bretons contre dix Allemands, en présence des Romains épouvantés ![5]

En même temps, Charles V chassait les Anglais de France, aidé de quelques fidèles Bretons, au premier rang desquels il faut placer Bertrand Duguesclin. La Bretagne, abandonnée de son duc, se rattachait à la France quand, par une inspiration malheureuse, Charles V en prononça la confiscation. Aussitôt elle se leva, comme un seul homme, pour défendre son indépendance, et beaucoup de seigneurs du parti des Penthièvre se rallièrent, à Dinan, au duc Jean IV, qui s’était empressé de revenir d’Angleterre.

Ces changements de souverains produisirent une telle confusion qu’on ne saurait citer, d’une manièrie certaine, l’évêque qui occupait alors le siège de Saint-Brieuc. Après l’avènement du jeune roi Charles VI, les barons de Bretagne décidèrent leur duc à se réconcilier avec lui par le second traité de Guérande, en 1380. Ce traité fut accepté par Jeanne de Penthièvre, qui donna une nouvelle preuve (le désintéressement en jurant la paix, par la noblesse, le clergé et notamment l’évêque de Saint-Brieuc, Guillaume Anger ; mais ce qui rend cet acte encore plus important pour nous, c’est que les bourgeois de Saint-Brieuc le ratifièrent « le pénultième jour d’avril 1381 », avec Hélie Du Rouvre, sieur de Boisboissel, chevalier, « capitaine de Saint-Brieuc des Vaulx. »[6]. L’approbation des bourgeois fut donnée à part, après celle de leur capitaine, et nous insistons sur ce fait, parce que c’est la première fois, croyons-nous, que les bourgeois de Saint-Brieuc sont cités dans l’histoire de Bretagne. Ils étaient organisés sans doute, depuis quelque temps, suivant cette forme moitié religieuse, moitié civile, qu’on appelait le général de la paroisse, c’est-à-dire la généralité des habitants ; mais les preuves de cette organisation font défaut.

Nous venons de citer un capitaine de Saint-Brieuc. Pour les auteurs des Anciens Evêchés de Bretagne, le château de Saint-Brieuc n’était autre que celui de Cesson. Nous croyons, au contraire, qu’ils étaient parfaitement distincts, au xive siècle, et que le château de Saint-Brieuc était la cathédrale, pourvue de quelques ouvrages avancés et assez bien fortifiée pour soutenir un siège.

On trouve d’ailleurs, à côté des gouverneurs de Cesson, des capitaines de Saint-Brieuc[7]. Parmi ces derniers, nous avons déjà cité Henri de Plédran et Hélie Du Rouvre. Celui-ci était appelé naturellement à cette charge comme prévôt de l’évêque, en qualité de seigneur du Boisboissel ; mais peut-on ranger parmi ses successeurs Simon et Alain de Montbourcher, qui furent investis par le duc de Bretagne, en 1388, de la garde « du chastel et forteresse de Saint-Brieuc »[8], et promirent par serment de ne le rendre qu’au duc, ou à ses gens par son commandement ? Cela ne semble pas douteux, car les faits suivants prouvent que le duc avait des représentants, en temps de guerre, dans la ville même de Saint-Brieuc.

En 1394, Clisson vint attaquer cette ville. Il détruisit les murs et les guérites de l’église, avec un grand nombre de machines, et s’en rendit maître au bout de quinze jours, au rapport de la Chronique de Saint-Brieuc et de d’Argentré[9].

Le duc furieux rassembla une armée dans le pays de Vannes, la divisa en trois corps et la conduisit sur les grèves de Hillion, d’où il envoya offrir le combat au connétable. Celui-ci, qui s’était fortifié dans la ville, ne jugea pas à propos d’en sortir.

Le roi de France s’étant interposé, le duc se retira dans la place forte de Dinan et accepta l’arbitrage du duc de Bourgogne, au sujet de plusieurs actes de violence que Clisson lui imputait : « ont esté pris, disait celui-ci, aucuns habitans qui alloient en pèlerinage à Notre-Dame de La Fontaine à Saint-Brieuc, qui sont encore au pain et à l’eauë en prison. »[10]. Le duc Jean IV avait aussi à se plaindre de Clisson, qui avait largement usé de représailles. Il se montra cependant généreux et se réconcilia bientôt avec son terrible vassal.

