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Histoire maccaronique/19

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(sous le pseudonyme de Merlin Coccaie)
Adolphe Delahays (p. 316-335).

LIVRE DIX-NEUVIEME.


Pendant que moy courronné de laurier en Bergame, et en la bonne ville de Cipade, je me prepare pour chanter au son du gril, les Diables, les proüesses de Fracasse et les horribles faicts de la Baleine, donnez secours, ô Muses, à votre Coccaye. Je ne veux point pescher en ces eaux froides de Parnasse, comme ce badaut de Maro, qui n’eust jamais en badauderie son pareil, pendant qu’il fourre en son corps ces eaux gelées de Helicon, avec lesquelles il refroidist et glace son estomach en refusant l’usage du vin : dont une douleur le prend en la teste, et se rompt les veines de la poitrine. Et pour quoy ? pour quatre sols seulement, pendant qu’en l’ombre il chante : Dis-moy, Damete, et sa brague tomboit. Que de la malvoisie vienne m’abreuver ! il n’y a point meilleure manne, ny meilleure Ambrosie, ny autre plus plaisant Nectar.

Apollo avoit esveillé ses chevaux, et amenoit avec soy un jour si beau et si luisant, que de long-temps il n’en Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/379 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/380 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/381 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/382 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/383 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/384 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/385 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/386 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/387 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/388 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/389 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/390 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/391 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/392 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/393 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/394 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/395 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/396 porte Pophe ; le dernier est Dragamas, lequel foüette à bon escient son crocodile qu’il chevauchoit. Ainsi tous s’enfuient à grand haste ; et ces pauvres malheureux aimeroyent plutost endurer tous les tourmens, que de veoir Jesus-Christ. Boccal, les voyant ainsi bien fuir, ne cesse de courir après, jusques à ce qu’ils arrivent au champ de bataille, auquel on voyoit desjà de grands ruisseaux couler de sang noir. Mais les diables, voyans de loing le Crucifix, aussi-tost et en un moment crians et hurlans, s’en vont en fumée à plus de mille mil de là, et après eux demeura une si grande puanteur, que rien ne servoit de boucher son nez. Tous s’en vont à la mal-heure, et ne fut plus veu là aucun malin esprit, par le bienfait de Boccal. Vive donc Boccal, vive la bouteille, et vive l’insigne maison de l’ancienne Folengue !