Instruction libertine/04

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Quatrième Dialogue. (Suite).

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L. La Poste aux ânes.

Ceci est une manière fort plaisante, mais qui ne peut être exécutée par tout le monde ; il faut d’abord avoir un âne qu’on connaisse ne pas être trop têtu, et il faut aussi que les amants aient un peu l’habitude de monter ces sortes d’animaux sans en avoir frayeur, et à la manière du cavalier. La femme se met à cheval, comme un homme, sur l’âne à nu, sans autre selle qu’une couverture, et des étriers tenus courts. Si le lieu n’est pas assez solitaire pour que les acteurs puissent être nus, la femme relève ses vêtements devant et derrière et se tient la tête penchée embrassant de ses deux bras le col de l’âne et relève le derrière en se soulevant sur les étriers. L’homme monte en croupe derrière elle, il allonge en avant le bas de son buste et se penche en arrière en se tenant à la queue de l’âne d’une main pendant que de l’autre il place son vit en levrette dans le con de la belle, ce qui n’est pas difficile par la position qu’elle a prise. Quand les choses sont en place, la femme se laisse retomber sur l’entre deux des cuisses de son amant, qui porte alors ses deux mains à la queue de l’âne ; les amants font aller l’animal en serrant leurs genoux, ce qui en même temps soutient leur position, ils joignent aux sauts que l’âne leur fait faire en trottant, des mouvements de fesses à droite et à gauche qui augmentent leurs plaisirs, et quand ils sont prêts à décharger, l’amant tire la queue de l’âne, qui finit, tel patient qu’il soit, par ruer, ce qui fait entrer plus avant le vit de l’amant à la grande satisfaction des deux parties ; mais il ne faut pas perdre la tête au moment de l’éjaculation comme cela arrive quelquefois, car l’âne par ses ruades jetterait son fardeau à terre.

LI. la pièce en batterie.

La femme se couche le dos et les reins en travers sur le bord du lit, les jambes et cuisses dehors ainsi que le cul. L’homme placé en face d’elle et debout, prend de chacune de ses mains chacune des jambes de la femme au dessus de la cheville du pied, et les enlève le plus haut possible un peu en avant et droites, mais légèrement écartées, il découvre ainsi parfaitement et place bien à sa portée le con à enfiler, il en approche alors son vit, qui, par la position, y entre tout seul et il pousse ; une fois qu’il y est, il joue des reins en avant et en arrière et en même temps il agite en haut et en bas, tantôt l’une des jambes qu’il tient, tantôt l’autre, et tantôt toutes les deux à la fois, ce qui opère dans le con des mouvements divers, des frottements et pressions qui caressent voluptueusement le bienheureux vit, le font bander davantage, et communiquent aux deux parties agissantes, des plaisirs indescriptibles, qui ne se terminent hélas que trop tôt, par une double et réciproque éjaculation.

LII. Manière de faire un garçon.

La femme se couche le dos en travers sur un lit, les jambes en dehors, l’homme se met debout pieds à terre devant elle, il lui prend la cuisse droite au jarret, la place jambe pendante dessous son bras gauche, puis il enlève avec sa main droite la cuisse gauche de la femme, qu’il place toute droite ainsi que la jambe dont le jarret vient ainsi se fixer sur le devant de son épaule droite, à lui, à côté de sa figure. Avec l’une de ses mains il écarte les grandes lèvres du con y plante son vit, pousse et repousse jusqu’à décharge, lors de laquelle il a soin : 1o de ménager les choses pour que les deux décharges aient lieu ensemble ; 2o d’enfoncer son vit de toutes ses forces, et de manière à ce qu’il ne sorte pas du con la plus petite goutte de la précieuse liqueur.

Ceci est l’avis de plusieurs médecins qui se sont spécialement occupés de la génération, et qui prétendent que pour faire un garçon, il faut que la femme en foutant à cette intention, ait ou le côté droit baissé, ou le côté gauche relevé, afin de faire tomber la semence dans le flanc droit de la femme, où se conçoivent les garçons.

LII. Manière de faire une fille.

C’est la même posture seulement c’est la cuisse gauche que l’homme met sous son bras droit, puis avec son bras gauche il lève droites, la cuisse et la jambe droite de la femme, de façon que ce côté droit de la femme est élevé et son côté gauche baissé, le reste se fait comme dans la posture précédente, où on explique les autorités qui ont décidé la chose.

