L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo/Sur le commencement de l’année

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Traduction par Guillaume Apollinaire d’après la traduction d’Alcide Bonneau de Raccolta universale delle opere di Giorgio Baffo, éd. 1789.
L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, Texte établi par Guillaume ApollinaireBibliothèque des curieux, collection Les Maîtres de l’amour (p. 182).

SUR LE COMMENCEMENT DE L’ANNÉE

À la nouvelle année, faut aller à confesse,
C’est le moment de dire : « Peccavi, et je me repens ».
Par devant quelque Moine, en un Couvent
Aller avec dévotion s’agenouiller ;

Se rappeler qu’il nous faudra mourir,
Ne plus jamais prêter à cinq du cent,
Ne plus entrer dans ces saletés d’enfers,
Enfin s’éloigner des concubines ;

Faire compte que l’on soit en temps de peste,
Sur ses fossés faire dresser la herse,
Et même aller peu chez les femmes honnêtes ;

Traiter son bon ami comme un frère,
Faire du bien, sanctifier les fêtes,
Et à peine tenir en main son oiseau pour pisser.