L’Abbé (Montémont)/02

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L’Abbé ou suite du Monastère
Traduction par Albert Montémont.
Ménard (Œuvres de Walter Scott, volume 14p. 17-25).


CHAPITRE II.

la vieille græme.


Avec quelle ardeur il tenait ses yeux fixés sur moi, ses yeux noirs qui brillaient à travers les larmes ! Il étendit ses petits bras et m’appela sa mère. Que faire ? j’emportai l’enfant avec moi : je ne pouvais pas dire à ce pauvre petit qu’il n’avait pas de mère.
Miss Baillif, Le comte Bazile.


Dès que Warden eut quitté l’appartement, lady Avenel s’abandonna aux sentiments tendres que lui avaient inspirés la beauté de son jeune protégé, le danger soudain qu’il avait couru, et la manière dont il en avait été préservé. N’étant plus retenue par la gravité glaciale du ministre, elle accabla de caresses le bel et intéressant enfant. Il était alors, jusqu’à un certain point, revenu des suites de son accident, et il reçut passivement, quoique avec étonnement, les marques d’affection que la dame lui prodiguait. Sa figure lui était inconnue, ses vêtements étaient tout autres, et bien plus somptueux que ceux qu’il avait coutume de voir. Mais notre petit garçon n’était pas d’un naturel timide : les enfants sont généralement d’excellents physionomistes ; non seulement ils affectionnent tout ce qui est beau en soi, mais ils sont particulièrement habiles à distinguer les attentions de ceux qui les aiment réellement, et ils savent y répondre. S’ils voient dans une compagnie une personne à eux entièrement inconnue, mais naturellement portée à chérir les enfants, les petits lutins semblent la deviner, comme par une sorte de sympathie tandis que les efforts gauches de ceux qui ne leur font des avances que pour se mettre bien avec les parents, réussissent rarement à les séduire. Le petit garçon ne parut donc point insensible aux caresses de la dame, et ce ne fut pas sans difficulté qu’elle parvint à s’arracher du lit, où il se trouvait, pour le laisser prendre le repos dont il avait besoin.

À qui appartient le jeune varlet que nous venons de sauver ? » demanda lady Avenel à sa femme de chambre Lilias, quand elles furent rentrées dans son appartement.

« À une vieille femme du hameau ; répondit la suivante, qui est venue jusqu’à la loge du portier pour demander de ses nouvelles : voulez-vous qu’on lui permette d’entrer ?

— Si je le veux ! » reprit lady Avenel avec un ton prononcé d’étonnement et de déplaisir ; « en doutez-vous ?… Quelle femme pourrait n’avoir pas pitié de ses souffrances maternelles, des inquiétudes que lui cause le sort d’un si aimable enfant !

— Mais, milady, répondit Lilias, cette femme est trop âgée pour être mère de l’enfant ; je pense plutôt que c’est sa grand’mère ou quelque parente éloignée.

— Qu’elle soit ce qu’elle voudra, répliqua la dame, son cœur doit éprouver des angoisses cruelles, tant que la vie de ce bel enfant est en danger. Allez donc la chercher promptement ; je ne serais pas non plus fâchée de savoir quelque chose sur la naissance et la famille de l’enfant. »