Par un retour pieux, assez commun chez les rudes guerriers de cette époque, Clisson et sa seconde femme, Marguerite de Rohan, firent plusieurs fondations dans la cathédrale de Saint-Brieuc, Clisson, « considérant la fragilité de humaine nature qui chacun jour laboure en tirant homme et femme a sa fin », y fonda largement pour lui des services et des anniversaires, et laissa « pour la réparation d’icelle, 300 livres. »[11]. Marguerite, de son côté, légua « ès fabriques de l’église cathédrale et du manoir épiscopal de Saint-Brieuc, pour ce qu’elles ont été endommagées par les guerres, à chacune des dictes fabriques, 500 livres. »

À ce sujet, il est curieux de remarquer que, pendant ce xive siècle, où la cathédrale avait été si souvent une place de guerre, on n’avait cessé d’y faire des travaux de construction et d’embellissement. C’est à ce siècle qu’on rapporte le chœur aux cinq arcades, les hardis contreforts qui soutiennent le chevet et l’élégante chapelle de la Vierge.

Guillaume Anger mourut, en 1403, dans son manoir des Châtelets, in manerio suo de Casteleto, dit l’obituaire.


II. — LE XVe SIÈCLE.


Jean de Châteaugiron ou de Malestroit, ancien premier président à la Cour des Comptes de Bretagne, occupa le siège de Saint-Brieuc, de 1405 à 1419. Il fut l’ami et l’exécuteur testamentaire d’Olivier de Clisson, dont la vie batailleuse finit en 1407. Il vit probablement la reconstruction de la chapelle de Notre-Dame de la Fontaine par Marguerite, fille du connétable et femme de Jean de Blois, comte de Penthièvre. N’est-il pas étonnant que le nom de cette princesse, qui rappelle tant d’actes audacieux et coupables, soit aussi attaché à plusieurs des plus gracieux monuments de l’art chrétien au xve siècle ?

L’épiscopat de Jean de Châteaugiron fut encore marqué par deux faits d’un genre bien différent :

« En 1406, s’esleverent les habitants de la cité de Saint Brieuc des Vaulx à l’encontre des officiers du duc Jean de Bretaigne leur seigneur et rompirent ses mandements, se portants rebelles et desobeissants en plusieurs manières. Mais pour les corriger envoya le Duc contr’eux à main armee le Comte de Richemont, son frere qui nouuellement estoit retourné de France en Bretaigne : lequel Comte de Richemont fist cesser cette commotion, car pour repeller leurs oultraiges, il fist premier pugnir publicquement les inuenteurs et conspirateurs de celle rebellion, qui fut aux aultres exemplaire de non faire semblables emprinses. »[12]. Décidément, au milieu de ces hommes de fer, la vie devenait dure aux pacifiques habitants de Saint-Brieuc !

On comprend, par suite, avec quelle joie évêque et habitants accueillirent, en 1418, l’apôtre de la paix, Vincent Ferrier, dont la réputation de sainteté opérait partout des prodiges. Ce religieux espagnol avait été appelé par le duc Jean V. Après avoir parcouru la plus grande partie de la Bretagne, il venait de Châtelaudren, modestement monté sur un âne. À peine eut-il fait son entrée à Saint-Brieuc qu’on y vit arriver les évêques de Tréguier et de Saint-Malo, la noblesse et les habitants des campagnes. Une immense multitude se pressa, pendant plusieurs jours, dans la cathédrale, pour entendre l’homme de Dieu et ne se sépara de lui qu’avec peine, quand il partit pour Dinan.

Jean de Châteaugiron fut, comme Hugues de Montrelais, chancelier de Bretagne. Il avait fait, en cette qualité, deux voyages à la cour d’Angleterre, au temps du roi Henri IV. Le sauf-conduit, qui lui fut délivré à cette occasion, lui donnait le titre d’évêque de Seint-Biriok. Transféré au siège de Nantes, il fut nommé cardinal.

