L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo/Parallèle entre l’auteur et un enfant

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Traduction par Guillaume Apollinaire d’après la traduction d’Alcide Bonneau de Raccolta universale delle opere di Giorgio Baffo, éd. 1789.
L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, Texte établi par Guillaume ApollinaireBibliothèque des curieux, collection Les Maîtres de l’amour (p. 171).

PARALLÈLE ENTRE L’AUTEUR ET UN ENFANT

Comme un petit enfant court à la rencontre
De sa maman, qui s’était en allée loin ;
Avec autant de joie que sautille un chien
Amour de son maître, qui a trouvé un oiseau ;

Comme s’en revient heureux et gai le paysan,
Quand le soleil s’éloigne de la terre ;
Avec autant de joie qu’une pucelle tient la main
De son fiancé, lorsqu’il lui donne la bague :

Ainsi en accourant, ma chère Anne,
Venir baiser ta belle bouche,
Il me semble que pas un bonheur n’égale le mien ;

Il est d’autant plus grand et d’autant plus profond,
Mais avec la différence qu’il y aurait
À aller se promener, ou à aller dans le chas.