Aller au contenu

Hokousaï (Goncourt)/Chapitre 60

La bibliothèque libre.
Charpentier (p. 339-345).
◄  LIX

LX

Une étude sur Hokousaï serait incomplète, sans une brève énumération de ses élèves, qui sont :

Todoya Hokkei, vulgairement Iwakoubo Kinyémon, et sortant d’une maison qui avait le privilège de fournir le poisson aux daïmios. De là, le nom de Todoya (marchand de poissons). Il porte aussi les noms Aohiga-oka, Kiôsaï.

C’est l’élève au talent le plus inspiré par le maître, et qui parfois l’imite si bien, que le Dôtchûgwafou, Album de dessins de voyage, par Hokousaï, lui a été attribué par quelques-uns. Il est l’auteur d’une Mangwa publiée vers 1830, où il y a des compositions dignes de son maître. De charmants et spirituels livres d’Hokkei sont : Foujin gwa zo shou, Portraits des femmes poètes du Japon, accompagnés d’un choix de leurs poésies réunies, par Gwuriuyén, publiés en 1806. Kioka Santo Meishô zouyé, les Endroits célèbres des trois capitales avec les poésies, publiées en 1812 ; Tôto jûnikei Kiôkashû, Poésies sur les douze vues de Yédo, publiées en 1819 ; Fûsô meishô, Kioka-shû, Poésies sur les endroits célèbres de Fuso (nom poétique du Japon), publiées en 1824 ; Gakoumen Kiôka Shiû, Les Poésies dans des cadres ornementés, publiées en 1826. Un des beaux et rares livres d’Hokkei est le Shôkokou Meishô, les Endroits célèbres des contrées du Japon, et encore Yoshiwara juninotoki, les Douze Heures du Yoshiwara, et encore : Kiôka Sonikodeiô, trois volumes en couleur.

Indépendamment des livres, il a publié nombre de sourimonos de la plus belle couleur.

Deux cahiers d’esquisses au trait, que Duret a acquis à Londres, et un certain nombre de croquis du cabinet d’estampes de Berlin, montrent l’habile dessinateur qu’il était.

On n’a aucun détail sur la vie de cet artiste qui aurait été un littérateur distingué. La date de sa mort est ignorée, et si M. Gonse n’avait eu la bonne fortune de découvrir dans l’exemplaire de Rokoujouyén, Poésies et portraits de 120 poètes modernes, ayant appartenu à Hokkei, une note indiquant qu’il avait 31 ans en 1811, nous ne saurions pas qu’il est né en 1780.

Gakoutei, l’admirable artiste des sourimonos, le dessinateur de la femme de l’aristocratie, de la femme à l’aspect sacerdotal, et qui, dans un petit livre intitulé : Itirô Gwafou, Album des dessins d’un vieillard, a un paysage dans le brouillard, merveilleux de vérité. Indépendamment de la signature Gakoutei Harounobou, il se servait de la signature Sada-oka ou Teikô.

Gakoutei serait un littérateur qui aurait traduit du chinois, les 75 volumes du Sangokoushi, Histoire des trois Royaumes, un littérateur donnant ses inspirations à Hokousaï, et qui à la fin, fut si charmé, si séduit par son talent, qu’il devint peintre, et se fit son élève.

Teisai Hokouba. Son nom vulgaire est Arisaka Gorohati. Il signifie quelquefois Shushunsaï. Il se reconnaît à la grâce contournée de ses femmes. M. Anderson donne comme son œuvre principale Hoshi-zoukiyo Kénkwaï-rokou, Ombres et lueurs des Astres de la nuit, publié en 28 volumes à Yédo, en 1809. Hokouba avait la réputation de dessiner aussi bien de la main gauche que de la main droite.

Shinshaï. Son nom vulgaire est Hanjiro, propriétaire à Kanda. Il signe quelquefois Riûriûki. Il travaillait en 1800 et 1810.

Katsoushika Taïto. Ce nom, porté par Hokousaï pendant cinq ans, de 1815 à 1819, il le donna à un élève nommé Kameya Kisabro, d’une habileté hors ligne. Les biographies disent que ce nom a été cédé par Hokousaï à Kameya en 1816, mais il y a une erreur, car en 1819, le Maître signe encore Taïto dans le second volume d’Hayabiki, où Ikkou, un ami d’Hokousaï, parle dans sa préface du talent du vieux Taïto ; ce n’est donc qu’en 1819 ou 1820 qu’a eu lieu cette cession, car c’est à l’automne de l’année 1820 que Hokousaï signe : I-itsou, autrefois Hokousaï.