Alain de La Rue (1419-24) se trouva, comme son prédécesseur, mêlé aux affaires politiques de la Bretagne, en qualité de conseiller du duc Jean V. Il prit avec ardeur le parti de celui-ci, pendant la captivité que lui firent subir, au Château de Chantoceaux, les Penthièvre, poussés à la révolte par leur mère, la vindicative Marguerite de Clisson. L’attentat de Chantoceaux se termina par la délivrance du duc et la confiscation des biens des Penthièvre (1420).

Le duc ayant fait vœu, pendant sa captivité, d’aller en pèlerinage à Jérusalem, dans les trois mois de sa délivrance, l’évêque de Saint-Brieuc fut envoyé en cour de Rome « pour le fait du relaschement de nos dits voulz (voeux) » et reçut, à cette occasion, cent écus d’or. Il fut décidé « qu’un homme notable et suffisant » irait, à la place du duc, offrir au Saint-Sépulcre cent florins d’or et qu’il aurait cent écus d’or pour ses frais[13].

En même temps, les représailles continuaient contre les Penthièvre. Un de leurs plus actifs partisans, Morice de Ploesquellec, fut enfermé dans la tour de Cesson. Malgré les ordres du duc, il avait suivi les seigneurs de Penthièvre à La Rochelle, puis il avait couru la mer, pillant les navires marchands et commettant toutes sortes de méfaits. La tour de Cesson, avec ses épaisses murailles, ne put retenir le hardi pirate, qu’attirait la mer où il avait fait tant de courses aventureuses. Il s’évada : « Lesquelles prinsons iceluy Morice rompit, à la nonscavance de nos capitaine, portier et autres gardes dudit lieu, s’en est extrait et mis hors sans ce que dempuix on l’ait peu trouver. »[14]. C’est en ces termes pittoresques que le duc exprimait son désappointement, tout en s’accordant la confiscation des biens du fugitif.

Jean V, croyant que les Penthièvre avaient été soutenus dans leur trahison par la cour de France, s’était laissé entraîner dans l’alliance anglaise et bourguignonne, depuis le honteux traité de Troyes ; mais son vaillant et loyal frère, Arthur de Richemont, s’efforçait de relever le parti français en Bretagne et de réconcilier la Bourgogne et la France. Les États furent réunis à Dinan, le dernier jour de décembre 1422, à propos d’un voyage que Jean V se proposait de faire en Bourgogne. On y vit paraître les procureurs des bourgeois et habitants des bonnes villes de Saint-Briou et autres, et messire Jehan de La Chapelle apposa son sceau sur les actes, « pour les bourgeois de Saint-Briou et de Vannes qui semblablement l’en requirent. »[15].

Jean V, mécontent de la conduite du roi de France à son égard, traita de nouveau avec les Anglais, ratifia, en 1427, le traité de Troyes, et le fit ratifier dans une session des États, où l’évêque Guillaume Brillet et le chapitre de Saint-Brieuc furent représentés[16]. Cette adhésion, qu’on voudrait effacer de notre histoire, disparut bientôt dans un élan généreux, et l’esprit breton, si sympathique aux Français, finit par triompher des motifs personnels qui attachaient les Montfort aux Anglais.

En 1439, l’évêque Jean L’Epervier assista, comme délégué de Jean V, aux États-généraux d’Orléans, où il fut décidé que la France ferait la paix avec l’Angleterre et, l’année suivante, il passa en Angleterre pour régler les indemnités que réclamaient des négociants bretons, dont les navires avaient été pillés par les Anglais[17].

À la reprise des hostilités, c’est encore un Breton, Arthur de Richemont, qui, complétant l’œuvre de Duguesclin et de Clisson, porta, par la victoire de Formigny, l’un des derniers coups aux Anglais dans la guerre de Cent ans. Parmi les compagnons du connétable, nous ne pouvons oublier le brave Geoffroy de Couvran, dont la famille habitait Plérin et Trémuson. Après avoir suivi Richemont, dans sa vie aventureuse, depuis 1436, il combattit encore à ses côtés à Formigny et s’attacha bientôt tout-à-fait au service de la France.

Pierre II, alors duc de Bretagne, est surtout connu par ses bizarreries. Il eut cependant le mérite de mettre de l’ordre dans l’administration et de diminuer les impôts exorbitants, établis par ses prédécesseurs. Il aimait à s’entourer des députés des trois ordres qu’il réunit, à Vannes, en Parlement général. Dans la session de 1451, le procureur des bourgeois de Saint-Brieuc fut Guillaume Guynycou et, dans celle de 1455, Pierre Plufragan[18].

