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Histoire maccaronique/17

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(sous le pseudonyme de Merlin Coccaie)
Adolphe Delahays (p. 280-301).

LIVRE DIX-SEPTIÈME.


Leonard, qui estoit le de toute honnesteté, cheminoit par le sejour et demeure des bestes sauvages, où la mort violente le portoit. Iceluy, estant entré dans le plus espais de la forest, avoit, mal-heureux, perdu les marques de son droit chemin. Il appelle souvent ses compagnons, et double, et redouble ho, ho, laquelle voix la ribaude Fortune espandoit par l’air ; et, tracassant ainsi, il arrive en un pré couvert de belles et diverses fleurs, lesquelles estoient esbranlées par un doux et petit vent. Au milieu d’iceluy y avoit une fontaine, sortant d’une petite roche, laquelle abreuvoit par ses ondelettes l’herbe du pré. Autour d’icelle sont lauriers et myrthes verds, des limoniers et orangiers. Les oyseaux se voyent volettans par les arbres, et chantans melodieusement, invitans tous les passans, par la douceur de leurs chants, à arrester leurs pas, ou pour boire de ceste eau claire et fresche, ou pour jouir en dormant de la frescheur de si beaux ombrages, lesquels agreent merveilleusement aux passans, n’estant jamais outre-percez des rayons du Soleil.

Estant donc Leonard, d’avanture, arrivé en ce beau lieu, il se tourne droict vers ce ruisseau cristalin, et se couche Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/343 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/344 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/345 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/346 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/347 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/348 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/349 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/350 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/351 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/352 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/353 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/354 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/355 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/356 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/357 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/358 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/359 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/360 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/361 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/362 de toutes douleurs, le Phlegethon des peines, le fleuve et la mer de pleurs ! Ha, Dieux ! quel personnage vous avez voulu perdre ! Ha, quel, ô Destin, vous avez tué ! Ha, douleur ! ha, douleur ! ha, quel ennuy ! » Et là-dessus Balde, ce faisant, avoit mis contre son estomac la pointe de son espée. Mais Cingar, le prenant par les deux espaules, luy arrache soudain l’espée d’entre les mains, et cependant iceluy tombe par terre, luy venant au visage une soudaine couleur pasle, ressemblant à la mort : mais, s’endormant, son esprit print quelque repos.