L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo/Le plaisir de se manuéliser

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Traduction par Guillaume Apollinaire d’après la traduction d’Alcide Bonneau de Raccolta universale delle opere di Giorgio Baffo, éd. 1789.
L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, Texte établi par Guillaume ApollinaireBibliothèque des curieux, collection Les Maîtres de l’amour (p. 75).

LE PLAISIR DE SE MANUÉLISER

Je veux dire d’abord le contentement
Que l’on a quand on se manie le cas :
On baise Mariettina et Maddalena,
Et autant de femmes que l’on veut, en un moment.

Le divertissement dure tant que vous le voulez,
Et quand on a la bourse pleine,
On le fait avec plus d’envie et d’haleine,
Parce que jamais on ne le fait par cérémonie.

De toutes façons, c’est une bonne affaire :
De l’argent, on n’a pas à en débourser,
Et on ne devient pas fou pour la femme.

Qu’elle aille donc se faire bulgariser,
Si belle que soit la femme !
Moi je veux toujours me secouer l’oiseau.