L’évêque de Saint-Brieuc, Jean Prégent, y siégea également, après s’être vu disputer son évêché par deux concurrents. Son talent le fit sans doute remarquer, puisqu’il fut choisi à Vannes, en 1456, pour prononcer le panégyrique de saint Vincent Ferrier. Ce religieux était mort à Vannes, en 1419, à la suite de la mission célèbre dont nous avons parlé. Il venait d’être canonisé, en 1455. La ville de Vannes ayant conservé les reliques de Vincent Ferrier, c’est là que son corps fut levé de terre, suivant l’expression consacrée, le 5 avril 1456[19], et que l’évêque de Saint-Brieuc eut l’honneur de faire son éloge, en présence du cardinal Alain de Coetivy, légat du pape, du duc Pierre et de cette douce et pieuse duchesse, qui devint la bienheureuse Françoise d’Amboise.

C’est du temps de l’évêque Prégent que Charles, duc de Normandie, frère de Louis XI, vint se réfugier en Bretagne et traversa Saint-Brieuc, le 7 mars 1468. « A la première arrivée et joyeuse entrée de Monseigneur le duc de Normandie, on délivra tous les prisonniers chargez de cas, confessez et non confessez, criminel ou civil, sans que jamais sur ce pussent estre requis ni repris. « Les mêmes honneurs furent rendus au duc Charles, dans plusieurs villes des évêchés de Saint-Brieuc et de Tréguier[20].

Désireux de se consacrer tout entier aux soins de son diocèse, Jean Prégent résigna les fonctions de premier président au Parlement de Rouen, que le roi lui avait confiées. C’est avec un véritable goût d’artiste qu’il dirigea les embellissements de sa cathédrale. Dans la première partie du xve siècle, on y avait fait de grosses réparations, rendues nécessaires par les sièges que l’église avait supportés ; c’est aussi à cette époque qu’on attribue la belle fenêtre du transept du midi et la seconde tour du portail, du même côté. Dans la seconde partie de ce siècle, Jean Prégent y ajouta un vrai chef-d’œuvre. Il fit construire une chapelle, aux colonnes élégantes et hardies, « une des plus belles structures d’architecture qu’on puisse voir dans la province », dit un manuscrit de 1726[21]. Elle fut bâtie, nous l’avons indiqué, sur l’emplacement d’une chapelle dédiée à saint Guillaume, dont elle garda le tombeau, mais elle prit le nom de chapelle du Saint-Sacrement. Jean Prégent voulut y être inhumé, dans une labbe faisant face à l’arcade du transept. Près de cette arcade, une petite porte conduit à un charmant escalier en granit, engagé dans une tourelle qu’on aperçoit du dehors. On arrivait par cet escalier à une salle, dite de la Librairie, et à un passage qui communiquait avec l’évêché.

L’exemple de goût artistique, donné par l’évêque Prégent, contribua beaucoup, comme nous le verrons plus loin, au progrès de l’architecture civile à Saint-Brieuc, au xve siècle et dans le siècle suivant.

Pierre de Laval ne suivit pas ces belles traditions. On ne connait de lui que son aveu de 1472 au duc François II, le plus ancien des aveux du fief épiscopal qui ait été conservé, et le long procès qu’il soutint pour rester évêque commendataire[22] de Saint-Brieuc, même après avoir été nommé archevêque de Reims. Cet usage de la commende ecclésiastique devint l’origine de nombreux abus.

Sous l’épiscopat de Christophe de Penmarch (1478-1505), il se passa de graves événements en Bretagne.

Le duc François II, qui représentait une branche collatérale de la maison de Montfort, avait laissé son favori, le trésorier Pierre Landais, provoquer, par sa conduite honteuse et tyrannique, le mécontentement de la province et la révolte d’une partie de la noblesse. Il s’ensuivit une guerre civile ; mais, au moment d’engager le combat, l’armée ducale fit défection. On s’entendit pour hâter la perte de Landais. Il fut arrêté, jugé et exécuté, presque à l’insu du duc (1486).

