L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo/À un ami siégeant au tribunal

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Traduction par Guillaume Apollinaire d’après la traduction d’Alcide Bonneau de Raccolta universale delle opere di Giorgio Baffo, éd. 1789.
L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, Texte établi par Guillaume ApollinaireBibliothèque des curieux, collection Les Maîtres de l’amour (p. 204-205).

À UN AMI SIÉGEANT AU TRIBUNAL

Maintenant que vous êtes de ce tribunal
Où vous pouvez me faire mon procès,
Je ne suis pas si coïon que de vouloir
Plus jamais vous parler de moniche et de cas.

Je ne veux pas, quand vous siégerez pontificalement,
Que vous me fassiez appeler à la Boussole ;

Cette foutaise me donnerait à réfléchir
Beaucoup plus qu’une excommunication Papale.

Non, non, je ne veux pas souffrir ; dorénavant
Je vous conterai que je dis mon chapelet,
Et que je mène la vie que mènent les Saints ;

Et s’il arrive que quelque bougresse d’engeance
Me fasse donner citation devant vous,
Sachez que je ne vais pas ailleurs qu’en moniche.