Il résulte de ces deux postures, et des raisons qui en justifient le but, que l’on parviendrait aux mêmes résultats dans diverses manières de foutre, (l’ordinaire, les inséparables, nos 1 et 2, ou toute autre où la femme est sur le dos, le cul un peu relevé par des coussins) pourvu que, si on voulait un garçon, la femme baissât le côté droit et relevât le côté gauche, et que l’on fit le contraire si l’on voulait avoir une fille.

LIV. Le matelas mobile.

L’homme se couche tout de son long sur un lit, faisant obélisque, c’est-à-dire le vit bandant et redressé en l’air, la femme monte sur lui et s’y place comme pour le pal en arrière no 20, puis quand elle s’est mis à elle-même le vit dans le con, elle allonge ses jambes et cuisses sur celles de l’homme, se penche aussi allongée le corps en arrière, couchée le dos sur la poitrine de l’homme vers lequel elle tourne un peu sa figure pour la livrer à des baisers. Elle est ainsi comme couchée sur un matelas, l’homme tout en lui faisant langue fourrée, lui patine les tètons, le ventre, la motte et le clitoris, en passant ses mains de derrière en avant par dessus le corps de la belle, les acteurs remuent doucement, car ils déconneraient s’ils s’agitaient fort, le vit par cette posture n’étant pas très avant dans le con, où la femme peut cependant le maintenir avec sa main. C’est une de ces postures qui demandent un long vit, elle empêchera le porteur d’un bijou de cette qualité d’employer les bourrelets dont Roquelaure faisait usage quand il ne voulait pas infliger une punition à la femme en la foutant.

LV. La Crapaudine.

La femme se couche de son long sur un lit, un fort coussin dessous le derrière pour relever le con, les épaules et la tête appuyées sur des oreillers, l’homme se place sur elle à la manière ordinaire, quand il a enconné, la femme relève alors ses jambes et cuisses qu’elle écarte tant qu’elle peut, elle plie ses jambes de façon que ses talons touchent ses fesses en dessus la ligne de ses cuisses tant elle se tortille, ses genoux pressent son amant près des aisselles, ils se preſsent dans les bras l’un de l’autre et l’homme profite de la position cambrée de la femme qui lui présente son con si bien ouvert pour y pousser son vit jusqu’au poil, à leur mutuelle satisfaction qu’ils s’empressent de part et d’autre par des coups de reins et de culs répétés, et des transports qui n’ont de terme, que par la double émission de leur foutre à tous deux.

LVI. Le Panier ou la Kourakin.

Un panier rond sans fond, attaché par les anses, est suspendu à une corde qui roule sur une poulie fixée au plafond, et retombe par son autre bout à terre. La femme s’assied dans ce panier entre les anses, à la crapaudine, ayant le dos appuyé sur un bord, les jarrets à cheval sur le bord opposé et les jambes pendantes en dehors, son cul sort par le fond du panier, ainsi que sa motte et son con qui se trouvent faire saillie en dehors. L’homme enlève un peu le panier en tirant la corde, il se couche de son long à la place qu’il occupait, le dos à terre et le vit en obélisque, en face des parties de la femme qui saillissent en dehors comme nous l’avons dit, il laisse doucement retomber le panier, qu’il soutient d’une main par la corde à la hauteur convenable, et de l’autre il ajuste son vit dans ce con que le dessous du panier lui offre. Ensuite, quand il y est introduit, il remonte et redescend alternativement le panier doucement, et de manière à ne pas déconner. Pendant que son vit est enfoncé jusqu’au poil, il peut aussi faire tourner le panier à droite et à gauche, ce qui tortille délicieusement son vit, le fait bander plus raide encore, et donne aux deux amants des voluptés incalculables, qui les obligent à décharger, comme si leurs parties sexuelles étaient des fontaines de foutre.

LVII. Les pieds debout.

C’est la contre partie de la levrette debout no 38. Les acteurs sont face à face, la femme monte sur des carreaux de manière à ce son con soit à la hauteur du vit de l’homme qui l’enconne dans cette position, elle l’étreint de ses bras au col, il la tient pressé contre lui d’une main, bouche à bouche, poitrine contre poitrine, il a dirigé de son autre main son vit dans le con, et quand il y est, il porte cette main à la fesse de la femme qu’il attire par là à lui. Les acteurs remuent ensuite de la charnière, c’est-à-dire des reins et du cul, en se faisant langue fourrée, en se pressant et se frottant l’un contre l’autre, il faut bientôt finir comme à l’ordinaire, par une mutuelle décharge. Du reste cette posture est peu commode ainsi que la levrette no 38, qui lui est analogue, elle est fatigante et exige un vit fort long pour donner beaucoup de plaisir. Elle n’est bonne que comme caprice d’un moment.