Lilias revint bientôt, conduisant une grande femme, très pauvrement vêtue, mais avec plus de propreté et de décence qu’un costume misérable n’en comporte ordinairement. Dès qu’elle se présenta, lady Avenel reconnut sa figure. Il était d’usage dans la famille que Henri Warden fît, tous les dimanches et deux autres jours de chaque semaine, un sermon ou une instruction dans la chapelle du château. La propagation du protestantisme entrait puissamment dans les vues politiques et religieuses du chevalier d’Avenel. Les habitants du village étaient, en conséquence, invités à assister aux prédications de Henri Warden, et beaucoup d’entre eux se laissèrent facilement gagner aux doctrines que professait leur maître et leur protecteur. Ces sermons, homélies et lectures avaient fait une profonde impression sur l’esprit de l’abbé Eustache : c’était un étrange aiguillon à la vivacité et à l’animosité qu’il déployait dans ses controverses avec son ancien camarade de collège. Avant la déchéance de la reine Marie, et à une époque où les catholiques étaient encore nombreux et puissants dans les provinces frontières, il avait plus d’une fois menacé de lever ses vassaux, et de venir à leur tête détruire le château d’Avenel, ce repaire redoutable de l’hérésie. Malgré ces menaces impuissantes et le peu de dispositions que le pays montrait en général en faveur de la nouvelle religion, Henri Warden poursuivait sans relâche le cours de ses travaux, et chaque semaine il faisait sur l’Église romaine la conquête de quelques néophytes. Parmi les plus fervents et les plus constants auditeurs du ministre, se trouvait cette vieille femme, dont la taille était trop élevée et l’extérieur trop remarquable, du reste, pour que l’on pût l’oublier une fois qu’on l’avait vue. Lady Avenel en avait été frappée. Plus d’une fois même elle avait désiré savoir quelle était cette grande femme au maintien grave, dont la démarche et les traits semblaient bien au-dessus du rang qu’indiquait la grossièreté de ses habits. On lui avait toujours répondu qu’elle était Anglaise, qu’elle habitait le hameau depuis peu, et que personne n’en savait davantage sur son compte. Cette fois elle lui demanda à elle-même quels étaient son nom et son origine.

« Mon nom est Madeleine Græme[1], répondit l’étrangère ; je descends des Græme de Heathergill, dans la forêt de Nicol ; c’est une ancienne famille.

— Et que faites-vous si loin de vos foyers ? reprit lady Avenel.

— Je n’ai point de foyers ; ils ont été réduits en cendre par vos maraudeurs écossais ; mon mari et mon fils ont été tués. Il ne reste plus une goutte de sang dans les veines d’aucun individu que je puisse appeler mon parent.

— C’est un sort qui n’est que trop commun dans les temps et le pays où nous vivons ; les Anglais ont plongé leurs mains dans notre sang aussi souvent que les Écossais dans le vôtre.

— Vous avez raison de parler ainsi, milady, puisque les hommes se rappellent un temps où ce château ne fut pas assez fort pour sauver la vie de votre père, et pour offrir à votre mère et à son enfant un lieu de refuge. Comment donc me demandez-vous pourquoi je n’habite pas mes foyers et au milieu des miens ?

— C’était une question oiseuse, en effet ; la misère des temps force tant de gens à errer comme des vagabonds ! Mais pourquoi chercher un asile dans une contrée ennemie ?

— Mes voisins étaient papistes ; il a plu au ciel de me donner une vue plus claire de l’Évangile, et je suis venue jusqu’ici pour jouir du ministère de cet homme de Dieu, Henri Warden, qui, pour la gloire et la consolation d’un grand nombre, enseigne l’Évangile dans sa pureté et sa vérité.

— Êtes-vous pauvre ? » demanda encore la dame.

« Vous ne m’entendez demander l’aumône à personne, répondit l’Anglaise. »

Ici il se fit une pause. Les manières de la vieille femme, si elles ne manquaient point au respect, n’étaient rien moins que gracieuses ; et elle ne paraissait pas disposée à un plus long entretien. Lady Avenel l’entama de nouveau sur un sujet différent. « Vous avez appris le danger qu’a couru votre petit garçon ?

— Oui, madame, et aussi par quelle providence spéciale il en a été retiré. Fasse le ciel qu’il s’en montre reconnaissant, ainsi que moi-même !

— Quel est votre degré de parenté ?

— Je suis sa grand’mère, la seule parente qu’il ait sur la terre pour prendre soin de lui.

— Son entretien doit nécessairement vous être à charge, dans l’état d’abandon auquel vous êtes réduite ?

— Je ne m’en suis jamais plainte à personne, répliqua Madeleine Græme, avec le même accent froid et indifférent dont elle avait répondu aux autres questions.

« Si votre petit-fils pouvait être reçu dans une noble famille, ajouta lady Avenel, ne serait-ce pas un avantage et pour lui et pour vous ?

