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Hokousaï (Goncourt)/Chapitre 59

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Charpentier (p. 334-339).
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LIX

C’est vraiment curieux, dans la vie d’un peintre japonais, les changements de noms et de signatures, et je crois qu’il est de toute nécessité pour l’étude de l’œuvre d’Hokousaï, chez lequel ces changements sont plus fréquents que chez tout autre peintre du Japon, de les indiquer, de les signaler.

De 1778 à 1785, Hokousaï, alors dit Tétzouzô, signe ses compositions du nom de Katsoukawo Shunrô ou simplement Shunrô.

En 1785, il signe un des deux livres, qu’il publie dans l’année : Goummatei.

En 1786, à la sortie de l’atelier Shunshô, il abandonne complètement la signature Katsoukawa Shunrô, pour prendre la signature Mougoura Shunrô, faisant comprendre par le nom de Mougoura (buisson) qu’il est indépendant de toute école. Il signe ainsi jusqu’en 1795.

En 1795, il signe Hishikawa Sôri ou simplement Sôri. Mais avant d’adopter le nom de Hokousaï pour plusieurs années, un grand diptyque en couleur représentant un défilé d’hommes, de femmes, d’enfants, se promenant devant le temple d’Asakousa : planche qui est un mélange de Kiyonaga et d’Outamaro, nous le montre signant, peut-être quelques semaines : Tôshû Shunrô, changé de nom.

En 1796 il signe : 1o Hishihawa Sôri ; 2o Sôri tout court ; 3o Hokousaï Sôri ; 4o Hokousaï.

C’est donc à partir peut-être des derniers mois de l’année 1795, mais bien positivement à partir du Jour de l’An de 1796, qu’il prend le nom d’Hokousaï (l’atelier du Nord) entremêlé d’autres noms.

En 1797, il signe : 1o Hishikaw Sôri ; 2o Sôri ; 3o Hokousaï Sôri.

En 1798, il signe : 1o Sôri ; 2o Hokousaï Sôri ; 3o Hokousaï.

Cette année, il donne son nom de Sôri à son élève Sôji, et il signe : Sôri changé en Hokousaï.

En 1799, il signe : Sôri changé en Hokousaï et Hokousaï.

En 1800, il signe : Hokousaï, précédemment Sôri, et Gwakiôjin Hokousaï (Hokousaï fou de dessin) pour la première fois.

La même année il signe le Coup d’œil sur les deux bords de la Soumida et le Coup d’œil sur les endroits célèbres de Yédo, et les Poésies illustrées sur les rôles des rônins, publiées en 1802 : Hokousaï Tokimasa.

En 1801, 1802, 1803, 1804, il signe : Gwakiôjin Hokousaï (Hokousaï fou de dessin).

Il y a vers ce temps des estampes signées de lui Kakô, signature qu’il a mise au bas de sa prose, signant Tokitaro Kakô la Tactiques du général Fourneau et autres livres jaunes.

En 1805, il signe : Koukoushin Hokousaï Gwakiôjin Hokousaï.

En 1806, il signe : Gwakiôjin Hokousaï, Katsoushika Hokousaï.

En 1807, il signe : Katsoushika Hokousaï. Ce nom, il le prend par amour pour ce quartier campagnard, qu’il habita une partie de sa vie, et qui le faisait se faire annoncer chez ses amis, comme le paysan de Katsoushika.

En 1808, il signe : Hokousaï (tout court).

En 1809, 1810, 1811, 1812, 1813, peut-être 1814 et 1815, il signe : Katsoushika Hokousaï.

En ces années, quand il peint à Riôgokou un formidable Hotei, il signe : Kintaïsha Hokousaï (Kintasha voulant dire la maison au sac de brocart, qui est une allusion au sac de toile d’Hotei).

En 1816, il change de nom et signe : Hokousaï, changé en Taïto.

En 1817, sur la résistance du public à accepter le nom de Taïto, il signe : Hokousaï Taïto, dans les premiers mois de l’année : Taïto, précédemment Hokousaï.

En 1818 et 1819, il continue à signer : Taïto, précédemment Hokousaï.

En 1820, il change encore de nom, et signe : Katsoushika I-itsou, changement du nom de Hokousaï Taïto.

En 1821, il signe : Katsoushika I-itsou (celui qui ne fait qu’une chose), comme s’il voulait exprimer le regret de n’avoir fait que de la peinture depuis sa jeunesse ; il signe encore : Guetti rôjin I-itsou (I-itsou vieillard fou de la lune).

En 1822, il signe : Fouzénkio I-itsou (I-itsou, celui qui ne fait qu’une chose, sans se laisser influencer par les autres).

En 1823, il signe : I-itsou. Hayashi dit que Hokousaï voulait qu’on prononçât ce mot Tamekazou ou I-itsou, et que c’est une erreur de prononcer Tamé-itchi.

En 1824, il signe : I-itsou, le vieillard de Katsoushika, et le vieux fou I-itsou.

En 1826, il signe : le vieillard de Katsoushika I-itsou.

En 1829, il signe : le vieillard I-itsou, et cependant comme le public a l’habitude de son ancien nom, il signe cette année, les Héros de Souiko : le vieillard I-itsou de Katsoushika, précédemment Hokousaï.

En 1834, il change une dernière fois de nom et signe : Manji changement de nom de Hokousaï, et Svastica , le signe de Man (dix mille).

En 1835, il signe : Manji.

À partir de 1836, jusqu’à sa mort, il signe : Manji, vieillard fou de dessin. Hokousaï a usé encore d’autres signatures, de 1799 à 1800, il a signé : Shinsai, nom qu’il a quitté pour le donner à son élève Hanji, et encore vers 1800, il a signé : Raïto et Raïshin, le mot tonnerre, à la suite d’un terrible coup de tonnerre, qui l’avait fait tomber de la chaussée dans une rivière.

Enfin, ainsi que l’annonce l’Oukiyo-yé Rouikô de Kiôdén, a-t-il signé des Dessins d’amour du nom de Goumma ou Gounmatei ?