LVIII. Le jeu des croupions.

Cette posture est dans le même cas que la précédente, c’est-à-dire qu’elle demande un long vit, quoiqu’elle ait de l’analogie avec le « moyen de ne rien perdre no 48 » et la « grande entrée no 49 » qui sont loin d’être aussi exigeantes, et qu’elle demande aussi de l’adresse, de la flexibilité, sans que tout cela soit récompensé suffisamment et par un plaisir qu’on ne trouverait pas dans d’autres postures moins fatiguantes et praticables par tout le monde, c’est encore un simple objet de caprice.

La femme se couche le dos sur le lit ou à terre, le bas des reins soutenu par un coussin, elle plie les jambes et relève ses cuisses qu’elle écarte, ses genoux remontent à ses tètons et ses talons revenant en avant à ses fesses. Quand elle est ainsi pelotonnée, l’homme se met à cheval sur elle, les pieds sur le lit ou à terre placés en dehors et à droite et à gauche du corps de la femme, les jointures de ses fesses aux cuisses, posées sur les coups de pieds de la femme pelotonnée, il insinue son vit entre les quatre cuisses dans le con de la dame, passe ses bras autour et entre ses genoux et le corps de ladite dame pour lui prendre les fesses et l’attirer à lui ; elle le tient de son côté par le col et avance la tête pour faire langue fourrée. Quand l’homme est bien installé, il se baisse et se relève alternativement et sans brusque mouvement pour ne pas déconner, et les choses finissent par une double et copieuse décharge, que les acteurs ont bien gagnée par les difficultés vaincues de la position gênante pour tous deux.

LIX. La Balançoire.

Une banquette de deux pieds de long bien rembourrée, est attachée à une double corde longue, réunie à chaque bout à trois pieds de la banquette, et n’en faisant plus qu’une à chaque bout de la banquette après cette longueur, laquelle est attachée de son bout libre à une branche d’arbre ou des poteaux de manière à former une escarpolette ou balançoire. L’homme se place ainsi au milieu de la banquette, la femme se met en face de lui à cheval comme pour la Chevauchée no 39, place son vit sans son con, et faisant passer ses cuisses par dessus et en arrière de l’homme ainsi que ses jambes, chacun des acteurs saisit à la droite et à la gauche les cordes qui tiennent la banquette, l’homme met la balançoire en mouvement avec son pied d’abord, puis par des secousses de reins et de cul que lui rend généreusement la femme, et qui ont le double objet d’accélérer la vitesse de la balançoire et de convenir parfaitement à la fouterie à laquelle se livrent, ainsi lancés en l’air, nos amans. La prudence demanderait qu’ils passassent chacun autour de leur corps une écharpe qui serait bien attachée par les bouts aux cordes de la balançoire, car sans celà, au moment de la décharge, et des jouissances qu’elle cause, les yeux de brouillent, les forces s’en vont, et, si on venait à lâcher les cordes de la balançoire, on serait jetté à terre fort rudement. C’est surtout à la femme comme plus faible et pourtant plus ardente, ce qui dans ce cas est double danger, que cette précaution de l’écharpe doit être recommandée.

LX. Le jeu du bec de canne renversé.

La femme monte seule sur la balançoire ci-dessus, s’assied sur le bord de la banquette, replie dessous ses jambes et genoux le plus petit possible en les écartant ainsi que les cuisses pour présenter son con en dehors de la banquette, elle se penche à cet effet encore, la tête et le haut du corps en arrière les reins en avant, en se tenant ferme aux cordes de la balançoire.

L’homme se place en face de la femme, le vit en main, dirigé vers la bague que la femme lui présente par sa position. Il recommence ce jeu tant qu’il lui plait, et, quand il sent les approches de la décharge, il saisit le moment où il a donné dans le but, pour arrêter la balançoire et décharger à son aise, pendant que la femme en fait autant.

On sait que le jeu de canne au pistolet est une canne à tête de fer, suspendue à une corde qu’on tire en arrière et qu’on laisse aller quand on a visé, pour qu’elle aille frapper à la longueur de la distance de la corde et en face un ressort ; qui, lorsqu’il est atteint, fait partir un pistolet. La manière de foutre sus détaillée est donc réellement l’image de ce jeu, renversée, puisque c’est ici le but qui vient au devant des coups de bec du vit.