— Reçu dans une noble famille ! » s’écria la vieille femme en se redressant et en fronçant les sourcils au point de donner à son front ridé l’expression du dédain le plus sauvage ; « et pourquoi, s’il vous plaît ? Pour être page de milady ou laquais de milord, pour disputer aux autres valets les restes du repas du maître ? Voudriez-vous qu’il fût occupé à chasser les mouches de la figure de milady quand elle dort, à porter la queue de sa robe quand elle marche, à lui donner une assiette quand elle mange, à la précéder quand elle se promène à cheval, à la suivre quand elle va à pied, à chanter quand elle le désire, et à se taire quand elle le commande : véritable coq de clocher, fourni d’ailes et de plumes en apparence, mais incapable de s’élever dans les airs, de quitter le lieu sur lequel il est perché, recevant toutes ses impressions du dehors, accomplissant toutes ses révolutions au gré du souffle toujours variable d’une femme orgueilleuse ? Lorsque l’aigle de Helvellyn[2] viendra se percher sur la tour de Lanercost, et y tourner en guise de girouette pour montrer d’où vient le vent, alors Roland Græme sera ce que vous voudriez qu’il fût. »

L’étrangère parlait avec une volubilité et une véhémence qui semblaient indiquer une sorte d’aliénation mentale ; aussi lady Avenel fut-elle soudainement frappée de la crainte des dangers auxquels l’enfant devait nécessairement être exposé sous la garde d’une telle femme, et sentit-elle augmenter le désir qu’elle avait de le garder au château, si cela était possible.

« Vous m’avez mal comprise, ma bonne dame, » lui dit-elle avec douceur ; « ce n’est pas à mon service que je désire que votre enfant soit attaché, mais à celui d’un brave chevalier, de mon époux enfin. Fût-il le fils d’un comte, il ne pourrait être mieux élevé dans la science des armes et dans tout ce qu’il convient à un gentilhomme de savoir, que par les leçons et sous la discipline de sir Halbert Glendinning.

— Oui, » répondit la vieille femme, du même ton d’amère ironie, « je sais ce qu’on gagne à ce service : une malédiction quand le corselet n’est pas assez brillant ; un coup lorsque la sangle n’est pas assez serrée ; le fouet si les chiens sont en défaut ; des injures parce que la maraude n’a pas été heureuse. Il faut, à l’ordre du maître, souiller ses mains dans le sang des animaux ou des hommes, indistinctement ; égorger des daims innocents, massacrer et défigurer la propre image du créateur, non suivant son bon plaisir, mais suivant celui de son seigneur ; mener la vie d’un spadassin éhonté, ou celle d’un vil assassin ; endurer le chaud, le froid, le manque de nourriture, toutes les privations d’un anachorète, non pour l’amour de Dieu, mais pour le service de Satan ; mourir sur un gibet ou dans quelque obscure escarmouche ; dormir toute sa vie dans une sécurité charnelle, et se réveiller dans la fournaise qui ne s’éteint jamais.

— Non, interrompit lady Avenel, votre petit-fils ne sera pas exposé ici à mener une vie aussi impie. Mon mari est juste et bon envers ceux qui suivent sa bannière, et vous savez fort bien vous-même que les jeunes gens ont ici un précepteur sévère dans la personne de notre chapelain. »

La vieille femme parut réfléchir.

« Vous avez mentionné, dit-elle, la seule circonstance qui puisse me déterminer. Il faudra bientôt que je parte ; la vision l’a dit. Il ne faut pas que je m’arrête ; il faut que j’aille… il faut que j’aille… c’est mon destin. Jurez donc que vous protégerez l’enfant comme si c’était le vôtre, jusqu’à ce que je revienne ici et que je le réclame, et je consentirai à m’en séparer pour un temps. Mais, surtout, jurez qu’il ne sera pas privé des instructions du saint homme qui a mis les vérités de l’Évangile à l’abri des atteintes de l’idolâtrie monacale.

— Soyez tranquille, reprit la dame d’Avenel ; j’aurai autant soin de l’enfant que s’il était né de mon propre sang. Voulez-vous le voir maintenant ?