François II ne fit que changer de tuteur et devint un instrument passif entre les mains des nombreux prétendants à la main d’Anne, sa fille. Entraîné dans une guerre contre la France, il fut vaincu à Saint-Aubin-du-Cormier, en 1488, et mourut, la même année, laissant son duché sous l’influence française.

On s’était donc beaucoup agité en Bretagne, on avait beaucoup crié, sans porter de grands coups, contrairement à la coutume de notre belliqueux pays ; aussi plusieurs auteurs ont-ils comparé ces rencontres à des batailles d’oiseaux. On en trouve le piquant tableau dans le Compendium, ou abrégé historique, de Jean Rioche, cordelier du couvent de Saint-Brieuc, au xvie siècle : « En Bretagne, dit-il, une grande querelle s’éleva (en 1484), entre le duc et ses barons, à l’occasion du trésorier Landais. Tout cela c’était brandons de guerre. Aussi un Allemand, dans ses additions sur Palmiéri, rapporte que, vers l’an 1484, les geais et les pies, rassemblés sur un espace de quelques milles et se livrant en l’air un grand combat, donnèrent aux Bretons un prodigieux spectacle. Nous-même nous avons su de nos anciens, par une tradition qui dure encore, que cette bataille s’était donnée au lieu dit Malhala, non loin de la ville de Saint-Brieuc. » L’auteur indique ensuite la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier, la mort du duc François II et le mariage de Charles VIII et d’Anne de Bretagne, puis il ajoute : « telle fut la conclusion de la guerre des pies et des geais. »[23].

Où faut-il chercher l’explication de cette boutade, sinon dans le regret avec lequel les Bretons, si français de cœur, accueillirent tout d’abord, à l’exemple de la duchesse Anne, la réunion de leur province à la France ? Cette réunion ne devint définitive que par une série de mariages, notamment celui d’Anne de Bretagne avec Charles VIII, en 1491, puis avec Louis XII, en 1499. À l’occasion du second de ces mariages, l’évêque de Saint-Brieuc assista, comme témoin, au contrat par lequel Louis XII, ratifiant les actes du duc François II et de Charles VIII, reconnaissait les droits et privilèges de la Bretagne. Voilà ce qu’il était permis de stipuler et de revendiquer hautement, et nous verrons si nos pères y ont jamais manqué sous l’ancienne monarchie.

Avec ce grand fait se termine pour nous le xve siècle, mais il convient d’y rattacher encore deux actes de la vie de l’évêque Christophe de Penmarch.

Le premier est relatif à la fondation des Cordeliers. La ville de Saint-Brieuc n’avait pas de couvent, lorsqu’en 1451, les Cordeliers résolurent de s’y établir. Le chanoine Goueorius leur offrit un petit hôpital, prés de Notre-Dame de La Fontaine, et fit ratifier ce don par le duc Pierre II. Christophe de Penmarch, voyant ces religieux persécutés par le chapitre, les prit sous sa protection. Grâce à lui, ils commencèrent à construire une maison près du Légué et obtinrent enfin, en 1503, de Thébauld de Kaymmerch, seigneur du Quilio, et de Jehanne de Couvran, sa femme, le manoir de la Haute-Garde, avec de vastes dépendances, au sud de la ville[24].

L’évêque, qui avait approuvé cette fondation, l’encouragea, deux ans plus tard, dans son testament : « Item à mes pauvres Cordeliers, je leur donne six pipes de mon vin vieil. Item, moyennant que mes armes soient mises comme à Monsieur du Quilliou... pour ce que je suis suzerain du fié et que j’aye esté cause de les faire venir par deça, o ces conditions je leur cède et donne la somme de cinq cents escuz pour ayder a faire l’œuvre, affin que ils pryent Dieu pour moy. »[25].