LXI. La bête à deux têtes, ou
le bâton à deux bouts.

La femme se couche de son long, le dos de côté sur le lit, les cuisses et jambes écartées ; l’homme se couche de même en sens doublement inverse, c’est-à-dire sur le dos, du côté opposé à celui de la femme et tête-bêche avec elle, il passe une jambe et une cuisse entre celles de la femme, et dessous les fesses de cette dernière, il place son autre jambe et son autre cuisse par dessus la femme, et remonte ainsi son buste vers celui de la femme jusqu’à leurs aines, il ajuste alors son vit, en le fesant ployer, dans le con de la femme, et s’y maintient d’une main, dont il chatouille en même temps la motte et le clitoris, à sa portée, pendant que tous deux poussent et repoussent avec précaution pour ne pas déconner, car c’est encore là une posture qui demande du soin, de l’adresse et surtout un long vit, avec lequel d’ailleurs il y a toujours plus de ressources, demandez à ces dames. En effet, on peut toujours à cet égard remédier au trop long en ne faisant pas tout entrer, mais remédiez donc ou trop court ? Il n’y a pas moyen d’y mettre d’allonge.

LXII. Le sac de blé en avant.

La femme se couche en travers le dos sur le lit, elle relève ses cuisses et jambes, et passe à droite et à gauche, ses pieds dans des embrasses de rideaux, assez élevées pour qu’elle ne pose plus sur le lit que par la tête et les épaules, et que ses reins, ses hanches et tout le reste soient en l’air écartés. L’homme monte sur le lit, passe sa tête et son corps, d’avant en arrière, entre les cuisses ouvertes de la femme à laquelle il présente son derrière et dont il a la tête entre ses pieds à lui, il se penche en avant, ajuste son vit dans le con, et quand il y est, il se courbe tout à fait en avant, appuie des mains sur le lit proche le haut du dos de la femme, qui jouit ainsi de la perspective du cul et des couilles de son amant, dont le battement, résultat de l’exercice auquel il se livre, ont bientôt augmenté par le jeu des mains de la chère dame qui ne peut résister au désir de les pelotter, de claquer les fesses tendues sous ses yeux, l’homme de son côté baise, palpe et caresse toutes les parties postérieures qu’il voit, et passe même ses mains en avant pour y visiter les tètons et les autres beautés qu’il peut atteindre. Tout ceci a pour clôture une magnifique éjaculation, dont la femme ne perd pas une goutte, et qui par la position lui coule jusqu’au fond de la matrice, en la chatouillant délicieusement.

LXII. Le sac de blé en arrière.

C’est la contre épreuve de la précédente, la femme est placée tout à fait de même, l’homme au lieu de se mettre entre les jambes et cuisses, d’avant en arrière, s’y place d’arrière en avant, lui plante par conséquent son vit en levrette, a ses pieds derrière les épaules de la femme sur le lit, et le corps penché en avant, sa figure vient sur les tètons de la femme dans lesquels il se débarbouille, comme on dit assez trivialement, et dont il chatouille les boutons de sa langue, la femme peut en approchant sa figure, et se soulevant un peu, faire avec lui langue fourrée ; et les choses se terminent aussi par une décharge qui n’a pas moins d’agrément que dans la précédente posture. On voit que dans ces deux façons de foutre, l’homme a vraiment l’air d’un sac de blé mis sur un chevalet, c’est ce qui a donné l’idée du nom qui leur est donné.

Charles. – (s’arrêtant). Je me crois enfin au terme de ma tâche pour le § 1er de la première section de mon premier chapitre. Le plus long est fait mais il est dix heures du soir, je suis un peu fatigué de parler, couchons-nous, pour que je me délasse dans tes bras. Tu n’es pas venue ici, je le pense, dans le seul dessein de causer, ta lettre d’avis me parle de donner un jour et deux nuits à l’amour, il faut tenir ta parole. Nos discours sur les manières de sacrifier à ce dieu ne suffisent pas pour cela.

Justine. – Mauvais sujet ! Tu veux réaliser quelques unes des peintures que tu viens de me faire. J’y consens, mais promets-moi qu’après quelques heures de plaisir, tu me continueras tes instructions, elles m’intéressent au point que je compte bien ne dormir qu’après que tu les auras conduites à leur fin, dussions nous y passer la nuit entière.

Charles. – Ne sais-tu pas que tout ce que tu désires, je le veux ? Couchons nous donc d’abord.

Les amants de couchèrent. En effet ils réalisèrent quelques une des postures ci-dessus expliquées ; puis Charles, fidèle à sa promesse reprit la parole comme s’il ne s’était pas interrompu.