— Non, » répondit la vieille femme avec une sauvage fermeté ; « je pars pour remplir ma mission je ne veux pas attendrir mon cœur par des larmes et des lamentations inutiles, comme si je n’étais pas appelée à m’acquitter d’un devoir.

— N’accepterez-vous pas quelque chose pour vous aider dans votre pèlerinage ? » demanda la dame d’Avenel en lui mettant dans la main deux couronnes du soleil. La vieille femme les jeta sur la table.

« Suis-je de la race de Caïn, femme orgueilleuse, s’écria-t-elle, pour que vous m’offriez de l’or en échange de ma chair et de mon sang ?

— Je n’avais pas une pareille intention, » dit la dame avec douceur, « et je ne suis point une femme orgueilleuse comme il vous plaît de le dire. Hélas ! mes propres infortunes m’auraient enseigné l’humilité, quand même elle ne serait pas née avec moi. »

La vieille femme parut se relâcher un peu de son ton de sévérité.

« Vous êtes d’un sang noble, reprit-elle, autrement nous n’aurions pas conversé si long-temps ensemble ; vous êtes d’un sang noble, et l’orgueil, » ajouta-t-elle en relevant sa haute taille à mesure qu’elle parlait, l’orgueil sied à un sang noble comme le panache sied à la toque. Mais, quant à ces pièces d’or, milady, il faut nécessairement que vous les repreniez. Je n’ai pas besoin d’argent. Je suis bien pourvue, et je ne dois point penser à moi, ni songer comment ni par qui je serai soutenue. Portez-vous bien et me gardez votre parole. Faites ouvrir vos portes et baisser vos pont-levis, je veux partir ce soir même. Lorsque je reviendrai, je vous demanderai un compte sévère : car je vous laisse le trésor de ma vie. Le sommeil ne visitera mes paupières que par courts intervalles, les aliments ne me procureront point de rafraîchissement, le repos ne réparera pas mes forces, tant que je n’aurai point revu Roland Græme. Encore une fois, adieu.

— Faites la révérence, bonne femme, » dit Lilias à Madeleine Græme au moment où celle-ci se retirait ; « faites la révérence à milady, et remerciez-la de toutes ses bontés, comme cela est juste et convenable. »

L’étrangère se tourna brusquement vers l’officieuse suivante en disant : « Qu’elle me fasse donc la révérence, et je la lui rendrai. Pourquoi m’abaisserais-je devant elle ? Est-ce parce que son jupon est de soie et que le mien est de toile bleue ? Allez, la bonne, apprenez que le rang du mari règle celui de la femme : celle qui épouse un paysan, fût-elle la fille d’un roi, n’est que la femme d’un vassal. »

Lilias allait répondre avec une grande indignation ; mais sa maîtresse lui imposa silence, et ordonna que la vieille femme fût reconduite sur la rive du lac.

« Sur la rive ! » s’écria la femme de chambre irritée, tandis que Madeleine Græme sortait de l’appartement : « et je dis, moi, qu’on la plonge dans le lac même, et l’on verra si c’est une sorcière ou non, comme tout le monde au village de Lochside peut le dire et le jurer. Je m’étonne, madame, que vous ayez pu si long-temps endurer son insolence. » Mais les ordres de milady furent exécutés, et la veille femme, conduite hors du château, fut abandonnée à sa fortune. Elle tint parole, et ne demeura pas long-temps dans cette partie du pays ; elle quitta le hameau la nuit même qui suivit l’entrevue, et personne ne demanda quelle route elle avait prise. Lady Avenel s’informa des circonstances dans lesquelles elle s’était présentée au hameau ; mais tout ce qu’elle put apprendre fut qu’on la croyait veuve de quelque homme d’importance parmi les Græme, qui habitaient alors le pays contesté : c’est ainsi que l’on désignait une certaine portion de territoire qui était fréquemment un sujet de dispute entre l’Écosse et l’Angleterre. On ajoutait que Madeleine avait beaucoup souffert dans plusieurs des pillages auxquels ce malheureux district était si souvent exposé, et qu’elle avait été chassée de son habitation. Elle était arrivée dans le hameau, personne ne savait dans quel dessein, et les uns la prenaient pour une sorcière, et les autres pour une catholique bigote. Son langage était mystérieux, ses manières repoussantes, et tout ce qu’on pouvait recueillir de sa conversation semblait donner à comprendre qu’elle était sous l’influence d’un charme ou d’un vœu, car elle parlait comme une personne mue par une puissance extérieure et irrésistible.

