Histoire du chevalier Grandisson/Lettre 138

La bibliothèque libre.
Nouvelles lettres angloises, ou Histoire du chevalier Grandisson
Traduction par Abbé Prévost.
(tome VIIIp. 167-180).

LETTRE CXXXVIII.

Mylady G… à Madame Sherley.

24 Mai.

Je commence cette Lettre, comme j’ai fini ma derniere : puisse le jour, où nous sommes, être heureux pour ma chere Lucie ! il le sera pour toutes nos Familles ensemble. J’espere que ma Tante ne laissera point passer le jour de la célébration, sans me donner une ligne d’avis, pour me mettre en état d’en faire aussi-tôt mes félicitations.

Je reviens à ce qui engage ici l’attention de tout le monde. Vous vous souvenez d’une conversation sur la force du premier Amour, tenue au Château de Selby, d’où le récit m’en fut envoyé, & sur laquelle Mylady G… donna une décision fort badine. Madame Bémont, à laquelle il nous est arrivé d’en parler, inspira hier à Clémentine la curiosité d’en entendre la lecture. Je ne fis pas difficulté de la satisfaire. Madame Bémont étoit présente. Nous ne fûmes point tentées, elle ni moi, de dire un mot d’application. Mais, pendant que je lisois, Clémentine changea plusieurs fois de couleur. Elle ne parut point du tout amusée par les saillies de Mylady G… quoiqu’elle admire la vivacité de son esprit. Elle tint continuellement les yeux baissés, dans le plus grave silence ; & lorsque j’eus achevé, elle soupira, elle tressaillit, comme revenant d’une méditation profonde, elle se leva, nous fit une révérence, & sortit, sans avoir ouvert une fois les levres sur le sujet.

Il étoit dix heures du matin. Je rencontrai, un moment après, l’Évêque, le Seigneur Jéronimo & leurs deux jeunes Cousins, qui s’étoient unis pour solliciter Sir Charles de se faire l’Avocat du Comte auprès d’elle. Je ne leur dis rien de ce qui venoit d’arriver, & j’acceptai la main du Seigneur Jéronimo, pour entrer avec eux chez Sir Charles. Ils le presserent beaucoup, en lui représentant qu’elle paroissoit tout-à-fait maîtresse d’elle-même ; que dans la solitude qu’elle cherche si constamment, elle balance sans doute en faveur du Comte, & que la moindre influence de sa part emporteroit la balance. Non-seulement il s’excusa, mais il les pria fort sérieusement de ne le plus solliciter sur ce point. N’y a-t-il pas beaucoup d’apparence, leur dit-il, que dans ses méditations solitaires, elle examine à quoi la justice l’oblige, pour le Comte & pour elle-même ? Son repos futur demande, peut-être, que sa détermination vienne de ses propres raisonnemens. Ne l’exposons point au regret tardif de s’être laissé persuader contre son inclination. D’ailleurs, s’il paroît que la persuasion suffit à présent, n’est-il pas à craindre que cet état même ne la porte à s’envelopper dans une certaine réserve, pour ne pas démentir la résistance qu’elle a faite auparavant à toute sorte de persuasion.

Suivant cet avis, la Marquise, dans une conversation qu’elle eut avec elle, & qui pouvoit la conduire au sujet qu’ils ont à cœur, se dispensa aussi de lui en parler. Elle veut, dit-elle, que toutes les résolutions de sa Fille partent d’elle-même ; & son choix sera celui de la Famille.