Ce testament, dans lequel se révèle, d’une manière aussi délicate que généreuse, l’âme du bon évêque, soutient un autre article, qui mérite d’être signalé comme un trait des mœurs du temps : « Item je donne et lègue à ma recluse... cent livres monnoie une fois payez. ». Qu’était-ce que cette recluse ? — Le manuscrit de 1726, que nous avons déjà cité, porte que l’évêque de Saint-Brieuc avait enclos, en 1460, dans une maison près de l’église de Saint-Guillaume, une religieuse qui l’en avait requis. D’après la date, cet évêque devrait être Jean Prégent. D’autre part, la chronique des Cordeliers raconte que Christophe de Penmarch consultait souvent « une très pieuse femme recluse près du porche de Saint-Guillaume » et lui recommandait ses projets. Il y a donc eu, à la fin du xve siècle, une ou plusieurs recluses de Saint-Guillaume, qui ont été vénérées par le peuple et même par les évêques.


III. — ORGANISATION INTÉRIEURE.


Si un testament fournit des renseignements utiles à l’histoire, les vieux comptes commencent à en donner quelques-uns d’un intérêt tout particulier[26]. On y voit que les meilleures terres se vendaient, au plus, 8 sous le journal, et qu’on avait quelquefois un journal, en forêt ou en lande, pour un sou.

Le tonneau de vin valait de 10 à 15 livres ; la livre de cire, 5 sous 6 deniers ; le tonneau de froment, contenant 12 perrées de 2 boisseaux chacune, 8 livres 8 sous, en 1391 ; 7 livres 10 sous, en 1426 ; 4 livres 15 sous, en 1466, ce qui faisait varier le prix de la perrée de 7 à 12 sous. Le bas prix des denrées tenait sans doute aux mesures prises par le duc Jean V, dans sa troisième constitution sur la police : « Ayant appris qu’on met hors du pays par mer et terre des denrées et vivres qui sont necessaires pour la provision de nostre pays, à quoy se sont appliquez plusieurs couratiers et regratiers par la grant avarice et par la grant convoitise de la pecune et monnoie qu’ils ont... quelles choses sont cause et moyen de la cherté qui est en nostre pays... défend l’exportation des denrées fors seulement vins, poissons, fourmens, saigles et saulx, sans le congié et licence du grant conseil... au regard des regratiers, défend que les laboureurs ne s’entremettent de fait de marchandise, fors tant seulement de la revenue de leurs terres. »[27].

Les ouvriers ordinaires recevaient 20 deniers par jour, et les maîtres, 2 sous, avec la nourriture, qu’on estimait 15 deniers. En 1492, le chapitre de la cathédrale payait 2 sous « à un claveurier, pour fere les goupilles et adoublé les vaires pour reparer les vittres de l’église ».

Les artistes ne manquaient pas, car si nous ne connaissons pas leurs noms, nous pouvons du moins apprécier leurs œuvres. Outre la chapelle du Saint-Sacrement, que fit construire l’évêque Prégent, le xve siècle nous a laissé plusieurs habitations particulières, qui ont dû être aussi riches qu’élégantes. Ce sont l’hôtel de Rohan, avec son pignon à machicouhs et sa colonnade intérieure[28] ; l’hôtel du Saint-Esprit, habité ordinairement par quelque dignitaire du chapitre, et remarquable par sa gracieuse tourelle ; deux maisons de la rue Saint-Jacques, dont les sculptures sur bois ont été malheureusement mutilées. Autour de la cathédrale et du manoir épiscopal se groupaient, en outre, les hôtels, rebâtis depuis ou démolis, de Quincangrogne, de Kernier, de Cardenoual, et un assez grand nombre de maisons prébendales. Les rues Saint-Gilles, Saint-Gouéno et Saint-Guillaume n’avaient pas de maisons aussi anciennes ni aussi considérables.

Les nobles qui résidaient en ville, au commencement du xve siècle, étaient les Ploufragan, les Du Rouvre, les Le Nepvou, les Gourio, les Lamorgant, les Le Breton, les Turnegouet. Les Penmarch n’y vinrent qu’à la fin du siècle, à la suite de l’évêque, leur parent. Ils possédaient tous des terres dans les paroisses voisines. Ploufragan et Trégueux comptaient un grand nombre de maisons nobles, relevant de l’évêché ; Langueux et Cesson n’en avaient que quelques-unes. C’est dans ces manoirs qu’habitaient les Auffray, les Budes, les Beaulieu, les Cadoret, les Dolo, les Du Rufflay, les Lalande, les Le Forestier, les Berthelot, les Néant, qui faisaient en réalité partie de la ville épiscopale, parce qu’ils étaient du fief de l’évêque. En dehors de ce fief, mais dans le voisinage, Plérin et Trémuson avaient les Couvran, les Bérard et les Bréhand[29].

