L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo/L’auteur loue le premier qui s’est manuélisé

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Traduction par Guillaume Apollinaire d’après la traduction d’Alcide Bonneau de Raccolta universale delle opere di Giorgio Baffo, éd. 1789.
L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, Texte établi par Guillaume ApollinaireBibliothèque des curieux, collection Les Maîtres de l’amour (p. 75-76).

L’AUTEUR LOUE LE PREMIER QUI S’EST MANUÉLISÉ

Par dessus tous je veux louer celui
Qui, sans que personne le lui ait enseigné,
Avec une simplicité toute naturelle,
Est le premier qui se soit secoué l’oiseau.

Eh quoi ! ne mérite-t-il peut-être pas un autel.
Autre que celui qui inventa la boussole ?
Les grandes bénédictions que je lui ai données,
Je me les rappelle, depuis ma prime enfance.

Pouvez-vous rêver une chose meilleure ?

Trouver moyen de se satisfaire
Sans avoir besoin de la Moniche !

Il est vrai que de cette façon on ne peut fabriquer
Ni des Saints ni des Docteurs en Sorbonne,
Mais aussi on ne fait pas de gibier de potence.