Clémentine se trouva fort obligeamment à dîner. Entre les attentions de Sir Charles, pour l’amusement de ses convives, toute la compagnie fut charmée de lui voir adresser souvent le discours au Comte de Belvedere, sur divers sujets dans lesquels il le savoit fort versé, pour lui donner occasion de briller. C’étoit le meilleur office qu’il pût lui rendre ; car le pauvre Comte, assez timide devant la maîtresse de son sort, avoit besoin de ce secours pour se soutenir. Jamais le mérite modeste n’eut un Protecteur plus adroit & plus zélé que Sir Charles. Clémentine parla sans affectation, & sembloit observer tout. Le Seigneur Sébaste ayant dit quelques mots de son départ & de celui du Comte, Sir Charles, dans la crainte qu’elle ne soupçonnât un dessein formé de hâter ses résolutions, répondit qu’il falloit éloigner les idées d’une séparation affligeante pour des Amis ; & Clémentine, qui avoit d’abord prêté l’oreille, feignit alors de n’avoir rien entendu.

Le soir, un Exprès de Londres remit au Seigneur Jéronimo une Lettre, à l’occasion de laquelle il assembla aussi-tôt toute sa Famille. Clémentine fut seule exceptée. Nous étions dans l’inquiétude sur cet incident, lorsque la Marquise reparoissant, & venant à moi d’un air consterné, me dit à l’oreille : Ah Madame ! la malheureuse Daurana… mais l’arrivée de l’Évêque & du Pere Marescotti l’ayant interrompue, elle mit dans mes mains la Lettre, dont je joins ici la traduction.

Au Seigneur Jeronimo Della Poretta.
28 Avril.

On peut avoir, à présent, plus d’indulgence pour notre chere & perverse Clémentine, si la reconnoissance n’a point encore eu de pouvoir sur elle, en faveur de Belvedere. Nous avons un motif de moins pour la presser. Daurana ne vit plus. Sa Mere lui a caché long-tems le départ du Comte pour l’Angleterre ; mais, lorsqu’elle a su qu’il y étoit arrivé, & que vous aviez retrouvé ma Sœur, elle n’a pas douté que le premier effet de votre voyage ne fût la ruine de ses espérances. Une profonde mélancolie s’est saisie d’elle. Des accès furieux ont succédé ; & j’entens soupçonner que la misérable Créature, ayant trompé la vigilance de ses gardes, a précipité la fin de ses jours. Sa Mere est inconsolable. On a fait passer la maladie pour une fiévre maligne. Je ne détromperai personne. Celle que cette malheureuse Fille a si cruellement maltraitée, versera sans doute une larme pour la Compagne de son Enfance. Qui la regrettera d’ailleurs, à l’exception de sa Mere ? Cependant si les circonstances de sa mort sont aussi tragiques qu’on me l’a fait entendre… Mais je renonce aux informations, dans la crainte de me laisser tenter à la pitié, pour une Misérable qui a refusé la sienne au modele de son Sexe, dont le soin lui avoit été confié, & qu’elle devoit chérir à toutes sortes de titres.

Quel glorieux homme que votre Grandisson, tel que vous le représentez, vous, la Renommée, le Pere Marescotti, & tous ceux qui viennent ou qui écrivent ici d’Angleterre ! Il ne me sera pas aisé de retenir votre Belle-Sœur. Depuis votre départ, elle ne parle que de vous suivre. Elle menace de se dérober à son Mari, s’il refuse d’y consentir ; & de faire le voyage, à présent que Clémentine lui a montré le chemin, pour mettre ma tendresse à l’épreuve, comme cette étrange Fille y a mis la vôtre, dans une saison… Mais qu’importe la saison ; qu’importent les vents, les montagnes, les mers, pour une Femme qui s’est mis dans la tête une avanture ? Ce que je puis dire en faveur de la mienne, c’est qu’elle me quitteroit pour se rendre auprès du Pere, de la Mere, des Freres, dont sa Sœur a voulu s’éloigner. Cruelle, cruelle Clémentine ! Pourrai-je lui pardonner ? Cependant si nos Parens m’en donnent l’exemple, qu’ai-je à dire ?