À côté du quartier du clergé et de la noblesse, les rues aux Filotiers, aux Toiles, aux Tanneurs, situées dans la partie marécageuse de la ville, étaient réservées, comme l’indique leur nom, aux ouvriers et à la petite industrie. Dans la rue de Gouët et la Grand’Rue ès Marchands, on commençait à bâtir quelques-unes de ces riches habitations, que le haut commerce devait y multiplier dans le siècle suivant.

Dès 1381, nous avons signalé l’apparition des bourgeois de Saint-Brieuc dans un acte politique, quand ils ratifièrent par leurs procureurs le second traité de Guérande. Au xve siècle, ils figurèrent bien des fois dans les grandes assemblées de la nation, États ou Parlements généraux. Quelquefois leur procureur y était désigné par son nom, comme en 1451 et 1455 ; le plus souvent, il ne l’était que par sa qualité. Quoi qu’il en soit, Saint-Brieuc était classé au rang des bonnes villes, appelées à voter l’impôt et à donner leur avis dans les affaires importantes. L’assemblée des bourgeois était-elle devenue une communauté de ville en dehors de l’église, ou bien était-elle encore le général de la paroisse, convoqué après la grand’messe, pour s’occuper des intérêts religieux et civils ? Il serait difficile de se prononcer en l’absence de titres, et Saint-Brieuc n’en a pas conservé de cette époque. Il semble cependant fort probable que, dans cette cité tout épiscopale, l’élément religieux a dû rester prédominant.

D’ailleurs, elle n’est pas encore nombreuse, à Saint-Brieuc, la bourgeoisie influente, qui se recrute dans les emplois de justice et dans le commerce. Les familles Ruffelet et Favigo ne commencent qu’à paraître ; celles des Le Bigot et des La Noë sont seules citées à cause de leurs richesses, à la fin du xve siècle. On lit, en effet, dans une information faite, au siècle suivant, pour la réformation de la noblesse, que plusieurs témoins avaient vu Jehan Le Bigot « lever les fouages et impôts... demeurer o Morice de La Noe qui était le plus grand et riche marchand de Saint-Brieuc, et se mêler aucune fois de marchandises, tant à la mer qu’à la terre. »[30]. Jehan Le Bigot acheta le manoir de La Ville-Bougault et obtint des lettres de noblesse en 1480. Deux de ses fils eurent des abbayes et le troisième fut homme de justice. — De la bourgeoisie, on passait donc facilement, non seulement dans les postes élevés du clergé, mais aussi dans la noblesse. — À la même famille appartenait sans doute Rolland Le Bigot, qui fut exempté de l’impôt roturier, en 1487, pour services de guerre, rendus en commandant le navire La Marie, du Légué[31].

Le port du Légué avait déjà figuré en 1423, ainsi que la forteresse de Cesson, dans une assignation de paiement, ordonnée par le duc de Bretagne. Le commerce se faisait à Saint-Brieuc, au xve siècle, assez peu par terre, à cause de la difficulté des communications, mais beaucoup plus par mer. De nombreux textes, cités par les Bénédictins, prouvent en effet que les ports de Bretagne commerçaient non seulement avec l’Angleterre, mais avec l’Espagne et même les pays de l’Orient, dont ils allaient chercher les riches produits. C’est là sans doute qu’il faut chercher l’origine des rentes en poivre et en gingembre, dont on commençait à frapper les maisons des principaux marchands.

Résumé. — La ville de Saint-Brieuc, bien qu’elle ait été plusieurs fois assiégée et pillée au xive et au xve siècle, jouissait, à la fin du moyen-âge, sinon d’une situation brillante, du moins du calme et de l’aisance. À côté du clergé et de la noblesse, sous l’administration paternelle des évêques, la bourgeoisie s’organisait peu-à-peu en corps politique et arrivait par le commerce à la richesse et à l’influence. Dans cette période, l’évêque apparaît surtout comme défenseur de la cité.