Le Hokousaï Taïto a illustré des livres, et publié des estampes en un assez grand nombre, mais sa signature est toujours accompagnée soit d’un cachet, soit d’un autre nom, et pour éviter la confusion avec le maître, voici ses noms : Guénriûsai, Beikwa, Kankwan, Foumiô, Yatikou, Shôzan.

Son exécution ressemble tellement à son maître, qu’il est de toute nécessité d’étudier la signature, si l’on ne veut pas se tromper. C’est ainsi que parmi ses estampes, on a pris pour des Hokousaï, les pièces suivantes :

1o La carpe dans l’eau ; 2o Deux cigognes et deux pins ; 3o Femme en promenade, dans le format en hauteur, et dans les autres formats des fleurs et oiseaux, des paysages, des personnages, et un paysage de nuit, où il y a un pont éclairé par la lune.

Hokousén, qui signe Toyénrô, et qui collabora à la Mangwa.

Hokousou, qui signe aussi Souiteisaï ou Kankanrô, ou Ransaï, et qui illustra des romans, entre 1804 et 1805.

Hokouju, signant aussi Shôteï, et qui publia des paysages, dits de l’école hollandaise.

Hokou-oun, qui signe au-dessus de son nom : Tonasé, et passe pour avoir beaucoup aidé Hokousaï dans la Mangwa. De son premier état, architecte ; il apprit l’architecture à Hokousaï.

Bokousén portait aussi les noms de Hokouteï, Quekkôteï, Hiakousaï, Tokôrô, etc. C’était l’artiste de Nagoya, chez lequel descendit Hokousaï, quand il se rendit dans cette ville, et ce fut chez lui, que le premier volume de la Mangwa fut dessiné. On a de lui Bokousén sogwa, un recueil de planches en couleur, publiées en 1815.

Sôjï, qui signa successivement Tawaraya, Hishikawa, et en 1799 Sôri, le nom qu’avait porté un moment son maître, et qu’il lui abandonna. Il est célèbre par ses fleurs, ses oiseaux, ses paysages, dessinés à l’encre de Chine.

Hokoukaï, signant Yeisaï, Hokoutaï, et qui illustra quelques romans aux environs de 1805.

Hôtei Horkouga, un illustrateur de livres.

Kodaï, un fabricant de saké de la province de Shinano, en même temps qu’un artiste. Hokousaï resta chez lui plus d’un an.

Yanagwa Shighénobou, né vers 1778, et mort en 1832. Il signa d’abord Raïto, nom que lui donna Hokousaï, dont il devint le gendre, ayant épousé sa fille Omiyo, qui divorça, et mourut assez jeune. À la suite d’une dispute avec son maître et son beau-père, il abandonna son faire et imita Toyokouni.

Il a collaboré avec Sadahidé et Keisaï Yeisén à l’illustration de Satomi Hakkéndén, et a publié en 1821, deux albums : le Riûsén gwa-jô et le Riûsén gwa-fou.

Les autres élèves sont :

Raïshiù, — Raïsén, — Hokouga (autre que Hôtei Hokouga), — Hokoumokou, — Hokoushiû, — Hokonyén, — Hokouguiou, — Katsoushika Hokouriou, — Hokou-itsou, — Hokoumei, — Hokoudô, — Hôkkô, — Hokouyô (Faucon du Nord), — Hokouyei, — Hokouyô (Océan du Nord), — Hokojiû, — Hokoushiû (Nord distingué), — Hokkei (Nord respectueux ; ne pas le confondre avec celui du même nom, Todoya Hokkei), — Hokousén, — Hokou-i, — Taïgakou, — Taï-itsou, — Shimrei, — Hakouyei, — Raijin, — Taïsô, — Isaï, — Masahisa, — Guessaï Outamasa, — Gwasanjin.

On remarquera l’appropriation que les élèves d’Hokousaï ont faite du premier caractère de son nom, le caractère Hokou.