Je vous assure, cher Jéronimo, que ma joie est égale à la vôtre, d’apprendre qu’un homme du mérite de Grandisson n’a rien perdu au renversement de nos espérances communes, & qu’il est heureusement récompensé de ses vertueuses douleurs. Je me sens même quelque impatience de voir ensemble deux Femmes, qui ont été capables d’une magnanimité si rare dans leur sexe. Ma gloire est que l’une des deux soit ma Sœur. Mais Clémentine a toujours été la plus généreuse des Femmes, quoique la plus obstinée sur quelques points.

Faites connoître à Belvedere combien je lui suis attaché. Quel que puisse être le succès de sa constance pour une Perverse, je le regarderai toujours comme mon Frere. Distribuez, mon cher Jéronimo, mes respects, mes complimens, mes amitiés, dans l’ordre convenable à ces devoirs & à ces sentimens, de la part de votre, &c.

Le Comte Giacomo Della Porretta.

Ce matin, la Marquise étoit résolue d’informer Clémentine de la mort de Daurana ; sans autre précaution, pour un accident commun, que de lui cacher les noirs soupçons que le Comte son Frere ne dissimule point dans sa Lettre. Mais le Pere Marescotti, voyant cette Dame prête à passer dans l’appartement de sa Fille, l’a priée de suspendre une ouverture inutile aux circonstances : & prenant un air fort grave ; ne mêlons rien à l’ouvrage du Ciel, a-t-il ajouté ; il ne m’est pas encore permis de m’expliquer : M. Barlet gardera le même silence : mais je vous annonce le plus merveilleux évenement. Attendez-vous néanmoins à ne pas voir aujourd’hui Clémentine. Elle vous fera demander la permission de passer le jour entier dans sa chambre.

Le Docteur Barlet, qui étoit présent, s’est contenté d’applaudir d’un signe de tête. Ils sont sortis ensemble, apparemment pour faire connoître qu’on ne devoit pas leur faire d’autres questions ; & toute la Compagnie est demeurée dans l’étonnement. Je savois que dès sept heures, on leur avoit vu prendre le chemin du bois : mais, par le conseil de Sir Charles, à qui je l’avois dit, comme les jours précédens, & qui m’avoit fait la même réponse, je n’avois communiqué ma découverte à personne, & j’avois même ordonné au Jardinier, de qui je tenois mes informations, de n’en parler qu’à moi. Il ne m’a pas été difficile de comprendre que des entrevues si réguliéres devoient avoir du rapport à l’évenement qu’on nous annonçoit. Quelques momens après, Clémentine a fait demander effectivement la liberté de garder sa chambre, sous le prétexte d’une indisposition, qui ne lui permettroit pas de voir ses Amis pendant le reste du jour. Sa Mere, en lui accordant tout ce qu’elle désiroit, n’a pas laissé de lui en faire témoigner de l’inquiétude. Camille, chargée de ce message, a répondu avec un transport de joie, que si sa Maîtresse étoit indisposée, c’étoit d’un rhume si léger, qu’il ne devoit pas nous alarmer ; qu’il venoit de la fraîcheur du bois, où elle étoit descendue trop matin ; mais qu’elle en avoit rapporté une humeur charmante, qui alloit même jusqu’à la gayeté ; & que, graces au Ciel, il ne falloit plus douter de sa guérison.

Ainsi, de toutes parts, nous sommes dans l’attente de quelque nouvelle scene, qui ne nous menace de rien d’affligeant, & sur laquelle néanmoins nous n’osons nous fier à nos conjectures. Sir Charles, que j’ai cherché l’occasion d’entretenir un moment pour lui demander les siennes, m’a dit qu’il ne pouvoit en former que d’heureuses ; mais qu’il voyoit d’autant moins de jour dans les circonstances, que le Docteur Barlet s’y trouve mêlé sans sa participation. Le Comte n’est informé de rien ; cependant la résolution de Clémentine, qui le condamne à ne la pas voir de tout le jour, un air de satisfaction répandu dans tous les yeux, dont on lui laisse ignorer la cause, quelques entretiens qu’il nous voit tenir à l’écart, & qu’on interrompt lorsqu’il s’approche, paroissent le remplir d’amertume, & lui faire craindre quelque nouvel arrangement où le bonheur de la Famille pourra lui couter le sien. Pour le Marquis & ses deux Fils, sur le seul témoignage du Pere Marescotti & de Camille, ils se livreroient aux plus douces espérances, si leur joie n’étoit combattue par l’état de la Marquise, dont la santé s’affoiblit beaucoup. Deux profonds évanouissemens, qui viennent de se succéder dans l’espace d’une heure, ont fait trembler pour sa vie. Nous nous sommes bien gardés d’informer sa Fille de cet accident.