Tels furent les détails que lady Avenel put recueillir au sujet de Madeleine Græme ; mais ils étaient trop insignifiants pour que l’on pût en déduire quelque conséquence satisfaisante. Au fait, les malheurs des temps et les diverses vicissitudes de fortune, assez communes dans un pays frontière, chassaient perpétuellement de leurs demeures ceux qui manquaient de moyens de défense ou qui ne pouvaient se procurer une protection. On voyait un trop grand nombre de ces fugitifs errer dans le pays, pour qu’on fît beaucoup d’attention à eux, ou qu’on leur portât un grand intérêt. On leur accordait froidement ces secours précaires qu’arrache un sentiment commun d’humanité, sentiment qui se trouvait légèrement excité chez quelques personnes, peut-être un peu glacé chez d’autres par la réflexion que tel qui donnait l’aumône aujourd’hui se verrait peut-être obligé de la demander demain. Madeleine Græme ne fit donc que paraître et disparaître comme une ombre dans le voisinage du château d’Avenel.

L’enfant que la Providence, comme elle le pensait, avait confié à ses soins d’une manière aussi étrange, devint tout-à-coup le favori de la dame du château. Comment pouvait-il en être autrement ? Il fut l’objet de ces sentiments d’affection qui, n’ayant trouvé auparavant aucun sujet sur lequel ils pussent se répandre, avaient rendu pour la jeune lady le château plus sombre et la solitude plus difficile à supporter. Lui donner les connaissances qu’elle possédait elle-même, avoir pour lui les soins qu’exigeait son enfance, veiller sur lui dans les amusements de son âge : telles furent les occupations de milady. Dans cette demeure où elle n’entendait que les mugissements des bestiaux paissant au loin sur les collines, les pas pesants de la sentinelle se promenant à son poste, ou le rire de la servante filant au rouet (rire presque envié de la maîtresse), la présence de ce bel enfant donnait à toutes choses un degré d’intérêt que peuvent à peine concevoir ceux qui sont habitués à des scènes plus gaies et plus actives. Le jeune Roland était pour la dame Avenel ce que la fleur placée sur la fenêtre d’un prisonnier solitaire est pour le pauvre malheureux qui la soigné et la cultive, quelque chose qui réclamait et qui récompensait ses soins ; et en donnant à cet enfant des marques de tendresse, elle se sentait, pour ainsi dire, reconnaissante envers lui pour l’avoir tirée de ce triste état d’apathie où elle se laissait aller d’habitude pendant l’absence de sir Halbert Glendinning.

Cependant les charmes même du beau favori ne pouvaient bannir les inquiétudes toujours renaissantes que donnait à lady Avenel l’absence prolongée de son mari. Peu de temps après l’installation de Roland Græme au château, un domestique, dépêché par sir Halbert, était venu annoncer que des affaires d’importance retenaient encore le chevalier à la cour de Holy-Rood[3]. L’époque la plus éloignée fixée par le messager pour le retour de son maître se passa ; l’été fit place à l’automne, l’automne était au moment de fuir devant l’hiver, et cependant sir Halbert n’arrivait point.



  1. Ancienne famille dont le chef était l’ami de Wallace. a. m.
  2. Montagne d’Écosse où l’on trouve des aigles. Lanercost, qui vient ensuite, est le nom d’une ville du même pays. a. m.
  3. Ancien palais des rois d’Écosse, aujourd’hui encore maison royale. C’est un des anciens édifices d’Édimbourg, près duquel sont les ruines du pavillon où Darnley époux de Marie Stuart, sauta en l’air. a. m.