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  1. Voir les Anciens Evêchés de Bretagne, t. i, p. 19.
  2. Archives Du Bois de La Villerabel.
  3. Dom Morice, Preuves, t. ii, col. 1486.
  4. Dom Morice, Preuves, t. ii, col. 50.
  5. Dom Morice, Preuves, t. ii, 13i. (Gestes des Bretons en Italie, par Guillaume de La Perene).
  6. Dom Morice, Preuves, t. ii, 277.
  7. Capitaines de Saint-Brieuc : 1353, Henri de Plédran ; 1381, Hélie Du Rouvre ; 1387, Olivier de Kermeno ; 1388, Alain et Simon de Montbourcher ; 1403, Jean Ragueuel et Guillaume Brossay. À part les derniers qui ont été nommés par le duc, il est probable que les capitaines de Saint-Brieuc n’étaient ordinairement que les prévôts de l’évêque ; aussi ne sont-ils plus cités à partir du xve siècle. Ce n’est qu’à la fin du xviie qu’on a créé les gouverneurs de Saint-Brieuc.
  8. Dom Morice, Preuves, t. ii, 557.
  9. « Cathedralem Ecclesiam sancti Brioci tunc temporis et diu aute fortificatam et partem Ducis Britannie Domini sui superioris tenentem obsedit, murosque et garitas ipsius Ecclesie cum pluribus machinacionibus sine mora disrupit, ipsamque infra quindenam cepit. » (Chronicon Briocense, dans les Preuves de l’histoire de dom Morice, t. i, 71.) Clisson « se mist en campaigne et alla le dix neufiesme de juin mille trois cens quatre vingts quatorze assieger la ville de Sainct Brieuc, qui estoit tenue par les gens du Duc : mais elle n’estoit aucunement close, comme encore n’est-elle… mais ceux de dedans auoient aucunement fortifié les advenues et l’Église et se tenoient dedans. Ils furent assaillis par le sieur de Clisson et forcez au bout de quinze jours et fut la ville pillee le vendredy ensuyuant. » {Histoire de Bretaigne, par d’Argentré, f. 532).
  10. Dom Morice, Preuves, t. ii, 632.
  11. Dom Morice, Preuves, t. ii, 779.
  12. Histoire de Bretagne, par Le Baud, p. 440.
  13. Dom Morice, Preuves, t. ii, 1068 et 1430.
  14. Id. t. ii,1141.
  15. Dom Morice, Preuves, t. ii, 1128.
  16. Id. t. ii, 1200.
  17. Id. t. ii, 1327.
  18. Dom Morice, Preuves, t. ii, 1569 et 1671.
  19. Id. t. ii, 966.
  20. Id. t. ii, 200.
  21. Ce manuscrit a été, dit on, rédigé par un secrétaire de l’évêque de La Vieuxville.
  22. Le commendataire jouissait du titre et des revenus d’un bénéfice, sans en exercer les fonctions.
  23. Compendium temporum et historiarum ecclesiasticarum, ab Ascensione Christi usque ad nostra tempora, authore fratre Johanne Rioche, Parisiis, 1576. — Cité par M. de La Borderie, dans la Galerie bretonne, 1881.
  24. Archives des Côtes-du-Nord
  25. Id.
  26. Archives des Côtes-du-Nord. — Fonds du duché de Penthièvre et de l’Evêché de Saint-Brieuc.
  27. Dom Morice, Preuves, t. ii, 1152.
  28. Les auteurs des Anciens Evêchés croient que cet hôtel a été bâti par une branche de la célèbre famille des Rohan ; mais le terrier de l’évêché n’en fait pas mention, bien qu’il donne les noms des propriétaires, au moins depuis le xvie siècle. On y voit seulement que cet hôtel était habité par des Rouxel, et que la maison voisine fut vendue, en 1570, à François Rohan et à Christine Le Normant, qui semblent appartenir, par eux-mêmes et par leurs alliances, à des familles bourgeoises.
  29. Archives des Côtes-du-Nord. (Fonds des titres féodaux et des titres de famille). — Bibliothèque de la ville de Saint-Brieuc. (Réformation de la noblesse, de 1426.)
  30. Réformation de la noblesse, de 1535. — Bibliothèque de la ville de Saint-Brieuc.
  31. Anciens Evéchés de Bretagne, t, ii, p. 176, d’après la Chambre des Comptes de Bretagne.