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L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo/Tout est bien excepté l’Église

La bibliothèque libre.
Traduction par Guillaume Apollinaire d’après la traduction d’Alcide Bonneau de Raccolta universale delle opere di Giorgio Baffo, éd. 1789.
L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, Texte établi par Guillaume ApollinaireBibliothèque des curieux, collection Les Maîtres de l’amour (p. 163).

TOUT EST BIEN, EXCEPTÉ L’ÉGLISE

Toute chose me semble très bien entendue
En ce bas monde, et faite avec raison :
je n’en excepte que la maison d’oraison,
Autrement dite la sainte église.

Pour celle-là, certes, il n’est point de défense ;
On ne pouvait faire, à mon opinion,
Une plus triste, plus misérable habitation,
Pour que la vie nous fût encore plus pesante.

En tous les autres lieux, finalement,
Si l’on dépense, on en remporte quelque chose ;
À l’église on vous pèle sans vous donner rien.

Tous les objets que l’on y voit vous épouvantent ;
Suffit de dire que là, continuellement,
On vous dépouille, on vous effraye, on vous enterre.