Jupes troussées/1-6

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Texte établi par Société des bibliophiles cosmopolites. Éditeur scientifique, Imprimerie de la société cosmopolite (p. 43-50).
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Jupes troussées, Bandeau de début de chapitre
Jupes troussées, Bandeau de début de chapitre



VI



M adame Tannecuir ayant remarqué que mademoiselle Hélène, la blonde sous-maîtresse, prenait un grand plaisir à voir donner le fouet, voulut se rendre compte de ce que la jeune fille éprouverait à l’appliquer elle-même, en assistant au spectacle à son insu, cachée avec moi dans le cabinet. Elle lui proposa donc de la remplacer auprès d’une jeune indisciplinée de quinze ans, qu’elle avait condamnée à recevoir trente coups de martinet, précédés d’une fessée préalable. À l’annonce de cette aubaine, les yeux de la sous-maîtresse s’animèrent d’un éclat extraordinaire, ses joues s’empourprèrent, et sa figure exprimait un vif contentement, quand elle accepta la proposition. Juliette la laissa donc pour cette fois agir à sa guise, et après lui avoir donné pleins pouvoirs, elle vint me retrouver dans le cabinet où je l’attendais, en passant par sa chambre pour détourner les soupçons.

J’avais placé deux chaises près de la porte vitrée ; elle en retira une, en me disant que la mienne suffirait ; et pour me le prouver elle s’assied sur mes genoux, m’entoure le cou de ses bras, et me plante ses lèvres sur les lèvres, dardant sa petite langue, et cherchant la mienne ; sa douce main satinée, qui fouillait dans ma braguette, en retire mon braquemart en superbe état ; elle se glisse à genoux, et vient le prendre dans sa bouche ; je dus l’en retirer vivement, pour empêcher le gaillard de s’épancher dans la chaude prison de velours qui le retenait. Je relève la belle, je l’empoigne à bras le corps, je la renverse en travers de mes cuisses, la soutenant dans mon bras gauche, et je glisse ma main sous les jupes, explorant les profondeurs. Pour être plus à l’aise, mon aimable maîtresse avait retiré son pantalon, de sorte que je parcourais librement tous ses appas cachés, sans être arrêté par le moindre obstacle ; ma main glissait le long du ventre, frisottait la superbe motte touffue, redescendait glissant entre les cuisses, passait lentement sur la fente, remontait entre les fesses potelées, pressait les chairs fortement, redescendait laissant courir les doigts dans la raie, et chatouillant le bas du bout du médius ; prenant ensuite à poignée la grotte et la toison, que je palpe et que je presse entre mes doigts, et penché sur elle, je lui mords les lèvres ; je branle en même temps d’un doigt agile fixé dans la fente, le petit bouton, qui se couvre bientôt d’une douce rosée, tandis que la gorge palpite, repoussant violemment le corsage.

Juliette pâmée est toujours renversée, je dégrafe le corsage, j’écarte les dentelles de la chemise, je glisse ma main dans l’échancrure élargie, et je pose mes lèvres sur la belle gorge nue qui s’impatientant dans sa prison a jailli à demi du corset, reposant sur le rebord les deux belles roses du paradis, taches rouges sur fond blanc.

Dans la salle à côté, on prépare la gentille Noélie pour la discipline. Mlle Hélène, les yeux brillants, le teint animé, aidée de Mlle Sophie, la seconde sous-maîtresse, retire le corset de la mignonne, qui n’a plus que sa chemise et son petit pantalon. Les yeux noyés de larmes, le rouge de la honte empourprant ses joues, la tendre victime balbutie des mots entrecoupés, dans lesquels on distingue ceux de grâce et de pardon. Mais Mlle Hélène, sourde à ses supplications, entraîne la délinquante, s’assied sur une chaise, jette la coupable en travers de ses genoux, rabat le petit pantalon, trousse la chemise, la roule jusqu’en haut, et la maintenant sous son bras gauche, elle se dispose à la fesser comme une petite fille ; mais avant de commencer, elle contemple d’un œil gourmand et plein de convoitise, le joli postérieur potelé ; les lis éblouissants du satin, la forme exquise de ces globes arrondis, fascinent son œil ébloui, et arrêtent un moment sa main suspendue sur le joli cul condamné, comme une épée de Damoclès.