À quatre heures après midi.

La Marquise est un peu mieux. La peinture qu’on lui fait de notre flatteuse perspective, aide plus à la fortifier que les remedes. En effet, nous sommes ranimés nous-mêmes par les récits de Camille. Elle raconte que dans les plus heureux tems de son service, elle n’a jamais vu sa Maîtresse plus tranquille, plus gaie, plus ouverte, & sur-tout plus remplie de cette douce complaisance qui donne un si grand lustre à toutes ses perfections. Avant midi, elle avoit passé quelques heures à faire une longue Lettre, qu’elle a lue ensuite & relue fort paisiblement. Elle l’a posée sur la table, & paroissant méditer sur ce qu’elle avoit écrit, elle a repris son Papier, qu’elle a déchiré, comme si les réflexions l’eussent fait changer d’avis, mais sans aucune marque de chagrin ou d’impatience. Elle a commencé une autre Lettre, fort courte, qu’elle a lue aussi plusieurs fois, après l’avoir finie. Enfin, paroissant contente d’elle-même, elle s’est fait apporter de la lumiere, elle a cacheté sa Lettre, elle y a mis une adresse ; & sans retomber dans ses réflexions, elle s’est levée d’un air libre, en mettant la Lettre dans sa poche. Camille & Laura attendoient ses ordres pour lui faire servir à dîner. Elle les a donnés. Elle a pris plaisir à leur parler, à les entendre. Elle s’est applaudie de sa santé, elle a reçu avec joie leurs félicitations. Dans quelques détails, qu’elle s’efforçoit néanmoins d’éviter, elle s’est attendrie jusqu’aux larmes, des peines qu’elle a causées, & de celles qu’elle a ressenties. Elle a confessé que le souvenir qui lui en reste est obscur, interrompu ; qu’elle a sur-tout de la difficulté à se rappeller les premiers tems de sa maladie ; & que dans les circonstances même que sa mémoire lui représente, une partie de ces tristes vérités lui paroît un songe ; que les traces du passé sont beaucoup plus nettes depuis son arrivée à Londres, sur-tout depuis qu’elle se croit réconciliée avec sa Famille ; mais qu’elle n’a retrouvé sa liberté d’esprit, sa mémoire, sa raison, qu’elle ne se reconnoît, qu’elle ne jouit d’elle-même, que depuis hier au soir, & par une révolution si subite, par un miracle si sensible, qu’elle a peine à se le persuader. Vous saurez tout, vous saurez tout, a-t-elle ajouté avec une précipitation causée par sa joie, il n’est pas tems encore : mais je suis guérie, j’en suis sûre ; je ne puis dissimuler les faveurs du Ciel. Elle s’est dérobée là-dessus, pour descendre légérement au jardin.

Ce récit nous a jettés dans un excès de joie & d’étonnement, qui nous portoit d’abord à la suivre, pour nous assurer par nos propres yeux du miracle qu’elle nous annonçoit, pour la serrer tous entre nos bras, pour lui faire de tendres plaintes du retardement qu’elle apporte à notre bonheur : mais on a jugé qu’il falloit lui laisser la liberté qu’elle sembloit désirer, & qu’elle avoit demandé le reste du jour. Je me suis déclarée particuliérement pour cet avis, en faisant réflexion que le Pere Marescotti & le Docteur Barlet nous avoient quittés immédiatement après le dîner, & qu’apparemment ils étoient allés la joindre au jardin.

Pendant que nous nous livrions aux plus douces espérances, & que tout le monde raisonnoit sur des incidens si mystérieux, une autre nouvelle est venue augmenter notre satisfaction. Le Seigneur Jéronimo n’avoit point encore paru d’aujourd’hui, & nous avoit fait dire ce matin que, sans être plus mal, quelques remedes qu’il vouloit tenter par le conseil de M. Lowther, ne lui permettoient pas de descendre à l’heure du dîner. Nous étions tranquilles pour lui, sur la foi d’un homme qu’il appelle son sauveur après Dieu ; lorsque M. Lowther est venu nous dire lui-même, avec un transport de joie qui n’est pas suspect dans un homme si sage, que son expérience avoit réussi au-delà de son attente, & que dans peu de jours il nous promettoit une parfaite guérison pour son malade. Nous ne sommes pas encore informés de ce qu’il nomme son Expérience ; mais il nous a permis de monter à l’appartement du Seigneur Jéronimo, que nous avons trouvé dans la plus heureuse disposition, & qui nous a parlé de son Chirurgien comme d’un homme divin. Le récit qu’on lui a fait de tout ce qui regarde sa Sœur, n’a pas peu servi à le confirmer dans la persuasion qu’il touche à son rétablissement, qui ne peut jamais être parfait, dit-il, sans celui d’une Sœur si chere. Quoiqu’un peu agité par des remedes que nous ignorons, il s’est trouvé en état de passer avec la Compagnie dans l’Appartement de la Marquise, la seule à présent, pour laquelle nos alarmes ne diminuent point. Nous l’avons forcée de garder le lit, depuis ses deux évanouissemens. Camille, qui est demeurée près d’elle, aura contribué sans doute à la fortifier, par de charmantes peintures du changement de sa Fille.

En me retirant, pour achever cette longue Lettre, je balançois si je n’attendrois pas à la faire partir, que le rideau fût un peu levé, c’est-à-dire, que nous vissions quelque jour dans l’étrange obscurité où Clémentine se plaît à nous retenir. Mais l’heure de la poste me détermine. Je suis contente de mes espérances ; pourquoi tarderois-je à vous causer la même joie ? Peut-être seront-elles comblées demain ; peut-être dès aujourd’hui : mais comptez que je ne vous ferai pas languir pour l’éclaircissement. Je suis, &c.

À sept heures du soir.

Ma Lettre étoit fermée, comme vous le remarquerez au cachet, livrée au Courrier ; & je désespérois qu’elle pût rentrer dans mes mains. Graces au Ciel, elle me revient. Quel regret j’aurois eu de ne pouvoir vous informer aujourd’hui de ce que j’apprends ! Le Pere Marescotti & M. Barlet ont demandé à la Marquise & à moi, par un Billet remis à cette Dame pendant que j’étois à vous écrire, deux graces qu’elle n’a pas fait difficulté d’accorder pour elle, & que Sir Charles a promises pour moi ; « l’une, qu’il leur soit permis de tenir compagnie ce soir à Clémentine, & de souper avec elle dans son appartement ; l’autre, qu’il plaise à la Famille de Clémentine & à la nôtre de s’assembler demain, au réveil de la Marquise, & dans sa chambre, pour ne lui pas causer d’incommodité ». Ils ajoutent simplement qu’ils ont à nous faire quelques ouvertures d’importance. Que penser d’une demande si solemnelle & si grave ! Dans quelle impatience elle me jette depuis un instant ! Je renonce au sommeil pour toute la nuit. Vous ressentirez la même peine ; mais songez qu’elle sera tout-à-fait égale, & que vous promettant une Lettre pour demain, il ne peut vous rester, comme à moi, qu’une nuit à passer dans l’incertitude.