Pendant ces opérations préliminaires, sans en perdre le moindre détail, nous nous préparions de notre côté à prendre la meilleure part possible au divertissement. J’ai rabattu ma culotte, mettant à l’air mon boute-joie quillé ; Juliette m’enjambe à reculons, s’assied sur mon bâton, que j’aide à se glisser dans l’étui qu’on lui présente, et elle vient appuyer sur mes cuisses son superbe reposoir, qui déborde des deux côtés en opulents reliefs ; et tandis que je la soutiens par les cuisses, elle se lève sur la pointe des pieds, et se met à voyager sur ma quille, la lâchant à moitié quand elle monte, et l’engloutissant tout entière quand elle redescend.

Clic, clac, clic, clac, Mlle Hélène se décide enfin à inaugurer la danse ; les premières claques amènent sur la surface blanche une teinte rosée. Noélie regimbe et lance des coups de pieds ; la fesseuse prie sa camarade de tenir les jambes de la mutine, et se remet à cingler sévèrement les globes qui rougissent très vite. « Débattez-vous donc, mademoiselle ; clic, clac, je vous promets de vous tanner la peau, si vous faites la méchante. Clic, clac, clic, clac, il faut que vous gardiez longtemps le souvenir, clic, clac, clic, clac, de ma verte fessée » !

Comme elle le disait, elle la fessait en effet avec une vigueur extraordinaire, froissant le satin à chaque gifle, dont la vive cuisson redoublait les cris de douleur de la patiente, et les trémoussements de son postérieur meurtri, qui se tortillait et se tordait de façon fort plaisante. Mlle Hélène qu’excitait prodigieusement la vue de ces aimables contorsions, la fouettait comme une nonne en furie, et les dernières claques soulevèrent des cloques sur la peau fumante.

Juliette voyageait toujours allègrement sur ma quille dressée, et à ce moment le bouton suintait, le vagin qui emprisonnait ma colonne, se tordait sur elle, la serrait étroitement et lui arrachait des larmes brûlantes…

Mlle Sophie s’installe sur une chaise, prend la délinquante dans ses bras, la met entre ses genoux, relevant ses jupes, pour maintenir solidement la coupable entre ses cuisses, nous laissant voir, quand elle écarte les jambes, un coin de chair blanche aussitôt disparu. Elle presse la patiente sur son sein, la maintient fortement entre ses genoux, l’obligeant à tendre au bas des reins cambrés dans cette posture, le beau champ de manœuvre, tandis que Mlle Hélène s’emparant du martinet, vient reprendre la sévère correction.

Juliette, qui s’enquiert de l’état de maître Priape, le trouvant en tenue de service, me fait tenir debout, relève ses jupes par devant, s’accote à moi, prend ma colonne dans sa main droite, pose la tête à l’entrée, et se sert du gland, comme du bout d’un gros doigt, pour le porter sur le bouton ; je l’entoure de mon bras droit et la bouche sur la bouche, nous repartons pour Cythère…

Flic, flac, flic, flac, les lanières cinglent le cul de la délinquante ; nos lèvres se désunissent, pour porter nos regards sur le gracieux tableau que nous avons en face, sans que Juliette, qui tient toujours la colonne dans ses doigts, cesse son voluptueux frottement.

« Flic, flac, aimez-vous le fouet, aimable Noélie ? flic, flac, si ceci est de votre goût, vous serez servie à souhait, mignonne. Flic, flac, votre derrière, avec ses plaisantes mines, semble solliciter les caresses des lanières ; flic, flac, vous en voulez, ma belle, flic, flac vous en aurez, flic, flac, tant que vous en voudrez, flic, flac, et même davantage. »

La fustigée vocifère, implorant sa grâce, mais ses lamentations ne font qu’exciter la fureur de la fouetteuse, dont les yeux, qui luisent comme des escarboucles, lancent des étincelles de luxure, et qui redouble de vigueur, meurtrissant à chaque coup la belle lune, dont la teinte cramoisie passe au rouge violet. Cependant les derniers coups de lanières retombent moins sévères ; la fureur de la fouetteuse semble s’apaiser, de même que les cris de la patiente qui se tait enfin ; et toutes deux finissent, l’une de donner, l’autre de recevoir, dans le plus absolu silence, qui n’est rompu à la fois que par un duo de tendres soupirs, dont nous devinons la cause ; mais comme en ce moment, mon gland irrité par le frottement incessant qui l’échauffait, et poussé aussi par l’énervement de la colonne rudement secouée, crachait sa colère au nez du bouton, qui bavait de plaisir, nous n’eûmes pas le loisir de constater de visu le dénouement.